Les cotes calculées peuvent-elles améliorer l’Instrument de définition et d’analyse des facteurs dynamiques révisé?

Faits saillants de la recherche: Les cotes calculées découlant des indicateurs établis augmentent l’efficacité prédictive et la fiabilité.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

L’Instrument de définition et d’analyse des facteurs dynamiques révisé (IDAFD-R) est une composante clé du processus de l’Évaluation initiale des délinquants du Service correctionnel du Canada (SCC). Mis en œuvre en 2009, il est conçu pour évaluer les facteurs de risque dynamiques. L’IDAFD-R comporte 100 indicateurs répartis en sept domaines – emploi/éducation, relations matrimoniales et familiales, fréquentations, toxicomanie, fonctionnement dans la collectivité, orientation personnelle et affective et attitude générale – évalués par des agents de libération conditionnelle. Selon le jugement professionnel de ces derniers, une cote globale de besoins dynamiques est générée, tout comme une cote pour chaque domaine. Une étude menée récemment a montré que la cote globale et les cotes de chaque domaine permettent généralement de prédire les révocations de la mise en liberté sous condition parmi les groupes de délinquants (Stewart, Wardrop, Wilton, Thompson, Derkzen et Motiuk, 2017). Dans la présente étude, on a examiné si les cotes calculées pouvaient accroître la validité prédictive de l’outil, complétant le jugement professionnel structuré offert par les agents de libération conditionnelle au moment de l’évaluation initiale.

Ce que nous avons fait

L’étude portait sur 15 487 délinquants non autochtones, 4 640 délinquants autochtones et 1 195 délinquantes ayant fait l’objet d’évaluations au moyen de l’IDAFD-R (ce qui comprenait l’évaluation des indicateurs) et ayant été mis en liberté. En raison du faible nombre de révocations chez les délinquantes, nous n’avons pas été en mesure de subdiviser les résultats selon le statut d’Autochtone.

Les cotes de domaine calculées dans l’IDAFD-R étaient fondées sur la proportion des indicateurs présents dans chaque domaine pour chaque groupe de délinquants. Dans cette méthode, aucun indicateur présent ne correspondait à une cote d’aucun besoin; moins de 33 % des indicateurs présents menaient à une cote de besoin faible; de 33 % à 66 % des indicateurs présents représentaient une cote de besoin modéré et plus de 66 % des indicateurs présents produisaient une cote de besoin élevé.

Pour la cote globale de besoin, deux méthodes de calcul ont été utilisées. La première était fondée sur la moyenne des proportions des indicateurs présents dans tous les domaines, et la deuxième pondérait chaque domaine selon son degré d’association avec le résultat, en fonction des analyses de survie (rapports de risques) de chaque groupe de délinquants. Pour la première méthode, les délinquants ayant moins de 25 % d’indicateurs présents parmi les domaines ont reçu une cote de besoin faible, ceux ayant de 25 % à 50 % d’indicateurs présents ont reçu une cote de besoin modéré et ceux ayant plus de 50 % d’indicateurs présents ont reçu une cote de besoin élevé.

Un calcul rajusté pour les délinquantes a établi les seuils à moins de 33 %, de 33 % à 66 % et à plus de 66 %, respectivement, pour les cotes de besoin faible, modéré et élevé. Nous n’avons pas tenu compte des covariables puisqu’il fallait maximiser l’efficacité statistique.

Ce que nous avons constaté

Les résultats indiquent que, parmi tous les domaines et pour les délinquants non autochtones, les délinquants autochtones et les délinquantes, les cotes fondées sur la proportion d’indicateurs présents entraînaient une plus grande différence dans la prédiction des révocations pour les délinquants ayant reçu une cote d’aucun besoin, de besoin faible, de besoin modéré et de besoin élevé par rapport aux cotes établies par les agents de libération conditionnelle. La validité prédictive a été améliorée pour les trois groupes à l’étude à l’aide de ces deux méthodes. Les deux méthodes de calcul des cotes de besoin globales ont mené à de meilleures prédictions des révocations que les cotes établies par les agents de libération conditionnelle. Pour les délinquantes, la méthode du calcul rajusté a en outre amélioré la prédiction des cotes globales. Selon l’analyse de fidélité pair-impair, les cotes relatives au besoin global établies par les agents de libération conditionnelle étaient moins fiables que les cotes calculées.

Ce que cela signifie

Les cotes calculées en fonction de la proportion d’indicateurs présents offraient une meilleure efficacité prédictive et étaient plus fiables pour les cotes de l’IDAFD-R que celles des agents de libération conditionnelle en ce qui a trait aux délinquants, aux délinquantes et aux délinquants autochtones; par conséquent, il pourrait s’agir d’une innovation recommandée dans le cadre d’une révision ultérieure de l’outil.

Pour de plus amples renseignements

Wilton, G., Stewart, L. et Motiuk, L. (2017). La validité prédictive de l’Instrument de définition et d’analyse des facteurs dynamiques révisé peut-elle être améliorée au moyen de cotes calculées? Rapport de recherche (R-400). Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.

Pour obtenir le rapport complet en version PDF, veuillez en faire la demande à la Direction de la recherche ou par téléphone au 613-995-3975.

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