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Propos des employés sur la gestion des détenus purgeant une longue sentence

Le délinquant condamné à purger une longue peine est exilé en prison, microcosme de notre monde. La structure, les systèmes de la prison, ses coutumes, ses normes, même son langage, sont uniques. La prison change à tout jamais le délinquant, tout comme le temps change à tout jamais le monde que celui-ci a quitté. Pour l'exilé qui réintègre ce monde, rien ne sera plus jamais comme avant. En tant que travailleurs en milieu correctionnel, il nous faut comprendre la marque profonde que laisse la perte d'un passé familier. Nous devons savoir que les délinquants nouvellement libérés seront désorientés par un monde qui leur est désormais étranger. Il nous faut les aider à faire face... malgré notre incapacité de ressentir pleinement ce qu'ils vivent.

Cindy Pressé, psychologue
Centre psychiatrique régional,
région des Prairies

Fausse idée n° 1 - Les délinquants condamnés à une longue peine ont un passé criminel chargé.
Fait - Selon le Rapport du groupe d'étude sur les longues sentences, seulement 45 p. 100 des délinquants condamnés à purger une longue peine avaient déjà été incarcérés dans un établissement fédéral. Les autres délinquants devant purger une longue sentence, soit 55 p. 100, n'avaient ni casier judiciaire ni dossier provincial minimal.

Fausse idée n° 2 - Le nombre d'assassins a considérablement augmenté depuis l'abolition de la peine de mort. Fait - Même si l'incidence de meurtre fluctue depuis plusieurs années, le taux réel, comparativement à la période qui a précédé l'abolition de la peine de mort, ne corrobore pas cette fausse idée que se font bien des gens. À l'heure actuelle, environ 13,5 p. 100 des délinquants incarcérés dans les établissements fédéraux du Canada ont été jugés coupables de meurtre.

Fausse idée n° 3 - Une peine d'emprisonnement à perpétuité ne signifie pas «emprisonnement à vie». Fait - Les délinquants condamnés à la réclusion à perpétuité demeurent incarcérés ou sous surveillance jusqu'à leur mort.

Fausse idée n° 4 - Les condamnés à perpétuité posent un risque élevé de violence, tant lorsqu'ils sont incarcérés qu'en liberté surveillée. Fait - La majorité des gens qui se spécialisent dans le domaine correctionnel conviennent que les condamnés à perpétuité constituent généralement une population carcérale stable et qu'ils ne posent pas de problèmes lorsqu'ils sont mis en liberté surveillée.

Fausse idée n° 5 - Les condamnés à perpétuité mis en libération conditionnelle commettent fréquemment d'autres crimes et finissent par retourner en prison.

Fait - Dans la région de l'Atlantique, depuis l'abolition de la peine de mort, environ 85 condamnés à perpétuité ont été remis en liberté dans la collectivité, soit en libération conditionnelle de jour soit en libération conditionnelle totale. De ceux-là, environ 13 ont été emprisonnés de nouveau dans un établissement fédérai - cinq pour avoir enfreint des règlements quelconques et huit pour avoir commis de nouvelles infractions. Pas un n'est retourné en prison parce qu'il avait tué de nouveau.

Terry Hatcher,
administrateur régional adjoint
Gestion de cas et Willie Gibbs, commissaire adjoint, région de l'Atlantique

Personnellement, j'ai trouvé le travail avec les délinquants qui purgent une longue peine plus intéressant qu'avec n'importe quel autre groupe. Confrontés à une situation sans issue, ces délinquants sont ébranlés et prêts à entreprendre une nouvelle quête intérieure. Avec eux, il y a moyen d'entreprendre un travail en profondeur, ce qui n'est pas possible avec les délinquants condamnés à une peine plus courte. L'ensemble du système se doit d'apprendre à profiter au maximum de ce potentiel pour élaborer des programmes en collaboration avec ces détenus.

Révérend Pierre Allard, directeur
Aumônerie, Administration centrale

Les travailleurs de première ligne se sentent souvent dépassés lorsque le cas d'un délinquant nouvellement condamné à une longue peine leur est assigné. Si les employés éprouvent de tels sentiments, on ne peut qu'imaginer ce que ressent le délinquant. En divisant une longue peine en étapes, il est plus facile de la gérer et d'établir un plan.

Les délinquantes condamnées à purger une longue peine, qui souvent ont été l'unique parent de leurs enfants, n'ont généralement pas un être cher à l'extérieur pour les aider et accompagner les enfants qui désirent rendre visite à leur mère. C'est pourquoi, à cet égard, elles souffrent souvent bien plus que les hommes qui sont condamnés à une longue sentence.

