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Programmes pour les délinquantes

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Rapport sur une inspection annoncée
de l'Établissement Grand Valley pour femmes

Prison saine -- Résumé

Introduction
 
  PS1 Tous les rapports d'inspection comprennent un résumé des conditions et du traitement des détenues en fonction des quatre critères d'une prison saine qui ont été présentés pour la première fois dans le présent examen thématique du Bureau d'inspection intitulé Suicide is Everyone's Concern , publié en 1999.
Les critères sont les suivants :

Sécurité Les détenues, même les plus vulnérables, sont logées en toute sécurité.

Respect Les détenues sont traitées avec respect et dignité humaine.

Activités bénéfiques Les détenues peuvent participer à des activités qui sont susceptibles de les aider, et on s'attend à ce qu'elles y participent.

Réinsertion sociale On prépare les détenues à la réinsertion sociale et on les aide à réduire les risques de récidive.

  PS2 D'un bout à l'autre du rapport, on compare les résultats issus du questionnaire d'enquête rempli par les femmes à l'Établissement Grand Valley pour femmes avec les réponses regroupées provenant des questionnaires remplis par les prisonnières dans douze établissements pour femmes en Angleterre depuis avril 2003, que nous appelons comparateur. On y fait également référence aux résultats obtenus à l'Établissement Nova pour femmes à Truro (Nouvelle-Écosse), que nous avons également inspecté. Les résultats complets de l'enquête se trouvent à l'Annexe 3.


  Sécurité
 
 
 
PS3 À l'EGVF, le logement en milieu de vie ouvert a créé un milieu positif qui permet aux femmes d'effectuer certains choix dans leur vie. Il semble que cela ait contribué à la réduction des incidents d'automutilation. Un nouveau programme d'orientation dirigé par les détenues se déroulait bien. Toutefois, bon nombre de femmes ayant participé à notre enquête ont déclaré ne pas se sentir en sécurité, et nous avons relevé certains cas d'« usage de la force ». Il n'y avait pas de soutien structuré pour les femmes avant qu'elles ne soient transférées dans les unités résidentielles sans personnel. L'environnement très contrôlé à l'unité de garde en milieu fermé contrastait violemment avec les conditions détendues et agréables dans le reste de l'établissement.


  PS4 Même si elles ne relevaient pas de la compétence du Service correctionnel du Canada (SCC), les femmes arrivaient à l'établissement munies d'entraves, peu importe le risque qu'elles présentaient pour la sécurité.

  PS5 La procédure d'admission était régie par des processus, mais un agent s'occupait bien des femmes nouvellement admises et, dans notre enquête, 79 % (ce qui est beaucoup mieux que le comparateur anglais de 67 % 4) ont déclaré qu'elles avaient été bien ou très bien traitées à l'admission. Des évaluations plus délicates, notamment concernant le risque d'automutilation, ont été réalisées dans le respect approprié de la vie privée, et les fouilles à nu ont été effectuées avec délicatesse. Toutes les nouvelles détenues avaient droit à un appel téléphonique gratuit de 15 minutes. Des nouvelles détenues avaient un problème : elles n'avaient pas assez d'argent pendant les premières semaines de la détention, ce qui a entraîné des dettes.

  PS6 Il n'y avait pas de disposition spécifique concernant la première nuit en détention outre le placement des femmes vulnérables à l'unité d'isolement; les autres étaient logées dans une unité résidentielle désignée, mais sans personnel, qui n'offrait pas un soutien suffisant. Une équipe de détenues, chargée de l'orientation et nouvellement nommée, a rencontré les nouvelles détenues le jour de leur arrivée, mais pas durant le processus d'admission. Dans notre enquête, seulement 73 % des femmes ont déclaré avoir eu quelque chose à manger le jour de leur arrivée.

