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La recherche d'un détenu: réflexions sur la poursuite d'études universitaires durant l'incarcération

À mon arrivée en prison, je me suis rendu compte que mon pire ennemi était l'oisiveté. J'étais déterminé à ne pas gaspiller les 20 années suivantes de ma vie. Mais je ne savais pas quoi faire. Un programme d'études universitaires (plus précisément le programme de maîtrise en sociologie offert àl'Eastern New York Correctional Facility) m'a donné l'occasion d'accomplir quelque chose de productif. Et, plus important encore, cela a changé ma vie de façon inattendue.

À la fin du programme, je voulais donner quelque chose en retour. Comme la possibilité de poursuivre des études universitaires qui est offerte aux délinquants suscite, en général, des réactions négatives, j'ai décidé que la meilleure façon d'appuyer le programme était d'entreprendre des recherches pour montrer les bénéfices que les délinquants peuvent tirer d'études postsecondaires.
La résolution Par résolution, on entend la foi qu'une personne a dans sa capacité d'obtenir les résultats recherchés. Les personnes très résolues croient pouvoir exercer un contrôle sur les événements, au lieu de penser que ceux-ci sont attribuables au hasard ou à la chance. Elles sont donc moins susceptibles de réagir négativement dans des situations stressantes.

En outre, des recherches récentes semblent indiquer que les délinquants très résolus sont moins susceptibles d'être victimes d'angoisse et de dépression et plus susceptibles d'opérer un «changement positif», de réintégrer sans difficulté la collectivité au moment de leur mise en liberté et d'avoir des taux de récidive plus faibles.

Pour ma recherche, j'ai donc examiné la relation entre la résolution et l'instruction postsecondaire en examinant la détermination (c.-à-d., le désir de changement) des détenus qui poursuivaient des études. Mon hypothèse était que les délinquants qui poursuivent des études universitaires et qui les terminent parce qu'ils veulent opérer un changement dans leur vie personnelle se classent plus haut quant à la résolution que les délinquants qui ne poursuivent pas d'études universitaires ou qui abandonnent celles qu'ils ont entamées.

Toutefois, l'analyse résultante révèle que c'est le désir de changement, plutôt que l'interaction entre le changement et un bon programme d'études universitaires, qui exerce une influence significative sur la résolution des délinquants.

J'ai constaté qu'un programme d'études postsecondaires constituait le genre de programme suivi volontairement que recherchaient surtout les délinquants déterminés. Il a été impossible de vérifier s'il existait une relation entre un programme d'études universitaires et la résolution, mais cette constatation a mis en lumière l'importance d'offrir des programmes d'études universitaires dans le cadre du programme de réadaptation.
La meilleure preuve possible... Les candidats à des postes élus aiment actuellement prôner l'abolition des programmes d'études postsecondaires pour les délinquants. Il existe toutefois des arguments solides en faveur de programmes de ce genre. Beaucoup de délinquants qui poursuivent un programme d'études postsecondaires ne possédaient même pas un diplôme d'études secondaires. Ainsi ceux qui achèvent des études universitaires travaillent extrêmement dur pendant six à dix ans, de leur propre initiative, pour atteindre leur but. Cet engagement devrait à lui seul souligner la valeur comme outil de réadaptation d'un programme d'études universitaires.

En ce qui me concerne, le programme d'études universitaires m'a tenu occupé et productif, m'a donné des choix de carrière et m'a permis de planifier mon avenir. Mais surtout, il a complètement transformé ma vie en me donnant de l'espoir.



(1)Cet article est basé sur une communication présentée (par enregistrement vidéo) à la 46e assemblée annuelle de l'American Society of Criminology, à Miami en novembre 1994. Prière d'envoyer toute correspondance à Edward Parker, a/s Philliber Research Associates, 28 Main Street, Accord, New York 12404.