Résultats escomptés
Les détenues doivent être prises en charge par les Services de santé qui évaluent leurs besoins en matière de santé et qui y donnent suite durant leur incarcération en plus de promouvoir la continuité des soins de santé et des soins sociaux à la mise en liberté. La norme des soins de santé fournis est équivalente aux soins que les détenues s'attendraient à recevoir dans la collectivité.
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4.1 |
Dans notre enquête, 73 % des femmes ont évalué la qualité globale des soins de santé comme étant mauvaise ou très mauvaise. Aucune évaluation des besoins en matière de santé n'a été effectuée pour déterminer si les services répondaient aux besoins de la population. Les pénuries de personnel influaient sur la prestation. Les systèmes, particulièrement pour la gestion des listes d'attente, étaient lacunaires. On avait fortement recours aux médicaments sur ordonnance, et nous étions sérieusement préoccupés par la manière dont étaient administrés les traitements directement observés, en particulier aux femmes des unités de garde en milieu fermé et d'isolement. De nombreuses femmes pouvaient avoir leurs médicaments en leur possession. Les Services de santé avaient des liens avec un large éventail de spécialistes dans la collectivité. Les services de santé mentale étaient dirigés par le service de psychologie, avec des séances qui relevaient d'un psychiatre. Il n'y avait pas d'échange d'information documenté entre le service de psychologie et le psychiatre, et nous étions préoccupés par les difficultés apparentes liées au transfert d'une femme atteinte de maladie mentale vers une place dans la collectivité.
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Environnement |
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4.2 |
Les Services de santé se trouvaient dans l'immeuble principal adjacent aux unités de garde en milieu fermé et d'isolement. Il y avait une salle de traitement munie d'une ouverture sur le corridor, une pharmacie, un service de dentisterie, une salle de consultation et deux chambres où les patientes pouvaient être admises pour observation. Une de ces chambres était ventilée par aspiration, mais les professionnels itinérants de la santé, comme le physiothérapeute, utilisaient cette chambre. Un réfrigérateur de grand format servant à l'entreposage de la méthadone se trouvait dans la pharmacie; il était verrouillé au moment de l'inspection. Dans la salle de traitement, un réfrigérateur plus petit servait à entreposer les vaccins et d'autres médicaments. Il y avait un livre servant à l'enregistrement des températures minimale et maximale chaque jour, mais les inscriptions étaient incomplètes. Il y avait des toilettes pour le personnel et les détenues. Le service de psychologie occupait deux bureaux. L'absence de défibrillateur nous inquiétait.
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Dotation |
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4.3 |
Le chef des Services de santé était une infirmière autorisée (IA). Trois autres IA occupaient des postes de durée indéterminée (permanents), une était en détachement d'un autre établissement fédéral. Une quatrième IA (contrat de six mois) venait juste de se joindre à l'équipe, et une IA occasionnelle était employée pour combler les postes vacants, au besoin. Ces membres du personnel travaillaient au centre de soins de santé proprement dit. Deux autres infirmières (une en poste à l'unité en MVS et l'autre, aux unités de garde en milieu fermé et d'isolement) étaient en congé de maladie de longue durée. Toutes les infirmières devaient détenir une autorisation d'exercer dans la province de l'Ontario qui était renouvelée chaque année. Il n'y avait pas de mécanisme officiel destiné à garantir la validité de ces autorisations, mais elles étaient toutes à jour. Les infirmières travaillant au centre de soins de santé proprement dit étaient soumises à une évaluation annuelle effectuée par le chef des Services de santé, mais pour ce qui est des infirmières aux unités de garde en milieu fermé et d'isolement ainsi qu'à l'unité en MVS, le gestionnaire d'unité compétent se chargeait de cette évaluation.
