Résultats de recherche - délinquantes

Les délinquantes sous responsabilité fédérale constituent un petit sous-ensemble particulier de la population carcérale totale. Pour répondre aux besoins particuliers de cette population, le Service correctionnel du Canada (SCC) a élaboré la Stratégie des programmes pour délinquantes, qui est adaptée à leur réalité et reflète, entre autres, leur cheminement criminel et leurs besoins uniques, l'importance des relations et du rôle de mère dans leur vie et les taux supérieurs de violence et de traumatismes vécus.

Profil des délinquantes

• Au 13 avril 2014, on recensait au total 1 098 délinquantes sous responsabilité fédérale – 628 en établissement (57 %) et 470 sous surveillance dans la collectivité (43 %). Les délinquantes comptent pour environ 5 % de la population totale de délinquants sous responsabilité fédérale au Canada.^{Note de bas de page 1}
• Entre 2003-2004 et 2012-2013, le nombre de délinquantes admises sous responsabilité fédérale a augmenté de 14 %, bien que le nombre d'admissions varie grandement d'une année à l'autre.^{Note de bas de page 2}
• En 2012-2013, les délinquantes autochtones formaient 33 % de la population de délinquantes incarcérées sous responsabilité fédérale; il s'agit là d'une hausse de 77 % au cours des 10 dernières années.^{Note de bas de page 3}
• Un peu plus de la moitié (56 %) des délinquantes purgent une peine pour une infraction avec violence, et le quart (26 %) purgent une peine pour une infraction grave en matière de drogue.^{Note de bas de page 4}
• Au 14 avril 2013, 3 % des délinquantes purgeaient une peine à perpétuité ou de durée indéterminée.^{Note de bas de page 5} Entre 1998 et 2009, le nombre de condamnées à l'emprisonnement à perpétuité a augmenté de 37 %.^{Note de bas de page 6}

En établissement

• Près du tiers des délinquantes admises récemment sont condamnées à une peine de 25 mois ou moins. Ces délinquantes sont tout de même susceptibles de présenter des risques et des besoins élevés, à l'instar de celles purgeant des peines plus longues.^{Note de bas de page 7}
• Les délinquantes appartenant à un gang ont des antécédents criminels graves et sont à l'origine d'un grand nombre d'incidents perturbateurs en établissement.^{Note de bas de page 8}
• En 2012-2013, la population de délinquantes âgées de 50 ans et plus est passée de 5 % à 10 % depuis 2002-2003. Près de la moitié de ces délinquantes (48 %) ont été condamnées à leur première peine de ressort fédéral après l'âge de 50 ans. D'après les tendances globales, les délinquantes âgées présentent des risques et des besoins moins élevés que les délinquantes plus jeunes.^{Note de bas de page 9}
• Presque toutes les délinquantes (93 %) indiquent qu'elles s'entendent généralement bien avec le personnel de leur établissement.^{Note de bas de page 10} De plus, elles estiment que ce sont les relations avec les psychologues, les intervenantes de programmes et les intervenantes de première ligne/sœurs aînées qui s'avèrent les plus positives.^{Note de bas de page 11}

Dans la collectivité

• Bien que les délinquantes soient plus susceptibles que les délinquants de sexe masculin de se voir accorder une mise en liberté sous condition, elles purgent généralement, comme ces derniers, 40 % de leur peine de ressort fédéral avant d'obtenir leur première semi-liberté.^{Note de bas de page 12}
• La plupart des délinquantes sous surveillance dans la collectivité purgeaient une peine d'une durée déterminée, le plus souvent de moins de trois ans. Elles avaient généralement des besoins considérables sur le plan personnel et affectif ainsi qu'en matière de toxicomanie et elles étaient peu scolarisées et n'avaient pas beaucoup d'expérience de travail. Près des deux tiers des délinquantes qui cherchaient un emploi en avaient trouvé un.^{Note de bas de page 13}
• Il ressort des rapports produits par les agents de libération conditionnelle qu'un grand nombre de délinquantes ont de la difficulté à réussir leur réinsertion sociale, surtout en raison de problèmes liés à leurs finances et à leur hébergement.^{Note de bas de page 14}
• Après la mise en liberté, les délinquantes ont un taux de récidive inférieur à celui des délinquants de sexe masculin. Chez les femmes, la réincarcération est habituellement attribuable à un manquement aux conditions de la libération conditionnelle plutôt qu'à une nouvelle infraction.^{Note de bas de page 15}

Soins de santé

• Parmi les problèmes de santé les plus souvent signalés par les délinquantes au moment de leur admission, citons notamment les maux de dos, les blessures à la tête, l'hépatite C et l'asthme.^{Note de bas de page 16} La majorité des délinquantes âgées (50 ans et plus) rapportent souffrir d'au moins deux ennuis de santé physique. Parmi les problèmes les plus fréquemment déclarés, on compte notamment l'arthrite, un taux de cholestérol élevé, l'hypertension et l'ostéoporose.^{Note de bas de page 17}
• La prévalence du VIH, de l'hépatite C et des infections transmissibles sexuellement est plus élevée chez les délinquantes que dans la population générale du Canada. Il convient de noter que la prévalence de ces maladies est particulièrement élevée chez les délinquantes autochtones.^{Note de bas de page 18}, ^{Note de bas de page 19}

Programmes de réadaptation

• Les recherches menées ont systématiquement révélé qu'il existe un lien entre la participation à des programmes correctionnels et une meilleure motivation, une plus grande estime de soi et une meilleure capacité de résoudre des problèmes, et des taux réduits de récidive après la mise en liberté.^{Note de bas de page 20}, ^{Note de bas de page 21}, ^{Note de bas de page 22}
• Le Programme d'intervention modulaire pour délinquantes placées dans une unité de garde en milieu fermé a permis de réduire les infractions disciplinaires et d'accroître la motivation chez les délinquantes au terme du Programme.^{Note de bas de page 23}
• Les délinquantes qui ont participé à une thérapie comportementale dialectique (TCD) ont amélioré leur état psychologique et leur bien-être sur de nombreux plans.^{Note de bas de page 24}
• Quelque 10 % des délinquantes ont participé au Programme national de traitement d'entretien à la méthadone. Celles-ci présentaient des risques et des besoins très élevés, de même qu'une forte prévalence de problèmes de santé mentale et de traumatismes.^{Note de bas de page 25}

Novembre 2014