Résultats escomptés
Le personnel traite les détenues avec respect, pendant la durée de leur peine en milieu carcéral, et on encourage les détenues à assumer la responsabilité de leurs propres gestes et décisions. Les prisons saines doivent démontrer un milieu bien ordonné avec un juste équilibre entre les exigences liées à la « sécurité », au « contrôle » et à la « justice », où tous les membres de la population carcérale sont en sécurité et traités avec équité.
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2.35 |
Les femmes avaient des points de vue mitigés quant à la façon dont le personnel les traite, mais les rapports observés étaient généralement respectueux. Il y avait relativement peu de rapports non officiels entre le personnel et les détenues ainsi que des possibilités limitées en dehors des heures d'activité prévues pour que le personnel puisse illustrer des comportements prosociaux. Nous avons remis en question la décision récente selon laquelle les intervenant(e)s de première ligne doivent porter l'uniforme.
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2.36 |
Nous avons observé des rapports raisonnablement bons et détendus entre le personnel et les détenues. Toutefois, les femmes en groupe n'avaient pas une opinion aussi favorable à propos de leur traitement par le personnel de première ligne. Des intervenant(e)s (un groupe de représentants des organismes qui collaboraient à l'intérieur de l'établissement) nous ont dit que les rapports s'étaient dégradés depuis quelques années et que les préoccupations du personnel au sujet des problèmes liés aux relations de travail avaient miné les rapports entre les femmes et les agents. Les membres du personnel étaient partagés entre leur rôle en matière de sécurité et celui en matière de soutien, et certains ne possédaient pas les aptitudes de base requises en relations humaines.
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2.37 |
Les femmes elles-mêmes ont mentionné que les agents n'interagissaient pas avec elles lorsqu'ils effectuaient la ronde des unités résidentielles, et, d'après nos observations et les registres des activités, il était clair que, à quelques exceptions près, c'était le cas. Les patrouilles des unités résidentielles prenaient parfois moins d'une minute, et celles pour l'ensemble des unités résidentielles pouvaient s'effectuer en moins d'une demi-heure. Cela laissait peu de latitude pour que puissent s'établir des relations positives. D'après certaines femmes, les membres du personnel n'étaient pas les bienvenus dans les unités résidentielles, et elles ne voulaient pas qu'on les voit en train de leur parler par crainte d'être considérées comme des informatrices. Il y a eu quelques plaintes non fondées concernant des intervenant(e)s de première ligne qui omettent de s'annoncer lorsqu'ils (elles) entrent dans les unités. Toutefois, un cas a fait l'objet d'une enquête officielle et révélé qu'il était facile pour les femmes qui se trouvaient dans leur chambre à ce moment-là de ne pas entendre l'annonce des agents; ces derniers devraient donc s'annoncer lorsqu'ils entrent dans le corridor de l'étage inférieur et dans celui de l'étage supérieur.
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2.38 |
Le nombre plus ou moins élevé d'intervenant(e)s de première ligne de service chaque jour laissait peu de place à la possibilité d'interagir de manière détendue avec les femmes, même si les interactions que nous avons observées étaient amicales et respectueuses. Souvent, les échanges entre les intervenant(e)s de première ligne et les détenues avaient un but précis. Les femmes entretenaient de bons rapports avec d'autres membres du personnel de la prison, de même qu'avec les gestionnaires, qui se rendaient disponibles pour les femmes et qui les connaissaient bien. La directrice de l'établissement était particulièrement visible et accessible.
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2.39 |
La plupart des membres du personnel utilisaient le prénom des femmes lorsqu'ils s'adressaient à elles, mais n'utilisaient parfois que le nom de famille lorsqu'ils faisaient référence à ces dernières ou rédigeaient un rapport à leur sujet. Les listes et les documents, y compris la feuille du dénombrement officiel à l'intention des intervenant(e)s de première ligne en tournée, étaient souvent imprimés avec le nom de famille seulement, ce qui ne favorisait pas une interpellation respectueuse.
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2.40 |
Dans notre enquête, 79 % des femmes — proportion similaire au comparateur anglais — ont déclaré que la majeure partie du personnel les traitait avec respect, et 77 % ont déclaré qu'elles pouvaient se tourner vers un membre du personnel pour obtenir de l'aide si elles avaient un problème. Toutefois, 35 % (contre 18 % du comparateur anglais) ont mentionné avoir été victimisées par un membre du personnel, et 25 %, (contre 10 %) ont déclaré que les membres du personnel avaient prononcé des remarques insultantes à leur endroit. La conduite du personnel représentait la seule catégorie importante de plaintes. Les femmes nous ont souvent confié que le personnel ne les traitait pas de manière uniforme.
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2.41 |
Les principes du rapport intitulé La Création de choix (contrôle, choix, respect, dignité et responsabilité) étaient conformes à notre attente selon laquelle il convient d'appuyer les femmes afin qu'elles assument la responsabilité de leurs gestes et décisions. La Création de choix considérait également que le personnel doit créer un milieu propice aux relations fondées sur l'exemple, l'aide, la confiance et les décisions démocratiques, mais compte tenu du peu de membres du personnel présents dans les unités résidentielles, les possibilités que le personnel puisse illustrer un comportement prosocial se limitaient principalement aux périodes d'activités programmées. Nous avons assisté, à titre d'observateurs, à une réunion du comité de détenues avec le personnel au cours de laquelle les interactions étaient positives et respectueuses. Toutefois, quelques femmes nous ont dit par la suite que ces réunions étaient « arrangées », sans guère de volonté d'aborder les questions difficiles.
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2.42 |
Depuis peu, les intervenant(e)s de première ligne portent l'uniforme de style militaire. Les femmes nous ont confié qu'elles avaient remarqué une différence nette dans les attitudes du personnel au début, mais elles y sont maintenant habituées. Nous avons constaté que l'incidence sur les relations était peu susceptible d'être positive. Dans La Création de choix , on a souligné que, d'après la recherche, les femmes ne réagissaient pas bien au caractère « d'autoritarisme » des uniformes, même si on nous a dit que, du point de vue courant, le port de l'uniforme n'avait aucun effet. Il était difficile de déterminer pourquoi on avait pris une décision qui semblait contraire au modèle préconisé dans La Création de choix .
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