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4.4 |
Les infirmières au centre de soins de santé proprement dit travaillaient de 8 h à 16 h. Trois infirmières, à l'exclusion du chef, auraient dû être en service chaque jour de la semaine, mais c'était rarement le cas en raison de pénuries de personnel. Au cours d'une journée de notre inspection, seul le chef et un nouveau membre du personnel étaient en service pendant toute la journée. Il y avait deux infirmières par jour la fin de semaine. Les infirmières à l'unité de garde en milieu fermé et à l'unité d'isolement ainsi que celle à l'unité en MVS ne travaillaient pas la fin de semaine.
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4.5 |
Aucun membre du personnel infirmier n'avait reçu une formation en premiers soins ou en réanimation au cours des deux dernières années. Aucun ne faisait l'objet d'une supervision clinique officielle, et les réunions officielles du personnel étaient en suspens en raison de pénuries de personnel.
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4.6 |
Un commis administratif travaillait à temps plein aux Services, mais ses tâches étaient divisées entre les Services de santé et le service de psychologie.
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4.7 |
Une omnipraticienne était présente à la prison chaque jeudi, pendant toute la journée. Elle travaillait à l'EGVF depuis mai 2005, mais n'avait suivi aucune formation sur la sécurité et le travail auprès des délinquantes. Un psychiatre offrait une séance d'une demi-journée par semaine, le vendredi, et un spécialiste du foie était présent chaque mois. Un physiothérapeute, qui travaillait également dans la collectivité locale, offrait une séance par semaine, et un dentiste était présent un jour par semaine. Un hygiéniste dentaire offrait également des services, mais était en congé de maladie depuis un certain temps, et aucun remplacement n'avait été prévu.
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Dossiers |
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4.8 |
Les dossiers cliniques étaient remisés dans des classeurs verrouillés dans la salle de consultation. Le système de classement était obscur : les dossiers des femmes que les infirmières avaient vues au cours de la semaine précédente étaient placés dans un classeur, et l'omnipraticienne devait les examiner; les dossiers rétrospectifs des détenues actuelles étaient classés séparément de leur dossier courant; et les dossiers des femmes participant au traitement à la méthadone se trouvaient dans un tiroir distinct. Les dossiers des femmes qui avaient quitté l'EGVF étaient conservés pendant trois mois avant d'être envoyés à l'Établissement Millhaven, à Kingston (Ontario) pour archivage. Si une femme retournait à l'EGVF, on ouvrait un dossier clinique temporaire, et on demandait ses dossiers antérieurs; ces derniers arrivaient habituellement dans les trois ou quatre jours suivants. Les dossiers que nous avons examinés étaient dans un état déplorable : les pages n'étaient pas fixes, et les inscriptions n'étaient pas successives. Les notes ne comportaient pas toutes une liste de problèmes majeurs, même si on nous a dit que chaque ensemble devait en avoir un. On ne mentionnait nulle part à quel moment une femme avait quitté l'établissement. Nous avons également vu des infirmières inscrire des notes rétroactivement. Les psychologues conservaient un dossier du cas distinct pour chacune de leurs clientes.
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4.9 |
Les dossiers courants d'administration des médicaments étaient classés par ordre alphabétique dans des reliures à anneaux, à la pharmacie. Les ordonnances étaient clairement imprimées sur le formulaire à la pharmacie où étaient délivrés les médicaments, une fois que le personnel des soins de santé avait reçu une copie télécopiée des ordonnances du médecin. Toutefois, l'ordonnance ne comportait aucune « date de début », et, dans un cas, il y avait deux doses du même médicament sur la même ordonnance. Les dossiers d'administration des médicaments comprenaient un double de formulaire de deux pages, dont la copie au verso était détachée et envoyée à la pharmacie une semaine avant que soit requis un nouvel approvisionnement du médicament pertinent. Le personnel des soins de santé envoyait le profil médical (formulaire du statut de résident) de toutes les nouvelles détenues à la pharmacie, peu importe si elles avaient besoin de médicaments à ce moment-là. La pharmacie tenait à jour une banque de données de toutes les femmes à l'EGVF, et les détails, comme les allergies, étaient mis en surbrillance lorsqu'une personne se voyait prescrire des médicaments et étaient automatiquement transcrits au dossier d'administration des médicaments. Parmi ces dossiers que nous avons échantillonnés, le personnel des soins infirmiers n'avait pas noté tous les renseignements correctement, et il était impossible de préciser si les femmes avaient reçu les médicaments appropriés au moment approprié. Les membres du personnel des soins infirmiers ne signaient pas le dossier d'administration des médicaments lorsqu'ils administraient le médicament.
