Commémorer le passé et honorer nos disparus

Depuis 1835 - avant que le Canada ne devienne un pays - des milliers d'employés ont consacré leur carrière à la sécurité publique en travaillant pour les services correctionnels fédéraux. En plus de 180 ans, 35 personnes (3 femmes et 32 hommes) ont sacrifié leur vie pour protéger nos collectivités.

Nos collègues disparus étaient des agents correctionnels, des agents de libération conditionnelle, des gestionnaires de programme, des agents de projet ou des instructeurs lorsqu'ils ont perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions.

Nous honorons leur mémoire et leur contribution à la sécurité publique.

Photo : Henry Traill, Archives du musée Glenbow, Calgary, na-1010-32

Photo : Henry Traill, Archives du musée Glenbow, Calgary, na-1010-32

Henry Traill
Gardien
Pénitencier de Kingston
7 Juillet 1870

Moins d'un an après son embauche au Pénitencier de Kingston, le gardien Henry Traill a été attaqué puis tué durant une tentative d'évasion. Il était chargé de la surveillance de deux détenus à l'extérieur de la réserve pénitentiaire. Ceux ci devaient entretenir le feu dans le four à chaux pendant l'heure du dîner, alors que les autres détenus affectés à la carrière étaient reconduits au pénitencier pour le repas du midi.

Les rapports révèlent qu'en ce jour fatal, Traill était assis sur une brouette près de la porte du four à chaux, sa carabine sur ses genoux. Une fois le groupe hors de vue, le détenu John Smith a distrait l'agent en lui montrant des petits os qu'il avait sculptés pour en faire des ornements. À ce moment, l'autre détenu, Daniel Mann, s'est approché derrière l'agent et l'a frappé à la tête au moyen d'une tige de traîneau en bois de fer, sectionnant par le fait même son artère carotide. Ne sachant pas qu'ils venaient de tuer Traill, les deux détenus l'ont ligoté, ont placé un manteau enroulé sous sa tête, ont volé son arme à feu et sa veste puis se sont enfuis.

Au terme d'une chasse à l'homme de 11 jours, ils ont été capturés par un groupe de fermiers alors qu'ils se cachaient dans un secteur marécageux de Graham Lake, au nord de Brockville. Smith a été condamné à 14 ans d'emprisonnement supplémentaires, tandis que Mann a été pendu le 14 décembre 1870 à la Prison du comté de Frontenac, à Kingston.

Photo : David Cunningham, Musée pénitentiaire du Canada (détail de la photo de groupe du personnel du PK, 1890)

Photo : David Cunningham, Musée pénitentiaire du Canada (détail de la photo de groupe du personnel du PK, 1890)

David Cunningham
Instructeur-maçon
Pénitencier de Kingston
5 Décembre 1890

L'instructeur-maçon David Cunningham a été tué accidentellement lors d'un projet de reconstruction au Pénitencier de Kingston. À ce moment, l'ancienne usine industrielle, située à l'est du pénitencier (aujourd'hui le Bâtiment B-11), était en train d'être transformée en bloc cellulaire d'isolement, appelé la « prison d'isolement ». Depuis le troisième étage de la structure, un détenu s'est mis à décharger une brouette remplie de briques. Ce faisant, une planche de l'échafaudage a bondi, entraînant une réaction en chaîne fatale. Le mouvement de la planche a déséquilibré la brouette, laquelle a heurté l'extrémité de l'échafaudage, ce qui a fait perdre prise au détenu. La brouette est alors passée au travers d'une trappe de l'échafaudage puis s'est écrasée directement sur M. Cunningham, qui surveillait la pose d'un appui de fenêtre au rez-de-chaussée. L'impact a fracturé le crâne de M. Cunningham, et il a perdu connaissance. Il est mort deux heures plus tard à l'hôpital du pénitencier.

Le détenu qui a laissé tomber la brouette a été déclaré non coupable, car on a estimé qu'il s'agissait d'un accident de travail.

Photo : Richard Henry Stedman, Archives de la ville d'Edmonton A96-176 (détail)

Photo : Richard Henry Stedman, Archives de la ville d'Edmonton A96-176 (détail)

Richard Henry Stedman
Sous-directeur
Pénitencier de l'Alberta
15 Avril 1909

Lors de sa ronde habituelle dans l'établissement, le sous-directeur Henry Stedman s'est arrêté à l'atelier de menuiserie pour parler à l'instructeur Pope d'un projet sur lequel il travaillait. À ce moment, Gary R. Barrett, un détenu condamné à l'emprisonnement à perpétuité, s'est approché du sous-directeur par l'arrière et a lui porté un coup fatal à la tête avec une hache. Stedman est resté conscient assez longtemps pour noter l'heure et pour demander de voir le directeur, puis finalement sa femme, qui travaillait comme surveillante dans l'établissement, avant de mourir. Le sous-directeur et la surveillante Stedman vivaient au pénitencier.

Apparemment, le détenu avait gardé de la rancune contre le sous-directeur, affirmant que ce dernier l'empêchait de voir le médecin du pénitencier. En réalité, comme tout agent compétent, le sous-directeur Stedman avait dit à Barrett d'inscrire son nom sur la « liste des malades », comme le stipule le règlement, chaque fois que le détenu avait formulé une demande en ce sens. Barrett avait indûment pris cette réponse comme un « mauvais traitement contre lui ».

Barrett a été condamné à mort à la suite de ce meurtre brutal, puis a été pendu sur le terrain même du Pénitencier de l'Alberta le 14 juillet 1909. Il n'y a eu que deux exécutions capitales dans les pénitenciers fédéraux du Canada; celle-ci était la première. L'autre était liée au cas Joynson et s'est produite au Pénitencier de la Colombie-Britannique, en 1913. Les exécutions au Canada se déroulaient habituellement dans les établissements provinciaux.

