Service correctionnel du Canada
Symbole du gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

FORUM - Recherche sur l'actualité correctionnelle

Avertissement Cette page Web a été archivée dans le Web.

La pharmacothérapie

Certaines drogues facilitent le contrôle du comportement violent, d'autres sont souvent directement associées à l'agression. Neil Conacher, un psychiatre canadien, étudie présentement la documentation qui existe sur le traitement pharmacologique de l'agression en général, en s'attardant principalement à trois catégories de drogues (le lithium, le propranolol, la carbamazépine) ayant des applications cliniques connues. Des études récentes se sont intéressées aux effets de ces trois catégories de drogues sur le comportement agressif.

Le lithium s'est maintenant acquis une réputation de traitement sûr et efficace pour diverses formes de troubles affectifs, pourvu qu'il soit administré conformément à des directives bien établies telles que le contrôle des taux sériques. On sait maintenant qu'il permet de réprimer les tendances agressives chez les personnes atteintes de psychose chronique, d'arriération mentale et de trouble de la personnalité. Des recherches récentes ont démontré que le lithium peut réprimer la tendance à se blesser chez les personnes qui ont du mal à maîtriser leur agressivité envers eux-mêmes. Le lithium peut également engendrer des réactions intéressantes chez les personnes qui affichent des comportements violents pendant leur séjour en établissement. Le lithium semble particulièrement efficace chez les personnes enclines à la violence, quel que soit le diagnostic.

Les effets anti-agressifs du propranolol ont été signalés, entre autres, chez les personnes souffrant de schizophrénie chronique violente et chez quelques hommes violents souffrant de troubles organiques du cerveau.

La carbamazépine est devenue le médicament de prédilection pour le traitement de l'épilepsie du lobe temporal. On l'utilise également de plus en plus comme complément ou en remplacement du lithium pour certains types de troubles. Elle peut également aider au contrôle des crises de violence. On signale cependant l'existence de graves effets secondaires.

Les drogues mentionnées ci-dessus ayant toutes trois de nombreux effets biologiques, Conacher fait remarquer qu'il n'a pas été possible de préciser quelles modifications du comportement chacune entraîne.

Conacher rappelle que la pharmacothérapie n'est efficace que si elle est utilisée en complément des autres traitements d'ordre social et comporte-mental. Les recherches à venir, ajoute-t-il, ne doivent pas se limiter à l'étude des réactions des patients agressifs à la pharmacothérapie. La question qu'il faut se poser est celle-ci : Quel type de patient agressif réagit à quelle médication?


Conacher, N. (1988). Pharmacotherapy of the Aggressive Adult Patient. International Journal of Law and Psychiatry, n° 11, 205-212.