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L'espérance de vie des employés du Service correctionnel du Canada(1)
La Direction de l'évaluation du Service correctionnel du Canada a récemment entrepris
une étude sur l'espérance de vie des agents correctionnels (Cx) afin de déterminer
si le métier d'agent correctionnel comporte un risque professionneL Cette étude a
consisté en une comparaison de l'espérance de vie des employés du Service
correctionnel du Canada, et particulièrement des Cx, à celle des autres
fonctionnaires. Perspective de la recherche
L'espérance de vie, ou données de mortalité, des agents correctionnels a
été analysée grâce à une méthode statistique dite de
l'analyse de la survie ou, plus précisément, modèle de hasards proportionnels.
L'analyse de la survie est une méthode d'analyse statistique qui est employée pour
calculer l'intervalle entre deux moments, par exemple la naissance et le décès
(espérance de vie).
En tout, le fichier de donnés sur les pensions de retraite qui a été compilé réunissait les dossiers de 148 850 personnes, dont 3 851 s'étaient retirées du Service correctionnel du Canada. De celles-ci, 1 422 étaient classifiées agents correctionnels (catégorie Cx). À cause de la répartition par sexe très inégale dans l'organisme, particulièrement par le passé, l'étude ne s'est penchée que sur les retraités de sexe masculin. Analyse des données de survie
Afin de refléter adéquatement la structure relative des données de survie des
agents correctionnels retraités, il faut comparer ces données à celles sur les
retraités d'autres classifications de la fonction publique fédérale. Il est
logique de commencer par comparer les retraités du Service correctionnel du Canada
classifiés Cx aux retraités du même Service qui n'étaient pas
classifiés Cx ainsi qu'à l'ensemble des fonctionnaires retraités, sans
distinction selon le ministère ou la classification. Figure 1 Les données de survie des trois groupes sont regroupées autrement à la figure 2. Ce graphique permet d'interpréter les espérances de vie de chaque groupe dans un contexte plus général, c'est-à-dire en les comparant à celles de l'ensemble des Canadiens (à la naissance, à 20 ans et à 35 ans) d'après le Recensement du Canada de 1986. Figure 2 Une analyse comparative de l'espérance de vie des agents correctionnels retraités et de l'ensemble de la population a révélé que dans l'ensemble, les agents correctionnels de sexe masculin peuvent s'attendre à vivre un peu plus longtemps que le Canadien moyen. Les agents correctionnels sont en moyenne âgés de 36 ans au moment où ils entrent au Service correctionnel du Canada. On peut considérer qu'il s'agit là d'un âge avancé pour commencer à travailler, mais il ne faut pas négliger que bien des agents correctionnels sont des membres retraités de forces armées qui amorcent une seconde carrière. Pour cette raison, le groupe qui se prêtait le mieux à une analyse comparative des agents correctionnels de sexe masculin était celui des Canadiens de sexe masculin âgés de 35 ans. Dans l'ensemble de la population canadienne, les hommes à 35 ans peuvent s'attendre à vivre encore 40 années jusqu'à, en moyenne, l'âge de 75,21 ans. Ainsi, comme le montre la figure 2, l'espérance de vie des agents correctionnels excède de plusieurs années celle du Canadien moyen de sexe masculin. La comparaison de l'espérance de vie des agents correctionnels à celle des employés du Service correctionnel qui ne sont pas classifiés Cx ainsi qu'à celle de l'ensemble des fonctionnaires révèle que les agents correctionnels risquent de décéder un an plus tôt. Cependant, le commentaire qui suit établit que ces deux différences n'ont pas de signification statistique. Analyse statistique
Le modèle de hasards proportionnels Cox a été employé pour comparer
statistiquement l'espérance de vie des agents correctionnels à celle des individus des
deux autres groupes. Le premier modèle comparait deux catégories de retraités du
Service correctionnel du Canada: les agents correctionnels retraités (classifiés Cx) et
les autres retraités du Service (classifiés autre que Cx). Le second modèle
comparait les agents correctionnels retraités (Cx) à l'ensemble des autres
fonctionnaires retraités.
Les analyses faites au moyen des deux modèles d'analyse des données de survie ont
révélé que l'âge d'entrée en fonction professionnelle, les
années de service et le niveau de revenu sont statistiquement significatifs et qu'ils ont une
incidence positive sur la survie. Ainsi, les personnes qui gagnent un revenu élevé
peuvent s'attendre à vivre plus longtemps que celles qui gagnent moins bien leur vie. La
dernière variable, le motif de la retraite, a également une signification statistique,
mais celui-ci joue négativement sur la survie. Ainsi, comme on le devine, les personnes qui
meurent avant leur retraite ou qui se retirent pour des raisons de santé ont une
espérance de vie moindre. Cette étude prouve que le métier d'agent correctionnel ne comporte pas de risque professionnel susceptible de réduire l'espérance de vie de ceux qui l'exercent. Les employés du Service correctionnel du Canada, qu'ils soient agents correctionnels ou classifiés autrement que Cx, peuvent s'attendre à vivre aussi longtemps que les autres fonctionnaires fédéraux. Et mieux encore, les employés du Service correctionnel du Canada peuvent s'attendre à vivre plusieurs années de plus que le Canadien moyen. (1)Pour obtenir une version considérablement plus circonstanciée de cet article, s'adresser à la Direction de l'évaluation du Service correctionnel du Canada, 340, avenue Laurier ouest, 4e étage, Section E, Ottawa (Ontario) K1A 0P9. |