Photo : John Henry Joynson, Collection Tony Martin, Abbotsford, C.-B. (détail)

Photo : John Henry Joynson, Collection Tony Martin, Abbotsford, C.-B. (détail)

John Henry Joynson
Gardien
Pénitencier de la Colombie-Britannique
5 Octobre 1912

Le gardien John Henry Joynson a reçu un coup de fusil alors qu'il venait à la rescousse de collègues retenus comme otages lors de la tentative d'évasion des détenus Joseph Smith et H. Wilson. Ces derniers avaient réussi à déjouer quatre agents dans la briqueterie du pénitencier puis avaient volé leurs armes. Le gardien Joynson a été le premier à leur venir en aide. Il a tiré deux coups avec son fusil, en vain, avant d'être atteint deux fois par l'un des détenus.

Le tireur, Joseph Smith, a été pendu pour ce meurtre sur le terrain même du pénitencier à 8 h 30 le 31 janvier 1913. Il s'agit de la seule exécution à avoir eu lieu dans le pénitencier, et l'une des deux seules exécutions capitales à avoir été effectuées dans un pénitencier fédéral au Canada. Le cas précédent avait eu lieu en 1909 et était en lien avec le meurtre du sous-directeur Stedman, au Pénitencier de l'Alberta. Les exécutions au Canada se déroulaient habituellement dans les établissements provinciaux.

Photo : Anton Fladeby, Photo gracieusement fournie par un neveu, M. Agnar Flateby, Norvège

Photo : Anton Fladeby, Photo gracieusement fournie par un neveu, M. Agnar Flateby, Norvège

Anton Fladeby
Gardien
Pénitencier du Manitoba
11 Mai 1919

Le gardien Anton Fladeby a été poignardé à la gorge par un détenu le 2 mai 1919 alors qu'il était en service à l'extérieur du salon de barbier de l'établissement. Il est mort à l'Hôpital général de Winnipeg le 11 mai 1919.

Vétéran de la Première Guerre mondiale, Fladeby venait de rentrer de son service militaire outremer avec le 52e Bataillon, Corps expéditionnaire canadien. Cela ne faisait que 10 jours qu'il avait repris le travail au pénitencier lorsque l'incident s'est produit.

Comme défense, le détenu, Albert Johnson (ou Fred Fishbourne), a affirmé que des abus étaient commis à l'Établissement de Stony Mountain. Une enquête des activités opérationnelles de l'établissement a alors été menée. On a découvert que Johnson en voulait personnellement au gardien Fladeby. En effet, ce dernier l'avait dénoncé pour avoir écrit des lettres critiquant l'administration. Johnson a été reconnu coupable d'homicide involontaire et condamné à l'emprisonnement à perpétuité. Comme il était Américain, il a éventuellement été transféré au Pénitencier de Kingston, puis expulsé aux États-Unis en 1935.

Photo : Joseph Allen Purcell, Photo gracieusement fournie par son petit-fils William Purcell et sa famille, Kingston

Photo : Joseph Allen Purcell, Photo gracieusement fournie par son petit-fils William Purcell et sa famille, Kingston

Joseph Allen Purcell
Gardien
Pénitencier de Kingston
29 Septembre 1919

Le gardien Joseph Allen Purcell est mort à la suite d'un accident survenu alors qu'il conduisait de l'équipement agricole tiré par un attelage de chevaux à la ferme du Pénitencier de Kingston. Le 1er septembre 1919, il faisait fonctionner la machine avec un détenu lorsque les guides de l'appareil se sont coincés. L'agent Purcell est descendu pour réparer la situation; soudainement, les chevaux sont partis en flèche, ce qui l'a fait trébucher. S'efforçant de sauver l'équipement du gouvernement, M. Purcell s'est alors cramponné aux guides et a été traîné sur une courte distance avant de tomber et de se faire piétiner par les chevaux et la machinerie. Il est mort 28 jours plus tard à l'hôpital.

Photo : (On croit qu'il s'agit de l'agent Blyth)

Photo : (On croit qu'il s'agit de l'agent Blyth)

Stanley Herbert Blyth
Ardien
Pénitencier de la Saskatchewan
19 Août 1925

Le gardien Blyth est mort accidentellement à la suite d'une chute de près de huit mètres depuis un étage supérieur d'un des blocs cellulaires. En tombant, il s'est fracturé le crâne sur le plancher de ciment. Pendant un certain temps, les agents de l'établissement avaient pour pratique de grimper les barreaux des cellules une fois arrivés à la fin d'une rangée (vu qu'il n'y avait aucun escalier) pour accéder à l'étage supérieur, question de mieux dénombrer les détenus.

Selon tous les témoignages, le gardien Blyth était un agent très prudent et compétent. Dans son rapport annuel, le directeur MacLeod a écrit ceci : « La mort de cet agent signifie la perte d'un jeune homme brillant et intelligent, qui a toujours effectué les tâches qu'on lui assignait d'une manière très efficace ».

Photo : John Williams, Winnipeg Evening Tribune, 28 juin 1926, p. 17, c. 2

Photo : John Williams, Winnipeg Evening Tribune, 28 juin 1926, p. 17, c. 2

John Williams
Gardien
Pénitencier du Manitoba
25 Juin 1926

Le 25 juin 1926, le gardien John Williams était responsable d'un groupe d'environ 20 détenus qui s'affairaient à creuser dans la pierre les fondations d'une nouvelle station d'évacuation des eaux usées sur le terrain du pénitencier. Le projet visait à améliorer la propreté de l'établissement.

Le travail semblait aller pour le mieux quand, soudainement, une charge de poudre noire n'a pas explosé. Après avoir attendu un long moment et s'être assuré que le groupe de détenus se trouvait à une distance sécuritaire, le gardien Williams s'est approché prudemment de la charge. Il s'est penché au-dessus pour replacer ce qu'il croyait être une mèche défectueuse, et c'est à ce moment que la charge a explosé. Le gardien a alors eu le crâne fracturé et a été projeté dans les airs sur une certaine distance; il est mort sur le coup.