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4.10 |
Les fiches dentaires étaient classées séparément et conservées au service de dentisterie.
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4.11 |
Les membres du personnel des soins infirmiers travaillaient selon divers ordres permanents, certains émis à l'échelle locale, et d'autres à l'échelle nationale. Les deux ensembles comportaient parfois des écarts et n'étaient pas tous datés.
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Prestation de soins |
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Soins primaires |
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4.12 |
Dans notre enquête, 73 % des femmes ont indiqué que la qualité générale des soins de santé était mauvaise ou très mauvaise. Aucune évaluation des besoins en matière de santé n'avait été effectuée de sorte que les gestionnaires ne savaient pas si les services fournis correspondaient aux besoins de la population et si le personnel possédait les compétences adéquates.
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4.13 |
Une infirmière voyait les nouvelles détenues dans les premières heures suivant leur arrivée. Dans notre enquête, 83 % des femmes, contre 72 % dans les enquêtes anglaises, ont mentionné avoir eu accès à une personne des Services de santé dans les 24 heures suivant leur arrivée. On a effectué l'évaluation des soins de santé et rempli le formulaire de statut de résident. Si une femme prenait des médicaments, on communiquait avec le médecin qui donnait un ordre verbal permettant aux infirmières d'administrer les médicaments pendant une semaine. L'ordre était signé lorsque le médecin se rendait ensuite à l'établissement. Les femmes voyaient également le psychologue, qui préparait des documents distincts relatifs à la santé mentale des femmes à l'admission. Le guide de la détenue exposait en détail les services offerts par les Services de santé, et une brochure sur les soins de santé en particulier informait les femmes au sujet des problèmes de santé courants et sur la façon d'y remédier. On administrait à chaque nouvelle détenue le test de Mantoux en deux étapes pour le dépistage de la tuberculose progressive. Si la patiente donnait son consentement, les membres du personnel des Services de santé communiquaient avec son médecin antérieur pour obtenir ses antécédents médicaux.
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4.14 |
Quiconque voulait voir un membre de l'équipe des soins de santé devait habituellement présenter une demande écrite. Les femmes à qui nous avons parlé ont mentionné qu'il s'écoulait de longs délais avant qu'elles ne reçoivent des réponses aux demandes. Nous avons échantillonné une petite sélection de demandes, lesquelles étaient toutes classées dans le dossier clinique de chaque femme (il n'y avait pas de registre central des demandes, et la vérification du système s'est révélée difficile). Des 14 demandes que nous avons consultées en provenance de quatre patientes, le délai d'attente le plus long pour une intervention des soins de santé était de 16 jours, et le plus court avait trait à la demande d'une femme que les Services de santé avaient vue le jour même de sa demande. L'infirmière semblait trier les demandes en fonction des renseignements fournis par la patiente plutôt qu'après avoir vu la patiente. Les femmes pouvaient également communiquer avec les Services par l'entremise du poste principal de commande et de contrôle (PPCC), et leur demande était acheminée au personnel des soins de santé, qui téléphonait ensuite à la femme, à son unité résidentielle.
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4.15 |
Le personnel des soins de santé envoyait une réponse à chaque demande et émettait des laissez-passer pour les soins de santé si une femme avait un rendez-vous. Certaines femmes nous ont confié avoir reçu les laissez-passer, qui étaient délivrés par les intervenant(e)s de première ligne, seulement après leur rendez-vous.
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4.16 |
Les infirmières voyaient les femmes et effectuaient les tests de base et les examens hématologiques à la clinique des infirmières, chaque jour. Elles étaient également en mesure de traiter diverses plaintes à l'aide des ordres permanents convenus précédemment. Les traitements dispensés étaient inscrits à la main dans le dossier d'administration des médicaments, et la consultation était consignée dans le dossier clinique. L'omnipraticienne examinait ensuite les dossiers de toutes les femmes que le personnel des soins infirmiers avait vues.
