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Programmes pour les délinquantes

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Rapport sur une inspection annoncée
de l'Établissement Grand Valley pour femmes

 

Section 5 : Activités

Éducation, cours et services de bibliothèque
 
Résultats escomptés
On incite les détenues à apprendre pendant et après leur peine et on les habilite à le faire dans le cadre de la planification du déroulement de la peine; de plus, elles ont accès à des services adéquats de bibliothèque.


 
5.1 Les services d'éducation étaient raisonnablement satisfaisants, avec de nombreuses femmes y participant, et la réussite des étudiantes étant soulignée. Les cours étaient intégrés au plan correctionnel, mais les liens avec le collège local n'étaient pas bien établis. Les services offerts aux femmes placées à l'unité de garde en milieu fermé étaient insuffisants. Les ressources de bibliothèque semblaient restreintes.


5.2 Un chef d'équipe gérait trois enseignants qualifiés. Les cours étaient accrédités par le conseil scolaire de l'Ontario, et les réalisations des étudiantes étaient reconnues dans la collectivité. Les cours avaient lieu dans les locaux réservés aux programmes et comprenaient deux classes et une salle d'informatique. Les ordinateurs n'étaient pas en réseau.

5.3 Les services étaient axés sur la formation de base des adultes (niveaux 1 à 4). Dans les deux semaines suivant l'entrée, un enseignant orienteur effectuait les évaluations pédagogiques (Épreuve canadienne de rendement pour adultes). On demandait les relevés de notes antérieurs auprès des écoles ou établissements fréquentés précédemment. On élaborait des plans d'éducation pour toutes les femmes dont le niveau de scolarité était inférieur à une 12 e  année, selon les tests; par ailleurs, toutes celles ayant obtenu un résultat inférieur à celui d'une 10 e  année étaient désignées comme des cas prioritaires en matière d'éducation et devaient suivre des cours à temps partiel dans le cadre de leur plan correctionnel. Parmi la population actuelle, 67 % des femmes avaient un niveau de scolarité inférieur à une 10 e  année. Les enseignants étaient secondés par des détenues monitrices.

5.4 Aucun enseignant n'était engagé en vertu d'un contrat pour travailler à l'unité de garde en milieu fermé, et il était de plus en plus difficile pour les enseignants de consacrer suffisamment de temps aux femmes qui y résidaient. Au moment de l'inspection, le temps consacré correspondait à une heure par jour pour dix étudiantes. Les études en cellule et les cours d'apprentissage autonome étaient offerts à l'unité de garde en milieu fermé; ainsi, les tâches assignées et effectuées étaient notées par du personnel extérieur à l'établissement.

5.5 Des femmes s'étaient rendues jusqu'au diplôme d'études secondaire de l'Ontario; 26 l'avaient obtenu entre juillet 2004 et avril 2005. On organisait des séances de valorisation appropriées pour souligner cette réussite, et les femmes concernées pouvaient inviter une personne.

5.6 Les besoins en matière d'éducation étaient intégrés au plan correctionnel dans le cadre des évaluations initiales. Le Comité des programmes en prenait connaissance, et les affectations se faisaient dans les deux semaines suivantes. L'approche en matière d'éducation était souple afin de donner suite aux autres aspects du plan correctionnel. Les demandes relatives aux possibilités d'études, y compris les cours par correspondance ainsi que les études en cellule ou à domicile devaient être approuvées par le Comité des programmes. Les ordinateurs n'étaient pas autorisés dans les unités résidentielles, ce qui ne favorisait pas les études à domicile pour les femmes.

5.7 Les étudiantes n'avaient pas un accès direct à Internet et devaient compter sur le personnel pour qu'il effectue, en leur nom, des recherches sur certains sujets. Des dispositions étaient prévues pour les étudiantes qui suivaient des cours d'anglais langue seconde. Les étudiantes devaient assumer le coût des études postsecondaires, mais elles pouvaient être admissibles à une bourse. On offrait également l'apprentissage à distance. Seize femmes suivaient des cours d'apprentissage autonome.