Photo : Malcolm Earl Jenkin, Revue Entre Nous, Vol. 8, No 3, 15 février 1983

Photo : Malcolm Earl Jenkin, Revue Entre Nous, Vol. 8, No 3, 15 février 1983

Malcolm Earl Jenkin
Gardien
Pénitencier de Kingston
28 Août 1926

Le gardien Malcom Earl Jenkin a été assassiné alors qu'il surveillait un groupe de détenus qui s'affairaient à installer une clôture à la ferme du Pénitencier de Kingston, sur la rue Johnson, près du chemin Palace, au nord du pénitencier. Au cours du projet, un détenu lui a asséné un coup sur la tête à l'aide d'une barre de fer.

Le détenu, un Russe nommé Thomas McCoskey (ou Max Vochitz), a tenté de fuir par la rue Johnson, mais il a été rattrapé peu de temps après.

McCoskey a été pendu pour ce meurtre à la Prison du comté de Frontenac le 21 avril 1927.

Photo : Gabriel Childs, Photo gracieusement fournie par sa famille

Photo : Gabriel Childs, Photo gracieusement fournie par sa famille

Gabriel Childs
Gardien
Pénitencier de Collins Bay
23 Février 1933

Le 16 février 1933, le gardien Gabriel Childs a été brûlé mortellement lors d'un accident alors qu'il travaillait à la carrière, au Pénitencier de Collins Bay. L'agent Silas Ash et lui se trouvaient dans une cabane et ouvraient une boîte de poudre noire lorsque son contenu s'est enflammé. Les deux agents ont subi des brûlures, mais c'est l'agent Childs qui a été la principale victime de l'explosion. Son uniforme a pris feu, et il a été brûlé gravement sur tout son corps. Il est mort sept jours plus tard, soit le 23 février 1933, à l'Hôpital général de Kingston.

Photo : John J. McCormick, Musée pénitentiaire du Canada

Photo : John J. McCormick, Musée pénitentiaire du Canada

John J. McCormick
Gardien
Pénitencier de Kingston
13 Juillet 1936

Le 11 juillet 1936, l'agent John J. McCormick était affecté à l'hôpital du pénitencier. Les choses semblaient se dérouler normalement lorsqu'un certain Chester Crosley, l'un des nombreux détenus qui attendaient dans le corridor afin de recevoir un traitement, est entré soudainement dans le dispensaire et a agressé au couteau un surveillant adjoint de l'hôpital nommé Jack Toomey. Après avoir poignardé ce dernier, le détenu s'est précipité dans le corridor, où il a été arrêté par le gardien McCormick. Durant la bagarre, le gardien a reçu quatre coups de poignard. Il est mort à l'hôpital le 13 juillet 1936.

Le détenu, Chester Crosley, a par la suite été condamné à mort, et son exécution a été fixée au 6 décembre 1937 à la Prison du comté de Frontenac. Cependant, le 2 novembre 1937, il a été trouvé mort dans sa cellule, de cause inconnue.

Photo : John D. Kennedy, Photo gracieusement fournie par la famille Kennedy, Kingston

Photo : John D. Kennedy, Photo gracieusement fournie par la famille Kennedy, Kingston

John D. Kennedy
Gardien-messager*
Pénitencier de Kingston
26 Avril 1948

Le gardien-messager* John D. Kennedy a été abattu lors de l'évasion de deux détenus par la porte nord du Pénitencier de Kingston.

John D. Kennedy était à bord de l'auto du pénitencier et se dirigeait vers la porte nord pour sortir du terrain lorsqu'il a aperçu Austin Craft, un détenu de confiance**, qui se dirigeait vers l'aire de réception pour aller jeter des poubelles. Le gardien-messager lui a alors offert de monter. Une fois Craft dans l'aire de réception, Kennedy est sorti de son véhicule. Alors que les portes s'ouvraient pour permettre à l'auto d'avancer vers la rue, Craft est sorti de l'aire de réception, a sorti un révolver de sous le pare-chocs arrière de l'auto et a libéré le détenu Urquhart du coffre, où il était caché.

Des coups de feu ont été tirés au moment où les détenus s'enfuyaient avec le véhicule. Durant la bagarre, le messager Kennedy a reçu une balle et est mort sur place, près de la porte.

Les détenus ont été capturés le jour même, juste au sud de Sydenham, en Ontario. Au terme d'un procès au cours duquel il s'est représenté lui-même, le détenu Austin Craft a été pendu pour ce meurtre le 24 janvier 1949. Il s'agit de la dernière pendaison à avoir eu lieu dans le comté de Frontenac.

*Gardien-messager : Agent affecté à la livraison et au ramassage du courrier et des colis à l'extérieur de l'établissement. Le terme a été créé durant la période précédant l'avènement du téléphone et a servi pendant une bonne partie du 20e siècle. Cet agent disposait d'une voiture pour pouvoir effectuer ses tâches.

**Détenu de confiance : Terme autrefois utilisé pour décrire un détenu dont le comportement était exemplaire et qui ne présentait qu'un faible risque pour la sécurité, et qui, conséquemment, se voyait accorder certains privilèges. Ce terme n'est plus en usage.

Photo : William Clement Wentworth, Musée pénitentiaire du Canada

Photo : William Clement Wentworth, Musée pénitentiaire du Canada

William Clement Wentworth
Gardien
Pénitencier de Kingston
24 Novembre 1961

Le gardien Clement Wentworth a été poignardé à mort par un ou plusieurs détenus dans les toilettes du dortoir « C » (qui fait maintenant partie du bâtiment du Centre régional de traitement C-23) vers minuit, le 24 novembre 1961. Il ne s'agissait pas de son affectation habituelle.

