Toxicomanie et comportement : différences entre les sexes

Faits saillants de la recherche

Les associations existant entre la gravité et l’étendue des problèmes de toxicomanie et les comportements en établissement et dans la collectivité varient selon le sexe, la gravité des problèmes de toxicomanie ayant une incidence plus marquée sur les comportements chez les femmes que chez les hommes.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Les délinquants et les délinquantes n’ont pas les mêmes habitudes de consommation d’alcool et de drogue, mais dans les deux cas, la consommation est associée à certains comportements en établissement et à certains résultats après la mise en liberté. De nouvelles données ont montré que le lien entre la toxicomanie et ces résultats est plus marqué chez les femmes que chez les hommes. La présente étude a donc cherché à examiner ce lien entre les délinquants sous responsabilité fédérale.

Ce que nous avons fait

Nous avons utilisé le Questionnaire informatisé sur la toxicomanie (QIT) et le Questionnaire informatisé sur la toxicomanie pour les femmes (QITF) pour évaluer la gravité et l’étendue des problèmes de toxicomanie des délinquants à leur admission dans un établissement fédéral. En tout, 10 310 hommes ont répondu au QIT entre janvier 2011 et février 2014, et 962 femmes ont répondu au QITF entre février 2010 et février 2014. Parmi eux, 6 505 hommes et 587 femmes ont ultérieurement été libérés dans la collectivité.

Les résultats que nous avons examinés ont été les comportements en établissement (infractions et placements en isolement), les libérations discrétionnaires et les résultats après la mise en liberté. Les analyses ont porté sur la gravité du problème de toxicomanie (aucun, faible, modéré, important, grave) et sur la(les) substance(s) consommée(s) en cause (aucune/faible, drogue seulement, alcool seulement, drogue et alcool).

Ce que nous avons constaté

Dans l’ensemble, les femmes sont moins susceptibles que les hommes de commettre des infractions en établissement, d’être placées en isolement, d’obtenir une mise en liberté non discrétionnaire et d’être réincarcérées. Mais plus intéressants encore, ce sont les écarts qui varient selon la gravité du problème de consommation.

Précisément, l’écart le plus important entre les hommes et les femmes est lorsque le problème est faible. Et cet écart diminue de manière assez linéaire jusqu’à ce que le problème soit grave. Les autres résultats illustrent des tendances semblables. Compte tenu des contraintes d’espace, seules les habitudes rattachées aux réincarcérations sont présentées ici.

Les résultats selon le type d’utilisateur se ressemblaient moins. L’écart le plus marqué entre les hommes et les femmes a été au sein du groupe ne consommant pas ou ayant une consommable faible. Toutefois, parmi tous ceux qui consommaient principalement de la drogue (uniquement ou avec de l’alcool), les taux entre les hommes et les femmes étaient presque identiques pour tous les résultats, sauf les libérations discrétionnaires.

Ce diagramme montre la proportion de délinquants qui sont réincarcérer selon la gravité du problème de toxicomanie (aucun, faible modéré, important , grave), et selon le sexe.

Figure. Gravité du problème de toxicomanie et réincarcérations, selon le sexe

Ce diagramme montre la proportion de délinquants qui sont réincarcérer selon la gravité du problème de toxicomanie (aucun, faible modéré, important , grave), et selon le sexe. Dans l'ensemble, quand la gravité du problème de toxicomanie augmente, la proportion de délinquants qui sont réincarcérer augment également. En outre, l' écart entre les hommes et les femmes diminue à mesure que la sévérité accrue. Plus précisément, ces délinquants sans problème identifié de toxicomanie, 20% des hommes et 8% des femmes sont réincarcérer. Parmi ceux qui ont un niveau faible, 26% des hommes et 9% des femmes sont réincarcérer. Trente-quatre pour cent des hommes et 20 % des femmes ayant des problèmes modérés de toxicomanie sont réincarcérer tandis que 41 % des hommes et 35% des femmes ayant des problèmes importants de toxicomanie sont réincarcérés. Enfin, des personnes ayant de graves problèmes de toxicomanie, 44% des hommes et 43% des femmes sont réincarcérer.

Ce que cela signifie

Le genre des délinquants semble modérer le lien qui existe entre la gravité des problèmes de toxicomanie et les infractions commises en établissement, les placements en isolement, les libérations discrétionnaires et les réincarcérations. Les résultats de l’étude viennent appuyer le mode de fonctionnement du Service correctionnel du Canada, qui prévoit des programmes correctionnels distincts de différents niveaux d’intensité pour les hommes et pour les femmes. Ces programmes visent à les aider à régler leurs problèmes de consommation suivant une approche multicibles. La compréhension de ces différences est aussi utile pour ceux qui gèrent les délinquants dans les établissements et la collectivité.

Pour de plus amples renseignements

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone au 613-995-3975.

Vous pouvez aussi consulter la section des publications de recherche pour obtenir la liste complète des rapports et des résumés d’une page.

Préparé par : S. M. Biro et S. Farrell MacDonald