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4.17 |
En raison des pénuries de personnel, la clinique des infirmières n'avait pas toujours lieu le jeudi, lorsque l'omnipraticienne travaillait à l'EGVF. L'omnipraticienne rencontrait toutes les nouvelles détenues et les autres patientes dont le cas avait été référé par les infirmières. Elle rencontrait également toutes les femmes à qui on avait prescrit de la méthadone chaque semaine.
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4.18 |
La plupart des femmes avaient leurs médicaments en leur possession. On avait fortement recours aux médicaments sur ordonnance. Le pharmacien fournissait les médicaments dans des emballages-coques et remettait un feuillet de renseignements à l'intention des patientes concernant chaque médicament nouvellement prescrit. Tous les médicaments psychotropes étaient remis dans des emballages-coques de sept jours, tandis que la plupart des autres médicaments étaient délivrés dans des emballages de 28 jours. Les femmes devaient retourner les emballages-coques utilisés avant qu'on leur en remette un nouveau. Dans leur chambre, les femmes avaient un tiroir qu'elles pouvaient verrouiller, dans lequel elles pouvaient déposer les médicaments, mais il était rarement utilisé à cette fin. On gardait, à la pharmacie, dans des emballages-coques, un approvisionnement de médicaments couramment prescrits. Il y avait un système de double étiquetage pour le réapprovisionnement des stocks et des médicaments destinés à une patiente en particulier.
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4.19 |
Certaines femmes faisaient l'objet d'une observation directe lorsqu'elles prenaient leurs médicaments. La méthadone était administrée à 7 h 45, puis à 8 h, 11 h et 14 h 15. Des femmes à qui on avait prescrit des sédatifs pour la nuit à prendre sous observation directe devaient se rendre aux Services juste avant la fermeture pour y prendre leurs médicaments, ce qui représente une mauvaise pratique. Toutefois, il y avait également un mécanisme adéquat : on utilisait des cases verrouillées individuelles qui permettaient à l'agent chargé de l'établissement d'observer l'administration après les heures normales.
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4.20 |
Les femmes attendaient pour la méthadone en faisant la queue à l'extérieur des Services de santé, et il n'y avait aucune interaction avec l'infirmière lorsqu'elles étaient autorisées à entrer. Chaque femme entrait dans la salle de traitement individuellement pour y prendre sa dose de méthadone. Les bouteilles de méthadone étaient sur le comptoir, comme les emballages-coques de médicaments. Les femmes ne fournissaient pas toutes une pièce d'identité. Les infirmières ne signaient pas le dossier d'administration des médicaments pertinent au moment de l'administration. Le processus n'était pas sûr. Les femmes attendaient 20 minutes sous l'observation d'un(e) intervenant(e) de première ligne chargé(e) de s'assurer qu'elles ingéraient la méthadone.
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4.21 |
Les femmes ayant besoin d'autres médicaments se présentaient au panneau d'accès. Elles nous ont mentionné que, même si les infirmières commençaient souvent à administrer les médicaments en retard, on leur disait qu'elles avaient passé leur tour, malgré le fait qu'elles étaient en retard de quelques secondes. La plupart des médicaments étaient broyés. Là encore, les infirmières ne signaient les dossiers d'administration des médicaments qu'après coup.
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4.22 |
Les femmes ne pouvaient pas voir un pharmacien pour discuter de leurs médicaments, pas plus qu'il y avait un comité local de thérapeutique et de produits médicinaux.