Plus de 30 ans plus tard, en 1993, la police de Kingston a enquêté sur cette affaire non résolue et a arrêté le détenu Ralph Cochrane, qui, à l'époque, purgeait une peine d'emprisonnement à perpétuité en Colombie-Britannique pour d'autres infractions non liées. Le juge du procès a décidé que c'était aller à l'encontre des droits de l'accusé que de lui faire subir un procès si longtemps après l'incident sans que soient présentées de nouvelles preuves. Il a également statué que l'individu avait fait l'objet d'une accusation en 1961, même si les documents originaux n'ont pu être trouvés.

En conséquence, l'affaire a été rejetée, et personne n'a été accusé pour le meurtre de l'agent Wentworth.

Photo : Joseph Eugene Raymond Tellier, Source : Gouvernement du Canada

Photo : Joseph Eugene Raymond Tellier, Source : Gouvernement du Canada

Joseph Eugene Raymond Tellier
Gardien
Pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul
2 Mai 1963

Le 2 mai 1963, vers 16 h 30, le gardien Raymond Tellier a été pris en otage par deux détenus, les cousins Marcel et Claude Marcoux, puis, sous la menace d'un couteau, a été forcé d'entrer dans la cellule numéro 12. Les détenus ont attaché les mains de l'agent derrière son dos à l'aide d'une corde et ses chevilles aux pattes d'un tabouret de la cellule. Ce qu'ils voulaient, c'était un transfèrement à l'Établissement de Stony Mountain.

Au cours des négociations, ils se sont mis à poignarder l'agent à l'aide de couteaux de fabrication artisanale. Tellier, dont le sang se répandait depuis le dessous de la barrière jusqu'à la passerelle devant la cellule, a crié au directeur qu'il était blessé et qu'il souffrait énormément. C'est alors que le détenu Marcel Marcoux a poignardé l'agent à la poitrine. Le directeur n'a eu d'autre choix que d'ordonner aux trois agents en poste de prendre la cellule d'assaut pour mettre un terme au massacre et tenter de libérer l'otage.

Dans la confusion créée par l'incident, Marcel Marcoux a été abattu d'un coup de feu et Claude Marcoux a été blessé par balle au bras. L'agent a subi d'autres blessures, lesquelles ont contribué à sa mort. Une autopsie a révélé que les blessures mortelles découlaient en fait des coups de feu, mais que l'agent était déjà en train de mourir du coup de couteau porté à sa poitrine, lequel avait percé un de ses poumons.

Le frère survivant, Claude Marcoux, a été reconnu coupable de séquestration et de tentative d'extorsion à l'endroit des autorités pénitentiaires et condamné à sept ans d'emprisonnement.

Photo : Edwin James Masterton, Collection de photos du Musée pénitentiaire du Canada, POTC 88 1960 (détail)

Photo : Edwin James Masterton, Collection de photos du Musée pénitentiaire du Canada, POTC 88 1960 (détail)

Edwin James Masterton
Gardien
Pénitencier de Dorchester
23 Septembre 1964

Le gardien Edward James Masterton a été poignardé par un détenu dans la cour de l'établissement durant une période d'exercice aux environs de 20 h 15. Il semble que l'attaque ait été de nature aléatoire et gratuite.

L'agresseur, le détenu Reginald Colpitts, a été condamné à une peine de mort, mais il a obtenu gain de cause en appel en raison d'une faille dans le processus du procès. Il a été jugé à nouveau puis condamné à mort une deuxième fois. Le 18 janvier 1966, soit la date fixée pour son exécution, le gouvernement de Lester B. Pearson a commué la peine capitale en emprisonnement à perpétuité. Il s'agissait de la 20e commutation du genre à être accordée par le gouvernement Pearson. Colpitts a ensuite été transféré au Pénitencier de la Colombie-Britannique.

En novembre 1967, il s'est suicidé en se pendant à l'aide d'un drap de lit.

Photo : Stanley Conrad Green, Musée pénitentiaire du Canada, offerte par l'Établissement de Stony Mountain

Photo : Stanley Conrad Green, Musée pénitentiaire du Canada, offerte par l'Établissement de Stony Mountain

Stanley Conrad Green
Instructeur-charpentier
Établissement de Stony Mountain
22 Juillet 1974

Le 22 juillet 1974, l'instructeur-charpentier Green a été attaqué dans l'atelier de menuiserie par un détenu au moyen d'un serre-joint de un mètre qu'il a utilisé comme matraque. Son agresseur, un toxicomane nommé George Peloquin, avait des crises de délire, qui, selon ce qu'il affirmait, le forçaient à « tuer quelqu'un en vue d'élever son rang social ». L'expérience du temps de guerre de l'instructeur Green faisait de lui une cible, car en tant que soldat, dans l'esprit du détenu, l'instructeur Green avait vraisemblablement « tué légalement » lui-même. Ce dernier a été attaqué par-derrière et est mort des suites des lésions cérébrales découlant de cette violente agression.

En mars 1975, son agresseur est devenu la première personne au Canada à être obligatoirement condamnée à la peine capitale pour avoir assassiné un employé de prison après que les modifications au Code criminel, en 1972, eurent établi la peine capitale obligatoire pour ce type d'infraction. Au cours d'un procès ultérieur, toutefois, il a été acquitté, car on a jugé qu'il était atteint d'aliénation mentale. La Cour du Banc de la Reine du Manitoba a ordonné que Peloquin soit gardé indéfiniment dans un établissement de santé mentale au gré du lieutenant-gouverneur en conseil (le cabinet provincial)Note de bas de page 1.

Photo : Joseph Jean-Louis Georges Nadeau, Source : gouvernement du Canada

Photo : Joseph Jean-Louis Georges Nadeau, Source : gouvernement du Canada

Joseph Jean-Louis Georges Nadeau
Enseignant de métiers en chef
Établissement de Cowansville
8 Avril 1975

Le 8 avril 1975, alors qu'il s'approchait de son bureau, situé dans l'atelier de peinture industrielle, l'enseignant de métiers en chef Georges Nadeau a été agressé par un détenu à l'aide d'un marteau. À ce moment-là, Nadeau dirigeait un atelier auprès de 10 détenus. Le détenu Mario Gauthier s'est approché de lui par-derrière et l'a frappé à la tête et au visage au moins 23 fois.

