Service correctionnel du Canada
Symbole du gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

FORUM - Recherche sur l'actualité correctionnelle

Avertissement Cette page Web a été archivée dans le Web.

Examen des variables liées aux relations conjugales et à la famille et leur rapport avec la récidive criminelle chez les adultes (R-92, 2000)

Elizabeth Oddone Paolucci, Claudio Violatio et Mary Ann Schofield

Le comportement criminel est considéré comme un phénomène complexe résultant d’une combinaison d’antécédents biologiques, sociologiques, psychologiques et situationnels. La prévision de la criminalité, voire la compréhension parfaite de ses antécédents, ont donc toujours posé un défi de taille aux travailleurs correctionnels, aux scientifiques du milieu médico-légal et aux cliniciens. De plus en plus de preuves appuient l’hypothèse voulant que les variables familiales telles que la mauvaise qualité des relations parent-enfant, la criminalité au sein de la famille, la maladie des parents et la séparation entre l’enfant et ces derniers augmentent le risque de comportement criminel. Ce rapport examine la relation existant entre les variables conjugales et familiales et la récidive chez l’adulte.

Une étude documentaire exhaustive a été menée dans de nombreuses bases de données. Des 238 études répertoriées, on en a dénombré 193 de type empirique, et 35 qu’on pouvait qualifier d’étudesthéoriques ou de comptes rendus narratifs. La plupart d’entre elles portaient sur des échantillons d’au moins 100 récidivistes. Toutefois, plus de la moitié des études sur la récidive ne comportaient pas de groupe témoin. Les analyses à variables multiples étaient la forme la plus poussée d’analyse statistique employée dans 65 études, tandis que les modèles de fréquences et à équations structurelles constituaient les formes les plus poussées utilisées dans 25 autres.

L’étude de la relation parent-enfant a beaucoup contribué à comprendre le rôle que jouent les variables familiales dans la prévision de la criminalité chez l’adulte. Les recherches réalisées à ce sujet semblent indiquer qu’une discipline inadéquate, le manque de surveillance parentale, l’attachement aux parents et les comportements fugueurs seraient tous des variables prédictives du comportement criminel à l’âge adulte. Une récente méta-analyse a également confirmé que les pratiques d’éducation des enfants (c.-à-d., manque de surveillance et d’affection, conflits et mauvais traitements) permettaient aussi de prévoir la récidive. Enfin, certains éléments de preuve semblent indiquer que le père exerce une influence plus déterminante que la mère pour ce qui est de la manifestation ou non d’une criminalité avec violence.

Divers facteurs familiaux (p. ex., la psychopathologie dans la famille, la qualité de la relation parent-enfant, le fait d’avoir été victime de violence dans l’enfance, l’état civil et la qualité de la relation avec le conjoint) ont été définis comme des prédicteurs de la récidive criminelle chez l’adulte. Force est de constater qu’il nous reste beaucoup de choses à apprendre sur la capacité de la vie familiale de modifier le cheminement criminel d’un délinquant et de contrer les influences criminogènes chez l’adulte.

Ce rapport fournit également des recommandations pour améliorer les stratégies d’évaluation des couples et des familles, de même que pour bonifier les recherches qui seront menées à l’avenir sur la récidive chez les criminels adultes. Le rapport conclut avec une description et une critique de certains des instruments fréquemment employés pour la mesure de la récidive chez l’adulte.