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4.23 |
On apportait aux femmes à l'unité de garde en milieu fermé et à l'unité d'isolement leurs médicaments, y compris les bouteilles de méthadone, dans un bac plastique ouvert. Dans certains cas, on les avait retirés de leurs contenants originaux ou de leurs emballages-coques pour les déposer dans des enveloppes. L'infirmière n'apportait pas avec elle le dossier d'administration des médicaments. L'infirmière administrait les médicaments à même le bac, à la porte de la cellule de l'unité ou de la sous-unité, en présence de deux intervenant(e)s de première ligne. La procédure était peu sûre et n'offrait aucune confidentialité. L'infirmière annotait habituellement le dossier d'administration des médicaments pertinents à son retour au centre de soins de santé, même si nous avons constaté des exemples où cela n'avait pas été fait. L'infirmière devait retourner à l'établissement en soirée pour administrer les sédatifs pour la nuit à l'unité de garde en milieu fermé ou les sédatifs étaient distribués en fin d'après-midi, ce qui était une mauvaise pratique.
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4.24 |
La physiothérapeute avait pour objectif de voir cinq patientes par séance d'une demi-journée chaque semaine et voyait la plupart de ses patientes une fois toutes les deux semaines, en leur donnant des exercices à faire entre les rendez-vous. Elle avait 15 patientes. La seule femme inscrite sur la liste d'attente se trouvait à l'unité de garde en milieu fermé. On lui avait fixé deux rendez-vous, mais le personnel ne l'avait pas emmenée aux Services de santé.
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4.25 |
Le dentiste recevait dix patientes en moyenne à chaque visite. Ses rendez-vous étaient organisés par le commis administratif. Les femmes remplissaient une demande pour obtenir un rendez-vous, et leur nom était alors ajouté à la liste « supplémentaire ». On les appelait pour qu'elles se présentent à la consultation si une autre patiente ne se présentait pas à son rendez-vous, un système qui empêchait de dire avec certitude combien de temps les femmes attendaient pour obtenir un rendez-vous.
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4.26 |
Il y avait une liste d'attente pour l'hygiéniste dentaire, qui était en congé de maladie depuis un certain temps. Les femmes purgeant une peine d'emprisonnement à perpétuité avaient droit à un nettoyage et à un polissage gratuits chaque année. Les autres femmes déboursaient 25 $ pour le service (lequel, selon nous, correspond en gros à un tiers du coût dans la collectivité).
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4.27 |
Il y avait quelques activités de promotion de la santé. On nous a dit qu'on offrait une aide pour le renoncement au tabac et que l'on prescrivait des timbres à la nicotine si le motif de l'abandon était d'ordre médical; autrement, les femmes pouvaient acheter des timbres auprès des Services en remboursant le coût en petits versements échelonnés sur un an. Les condoms et les gelées lubrifiantes ainsi que divers dépliants sur la promotion de la santé étaient fournis gratuitement aux Services de santé et à l'unité de visites familiales privées. Les trousses de désinfection à l'eau de Javel (pour garantir le nettoyage sûr des seringues) étaient également disponibles auprès des Services de santé. La représentante de l'unité pouvait retourner les bouteilles vides chaque semaine et obtenir des remplacements. Il y avait un protocole post-exposition.
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4.28 |
Il n'y avait aucun programme de gestion du poids ou de saine alimentation, mais une diététiste se rendait à l'établissement de façon ponctuelle afin de fournir des conseils en matière de nutrition. Les femmes pouvaient se peser en utilisant des pèse-personnes qui se trouvaient dans le corridor à l'extérieur des Services de santé.
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4.29 |
Tous les trois ans, on effectuait des tests de Papanicolaou (en supposant que les deux tests précédents étaient négatifs), et la mammographie était offerte aux femmes de plus de 50 ans ou ayant des symptômes indiquant que le test de diagnostic s'imposait.
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4.30 |
Les conseillères à l'éducation par les pairs avaient suivi 100 heures de formation pour donner suite en toute confidentialité aux préoccupations des autres détenues en matière de santé. Elles étaient en mesure de fournir des renseignements sur les maladies infectieuses, de garantir que les fournitures destinées à la réduction des méfaits étaient disponibles et d'offrir de l'entraide.