Le 14 mai 1976, Gauthier a été la dernière personne à être condamnée à mort au Canada. Deux mois plus tard, soit le 14 juillet 1976, la Chambre des communes a adopté une loi qui retirait la peine capitale du Code criminel du Canadaet la remplaçait par une peine d'emprisonnement à perpétuité obligatoire sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour tous les meurtres au premier degré. La peine capitale de Gauthier a donc été commuée en emprisonnement à perpétuité.

Photo : Roy Eddy, Source : gouvernement du Canada

Photo : Roy Eddy, Source : gouvernement du Canada

Roy Eddy
Agent correctionnel (CX-04)
Centre psychiatrique régional, Région du Pacifique
Abbotsford, C.-B.
6 Juin 1975

Le 6 juin 1975, à 5 h 30, un patient psychotique est devenu extrêmement violent et s'est battu pendant 40 minutes avec un certain nombre d'employés, dont l'agent Eddy, avant d'être maîtrisé. Cinq minutes plus tard, l'agent Eddy, qui était l'agent responsable de l'établissement, est retourné au poste de contrôle central. Une demi-heure plus tard, il s'est écroulé en bas de sa chaise, inconscient. Les employés se sont précipités pour l'aider, en vain. Le décès de l'agent Eddy a été prononcé à son arrivée à l'Hôpital général MSA. Il est mort des suites d'une crise cardiaque causée par le stress de la bagarre avec le détenu.

Il n'existe aucune trace d'accusations criminelles découlant de son décès.

Photo : Margaret Steinhauser Franz

Photo : Margaret Steinhauser Franz

Mary Steinhauser
Agente de classification
Pénitencier de la Colombie-Britannique
11 Juin 1975

L'agente de classification Mary Steinhauser a été abattue accidentellement par des sauveteurs lors d'une importante prise d'otages au Pénitencier de la Colombie-Britannique, à New Westminster, en juin 1975.

Mme Steinhauser était l'un des 16 otages confinés dans les bureaux de classification par trois détenus, Andrew Graydon Bruce, Dwight Douglas Lucas et Claire Daniel Wilson, qui étaient armés de couteaux. La prise d'otages faisait partie d'un plan d'évasion détaillé. Les otages se composaient d'un agent correctionnel à l'emploi du Service pénitentiaire depuis neuf mois seulement, treize agents de classification et deux agents de développement social et culturel. Les otages ont été retenus pendant trois jours, soit à partir du 9 juin jusqu'à la tentative de sauvetage le 11 juin.  

Les détenus ont été reconnus coupables d'extorsion et de séquestration et condamnés à une peine de 14 ans d'emprisonnement à purger simultanément avec la peine d'emprisonnement à perpétuité qu'ils purgeaient déjà.

À la suite à cet incident, le Rapport MacGuigan a suggéré que soient officiellement formées des équipes d'intervention d'urgence dans tous les établissements.

Photo : Joseph Albert Paul Gosselin, Bibliothèque et Archives Canada, dossier du personnel

Photo : Joseph Albert Paul Gosselin, Bibliothèque et Archives Canada, dossier du personnel

Joseph Albert Paul Gosselin
Agent correctionnel
Établissement Archambault
27 Juin 1975

Le 27 juin 1975, les agents Paul Gosselin et Gravel étaient chargés d'escorter le détenu Gilles Hébert au Queen Mary Veteran's Hospital, à Montréal, au Québec, afin que ce dernier passe des radiographies. Hébert était enchaîné et menotté, conformément à la procédure; cependant, au cours du traitement, on lui a retiré ses entraves.

Après le traitement, Hébert, qui était toujours menotté, a demandé la permission d'aller aux toilettes, qui se situaient à côté de la salle d'attente principale de l'hôpital. Les agents lui ont permis d'y aller, attendant de l'autre côté de la porte. À un certain moment, ces derniers se sont mis à entendre des bruits venant des toilettes, et, méfiants, s'en sont approchés pour vérifier. C'est alors qu'Hébert a surgi, sans menottes, et qu'il a tiré au moyen d'une arme de poing. Il est ensuite sorti de l'hôpital et a pris la fuite à bord d'une voiture qui l'attendait.

Durant l'incident, l'agent Gosselin a reçu trois balles; il est mort sur la table d'opération. L'agent Gravel a pour sa part reçu une balle dans l'estomac et a subi une crise cardiaque, mais il a survécu. Selon les témoins, Hébert faisait des blagues avec les agents juste avant d'entrer dans les toilettes. L'enquête a révélé qu'il aurait été possible pour un complice d'entrer dans l'hôpital afin de cacher l'arme et la clé des menottes dans les toilettes avant l'incident, étant donné que l'endroit servait de clinique externe.

Gilles Hébert a été capturé 53 jours plus tard à Montréal. Il a été condamné à mort, mais la peine capitale a été retirée du Code criminel peu après. Sa condamnation à mort a été commuée en peine d'emprisonnement à perpétuité.

Photo : J. L. R. Michel Roy, Montréal Gazette

Photo : J. L. R. Michel Roy, Montréal Gazette

J. L. R. Michel Roy
Directeur
Établissement Archambault
7 Février 1978

Le directeur J. L. R. Michel Roy a reçu un coup de feu et est mort à l'extérieur de son domicile alors qu'il pelletait la neige accumulée dans son entrée à Pointe-aux-Trembles, au Québec. Certains croient que ce meurtre a été commis en réponse aux changements qu'il avait mis en œuvre afin de mettre un terme à l'entrée d'objets interdits (de drogue, plus précisément) dans l'établissement.