  PS7 Dans notre enquête, 47 % ont déclaré ne pas se sentir en sécurité à l'EGVF, ce qui est beaucoup moins bon que le comparateur anglais de 32 %. Nombre d'entre elles ont déclaré ne pas se sentir en sécurité dans leur unité. Les femmes et le personnel semblaient presque accepter que l'usage de la force fasse obligatoirement partie de la vie en établissement. Quarante-trois pour cent (contre 24 % pour le comparateur anglais) ont mentionné avoir été victimisées (insultées ou agressées) par une autre détenue. Il n'y a pas eu d'enquête interne ni de suivi concernant l'expérience de l'usage de la force chez les femmes, mais on a effectué un suivi des demandes de transfèrement à une unité au cas où ces demandes auraient été liées à l'intimidation. L'usage de la force, en tant que sujet spécifique, n'était pas abordé couramment au comité de détenues. La formation et les procédures relatives à la lutte contre le harcèlement étaient reliées principalement aux questions touchant l'emploi du personnel. Le guide de la détenue ne renfermait aucune référence claire sur l'usage de la force. Le règlement informel, le changement d'unité ou l'isolement étaient les principales mesures prises lorsque de tels cas étaient recensés.

  PS8 Il y avait très peu d'incidents d'automutilation, et de nombreuses femmes ont trouvé du soutien auprès des autres. Il était cependant courant de placer dans une cellule d'isolement celles présentant un plus grand risque. Il n'y avait pas de surveillance permanente évidente des incidents ou du recours aux vêtements de sécurité et de stratégies de rechange. Même si les spécialistes offraient un certain soutien permanent adéquat, particulièrement aux résidentes de l'unité en milieu de vie structuré (MVS), la gestion des détenues à risque faisait peu appel   à la participation multidisciplinaire. Les recommandations formulées à la suite d'un suicide apparent en 2003 n'ont pas toutes été mises en oeuvre.

  PS9 Bon nombre des observations aux fins de sécurité ont été consignées individuellement, mais la surveillance continue des tendances était limitée, et un système informatique pour l'analyse des renseignements n'était pas utilisé en raison du manque de temps du personnel. Faute de personnel dans les unités résidentielles, il y avait relativement peu d'interaction, et on se fiait à la bonne connaissance qu'avait le personnel de chaque femme plutôt qu'à la connaissance de l'activité commune. On savait que des incidents de violence et d'intimidation survenus dans les unités résidentielles n'étaient pas signalés.

  PS10 Pour la majeure partie, l'isolement était de brève durée : trois jours seulement en moyenne. L'isolement était dûment autorisé et surveillé. Les activités dans les unités d'isolement étaient limitées. Il y avait peu d'interaction, et on s'adressait couramment aux femmes isolées à travers l'ouverture de la porte, par laquelle on leur servait également les repas et on leur remettait les médicaments. L'objectif officiel de l'isolement était d'offrir un encadrement complet, non punitif pour les femmes, sans possibilité d'entretenir des rapports avec l'ensemble de la population carcérale générale, mais son application ne le reflétait pas.

  PS11 Les conditions restrictives de l'unité de garde en milieu fermé contrastaient considérablement avec la culture et le milieu ouvert du reste de l'établissement et semblaient être mal assorties aux principes du rapport intitulé La Création de choix . Conformément à l'instrument de classement du SCC, on a réévalué le niveau de sécurité de certaines délinquantes à la suite d'un mauvais comportement en établissement plutôt qu'en raison du risque d'évasion ou du risque pour la sécurité du public, et les détenues autochtones étaient surreprésentées. Au moment de l'inspection, les activités et les programmes pour femmes à l'unité de garde en milieu fermé étaient plus limités que d'habitude en raison d'un récent incident grave. Toutefois, l'accès à la thérapie comportementale dialectique, aux psychologues et aux conseillères en comportement était adéquat. Les cours étaient limités et offerts individuellement, même si les femmes se regroupaient. Elles se sentaient concernées par l'élaboration de leurs objectifs et, même si les intervenant(e)s de première ligne offraient un soutien, elles interagissaient de manière très limitée avec les femmes à cause du fonctionnement de l'unité.