5.8 Approximativement 49 femmes participaient aux services offerts en éducation (y compris l'unité de garde en milieu fermé), et 21 d'entre elles suivaient des cours à temps plein. Il y avait 56 places disponibles.

5.9 En 2004-2005, on a également administré près de 101 tests d'aptitude professionnelle, mais aucun depuis février 2005. On s'est efforcé de recruter un enseignant qui serait chargé d'effectuer ce travail. Un programme d'orientation professionnelle axé sur l'informatique était également offert.

5.10 Dans notre enquête, 67% des femmes (ce qui est supérieur au comparateur anglais de 47 %) ont déclaré qu'elles avaient l'impression que les études (y compris l'acquisition de compétences essentielles) les aideraient à la mise en liberté. Bon nombre savaient avec qui communiquer pour avoir de l'aide en vue d'organiser ou de poursuivre les études à la mise en liberté, mais peu s'en prévalaient. Une femme l'avait fait, car elle voulait poursuivre un cours d'AutoCAD (conception assistée par ordinateur). Aucun lien n'avait été établi avec le collège communautaire local par l'entremise des étudiantes qui y suivaient les cours dans le cadre de permissions de sortir sans escorte.


  Services de bibliothèque
 
5.11 La bibliothèque était située au deuxième étage des locaux réservés aux programmes, à côté des services d'éducation. Elle était ouverte deux heures durant la matinée, puis l'après-midi, du lundi au jeudi. Il n'y avait pas de service le soir ni la fin de semaine, et la bibliothèque était fermée le vendredi pour la vérification de l'inventaire et le nettoyage, même si les bibliotechniciens acceptaient des demandes individuelles comme celles relatives à des vidéos dans le cadre des visites familiales privées. Les femmes qui ne participaient pas à des programmes ou qui ne suivaient pas de cours pouvaient se rendre à la bibliothèque à leur pause, mais avaient besoin d'un laissez-passer à cette fin, ce qui pouvait entraver l'accès. Le personnel de la bibliothèque se rendait à l'unité d'isolement chaque mardi. Dans notre enquête, 58 % des femmes (plus que dans les enquêtes effectuées en Angleterre et à l'Établissement Nova) ont mentionné qu'elles se rendaient à la bibliothèque et au centre de ressources au moins une fois par semaine.

5.12 La bibliothèque était dotée d'une enseignante à temps partiel possédant certaines qualifications en bibliothéconomie. Elle travaillait trois jours par semaine et était secondée par deux détenues agissant à titre d'assistantes. On a cerné des besoins en matière de formation concernant l'utilisation d'un programme informatique pour le suivi des prêts de livres; une partie importante du processus reposait toujours sur le suivi des prêts de livres au moyen d'un système de fiches.

5.13 La bibliothèque municipale mobile de Kitchener se rendait sur place chaque mois, et des formulaires de demande de livres étaient disponibles. On avait ainsi accès à un large éventail de livres et de documents, y compris des prêts entre bibliothèques à partir des universités et collèges locaux.

5.14 Seulement 25 % des femmes (moins que le comparateur anglais de 46 %) ont confié qu'elles pouvaient avoir accès à un journal, chaque jour. Le journal local était fourni, tout comme un journal de Toronto ou de langue française. Divers magazines étaient également proposés.

5.15 Il était possible d'emprunter des disques compacts audio à usage récréatif et des vidéos, à partir d'une sélection raisonnable, dans le cadre des visites familiales privées seulement. La bibliothèque possédait un éventail de livres reflétant divers besoins. On y retrouvait des sections sur la santé des femmes, les études de la femme, la culture autochtone, l'histoire des Noirs et les religions dans le monde. De nombreux livres avaient été donnés. Il y avait quelques anciens traités juridiques. Les directives du commissaire étaient également accessibles sur disque compact, mais par l'entremise de la bibliothécaire ou du bibliotechnicien sur le seul ordinateur permettant de trouver des sections particulières des directives. Il y avait quelques copies papier périmées.