Michel Tremblay et Gérald Gauthier ont par la suite été accusés de meurtre au premier degré et ont tous deux été déclarés coupables le 16 janvier 1982 par la Cour supérieure du Québec. Le jury a délibéré pendant 17 heures avant de rendre son verdict. Tremblay et Gauthier ont été condamnés à une peine d'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Photo : Paul Guy Fournier, Source : gouvernement du Canada

Photo : Paul Guy Fournier, Source : gouvernement du Canada

Paul Guy Fournier
Agent correctionnel
Établissement de Laval
11 Juillet 1978

Le 11 juillet 1978, l'agent correctionnel Guy Fournier travaillait dans le secteur réservé aux visites de l'Établissement de Laval (auparavant le Pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul). À son insu, cinq détenus étaient entrés dans le secteur; ces derniers avaient bu une certaine quantité d'alcool de fabrication artisanale et étaient en état d'ébriété. Après être entrés, les détenus ont sorti des armes à feu qui avaient été introduites en douce dans l'établissement et ont pris 25 employés en otage. Ils ont ensuite tenté de s'échapper. Ils ont encerclé les otages puis les ont amenés vers la porte d'entrée du bâtiment de l'administration. L'agent Fournier, qui a entendu du bruit, est venu vérifier. En voyant la scène, il a tenté d'arrêter les détenus, et après une brève bagarre, a été abattu.

Durant l'agitation, deux autres agents ont été blessés, et l'un des détenus, Jean Lachapelle, a été abattu. L'agent Drouin a reçu une balle dans la bouche; le sous-directeur de la sécurité Gaston Langelier a quant à lui reçu plusieurs coups de feu; les deux ont toutefois survécu. Un peu plus tard, M. Langelier a reçu La Croix de la vaillance, et les agents Drouin et Fournier ont reçu l'Étoile du courage (à titre posthume).

Les cinq détenus ont reçu des peines d'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Photo : Frank A.G. Eustace, Whig-Standard de Kingston, 27 novembre 1978, p. 1

Photo : Frank A.G. Eustace, Whig-Standard de Kingston, 27 novembre 1978, p. 1

Frank A.G. Eustace
Agent correctionnel principal
Établissement de Collins Bay
26 Novembre 1978

L'agent Frank A. G. Eustace a été poignardé à mort par un détenu dans la cuisine de l'établissement après être venu en aide aux employés des Services d'alimentation. Le même détenu avait également tué l'agent des Services d'alimentation J. D. P. Maurice et poignardé le surveillant adjoint des Services d'alimentation Frank Davall au cours de l'incident. Eustace était en train d'essayer de calmer le détenu Hugh Dan MacDonald, après le premier incident, lorsque le détenu a soudainement perdu la tête et a poignardé l'agent.

Au moment de sa mort, l'agent Eustace était vice-président du syndicat des agents; il avait fait campagne pour améliorer la sécurité du personnel dans le milieu de travail.

Le détenu MacDonald a été condamné à l'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Photo : Joseph Daniel Paul Maurice, Whig-Standard de Kingston, 27 novembre 1978

Photo : Joseph Daniel Paul Maurice, Whig-Standard de Kingston, 27 novembre 1978

Joseph Daniel Paul Maurice
Agent des services d'alimentation
Établissement de Collins Bay
26 Novembre 1978

Le 26 novembre 1978, vers 11 h 30, l'agent des Services d'alimentation Paul Maurice a été poignardé à mort par le détenu Hugh Dan MacDonald dans la cuisine de l'établissement. Le surveillant adjoint des Services d'alimentation Frank Davall s'est alors précipité pour tenter de le secourir, mais s'est lui aussi fait poignarder; toutefois, il n'a pas été tué. L'agent correctionnel principal Frank Eustace est ensuite arrivé sur la scène et a tenté de convaincre le détenu de se calmer. Il croyait avoir réussi lorsque le détenu a lancé une nouvelle attaque et l'a poignardé mortellement.

Le détenu MacDonald a été condamné à l'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Photo : William A. Morrison, Musée pénitentiaire du Canada

Photo : William A. Morrison, Musée pénitentiaire du Canada

William A. Morrison
Agent correctionnel
Pénitencier de Dorchester
10 Octobre 1980

Selon la revue Entre Nous (vol. 5, no 21) du Service correctionnel du Canada, le 8 octobre, à 3 h 15, pendant leur ronde habituelle, M. Morrison et un autre agent ont été assaillis par trois détenus qui s'étaient échappés de leur cellule et qui tentaient de fuir (Emil Desroches, Ron Enman et Richard Wright). Les détenus ont maîtrisé les agents aux termes d'une bagarre et les ont pris en otage. Ils se sont ensuite barricadés dans le bloc cellulaire.

Pendant deux jours interminables, les autorités de l'établissement ont tenté de convaincre les détenus de se rendre, mais le 10 octobre, à 18 h 45, les appels au secours de l'un des otages ont donné lieu à une tentative de sauvetage précipitée de la part de l'Équipe pénitentiaire d'intervention en cas d'urgence.

Un coup de semonce a été tiré en l'air pendant la tentative de sauvetage; toutefois, M. Morrison a été retrouvé sérieusement blessé et est mort en route vers l'hôpital.

Une autopsie a révélé que l'agent William A. Morrison avait été abattu accidentellement d'une décharge de fusil de chasse, laquelle avait servi de diversion durant le sauvetage.

Après l'incident, les trois détenus ont été tenus responsables et transférés dans un autre établissement.

Photo : J.Y. Léandre Leblanc, Pénitencier de Dorchester

Photo : J.Y. Léandre Leblanc, Pénitencier de Dorchester

J.Y. Léandre Leblanc
Gardien principal (CX-08)
Établissement Archambault
25 Juillet 1982

Le gardien principal Leblanc a été tué dans le secteur du contrôle central de l'établissement lors de l'importante émeute de 1982. Après avoir refusé d'ouvrir une barrière aux émeutiers, il a été battu puis poignardé à plusieurs reprises.