  PS12 Les affaires disciplinaires étaient bien gérées, mais l'approche pouvait manquer d'homogénéité quant au recours au règlement informel par les intervenant(e)s de première ligne, lequel devait être suivi de près. Le nombre d'audiences disciplinaires a augmenté. On a entrepris un examen détaillé de la conformité avec les mesures disciplinaires, et les femmes bénéficiaient d'un soutien adéquat après les audiences.

  PS13 On a eu peu recours à la force, qu'il ait été planifié ou spontané, et le personnel était qualifié pour ce qui est de l'application des procédures. Les situations où un recours à la force était prévu étaient enregistrées sur bande vidéo, ce qui constituait une bonne précaution. L'usage courant d'entraves pour certaines femmes n'était pas une pratique acceptable.

  PS14 L'établissement administrait des tests de dépistage des drogues par la prise d'échantillons d'urine à 5 % de la population; 10 % ont obtenu des résultats positifs depuis le début de l'année. À la suite de cela, on portait habituellement une accusation d'infraction disciplinaire grave généralement assortie d'une amende de 15 $. Même si l'emplacement de l'établissement rendait ce dernier vulnérable aux ravitaillements de drogue, cela ne semblait pas un problème.

 
   
 

  Respect
 
 
 
PS15 Les relations entre les intervenant(e)s de première ligne et les femmes étaient généralement respectueuses avec une contribution adéquate aux rapports, mais il y avait très peu d'interaction et de modèles de comportement positifs en dehors du temps officiel alloué aux programmes. Les conditions de vie étaient très bonnes. On donnait généralement suite aux besoins spirituels. Il n'y avait pas de signes de résultats défavorables en fonction de la race ou du groupe ethnique, mais l'absence de surveillance continue   régulière ne permettait pas de le démontrer. Des améliorations s'imposent au chapitre du traitement des plaintes et de la prestation des services de soins de santé.


  PS16 Les femmes nous ont fourni des comptes rendus mitigés quant à la manière dont les agents les traitaient, mais 79 % des répondantes à notre enquête ont déclaré que la majeure partie du personnel les traitait avec respect. Toutefois, d'après 35 %,  les membres du personnel les auraient victimisées (insultées ou agressées), et les plaintes relatives à la conduite du personnel constituaient la plus importante catégorie unique.

  PS17 L'interaction était limitée entre les intervenant(e)s de première ligne et les femmes hébergées dans les unités résidentielles et il y avait donc peu de modèles de comportement. On ne peut préciser l'incidence qu'a eu le retour au port de l'uniforme pour le personnel. Seulement 23 % ont déclaré qu'elles avaient rencontré leurs intervenant(e)s de première ligne au cours de la première semaine, ce qui était beaucoup moins qu'à l'Établissement Nova (46 %). Toutefois, la plupart des femmes ont mentionné que leur intervenant(e) de première ligne était efficace ou très efficace, et nous avons constaté de bons commentaires écrits dans les rapports des interventions.

  PS18 L'aménagement ouvert de l'établissement offrait un milieu de vie relativement normal. Les unités résidentielles étaient de bonne qualité, bien surveillées et personnalisées. L'accès aux douches et bains ou aux installations de buanderie et de nettoyage ne posait pas de problème. On s'est efforcé de redécorer les unités résidentielles, mais celles réservées aux nouvelles détenues étaient dans un état déplorable et donnaient une mauvaise impression de l'EGVF.

  PS19 La cantine fonctionnait bien, et les groupes de soutien aux délinquantes autochtones et de race noire répondaient aux besoins particuliers de ces dernières. Dans notre enquête, 90 % des répondantes, comparativement à seulement 17 % dans les enquêtes en Angleterre, ont déclaré qu'elles avaient accès à la cantine dans les 24 heures suivant leur arrivée.