Les mêmes règles ne peuvent pas valoir pour les délinquants qui purgent une longue peine et pour ceux qui sont condamnés à une incarcération moins longue. Le Service correctionnel du Canada doit comprendre les besoins et le comportement caractéristiques des délinquants purgeant une longue peine et avoir des attentes différentes en ce qui les concerne (par exemple, les détenus sont susceptibles de régresser à différentes étapes de leur sentence).

Odette Gravel-Dunberry, directrice
Programmes des délinquants
autochtones et de sexe féminin, Administration centrale

J'ai toujours trouvé intéressant que nous éprouvions tant de mal à nous occuper des délinquants purgeant une longue peine. J'ai beau croire que la longue sentence à laquelle est condamné un délinquant exige de l'attention et une direction, je demeure fermement convaincue que ces détenus sont avant tout des délinquants qui, à l'instar de tous les autres délinquants, ont des besoins particuliers qui sont dictés par la nature de leur comportement criminel. Comme pour la plupart des délinquants, nous devons veiller à composer avec ces besoins et à opérer des interventions qui conviennent aux circonstances et qui sont propices (en fonction de la durée de la sentence et des autres interventions nécessaires), qui ont l'impact voulu et qui n'entrent pas en conflit avec d'autres mesures.

Je crois, et c'est peut-être pure naïveté de ma part, que si nous nous occupions ainsi de tous les délinquants, y compris de ceux condamnés à une longue peine, la gestion des sentences serait automatiquement réduite à une question de besoins. Pour l'instant, je pense que nous attachons trop d'importance à la durée de la sentence et que c'est la raison pour laquelle nous éprouvons tant de difficulté à gérer avec efficacité les détenus qui purgent une longue peine et nous avons tendance à agir sous l'effet de la panique, lorsque la libération de ces détenus est proche.

Elizabeth Fabiano, gestionnaire
Élaboration et soutien
des programmes, Administration centrale

Les détenus qui purgent une longue sentence ont tout intérêt à créer et à perpétuer un milieu stable en établissement car ce sont eux qui risquent le plus dans un milieu incertain, de même que ce sont eux qui sont susceptibles de bénéficier le plus d'un milieu stable. Après tout, ils sont condamnés à demeurer longtemps dans les établissements. L'aménagement d'une ou de plusieurs rangées de délinquants purgeant une longue peine dans un établissement pourrait nous en apprendre long sur le partage de la responsabilité de créer un milieu stable.

Il faut avoir recours à la recherche pour isoler avec davantage de précision les stades les plus critiques d'une longue sentence et pour choisir les programmes qu'il convient le plus d'offrir à chaque stade critique.

D.G. Wheaton, directeur
et personnel de la Division des
programmes correctionnels, Établissement Atlantic (région de l'Atlantique)

Les délinquants qui purgent une longue peine exercent une influence stabilisante dans les unités et au sein des programmes. Par contre, il faut veiller à ce que ce ne soit pas à leur dépens.

Les bénévoles de la collectivité comptent parmi les ressources les plus précieuses pour la réintégration sociale des délinquants purgeant une longue peine parce qu'ils font office de lien entre le détenu et le monde extérieur ou lui permettent de reprendre progressivement contact avec la réalité.

Normand Granger, directeur
Districts est et ouest du Québec
Saint-Jérôme (région du Québec)

En tant qu'intervenant dans un programme d'aptitudes à la vie quotidienne au sein d'un établissement, je songe souvent aux programmes qui pourraient être offerts aux détenus qui purgent une longue peine. Il n'est pas juste de négliger ces détenus pour concentrer les efforts sur ceux qui seront libérés plus vite ou dont l'audience de libération conditionnelle est proche.

Certains détenus qui purgent une longue sentence sont découragés par la vie. Ils ne voient pas la fin de leur sentence et sombrent dans la léthargie et la dépression. Pour eux, la participation à des programmes apporte un espoir nouveau. Ils retrouvent la volonté de demander des laissez-passer, de renouer avec leur famille et leurs amis oubliés et de commencer à penser de nouveau à ceux qui se trouvent à l'extérieur des murs de la prison. Pour d'autres, la participation à un programme donne lieu à un changement de direction, les incite à demander un transfert à d'autres pro-grammes ou simplement à se sortir d'une routine devenue trop familière en changeant de milieu. J'ai pu constater moi-même que lorsque l'on propose à des détenus qui purgent une longue peine de participer à des programmes, ils sont très enthousiasmés par l'idée et montrent un intérêt personnel (plutôt qu'administratif) à l'égard du programme.

Joanne Reynolds, agente de
programme, Elaboration et soutien des programmes, Administration centrale

À l'occasion d'une visite dans un établissement de la région de l'Ontario il y a deux ans, j'ai pu m'entretenir avec plusieurs condamnés à perpétuité. Ceux-ci ont mentionné à plusieurs reprises l'importance critique des visites familiales et du soutien familial pour une personne incarcérée. Certains étaient d'avis que la visite d'amis devrait également être permise. Ils ont ajouté que la poussée au mariage afin de bénéficier de visites familiales est injuste, probablement irréaliste et pas nécessairement bien fondée vu les circonstances.