L'agent Leblanc a été assassiné lors de son dernier quart de travail, à 90 minutes seulement de sa retraite, après 25 ans de service. Au cours de l'émeute, deux autres employés, soit l'agent Van Den Abeele et l'agent Rivard, ont également été brutalement abattus. Les corps de Christian Perrault et d'Yvon Martin, les détenus responsables des meurtres, ont été retrouvés dans un corridor de l'établissement à la suite de l'émeute. Ils s'étaient suicidés en avalant du poison.

L'émeute survenue à l'Établissement Archambault en 1982 est reconnue depuis ce jour comme la plus violente des émeutes à s'être produites dans un pénitencier fédéral au Canada. Au terme de l'incident, trois agents et deux détenus avaient perdu la vie.

Au total, dix détenus ont été accusés. Six ont été acquittés. Maurice Michel, Serge Robidoux, Daniel Boulet et Jason Gallant ont reçu des peines d'emprisonnement à perpétuité concurrentes.

Photo : J.B. Denis Rivard, Revue Entre Nous, Vol. 7, No 15, 30 août 1982

Photo : J.B. Denis Rivard, Revue Entre Nous, Vol. 7, No 15, 30 août 1982

J.B. Denis Rivard
Agent correctionnel (CX-2)
Établissement Archambault
25 Juillet 1982

L'agent Rivard est l'un des trois agents assassinés au cours de l'émeute de 1982. Selon les témoignages, il a été tué par les émeutiers au moyen de couteaux de fabrication artisanale puis pendu à l'aide d'un tuyau d'incendie.

L'agent Leblanc et l'agent Van Den Abeele ont également été brutalement abattus. Les corps de Christian Perrault et d'Yvon Martin, les détenus responsables des meurtres, ont été retrouvés dans un corridor de l'établissement à la suite de l'émeute. Ils s'étaient suicidés en avalant du poison.

L'émeute survenue à l'Établissement Archambault en 1982 est reconnue depuis ce jour comme la plus violente des émeutes à s'être produites dans un pénitencier fédéral au Canada. Au terme de l'incident, trois agents et deux détenus avaient perdu la vie.

Au total, dix détenus ont été accusés. Six ont été acquittés. Maurice Michel, Serge Robidoux, Daniel Boulet et Jason Gallant ont reçu des peines d'emprisonnement à perpétuité concurrentes.

Photo : David Van Den Abeele, Revue Entre Nous, Vol. 7, No 15, 30 août 1982

Photo : David Van Den Abeele, Revue Entre Nous, Vol. 7, No 15, 30 août 1982

David Van Den Abeele
Agent correctionnel (CX-04)
Établissement Archambault
25 Juillet 1982

L'agent Van Den Abeele a été battu et poignardé à mort durant l'émeute de 1982. Il est l'un des trois agents à avoir été assassinés au cours de l'incident.

L'agent Leblanc et l'agent Rivard ont également été brutalement abattus. Les corps de Christian Perrault et d'Yvon Martin, les détenus responsables des meurtres, ont été retrouvés dans un corridor de l'établissement à la suite de l'émeute. Ils s'étaient suicidés en avalant du poison.

L'émeute survenue à l'Établissement Archambault en 1982 est reconnue depuis ce jour comme la plus violente des émeutes à s'être produites dans un pénitencier fédéral au Canada. Au terme de l'incident, trois agents et deux détenus avaient perdu la vie.

Au total, dix détenus ont été accusés. Six ont été acquittés. Maurice Michel, Serge Robidoux, Daniel Boulet et Jason Gallant ont reçu des peines d'emprisonnement à perpétuité concurrentes.

Photo : J.R. Serge Delorme, Revue Entre Nous, Vol. 8, No 8, 30 avril 1983

Photo : J.R. Serge Delorme, Revue Entre Nous, Vol. 8, No 8, 30 avril 1983

J.R. Serge Delorme
Agent correctionnel (CX-02)
Établissement Archambault
22 Avril 1983

L'agent J. R Serge Delorme a été poignardé à mort à la poitrine par un détenu dans les corridors de l'atelier industriel de l'établissement. On croit qu'il a été une innocente victime d'un conflit entre bandes rivales de détenus au sein de l'établissement, et que sa mort a servi au tueur comme moyen d'obtenir un transfèrement vers un autre établissement.

David Humphrey a été reconnu coupable d'homicide involontaire. Il purgeait déjà une peine d'emprisonnement à perpétuité pour le meurtre d'un détenu à l'Établissement de Millhaven.

Photo : Werner Rudolph « Vern » Friesen, Musée pénitentiaire du Canada, offerte par l'Établissement de Stony Mountain

Photo : Werner Rudolph « Vern » Friesen, Musée pénitentiaire du Canada, offerte par l'Établissement de Stony Mountain

Werner Rudolph « Vern » Friesen
Agent d'unité résidentielle
Établissement de stony mountain
13 Juillet 1984

L'agent Werner Friesen a été poignardé mortellement, aux côtés de son collègue Joseph Wendl, alors qu'ils se préparaient à enfermer des détenus dans leur cellule, dans l'aire d'admission de l'établissement, à 23 h le 13 juillet 1984. Les détenus Daryle Kent et Walter Sinclair ont attaqué les agents d'unité résidentielle Friesen et Wendl. Deux autres détenus, Frank Gode et Donald Hoard, étaient également impliqués dans l'agression. Au terme du procès, les détenus Sinclair et Kent ont été jugés coupables de meurtre au premier degré, et Gode a été reconnu coupable d'homicide involontaire coupable. Hoard a pour sa part été déclaré non coupable.