  PS20 Outre les femmes logées aux unités de garde en milieu fermé et d'isolement, toutes les femmes assumaient leur propre prise en charge. Chaque unité résidentielle devait disposer d'une cuisinière désignée, mais certaines n'en avaient pas. Des femmes ont fait état des difficultés à obtenir de la nourriture la première nuit de leur détention. Il y avait peu de formation culinaire, mais d'après 74 % des répondantes à notre enquête, la nourriture était bonne ou très bonne. En raison des aménagements communs, certaines femmes ont trouvé qu'il était difficile d'obtenir des aliments adaptés à la culture. Les fournitures pouvaient être complétées par les aliments cultivés dans le jardin.

  PS21 Dans notre enquête, les femmes ont mentionné qu'il leur était difficile d'accéder aux formulaires de plaintes. Il était possible de les obtenir au bureau du comité de détenues, mais il n'était pas toujours ouvert. Environ un tiers des femmes, comme à Nova, ont confié qu'on les a amenées ou incitées à retirer une plainte. Parmi les formulaires que nous avons échantillonnés, certaines plaintes n'avaient pas obtenu de réponse et avaient été retirées sans explication. La qualité des réponses aux plaintes variait et peu d'excuses étaient fournies lorsque les plaintes étaient maintenues. Les délais de réponse étaient trop longs, mais on mettait l'accent sur le règlement informel des affaires. Il n'y avait pas d'analyse locale des données concernant l'information de gestion et l'assurance de la qualité.

  PS22 Il y avait deux ministres chrétiens, avec une participation bénévole active, et suffisamment de services. L'unité de garde en milieu fermé ne bénéficiait pas de services convenus et comptait sur la bonne volonté d'un des aumôniers. Les installations semblaient adéquates pour les services. Un Aîné dirigeait les rencontres spirituelles avec les Autochtones, assurait le service de pastorale et défendait les intérêts des femmes autochtones. On a récemment apporté des améliorations en vue de répondre aux besoins spirituels des femmes autochtones, sans toutefois offrir de cérémonie régulière de suerie.

  PS23 La population était composée de 63 % de détenues de race blanche, 22 % de détenues noires, 11 % de détenues autochtones et 3 % de détenues asiatiques. Même s'il ne semblait pas y avoir de discrimination manifeste, aucune surveillance continue régulière ne permettait de le garantir. On avait prévu des groupes de soutien pour les femmes noires et les femmes autochtones. Les plaintes comportant un élément racial n'étaient pas répertoriées séparément, et la promotion de relations interraciales positives ou de la diversité culturelle était limitée. Il y avait huit femmes étrangères, et elles parlaient toutes l'anglais. Le service de liaison avec les autorités de l'immigration était satisfaisant.

  PS24 Au moment de l'inspection, il y avait une mère et un bébé. Les soins de santé étaient fournis dans la prison, et un travailleur social qualifié agissait comme conseiller auprès des responsables de la prison et offrait un soutien à la mère. Les procédures d'admission étaient fondées sur l'intérêt de l'enfant. Toutefois, il n'y a pas eu d'évaluation élargie de la pertinence des installations de l'établissement ou des risques que présentaient les autres femmes. Il n'y avait pas de plan officiel de développement de l'enfant, et la chambre du bébé n'était pas décorée pour qu'on puisse y accueillir un enfant.

  PS25 Les femmes étaient insatisfaites des services de soins de santé, et 73 % des répondantes à l'enquête ont déclaré qu'ils étaient mauvais ou très mauvais. Les pénuries de personnel nuisaient à la prestation efficace des services. Nous avons trouvé certains systèmes inadéquats, et les listes d'attente étaient mal gérées. Les procédures de gestion et d'administration des médicaments ne prévoyaient pas suffisamment de mesures de protection. On utilisait beaucoup de médicaments d'ordonnance, et la plupart des femmes pouvaient garder leurs médicaments en leur possession. Les services de santé mentale étaient dirigés par le service de psychologie et s'occupaient des femmes en crise. Il n'y avait pas de communication de renseignements entre le service de psychologie et les psychiatres. Les femmes pouvaient consulter un large éventail de spécialistes, soit dans la collectivité soit à l'établissement.


