Habitudes de consommation d’alcool et de drogues au cours de la vie des délinquantes

Mots clés

Questionnaire informatisé sur la toxicomanie pour les femmes (QITF), délinquantes, gravité de la toxicomanie, usage de drogues injectables, polytoxicomanie, consommation d’alcool et de drogues au cours de la vie

Ce que cela signifie

Les données du Questionnaire informatisé sur la toxicomanie pour les femmes (QITF) montrent que plus des trois quarts des délinquantes purgeant une peine de ressort fédéral ont un problème de consommation d’alcool et de drogues. Ces résultats, ainsi que ceux indiquant des taux relativement élevés de consommation de médicaments sur ordonnance, de polytoxicomanie et d’usage de drogues injectables, justifient le maintien d’interventions comme le Programme correctionnel pour délinquantes. Ce programme multicibles est offert à différents niveaux d’intensité, tant en établissement que dans la collectivité, selon le niveau de risque que les délinquantes présentent et leurs besoins.

De plus, la prestation d’interventions propres à certaines drogues, comme le traitement de substitution aux opiacés, aide encore plus les délinquantes à lutter contre leurs problèmes de consommation d’alcool et de drogues, notamment parce que les délinquantes qui ont un grave problème de toxicomanie sont deux fois plus nombreuses que celles qui ont un problème d’alcoolisme, et que près des deux tiers des délinquantes reconnaissent avoir consommé des opioïdes au cours de leur vie.

Ce que nous avons constaté

  • On a établi que plus des trois quarts (77 %) des délinquantes avaient un problème de consommation d’alcool et de drogues, dont 55 % avaient un problème allant de modéré à grave.
  • Une proportion plus élevée de délinquantes avaient un problème allant de modéré à grave de toxicomanie (50 %) plutôt que de consommation d’alcool (23 %).
  • Les deux tiers des délinquantes ont consommé à la fois de l’alcool et de la drogue au cours de leur vie. Davantage de délinquantes ont déclaré avoir consommé de l’alcool seulement (24 %) que de la drogue seulement (3 %). Parmi les délinquantes, 7 % ont indiqué n’avoir jamais consommé d’alcool ou de drogue.
  • Les délinquantes avaient en moyenne 15 ans lorsqu’elles ont consommé de l’alcool ou de la drogue pour la première fois.
  • Chez les délinquantes qui avaient consommé de la drogue, les trois principaux types de drogue étaient la marijuana (88 %), la cocaïne/le crack (81 %) et les opioïdes, dont l’héroïne (61 %).
  • Sur l’ensemble, les deux tiers des délinquantes avaient fait un usage abusif de médicaments pour lesquels elles détenaient une ordonnance valide.
  • Ont indiqué avoir combiné la consommation d’alcool et de drogues 34 % des délinquantes, alors que 35 % ont mentionné avoir combiné au moins deux types de drogue au cours d’une même journée.
  • Près du tiers (30 %) des délinquantes avaient des antécédents d’usage de drogues injectables. Parmi celles‑ci, 53 % avaient partagé des seringues et 64 % craignaient la transmission de maladies transmissibles par le sang.
  • Près de la moitié des délinquantes (46 %) avaient déjà suivi des traitements pour leur problème de consommation d’alcool et de drogues. Dans une proportion de 45 %, les délinquantes étaient d’avis qu’elles avaient besoin d’un traitement pour régler leur problème de consommation actuel.
  • Parmi les délinquantes actuellement en relation, 16 % ont indiqué que leur partenaire avait un problème de consommation. En comparaison, 61 % de toutes les répondantes avaient déjà eu un ou une partenaire ayant un tel problème.
  • Dans 47 % des cas, l’infraction criminelle pour laquelle les délinquantes étaient incarcérées était liée à leur consommation d’alcool et de drogues.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Les recherches antérieures indiquent qu’environ 80 % des délinquantes ont des problèmes de consommation d’alcool et de droguesNote de bas de page 1. Toutefois, peu de renseignements étaient disponibles sur la nature et la portée de leurs antécédents de consommation.

Ce que nous avons fait

Le QITF permet d’évaluer les problèmes de consommation d’alcool et de drogues des délinquantes lors de leur admission dans un établissement fédéral. Au total, 962 délinquantes (29 % étaient des délinquantes autochtones) ont rempli le QITF entre les mois de février 2010 et février 2014Note de bas de page 2.

Pour de plus amples renseignements

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone au 613-995-3975.

Vous pouvez également visiter le site Internet pour obtenir la liste complète des publications de recherche.

Préparé par : Shanna Farrell MacDonald

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Matheson, F.I., Doherty, S., & Grant, B.A. (2009). Le programme d’intervention pour délinquantes toxicomanes et la réinsertion sociale (R-202). Ottawa, ON : Service correctionnel du Canada.

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Note de bas de page 2

Le QITF a fait l’objet d’un projet pilote en 2010 et a été mis en œuvre à l’échelle nationale en 2011. Dans l’ensemble, 90 % des délinquantes sous responsabilité fédérale qui ont été placées sous garde après la mise en œuvre nationale ont rempli le QITF.

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