Les détenus ont parlé de l'importance qu'ils attachent aux échanges avec la collectivité durant l'incarcération, expliquant que ces échanges leur permettent de ne pas perdre le contact avec la réalité à l'extérieur des murs de la prison. Certains ont suggéré qu'il serait souhaitable que les détenus puissent sortir en permission dans la collectivité, même au début de la sentence, pour qu'ils n'oublient pas le monde à l'extérieur de la prison, monde qu'ils veulent réintégrer, et qu'ils ne perdent pas cet objectif de vue peu importe le temps qu'il leur reste à purger.

Ces condamnés à perpétuité ont exprimé combien ils trouvent frustrante l'absence de continuité ou d'enchaînement des programmes ou de l'emploi durant l'incarcération. Les agents de gestion de cas s'occupent peu d'eux. Quoiqu'ils conviennent et reconnaissent les pressions exercées sur les agents de gestion de cas pour qu'ils s'occupent des détenus qui purgent une courte sentence, l'accueil qui leur est réservé lorsqu'ils manifestent leurs préoccupations les frustre. Même s'ils reconnaissent que leurs aptitudes personnelles leur permettent de s'épanouir malgré l'environnement, ils ont indiqué que de nombreux condamnés à perpétuité finissent par broyer du noir et ne possèdent pas les aptitudes sociales et de planification, le niveau de scolarité et la détermination nécessaires pour progresser d'eux-mêmes. Ce sont ces détenus qui sont les vraies victimes d'un milieu indifférent à leurs problèmes.

Il semble que certains condamnés à perpétuité montrent la voie qu'il faut suivre lorsqu'ils affirment que c'est au début de la sentence qu'il faut prévoir des programmes. Sinon, on court le risque de rater une occasion d'amorcer une intervention susceptible de réussir en attendant que d'autres facteurs aient une incidence sur le détenu qui purge une longue peine.

Alan Sierolawski, directeur adjoint
intérimaire, Politiques
Politiques, planification et
développement international, Administration centrale

Un agent de gestion de cas du pénitencier de Kingston m'a dit que l'un des plus grands obstacles que doit surmonter un agent de gestion de cas qui s'occupe d'un condamné à perpétuité est de convaincre celui-ci, et non la Commission des libérations conditionnelles, qu'il fait un bon candidat à la mise en liberté.

Tom Epp, directeur
Pénitencier de Kingston
(région de l'Ontario)

Nous devons préparer les détenus qui purgent une longue peine à la mise en liberté. Pour ce faire, il faut instituer un programme de permissions de sortir. Nous devons également encourager le transfert aussi rapide que possible des détenus qui purgent une longue peine à des établissements à sécurité minimale.

Huguette Sauvé
Conseil des églises pour la justice
et la criminologie
Montréal (Québec)

Les regroupements de condamnés à perpétuité constituent un exemple d'organisation, de prise en main des circonstances caractérisée par une initiative très forte.

Jean-Noel Laplante, aumônier
Établissement de Drummond
(région du Québec)

On convient généralement de la nécessité de susciter l'espoir chez les délinquants condamnés à une longue peine. On peut y arriver en veillant à ce que ceux-ci aient accès, dès que possible, aux programmes, aux services et à l'aide actuellement offerts dans les établissements fédéraux. C'est seulement lorsque les employés du Service correctionnel du Canada auront complètement assimilé les principes exprimés dans la valeur fondamentale 2 de la Mission du Service que l'importance de susciter l'espoir chez les détenus purgeant une longue peine sera reconnue et qu'on y accordera la priorité nécessaire.

Peter Grandy, agent de libération
conditionnelle principal
l'annexe du centre Carlton
(région de l'Atlantique)

Quelques suggestions pour améliorer les services correctionnels offerts aux délinquants purgeant une longue peine:
  • augmenter la fréquence et la durée des visites familiales pour les détenus qui purgent une longue peine;
  • veiller à ce qu'il y ait au moins un détenu purgeant une longue peine au sein de tous les comités de détenus;
  • mettre au point un système de transferts par roulement, avec le consentement du détenu, de sorte que celui-ci ne se trouve plus à croupir dans un même établissement pendant une trop longue période;
  • former des groupes de traitement spéciaux qui réunissent des délinquants qui purgent une longue peine et des jeunes contrevenants primaires.
J.W. Stonoski, directeur
Établissement Mountain
(région du Pacifique)