  Activités bénéfiques
 
 
 
PS26 La plupart des femmes pouvaient circuler librement dans l'établissement. Les cours offerts étaient raisonnablement intéressants, et de nombreuses femmes y participaient. La plupart des femmes étaient occupées à temps plein, mais il était possible de mettre au point davantage de possibilités d'emploi et d'apprentissage de compétences, particulièrement pour les femmes condamnées à des peines de longue durée ou condamnées à perpétuité. On prévoyait de nouvelles possibilités dans un atelier en informatique. On a fait la promotion de nouvelles possibilités de placement de travail auprès des femmes. Il y avait quelques activités de loisir organisées, intéressantes.


  PS27 Les possibilités d'activités récréatives et bénéfiques étaient bonnes. Les femmes disposaient de périodes régulières de temps libre chaque jour, mais les possibilités étaient limitées pour celles logées à l'unité de garde en milieu fermé. On nous a dit que la situation était attribuable, en partie, à un incident très grave qui y était survenu peu avant l'inspection. Quelques activités bien organisées ont eu lieu, notamment une excellente séance d'artisanat à laquelle ont participé de nombreuses femmes. Il y avait également des loisirs éducatifs, mais bon nombre de ces initiatives étaient très récentes.

  PS28 Les besoins en matière d'éducation étaient bien intégrés au plan correctionnel. Approximativement 49 femmes participaient à des cours, avec une possibilité de 56 places. L'objectif principal était l'éducation de base des adultes en vue de terminer les études secondaires, et grâce aux progrès réalisés, les femmes ont obtenu leur diplôme de 12 e  année. Bon nombre croyaient que le niveau de scolarisation qu'elles avaient atteint les aiderait à leur mise en liberté. On offrait également l'apprentissage à distance. Bon nombre savaient avec qui communiquer pour obtenir de l'aide afin de prendre des dispositions pour suivre des cours ou parfaire leur éducation à la mise en liberté, mais peu l'ont fait. Il n'y avait aucun lien avec le collège communautaire local ni études offertes dans le cadre de permissions de sortir.

  PS29 Dans notre enquête, 58 % des répondantes (ce qui est supérieur au pourcentage obtenu à l'Établissement Nova et au comparateur anglais de 44 %) ont déclaré qu'elles se rendaient à la bibliothèque et au centre de ressources au moins une fois par semaine. Toutefois, la bibliothèque n'était pas ouverte la fin de semaine ou le soir. Seulement 25 % ont déclaré qu'elles pouvaient avoir accès à un journal chaque jour, mais un choix intéressant de livres couvrait divers besoins; toutefois, il n'y avait qu'un seul ordinateur.

  PS30 Chaque femme était assignée à une activité et à un emploi dans les deux semaines suivant l'arrivée, et il y avait suffisamment de possibilités de travail pour compléter l'éducation et les programmes, qui étaient les activités principales. La majeure partie du travail était au service de nettoyage et d'entretien, avec quelques emplois plus exigeants ou réalistes, ce qui était insatisfaisant pour les femmes comme les condamnées à perpétuité qui demeuraient à l'EGVF depuis un certain temps. Il y a eu quelques projets CORCAN (service d'emploi et de formation du SCC pour les délinquants) à court terme, et on prévoyait offrir un atelier « en informatique pour les études ». Il n'y avait pas de formation professionnelle officielle offerte. Quarante-sept pour cent des répondantes à notre enquête ont déclaré avoir l'impression que leur emploi les aiderait à la mise en liberté contre 60 % à l'Établissement Nova. Nous avons apprécié les initiatives récentes visant à encourager la participation aux possibilités de placement à l'extérieur.

  PS31 L'activité physique n'était pas reliée à la promotion de la santé et reposait trop sur l'automotivation. Il y avait un gymnase et de l'équipement pour l'entraînement cardio-vasculaire, mais aucune orientation n'était offerte concernant l'utilisation de l'équipement. L'espace de la salle de musculation était restreint, et l'équipement, désuet et en mauvais état. Il y avait peu de jeux d'équipe organisés. Le gymnase était fermé entre 8 h et 16 h, lorsque les femmes étaient supposées participer à d'autres activités. Toutefois, cela empêchait certaines personnes, comme les cuisinières des unités résidentielles, de l'utiliser à des périodes convenables par rapport à leur travail.


