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Une étude révèle que l'attribution de la responsabilité diffère selon les types de délinquants

Selon une étude récente sur les délinquants incarcérés dans un pénitencier fédéral canadien, les alcooliques et les violeurs n'attribuent pas la responsabilité de leur geste aux mêmes facteurs que les autres détenus.

Cent quatre-vingt-dix-sept détenus ont répondu à un questionnaire d'attribution de la responsabilité. Ils étaient partagés en quatre groupes : les violeurs alcooliques (44), les violeurs non alcooliques (21), les non-violeurs alcooliques (96) et les non-violeurs non alcooliques (36).

Parmi les sujets, choisis au hasard, se trouvaient des détenus ayant commis des crimes allant du meurtre, de l'homicide involontaire, du viol et de l'enlèvement au vol, à l'introduction par effraction, à la possession de stupéfiants et au délit d'intention. Dix-huit pour cent des répondants purgeaient des peines d'emprisonnement à perpétuité. Les autres purgeaient des peines allant de trois à 20 ans.

Avant leur présente incarcération, les délinquants avaient commis en moyenne 9,44 infractions et complété 8,8 années d'études.

Le questionnaire d'attribution de la responsabilité, une adaptation du questionnaire d'attribution de la responsabilité dans les cas de viol, comportait 24 questions sur les facteurs pouvant expliquer l'infraction. Les questions donnaient la possibilité de rejeter la responsabilité de cette infraction sur la victime, sur le délinquant, sur la société et sur l'alcool.

D'après les données recueillies, les violeurs sont plus enclins que les non-violeurs à rejeter la faute sur leur victime. Les non-violeurs blâment davantage la personnalité du violeur que les autres facteurs.

Les alcooliques sont plus portés que les non-alcooliques à jeter le blâme sur l'alcool. Les non-alcooliques blâment davantage la victime et sont tout aussi nombreux que les alcooliques à rejeter la faute sur la personnalité des délinquants. Les alcooliques sont tout aussi nombreux que les non-alcooliques à attribuer la responsabilité de leur geste à la société.

Les auteurs de l'étude s'attendaient que les violeurs incarcérés aient davantage tendance à blâmer la victime plutôt que les autres facteurs mais leur hypothèse s'est avérée fausse. Fait intéressant: les violeurs blâmaient davantage l'alcool que la victime. D'après les auteurs, les violeurs à qui l'on donne un choix retiennent l'explication la plus acceptable socialement. Un délinquant observateur peut profiter du fait que l'alcool constitue une explication acceptable de certains gestes pour s'enlever toute responsabilité.

Cette étude constitue un pas de plus vers la compréhension du fonctionnement cognitif des délinquants à partir des raisons qu'ils avancent pour expliquer leurs gestes de violence et leurs agressions. L'auteur souhaite que des recherches subséquentes s'intéressent cette fois aux employés du secteur correctionnel et aux motifs qu'ils invoquent pour expliquer le comportement des violeurs et des alcooliques en détention. Ce genre de recherche ne peut que contribuer à l'amélioration des programmes de réadaptation destinés aux délinquants de ces deux catégories.



Loza, W. et Clements, P. (1990). Incarcerated Alcoholics and Rapists Attributions of Blame for Criminal Acts (rapport inédit).