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4.31 |
Les obstétriciens et les gynécologues dans la collectivité prenaient soin des femmes enceintes, et le personnel des soins de santé assurait les soins postnatals selon les normes de la collectivité. Les Services ne disposaient pas d'une trousse d'accouchement d'urgence, et d'après l'enquête effectuée en 2003 à la suite d'un incident, il n'y avait « aucune indication claire de protocole de traitement médical concernant la grossesse ». Nous avons constaté un ordre permanent concernant les soins prénataux et un autre pour les avortements. Dans le cas des bébés ou des jeunes enfants qui n'avaient pas de carte d'assurance-maladie de l'Ontario, le SCC assumait leurs soins jusqu'à ce que la mère ait présenté une demande de carte.
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4.32 |
Les Services de santé fermaient à 16 h. Quiconque ressentait un malaise après cette heure devait acheter à la cantine les produits comme les remèdes contre le rhume, le sirop contre la toux et les analgésiques. Les cas urgents étaient transportés à l'hôpital local par les services paramédicaux. Une infirmière était également en disponibilité pour consultation après les heures ouvrables.
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4.33 |
Toute personne devant être gardée sous observation pouvait être amenée aux Services de santé, même si les femmes qui n'allaient pas bien demeuraient à leur unité résidentielle, où les autres femmes s'occupaient d'elles. Il semblerait que la pièce ventilée par aspiration n'avait jamais été utilisée pour administrer des soins à une patiente atteinte de tuberculose progressive, mais qu'on s'en était servi une fois pour isoler une patiente en attendant d'obtenir la confirmation. On ne tenait aucun dossier concernant l'occupation des chambres, mais si les chambres étaient occupées une nuit, l'intervenant(e) de première ligne en service devait consigner les événements dans un journal. Une infirmière occasionnelle était également employée. On pense que la chambre a été utilisée pour la dernière fois en août 2005, pour une nuit, mais personne ne pouvait se rappeler d'occasions antérieures.
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4.34 |
Dans notre enquête, les femmes étaient particulièrement critiques à l'égard de l'attitude de certains membres du personnel des soins de santé : « la seule chose que je ne peux pas tolérer, c'est le personnel des soins de santé qui nous traite comme si tout ce que nous voulons, c'est obtenir des médicaments »; « lorsque ce sont des urgences concernant une maladie, il semble que cela prend beaucoup de temps pour aller à l'hôpital ou obtenir un rendez-vous pour un examen. Ils sont très négligents concernant notre santé ici »; « lorsque vous présentez une demande et que vous êtes gravement malade, ils vous font attendre jusqu'à ce que le cas empire avant de vous répondre ».
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4.35 |
À la suite d'un examen récent des Services de santé, on a préparé un plan d'action en préparation à la vérification d'accréditation prochaine des Services de santé. Le chef des Services de santé était en train d'établir un comité consultatif des détenues sur les soins de santé, et la réunion initiale a eu lieu durant notre inspection.
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4.36 |
On préparait un résumé du renvoi pour raisons médicales concernant chaque femme libérée de l'EGVF. Si elle prenait des médicaments, on lui remettait des médicaments correspondant à au moins deux semaines de la prescription ou plus si les emballages-coques avaient déjà été préparés pour elle. Les personnes qui prenaient des médicaments antiviraux ou qui suivaient un traitement prolongé assuré par l'hôpital se voyaient remettre un approvisionnement de trois mois. Le personnel fournissait également des photocopies des résultats des prises de sang effectuées récemment et des notes de consultation, mais n'aidait pas les femmes à trouver un omnipraticien dans la collectivité.
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Soins secondaires |
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4.37 |
La plupart des rendez-vous chez le médecin avaient lieu dans la collectivité ou à l'hôpital et étaient organisés par le commis administratif. Par conséquent, les femmes attendaient aussi longtemps pour obtenir un rendez-vous avec un praticien particulier que si elles se trouvaient dans la collectivité locale. Les Services de santé avaient conclu des accords avec un large éventail de spécialistes, notamment des chirurgiens généralistes, un urologue, un cardiologue, un oncologue et un optométriste. Il y avait également des protocoles d'entente entre l'EGVF et les hôpitaux locaux de soins généraux et de soins psychiatriques.