  Réinsertion sociale
 
 
 
PS32 Un comité de réinsertion sociale stratégique de l'Ontario visait à répondre aux besoins des délinquantes, mais l'établissement n'assurait aucune supervision stratégique pour coordonner une partie du bon travail de réinsertion sociale qui s'effectuait. La planification correctionnelle détaillée a débouché sur une participation satisfaisante à des programmes correctionnels de qualité supérieure, mais il fallait s'assurer qu'ils étaient appropriés pour les femmes autochtones. Le MVS procurait un bon soutien thérapeutique. L'atteinte des objectifs de counseling, y compris ceux de libération conditionnelle, s'est améliorée ces derniers temps. L'administration d'un programme de traitement de la toxicomanie axé sur les femmes répondait aux besoins de nombreuses femmes. Le soutien était inadéquat pour les victimes d'actes de violence et de traumatismes. Il fallait accorder davantage de priorité au maintien des liens avec la famille et à l'aide à l'emploi fournie à la mise en liberté.


  PS33 Un comité de réinsertion sociale stratégique, qui avait vu le jour depuis relativement peu de temps, visait à répondre aux besoins des délinquantes sous la responsabilité du SCC dans le district de l'Ontario. Un certain nombre de comités locaux se réunissaient pour aborder les aspects de la réinsertion sociale, mais l'établissement n'avait aucun aperçu stratégique clair en vue d'unir leurs efforts. La gestion des cas a déjà connu quelques problèmes historiques, mais ils sont désormais réglés, grâce à une importante collecte de données et des analyses à l'appui. Sur le plan des opérations, cette information était bien utilisée, mais elle n'étayait pas la stratégie de réinsertion sociale.

  PS34 Les besoins des femmes à l'égard du comportement délinquant ont été dûment évalués à l'admission, et toutes les évaluations ont été achevées à l'intérieur de la période visée au cours de l'exercice actuel. Dans notre enquête, 61 % des femmes (contre le comparateur anglais de 26 %), ont déclaré qu'elles participaient, un peu ou beaucoup, à l'élaboration de leur plan correctionnel. Les plans étaient exhaustifs et indiquaient les besoins classés par ordre de priorité des femmes, y compris les femmes qui revenaient à l'établissement après la révocation de leur mise en liberté sous condition. On a examiné les conditions d'application selon le sexe de certains des instruments d'évaluation et leur pertinence pour les femmes autochtones. Il semble qu'on a remédié aux problèmes passés concernant les retards et la qualité des plans et des rapports grâce à la nomination d'un agent de libération conditionnelle supplémentaire qui assurait la formation et le mentorat auprès des intervenant(e)s de première ligne. Les rapports ont été soumis à l'assurance de la qualité.

  PS35 Les programmes correctionnels offerts répondaient généralement aux besoins classés par ordre de priorité de la population, avec peu d'inscriptions sur la liste d'attente. Les femmes avaient une opinion favorable à l'égard des programmes, et 64 % des répondantes à notre enquête, comparativement à 26 % dans les prisons pour femmes de l'Angleterre, estimaient que leurs programmes correctionnels les aideraient à la mise en liberté. Le MVS procurait un milieu thérapeutique imposant, avec une approche multidisciplinaire qui n'était pas offerte ailleurs à l'établissement. Il offrait de bonnes méthodes de traitement spécifiques ainsi qu'un soutien communautaire aux résidentes antérieures et aux membres de la population carcérale générale. Le programme Survivantes de traumatismes et d'actes de violence ne répondait pas à tous les besoins de la population : seulement 15 femmes ont eu accès à une thérapie individuelle au cours de la dernière année du contrat, et 26 femmes sont demeurées sur la liste d'attente. Nous apprécions l'intention du Service d'offrir un nouveau contrat pour la thérapie de groupe, mais il convient de veiller à ce qu'elle réponde aux besoins.

