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La gestion des délinquants âgés : Où en sommes-nous ? (R-70, 1998)

Julius H.E. Uzoaba

Cette étude a comme principal objectif de dresser un profil complet des délinquants âgés qui sont incarcérés dans des établissements fédéraux ou des centres communautaires. Le rapport souligne leurs problèmes et leurs besoins particuliers qui les distinguent des délinquants adultes plus jeunes. On a d’abord défini les termes employés dans l’étude et on a délimité l’âge des délinquants. On a recueilli des données sur la population des délinquants âgés (50 ans et plus) par rapport à quatre types d’infractions graves (homicide, vol qualifié, infractions sexuelles etinfractions liées à la drogue) ainsi que sur l’ensemble de population carcérale sous responsabilité fédérale.

La première partie du rapport examine la croissance rapide de la population carcérale âgée au moyen de comparaisons portant sur les années 1993 et 1996. Les données indiquent que la majorité des délinquants plus âgés sont plus susceptibles de purger une peine pour un crime de nature violente ou sexuelle que les délinquants plus jeunes. Des comparaisons sont établies entre les caractéristiques personnelles des délinquants des deux groupes d’âge en fonction du comportement conventionnel dans sept domaines de besoins (emploi, relations conjugales et familiales, fréquentations et interactions sociales, toxicomanie, comportement dans la collectivité, orientation personnelle et émotive et attitude) et quatre domaines de gestion du risque (antécédents criminels, gravité de l’infraction, antécédents d’infractions sexuelles et risque de suicide).

La deuxième partie du rapport analyse les besoins des délinquants des deux groupes d’âge dans la collectivité, le risque qu’ils posent ainsi que leur niveau combiné de risque et de besoins. Cette étude porte notamment sur les domaines de besoins suivants : la formation scolaire et professionnelle, l’emploi, la gestion financière, les relations conjugales et familiales, les fréquentations, le logement, la stabilité affective, la consommation d’alcool et de drogue, les aptitudes intellectuelles, la santé, la réceptivité et les besoins des Autochtones.

La troisième partie de l’étude contient une analyse détaillée des besoins cruciaux des délinquants plus âgés, soit les soins de santé, l’adaptation à la vie carcérale, les programmes, le milieu carcéral et la violence, les relations avec les pairs, les relations familiales et les préoccupations concernant la mise en liberté sous condition.

Les résultats de cette étude indiquent que la population de délinquants plus âgés augmente beaucoup plus rapidement que celle des délinquants plus jeunes. Cette situation mérite réflexion. Il y a tout lieu d’élaborer des plans et de prendre les mesures qui s’imposent. Avec le vieillissement de l’ensemble de la société, le Service correctionnel du Canada devrait se préparer pour faire face au «grisonnement» de sa population carcérale.