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4.38 |
Le nombre d'escortes pouvant quitter l'établissement un même jour était limité et déterminé en fonction du niveau de sécurité des femmes et de la distance à parcourir. Le commis administratif comprenait bien le système. Au cours des trois mois précédents, 22 rendez-vous avaient été annulés, dont huit parce que les femmes avaient refusé de se présenter et cinq parce que les femmes n'étaient plus à l'EGVF. Une seule annulation était attribuable aux problèmes de dotation.
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Santé mentale |
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4.39 |
Les services de santé mentale étaient administrés par le service de psychologie, qui comptait trois membres du personnel en poste : un était autorisé à pratiquer en tant que psychologue judiciaire et psychologue clinicien, un était assistant en psychologie, et le troisième était une conseillère en comportement. Ils rencontraient toutes les nouvelles détenues dans les 24 heures, et on ajoutait à la liste d'attente le nom des personnes ayant besoin de consulter. Les femmes pouvaient se présenter spontanément ou faire l'objet d'un renvoi de la part du personnel. Les délais d'attente risquaient d'être supérieurs à six mois, même si le psychologue reconnaissait que la liste d'attente n'était pas un indicateur fiable de la charge de travail du service; il réagissait aux « crises ». Les psychologues assistaient à la réunion de gestion quotidienne afin d'obtenir les détails concernant les femmes pouvant avoir besoin de leurs services immédiatement. Ils rencontraient également les femmes à l'établissement, de manière informelle, et leur fixaient un rendez-vous de sorte que la liste d'attente était faussée et incertaine. De l'avis des femmes, le système était une « loterie ». La plupart des femmes qui consultaient un psychologue avaient six séances de thérapie.
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4.40 |
Lorsqu'une femme était libérée, les psychologues mettaient fin à la thérapie avec elle ou recommandaient des séances ultérieures dans la collectivité. La Commission nationale des libérations conditionnelles pouvait imposer des séances de psychologie continues comme condition à la mise en liberté de la femme, mais les psychologues ne savaient pas à quelle fréquence la Commission le faisait.
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4.41 |
Les femmes pouvaient demander à rencontrer la psychiatre ou faire l'objet d'un renvoi de la part de l'omnipraticien ou du psychologue. Il n'y avait pas de lien documenté officiel entre le psychologue et le psychiatre, et ils n'avaient pas accès à leurs dossiers mutuels.
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4.42 |
Les femmes étaient rarement transférées à une place en soins de santé mentale dans la collectivité. On nous a dit que les transferts étaient difficiles à organiser et que les hôpitaux étaient réticents à accueillir des délinquantes, particulièrement si elles exigeaient une escorte.
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4.43 |
Le MVS offrait des interventions intensives pour les femmes désignées comme ayant des problèmes à composer avec la population carcérale générale. Une infirmière possédant des connaissances et des compétences en santé mentale était affectée à l'unité, mais elle était en congé de maladie depuis plusieurs semaines avant notre inspection.
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Points de décision |
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4.44 |
Une évaluation des besoins en matière de santé s'impose en vue de déterminer si les services répondent aux besoins de la population, y compris les besoins en santé mentale. L'évaluation doit comprendre l'examen de l'effectif et de la compétence collective.
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4.45 |
Il convient d'établir un mécanisme officiel permettant de vérifier les autorisations d'exercer de tous les professionnels de la santé.
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4.46 |
Tous les membres du personnel des soins de santé doivent faire l'objet d'une supervision clinique appropriée.
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4.47 |
Tous les professionnels de la santé travaillant à l'EGVF comme membres du personnel (pour une période indéterminée, pour une période déterminée, à titre occasionnel ou à contrat) doivent suivre une formation sur les questions liées à la sécurité et au travail auprès des délinquantes.
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4.48 |
Le personnel doit suivre une formation annuelle en réanimation, en premiers soins et comme « premier intervenant sur les lieux ».
