Programme d’échange de seringues dans les prisons

Depuis juin 2018, le Service correctionnel du Canada (SCC) met en œuvre un Programme d’échange de seringues dans les prisons (PESP) dans les établissements fédéraux partout au pays pour aider à prévenir le partage d’aiguilles entre détenus et la propagation de maladies infectieuses, comme le VIH/sida et le VHC.

Conformément à la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances, le PESP s’ajoute aux autres mesures de réduction des méfaits et de services de soins de santé déjà mis en place par le SCC dans le but de limiter la propagation de maladies infectieuses dans les établissements fédéraux et de veiller à ce que les délinquants qui retournent dans la collectivité puissent le faire en santé et en toute sécurité.

  1. Quels sont les objectifs du Programme d’échange de seringues dans les prisons (PESP)?

    Les objectifs du PESP sont de :
    • réduire le partage d’aiguilles et le nombre d’aguilles de contrebande qui circulent dans les établissements
    • faciliter l’aiguillage vers les programmes de traitement de la toxicomanie qui sont offerts, dont les services de santé mentale et le traitement par agonistes opioïdes (TAO)
    • réduire la transmission des infections virales transmissibles par le sang, comme le VIH/sida et le VHC
    • réduire la fréquence des infections cutanées liées à l’utilisation de drogues injectables et diminuer la nécessité d’interventions en soins de santé liées aux abcès sur la zone d’injection

  2. Quels établissements seront les prochains à mettre en œuvre le PESP?

    Avant de procéder à la mise en œuvre du PESP dans un établissement donné, de vastes consultations sont menées auprès de la direction et du personnel opérationnel de l’établissement, du comité de santé et de sécurité au travail de l’établissement, du comité de détenus et du comité consultatif de citoyens. Le SCC continuera de collaborer avec les établissements individuels, en tenant compte des considérations opérationnelles, avant de déterminer les prochaines étapes de la mise en œuvre du PESP.

  3. Comment les détenus participent-ils au PESP?

    Avant de participer au PESP, les détenus doivent avoir une rencontre avec les Services de santé du SCC au cours de laquelle un membre du personnel infirmier leur fournira de l’information en matière de santé concernant la consommation de substances, les pratiques de consommation sécuritaire et les méfaits de la consommation de drogue, ainsi que du counseling sur les risques de maladies infectieuses, et les aiguillera vers d’autres services de soins de santé. La participation doit ensuite être approuvée par le directeur de l’établissement ou le sous-directeur, qui confirme si la participation d’un détenu au PESP comporte des préoccupations en matière de sécurité. Cette détermination nécessite la tenue d’une évaluation de la menace et des risques semblable à celle utilisée pour les EpiPen et les aiguilles à insuline. Les détenus qui participent au PESP doivent également signer un contrat attestant qu’ils comprennent les règlements du PESP et que tout manquement pourrait entraîner la cessation de leur participation au programme.

  4. Comment le SCC s’assurera-t-il que les aiguilles ne sont pas utilisées comme des armes contre le personnel et les autres détenus?

    La sécurité du personnel, du public et des détenus est une priorité pour le SCC. Des mesures de protection appropriées ont été établies dans chaque établissement pour veiller à ce que les trousses du PESP soient comptabilisées adéquatement et entreposées de façon sécuritaire en tout temps. Tout comme pour tout autre objet tranchant autorisé (outils d’artisanat, aiguilles à insulin, EpiPen), les détenus sont tenus de montrer leur trousse du PESP aux agents correctionnels, conformément aux protocoles. Selon les informations fournies par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, les programmes d’échange de seringues dans les prisons :

    • ne sont pas associés à une augmentation des voies de fait contre le personnel carcéral ou d’autres détenus
    • contribuent à la sécurité en milieu de travail
    • facilitent l’aiguillage vers des programmes disponibles de traitement de la toxicomanie
    • peuvent coexister avec d’autres programmes de prévention et de traitement de la toxicomanie

  5. Les agents correctionnels devront-ils dorénavant faire abstraction des détenus qui s’injectent de la drogue?

    Les drogues illicites sont interdites dans les établissements fédéraux. Dans le même ordre d’idées, tout objet utilisé pour l’injection de drogue qui ne fait pas partie de la trousse du PESP approuvée est considéré comme un objet interdit. Le SPS est une mesure de réduction des méfaits à la disposition des détenus pour répondre à leurs besoins en matière de santé. Le programme contribuera à limiter le partage d’aiguilles et à réduire la propagation de maladies transmises par le sang dans les établissements fédéraux, ce qui contribue à la sécurité des collectivités.

  6. Quelles autres mesures de réduction des méfaits le SCC offre-t-il aux détenus?

    Le SCC a une approche intégrée en matière de prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang et de lutte contre ces infections. Avec l’introduction d’un PESP, le SCC offre toutes les interventions recommandées par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Ces mesures comprennent :

    • le dépistage et l’analyse à l’admission et tout au long de l’incarcération
    • l’éducation à l’admission et tout au long de l’incarcération concernant les maladies infectieuses et la façon de prévenir les infections et/ou leur transmission
    • l’accès à des détenus formés au soutien par les pairs pour obtenir des conseils, des renseignements et du soutien
    • l’accès à du matériel et à de l’information sur la réduction des méfaits (p. ex. des condoms)
    • l’accès à des programmes de traitement de la toxicomanie au sein du SCC et à Narcotiques anonymes dans la collectivité
    • le traitement par agonistes opioïdes (méthadone/suboxone)
    • des initiatives de promotion de la santé et de prévention concernant les risques liés au tatouage
    • de l’aiguillage et du counseling en santé mentale
    • de la prophylaxie post-exposition
    • de la prophylaxie pré-exposition
    • le traitement du VIH et du VHC
    • la prévention, le diagnostic et le traitement de la tuberculose (dépistage parallèle pour le VIH et la tuberculose)
    • l’accès à de l’eau de Javel
    • le service de prévention des surdoses
Date de modification :