En tant que condamnés à perpétuité, nous suggérons qu'un réseau de soutien conçu pour les délinquants purgeant une longue peine soit mis sur pied dans les établissements. En vertu d'un tel réseau, un conseiller serait à la disposition des condamnés à perpétuité pour leur expliquer comment fonctionne le régime carcéral et quelles sont les occasions qui leur sont offertes (p. ex. visites conjugales, permissions de sortir, libération conditionnelle de jour, transferts, études, cours et formation pratique). Ainsi, les condamnés à vie comprendraient mieux ce qui les attend, ils prendraient espoir et auraient avantage à profiter des diverses occasions qui leur sont offertes. L'aide d'un conseiller devrait être fournie aux détenus peu après leur incarcération, afin que ceux qui purgent une longue peine comprennent mieux leur sentence et les comportements qui sont admis en prison. Un roulement de titulaire de ce poste pourrait se faire tous les six ou 12 mois.

De plus, on devrait procéder à une évaluation psychiatrique et psychologique des détenus une fois par an et les agents de gestion de cas devraient faire des évaluations tous les trois mois afin d'être au fait de tout changement apporté au plan de cas et pour veiller à ce que l'objectif de la mise en liberté du détenu ne soit pas perdu de vue.

Enfin, nous proposons l'aménagement d'une rangée pour les détenus à perpétuité, des programmes obligatoires (p. ex. gestion de la colère, toxicomanie, dépendance sexuelle et éducation) et l'élimination des renonciations à la libération conditionnelle de jour.

Condamnés à perpétuité
(conseil des résidants)
l'annexe du centre Carlton
(région de l'Atlantique)

Le fait est qu'un certain nombre de détenus qui purgent une longue peine ne sortiront jamais de prison. C'est pourquoi il n'est pas suffisant de leur fournir des activités et des programmes qui ne satisfont que leurs besoins fondamentaux. Pour qu'ils conservent leur dignité, il faut que les délinquants qui purgent une longue peine aient l'occasion de contribuer non seulement à l'amélioration de l'établissement, mais à celui de l'ensemble de la société. Ils ont témoigné de cette nécessité et de leur capacité d'assumer ce rôle en participant à des projets comme les Jeux olympiques pour personnes handicapées qui ont été organisés dans plusieurs établissements du pays au cours des quelques dernières années.

Quand il s'agit de préparer les détenus à la mise en liberté, on attache de longue date une importance considérable au soutien dans la collectivité. Dans le cas des délinquants purgeant une longue peine, le rapport avec les points d'appui dans la collectivité, mis à part les parents et les frères et soeurs, a généralement été forgé dans les derniers temps de l'incarcération. D'où la nécessité de fournir aux délinquants des moyens non seulement de cultiver les relations qu'ils ont déjà forgées, mais aussi d'en établir de nouvelles. Quoique cette dernière éventualité soit parfois controversée, nous devons à tout le moins fournir aux détenus les moyens d'entretenir les rapports qu'ils ont forgés après leur entrée en prison et qu'on estime dans le meilleur intérêt du détenu et de la ou des personnes en cause.

Brian Tkachuk, gestionnaire
de projet principal
Programmes correctionnels, Administration centrale

À l'établissement Donnacona, la situation des détenus purgeant une longue sentence est une préoccupation de toute première importance. C'est ainsi que conformément à la Stratégie correctionnelle, un programme cible de 20 semaines intitulé «Groupe de discussion pour détenus purgeant de longues sentences » a été créé le 16janvier 1992. Les questions abordées sont le milieu carcéral, la famille, la situation de conjoint, mari et père, les circonstances frustrantes de la vie, les obstacles à la communication, la résolution de conflits et la prise en charge.

De plus, des représentants des détenus purgeant une sentence à perpétuité ont récemment déposé une charte pour la création d'un club-vie que je préférerais voir présenter comme un comité de détenus purgeant une longue sentence.

Yvon Deschênes, directeur
Établissement Donnacona
(région du Québec)

Des recherches complémentaires spécialisées devraient se pencher sur les facteurs qui favorisent ou réduisent les chances de réintégration des délinquants qui ont purgé une longue peine. Quelles sont les situations les plus difficiles auxquelles doivent faire face ces personnes une fois qu'elles sont en liberté dans la collectivité? Qu'est ce qui les aide à surmonter ces difficultés? Quels sont les régimes et les conditions de libération qui leur conviennent le mieux? Quels indicateurs et facteurs de prédiction peuvent nous être utiles pour mettre au point le régime de libération qui convient le mieux à ces détenus? Que peuvent nous apprendre d'autres établissements de traitement prolongé?

Manifestement, le défi que nous devons relever est de stimuler de façon soutenue l'intérêt de ces détenus, de les tenir en contact avec la réalité changeante dans la collectivité et au fait de cette réalité et d'entretenir leur optimisme pour l'avenir.

Rob Adlard, directeur intérimaire
Opérations et plans, Services de santé, Administration centrale