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Le SIDA dans le secteur correctionnel

La cohabitation d'un grand nombre de détenus augmente le risque de propagation du SIDA en milieu carcéral. C'est pour tenter de contrer ce problème de plus en plus important que le National Institute of Justice et l'American Correctional Association ont entrepris la rédaction d'une étude sur cette question complexe et difficile. Le rapport intitulé AIDS in Correctional Facilities: Issues and Options (Le SIDA en milieu carcéral problèmes et solutions) passe en revue les principales difficultés auxquelles sont confrontés les administrateurs du secteur correctionnel chargés de prodiguer des soins aux détenus sidéens.

L'équipe de recherche dirigée par Theodore Hammet a puisé les éléments de son étude dans les réponses à un questionnaire expédié aux 50 ministères correctionnels d'États, au Federal Bureau of Prisons et à 33 secteurs correctionnels de villes et de comtés. Cette enquête a révélé l'existence de 455 cas de SIDA dans 25 prisons fédérales et d'États depuis 1981. Il y aurait également 311 cas de SIDA confirmés parmi les détenus de 20 prisons de villes et comtés. La majorité des victimes du SIDA dans ces établissements auraient contracté la maladie avant leur incarcération; c'est la consommation de drogues par intraveineuse qui serait principalement à l'origine de la maladie. Le rapport ne signale aucun cas de SIDA parmi les agents correctionnels qui sont pourtant en contact direct avec les détenus.

D'après les répondants, une des solutions au problème réside dans la mise en application de programmes d'éducation et de formation. Le raisonnement des administrateurs est le suivant : comme il n'existe aucun traitement permettant de guérir le SIDA, on doit se tourner vers les programmes de formation et d'éducation, tant pour le personnel que pour les détenus, pour tenter d'enrayer la propagation de cette maladie dans les établissements carcéraux.

Certains administrateurs du secteur correctionnel ont proposé l'instauration d'une politique obligeant tous les détenus à se soumettre à un test de dépistage du SIDA. La mise en vigueur d'une telle politique soulève cependant des problèmes d'ordre éthique, légal et psychologique. Passant outre à ces considérations, plusieurs établissements correctionnels américains ont déjà mis en place une telle politique ou se proposent de le faire prochainement.

La propagation du SIDA dans les prisons soulève également une autre question : comment faut-il loger les détenus atteints de cette maladie? D'après M. Hammett, la plupart des établissements correctionnels américains installent les détenus sidéens dans des unités médicales, soit à l'intérieur, soit à l'extérieur des cloisons pénales. Il est cependant important d'informer les administrateurs du secteur correctionnel des différents aspects du traitement de la maladie : disponibilité et emplacement des installations médicales appropriées, coûts des traitements dispensés aux patients atteints du SIDA et coûts rattachés à l'aménagement d'une unité spéciale pour les sidéens à l'intérieur de la prison et de sa dotation en personnel.

Une dernière considération et non la moindre : comment les administrateurs du secteur correctionnel peuvent-ils offrir aux victimes du SIDA la compassion, les soins professionnels et le support dont ils ont besoin? L'objectif est double alléger les souffrances des détenus atteints du SIDA d'une part et contenir, dans toute la mesure du possible, le caractère épidémique de cette terrible maladie.


Hammet, T.M. (1986). AIDS in Prisons and Jails: Issues and Options. National Institute of Justice, U.S.A. Department of Justice, février, 1-8.