Comparaisons régionales de la consommation de drogue ou d’alcool des délinquants et des délinquantes

Les comparaisons régionales montrent d’importantes différences dans la consommation de drogue ou d’alcool des délinquants.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Les différences régionales dans les habitudes de consommation de drogue ou d’alcool des Canadiens ont des répercussions sur les ressources sociales et les ressources en santé connexes. De plus, la prévalence des maladies infectieuses chez les délinquants, comme l’hépatite C, varie d’une région à l’autre.Note de bas de page 1 Une bonne compréhension des habitudes de consommation de drogue ou d’alcool des délinquants dans les différentes régions peut contribuer à gérer les problèmes de consommation de drogue ou d’alcool et les problèmes de santé connexes.

Ce que nous avons fait

Les problèmes de consommation de drogue ou d’alcool chez les délinquants sous responsabilité fédérale sont évalués à l’aide du Questionnaire informatisé sur la toxicomanie (QIT) ou du Questionnaire informatisé sur la toxicomanie pour les femmes (QITF) à leur admission. En tout, 962 délinquantes (29 % étaient Autochtones) ont été évaluées de février 2010 à février 2014 et 3 388 délinquants (19 % étaient Autochtones) ont été évalués d’avril 2013 à mars 2014.Note de bas de page 2 Les tendances régionales ont été comparées. Les résultats qui diffèrent entre les hommes et les femmes sont présentés séparément.

Ce que nous avons constaté

  • La région des Prairies comptait la proportion la plus élevée de délinquants ayant un problème de consommation de drogue ou d’alcool (91 % chez les hommes et les femmes), la proportion la moins élevée ayant été observée dans la région de l’Ontario (58 % chez les hommes; 59 % chez les femmes).
  • Près de la moitié des femmes dans la région de l’Atlantique et plus d’un tiers des hommes dans les régions de l’Atlantique et du Pacifique avaient uniquement un problème de consommation de drogue allant de modéré à grave. Un moins grand nombre de délinquants avaient uniquement un problème de consommation d’alcool allant de modéré à grave, mais les taux les plus élevés à ce chapitre ont été observés dans les régions des Prairies et du Pacifique, et ce, tant chez les hommes que chez les femmes.
  • Dans toutes les régions, la marihuana, le crack ou la cocaïne ainsi que les opioïdes étaient les drogues les plus souvent consommées chez les délinquants ayant consommé de la drogue dans les 12 mois précédant leur arrestation. Dans la région de l’Atlantique, les hommes étaient plus susceptibles de consommer des opioïdes, tandis que dans les régions du Québec et des Prairies, ils étaient plus portés à consommer de la cocaïne ou du crack. Dans l’ensemble des régions, les femmes étaient plus susceptibles de consommer de la cocaïne ou du crack, sauf dans la région de l’Ontario, où elles consommaient plus souvent des opioïdes.
  • La région de l’Atlantique comptait la proportion la plus élevée de délinquants ayant déjà consommé des drogues injectables (34 % chez les hommes et 44 % chez les femmes), tandis que la proportion la moins élevée a été observée dans la région du Québec (17 % chez les hommes et 21 % chez les femmes). Parmi les délinquants ayant déjà consommé des drogues injectables, ceux au Québec étaient plus nombreux à déclarer qu’ils partageaient des seringues. Par ailleurs, les hommes en Ontario et les femmes au Québec étaient les plus préoccupés par la transmission de maladies causée par leur consommation de drogues injectables.
  • La région des Prairies comptait la proportion la plus importante de délinquants ayant consommé de l’alcool et de la drogue au cours d’une même journée (66 % chez les hommes et 45 % chez les femmes), tandis que la région de l’Atlantique comptait la proportion la plus élevée de délinquants ayant consommé plusieurs types de drogue au cours d’une même journée (70 % chez les hommes et 47 % chez les femmes).

Ce que cela signifie

Les comparaisons régionales de la consommation de drogue ou d’alcool des délinquants et des délinquantes ont montré des variations dans la prévalence et la nature de cette consommation. En tenant compte des différences régionales dans les habitudes de consommation de drogue ou d’alcool des délinquants, le Service correctionnel du Canada (SCC) pourrait être mieux à même de bien cibler les interventions en santé publique et de répertorier les services de soutien communautaires pour répondre aux divers besoins des délinquants au moment de leur mise en liberté. De plus, une bonne connaissance des différences régionales dans les habitudes de consommation de drogue ou d’alcool peut s’avérer utile au moment d’allouer des ressources aux initiatives (p. ex., traitement de substitution aux opioïdes).

Pour de plus amples renseignements

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone au 613-995-3975.

Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour une liste complète des rapports et sommaires de recherche.

Préparé par : M. B. Ritchie et S. Farrell MacDonald


Notes de bas de page

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Weekes, J., Moser, A., Ternes, M. et Kunic, D. (2009). La toxicomanie parmi les délinquants de sexe masculin (RS 09-02). Ottawa, Ontario : Service correctionnel du Canada.

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Note de bas de page 2

Les délinquants évalués à l'aide du QIT représentent 70 % de tous les délinquants de sexe masculin admis dans un établissement fédéral pendant l'exercice 2013-2014. Certains détenus n'ont pas été évalués en raison, par exemple, de l'absence d'un renvoi de la part du personnel de gestion des cas, d'un appel qu'ils ont interjeté au sujet de leur peine ou de leur condamnation, ou de leur refus de remplir l'évaluation.

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