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4.49 |
Il convient de fournir un défibrillateur automatique externe et une trousse d'accouchement d'urgence.
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4.50 |
Il y a lieu de prévoir des dispositions concernant les vacances et les congés de maladie de tous les membres du personnel des soins de santé.
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4.51 |
Il faut annoter tous les dossiers d'administration des médicaments au moment même où sont administrés les médicaments.
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4.52 |
On doit pouvoir vérifier aisément les dossiers des demandes, les listes d'attente et les autres activités liées aux soins de santé, notamment le recours aux lits d'observation.
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4.53 |
Il convient d'utiliser des algorithmes de triage et d'effectuer les évaluations de triage en faisant participer la patiente plutôt que de les effectuer uniquement à partir d'une demande écrite.
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4.54 |
Il faut prendre des dispositions afin que toutes les femmes (y compris celles à l'unité de garde en milieu fermé et à l'unité d'isolement) reçoivent les sédatifs pour la nuit à une heure appropriée.
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4.55 |
L'administration de tous les médicaments, y compris aux femmes à l'unité de garde en milieu fermé et à l'unité d'isolement, doit s'effectuer de manière sûre afin d'assurer la sécurité des médicaments en tout temps et de ne pas exposer les patientes ou les membres du personnel à des risques inutiles.
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4.56 |
Les femmes placées à l'unité de garde en milieu fermé et à l'unité d'isolement doivent avoir accès en toute confidentialité au personnel des soins infirmiers.
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4.57 |
Les femmes doivent pouvoir parler à un pharmacien concernant leurs médicaments si elles souhaitent le faire.
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4.58 |
Les membres du personnel médical, des soins infirmiers et de la sécurité, doivent mettre au point un formulaire local des médicaments et vérifier l'usage des médicaments sur ordonnance.
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4.59 |
L'accès des femmes aux Services de santé ne doit pas être restreint par leur cote de sécurité.
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4.60 |
Les activités de promotion de la santé doivent comprendre des programmes d'amaigrissement et d'alimentation saine.
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4.61 |
On doit mettre en place un mécanisme de liaison officiel entre les psychologues et le psychiatre afin de garantir la continuité des soins aux femmes qu'ils reçoivent en consultation.
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4.62 |
Les notes cliniques doivent fournir un relevé ponctuel, continu des interventions.
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4.63 |
Toutes les ordonnances doivent comprendre une date de début.
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4.64 |
Il convient de vérifier la procédure de remise des laissez-passer pour les rendez-vous en soins de santé afin de s'assurer que les femmes les reçoivent suffisamment à l'avance pour pouvoir se rendre à l'endroit indiqué.
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Points de gestion interne |
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4.65 |
La température minimale et maximale de tous les réfrigérateurs servant à l'entreposage des médicaments thermolabiles doit être consignée chaque jour. Ces médicaments doivent être conservés entre deux et huit degrés Celsius.
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4.66 |
Le système de classement des dossiers cliniques doit être revu; les ensembles précédents de notes doivent être conservés avec l'ensemble actuel.
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4.67 |
Les ordres permanents doivent être signés, datés et conformes à la pratique fondée sur l'expérience clinique.
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Bonne pratique |
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4.68 |
Le formulaire de statut de résidente qui a été envoyé à la pharmacie concernant toutes les nouvelles détenues fournissait une piste de vérification et une méthode de contre-vérification des ordonnances.
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4.69 |
Comme la plupart des femmes pouvaient garder leurs médicaments en leur possession et qu'elles recevaient un feuillet de renseignements à l'intention des patientes, elles pouvaient gérer leurs médicaments comme elles le feraient dans la collectivité.
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4.70 |
Le mécanisme prévu concernant l'administration des sédatifs pour la nuit en l'absence des infirmières constituait une solution pragmatique au problème et permettait aux femmes de prendre des décisions concernant leurs médicaments.
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4.71 |
Le recours aux conseillères en éducation par les pairs et le nouveau comité consultatif des détenues sur les soins de santé offraient des voies de communication utiles entre le personnel des soins de santé et les femmes.
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