  PS36 Le classement selon le niveau de sécurité avait trait davantage au comportement en établissement qu'au risque. Il n'y a guère de distinction entre le niveau de sécurité moyenne et le niveau de sécurité minimale. Il y avait trop peu d'unités résidentielles à sécurité minimale et peu de possibilités pour les femmes de vivre en milieu ouvert. L'EGVF gérait la Maison Isabel McNeill (à sécurité minimale) à Kingston, mais on faisait peu la promotion de cet établissement pour les femmes aptes à y être logées.

  PS37 Douze femmes purgeaient une peine d'emprisonnement à perpétuité. Selon notre échantillon de cas, la planification correctionnelle a été effectuée consciencieusement. Les gestionnaires, les agents chargés des cas et les condamnées à perpétuité communiquaient fréquemment entre eux, mais dans le cadre des examens annuels, on ne faisait pas participer les condamnées à perpétuité à tous égards au sein de l'équipe de gestion des cas. Il y avait peu de possibilités de mener une « carrière » complète en occupant un emploi valable pour les femmes qui passeraient de nombreuses années dans le même établissement. Jusqu'à récemment, on avait pour politique de maintenir toutes les condamnées à perpétuité au niveau de sécurité maximale pendant les deux premières années de leur peine, sauf si on reconnaissait, à l'échelle nationale, que des circonstances exceptionnelles s'appliquaient. On nous a dit que cela était arrivé à certaines femmes durant la période de deux ans. Le pouvoir a simplement été délégué aux directeurs d'établissement.

  PS38 Il était difficile d'obtenir les pièces d'identité appropriées en préparation à la mise en liberté. On ne répondait pas toujours aux besoins cernés en matière d'emploi et de liens familiaux, mais les permissions de sortir avec escorte appuyaient les rapports familiaux. Le soutien communautaire était adéquat, y compris des cercles de soutien, lesquels devraient être élargis, particulièrement pour couvrir la région de Toronto et tenir compte des besoins spéciaux des femmes autochtones en matière de réinsertion sociale.

  PS39 Les installations réservées aux visites étaient convenables et comprenaient l'unité de visites familiales privées, laquelle était utilisée judicieusement pour les visites et le temps d'arrêt personnel. Les journées de la famille étaient populaires. L'aire des visites était agréable, et il était amplement possible de recevoir des visiteurs à des heures convenables pour la famille et les amis. Toutefois, la procédure de vérification des visiteurs entraînait des retards, et bon nombre n'étaient pas autorisés à rentrer parce qu'ils avaient des casiers judiciaires. On a eu trop souvent recours aux visites avec séparation, y compris simplement après que l'on avait utilisé un chien détecteur de drogues ou un détecteur ionique.

  PS40 Aucune disposition officielle n'était prévue concernant une aide financière aux familles qui ne pouvaient pas effectuer de visite en raison des coûts afférents; il n'y avait pas non plus de soutien familial particulier pour favoriser et faciliter les rapports familiaux, même si des aumôniers bénévoles offraient leur aide pour amener certains visiteurs. Les femmes ont mentionné des difficultés concernant les téléphones, y compris les retards à obtenir les numéros autorisés, les dépenses reliées au régime d'appel à frais virés et le manque d'intimité.

  PS41 Un programme adéquat de traitement de la toxicomanie axé sur les femmes touchait bon nombre des femmes et répondait à leurs besoins. Il était administré par un thérapeute communautaire local, et certaines femmes ont établi des liens appropriés qui les ont aidées après la mise en liberté. Dans notre enquête, 62 % des répondantes, comparativement à 31 % en Angleterre, ont déclaré qu'elles pensaient que le programme de traitement de la toxicomanie les aiderait à la mise en liberté. Onze femmes ont participé à l'unité de soutien intensif, mais, principalement en raison de difficultés liées à la dotation, il y avait peu de tests ou de soutien permanent.