Photo : Joseph George Wendl, Musée pénitentiaire du Canada, offerte par l'Établissement de Stony Mountain

Photo : Joseph George Wendl, Musée pénitentiaire du Canada, offerte par l'Établissement de Stony Mountain

Joseph George Wendl
Agent d'unité résidentielle
Établissement de Stony Mountain
13 Juillet 1984

L'agent Wendl a été poignardé mortellement, aux côtés de son collègue Vern Friesen, alors qu'ils se préparaient à enfermer des détenus dans leur cellule, dans l'aire d'admission de l'établissement, à 23 h le 13 juillet 1984. Les détenus Walter Sinclair et Daryle Kent ont agressé les agents Friesen et Wendl au moyen d'une paire de ciseaux. Deux autres détenus, Frank Gode et Donald Hoard, étaient également impliqués dans l'agression. Au terme du procès, les détenus Sinclair et Kent ont été jugés coupables de meurtre au premier degré, et Gode a été reconnu coupable d'homicide involontaire coupable. Le détenu Hoard a pour sa part été déclaré non coupable.

M. Friesen avait commencé sa carrière à titre d'infirmier psychiatrique. Au moment de sa mort, il était en attente d'une approbation en vue d'une retraite anticipée, après 25 ans de service.

Photo : Arnold Henry Harrison, Photo gracieusement offerte par Ted Darragh, SCC, région de l'Atlantique

Photo : Arnold Henry Harrison, Photo gracieusement offerte par Ted Darragh, SCC, région de l'Atlantique

Arnold Henry Harrison
Agent correctionnel
Établissement de Springhill
28 Janvier 1997

M. Arnold Harrison a été tué dans un accident de la route en hiver, près de Memramcook, au Nouveau-Brunswick, alors qu'il effectuait des fonctions d'escorte. Ancien militaire, M. Harrison avait pris sa retraite à titre de surveillant correctionnel après 35 ans de service. Après sa retraite, il était revenu au travail en tant qu'employé occasionnel.

Le jour de sa mort, il escortait un détenu depuis l'hôpital de la ville de Moncton lorsque son véhicule a été happé par un autre véhicule dont le conducteur avait perdu la maîtrise durant une tempête de neige. L'autre agent accompagnateur et le détenu ont tous deux été blessés, mais ont survécu à l'accident.

Photo : Daniel Rowan, Photo gracieusement fournie par la famille Rowan

Photo : Daniel Rowan, Photo gracieusement fournie par la famille Rowan

Daniel Rowan
Agent principal de projet
Administration centrale
12 Novembre 1999

L'agent principal de projet Dan Rowan est mort dans un tragique écrasement d'avion alors qu'il était en route vers le Kosovo. Il devait représenter le Service correctionnel du Canada durant 16 jours dans le cadre de l'initiative internationale des Nations Unies pour la reconstruction du Kosovo. Sa mission consistait à aider les fonctionnaires à évaluer le système carcéral de la province du Kosovo et à formuler des recommandations en vue de sa réorganisation.

Le vol précédent, qu'il devait prendre, était en surréservation; il a donc dû prendre un autre vol affrété de l'ONU. Son avion s'est écrasé sur un flanc de montagne brumeux près de sa destination, à Pristina, au Kosovo, tuant les 21 passagers et les trois membres de l'équipage à bord.

L'enquête a mis en lumière plusieurs facteurs ayant contribué à l'écrasement, y compris une mauvaise gestion de l'équipage, les conditions météorologiques et l'absence de système avertisseur de proximité du sol.

Photo : Louise Pargeter, Photo gracieusement fournie par la famille Pargeter

Photo : Louise Pargeter, Photo gracieusement fournie par la famille Pargeter

Louise Pargeter
Agente de libération conditionnelle
Bureau sectoriel des Territoires du Nord-Ouest
6 Octobre 2004

L'agente de libération conditionnelle Louise Pargeter a été poignardée mortellement par un libéré conditionnel alors qu'elle effectuait une visite de routine au domicile du délinquant. Comme elle ne rentrait pas à l'heure prévue, le personnel de son bureau s'est mis à s'inquiéter. La visite à domicile avait lieu à Yellowknife, à l'appartement du libéré conditionnel Eli Ulayuk. Ce dernier s'est enfui à bord du véhicule du Service correctionnel du Canada, mais il a été arrêté par la suite. Au moment de l'incident mortel, cela ne faisait que huit jours que Mme Pargeter était de retour au travail après un congé de maternité.

Le délinquant Eli Ulayuk a été accusé et reconnu coupable de meurtre au premier degré en lien avec la mort de Mme Pargeter.

À la suite de la mort de l'agente, de nombreux changements ont été mis en œuvre. Deux membres du personnel sont désormais affectés lors des visites des libérés conditionnels ayant des antécédents de violence, et ce, durant les trois premiers mois de leur surveillance. Après cette période, une réévaluation peut être faite. La police est également informée avant les visites à domicile dans les régions éloignées. En outre, on a amélioré la formation à l'intention des agents de libération conditionnelle.

Photo : Lesa Zoerb, Soeur aînée (agente correctionnelle 2)

Photo : Lesa Zoerb, Soeur aînée (agente correctionnelle 2)

Lesa Zoerb
Soeur aînée (agente correctionnelle 2)
Pavillon de ressourcement Okimaw Ohci (PROO)
7 octobre 2018

Mme Lesa Zoerb a perdu la vie dans un accident de la route alors qu'elle revenait de surveiller une délinquante à un hôpital de Medicine Hat, en Alberta. Le véhicule du gouvernement que Lesa conduisait a été heurté de plein fouet lorsqu'un autre véhicule qui roulait en direction opposée a traversé la ligne médiane. Son décès tragique est survenu juste à l'extérieur de Maple Creek, en Saskatchewan, où Lesa vivait avec sa fille Keara et son fils Russell. Lesa a travaillé au PROO tout au long de sa carrière de 20 ans, et elle était très respectée par ses collègues, les délinquantes et les membres de la collectivité.

Un service funéraire régimentaire a eu lieu le vendredi 19 octobre 2018, à 13 h, à Maple Creek, en Saskatchewan.

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