5.16 Il était difficile de préciser si la bibliothèque répondait aux besoins des femmes. On nous a dit que les demandes formulées par les femmes étaient prises en considération, mais qu'aucune enquête n'avait été entreprise auprès des détenues concernant l'utilisation de la bibliothèque ou leur avis sur les améliorations possibles à cet égard.


  Points de décision
 
5.17 Il convient d'améliorer les services d'enseignement à l'intention des femmes placées à l'unité de garde en milieu fermé.

5.18 Il y a lieu de fournir des ordinateurs pour les études à domicile.

5.19 Il faut offrir l'accès surveillé à Internet.

5.20 Il y aurait lieu d'établir des liens avec le collège local et d'offrir aux étudiantes des possibilités d'y étudier dans le cadre de permissions de sortir sans escorte.

5.21 Les membres du personnel de la bibliothèque et les adjoints doivent suivre une formation relative au programme informatique destiné à suivre les prêts de livres et à appuyer le contrôle des stocks.

5.22 Les heures d'ouverture de la bibliothèque doivent être prolongées dans le but d'améliorer l'accès aux femmes qui ne participent pas à des activités dans le cadre de programmes.

5.23 Il faut améliorer les ressources informatiques à la bibliothèque. Les femmes doivent avoir accès à un ordinateur leur permettant d'effectuer des recherches sur les directives du commissaire et les ordres permanents en vigueur.

5.24 Il convient d'effectuer une enquête annuelle sur l'utilisation de la bibliothèque par les femmes et leurs points de vue à cet égard.


  Points de gestion interne
 
5.25 Il convient d'installer en réseau les ordinateurs qui se trouvent dans la salle d'informatique afin de favoriser l'apprentissage.

5.26 Il convient d'offrir un éventail plus large de journaux quotidiens et de les mettre à la disposition des femmes à la bibliothèque.


Emploi et compétences professionnelles
 
Résultats escomptés
Les détenues exercent un travail sûr et sont traitées de façon juste. Le travail prépare les détenues à occuper un emploi à la mise en liberté et contribue à réduire la délinquance.



 
5.27 Les emplois étaient souples et intégrés au plan correctionnel. Le nombre de places était suffisant, mais il y avait peu de possibilités d'emploi réalistes et aucune qualification professionnelle reconnue. Certains placements à l'extérieur étaient planifiés, mais on n'accordait pas suffisamment la priorité au Programme d'emploi et d'employabilité.


5.28 La procédure opérationnelle sur le Comité des programmes (Operational Procedure No. 1 - Program Board (9 juillet 2004)) donnait les grandes lignes des processus et responsabilités du Comité des programmes et des détenues qui y participaient. Le Comité évaluait les priorités et les besoins individuels et veillait à ce que les affectations appropriées à un programme, à un emploi ou à une formation soient effectuées dans le cadre du plan correctionnel de la détenue.

5.29 Le Comité examinait l'ensemble des demandes, des suspensions et des fins d'emploi et passait en revue le cas des détenues qui étaient sans emploi. D'après un spécimen de procès-verbal du Comité des programmes, il y avait généralement moins de 12 femmes sans emploi ou travaillant à temps partiel. Cela était habituellement imputable à une suspension, à une maladie ou au choix de la femme de ne pas travailler. Le Comité des programmes soulignait le cas des femmes sans emploi à leur équipe de gestion des cas. Les femmes pouvaient assister aux réunions du Comité en personne, et certaines l'ont fait. L'approche souple face au travail faisait en sorte que les femmes pouvaient participer à d'autres programmes dans le cadre de leur plan correctionnel.

5.30 Il y avait suffisamment de possibilités d'emploi pour compléter les études et les programmes, lesquels constituaient les activités principales. Les emplois, avec les descriptions de travail, étaient affichés au tableau des emplois dans les locaux réservés aux programmes et annoncés sur Teledon , chaîne d'information à la télévision. Les femmes pouvaient discuter des postes avec le commis à la paye, et on les encourageait à postuler dans les deux premières semaines suivant leur arrivée. Elles étaient affectées à des activités dans un délai suffisamment rapide, soit deux semaines. Pour les emplois très en demande, le processus de demande s'assimilait vraisemblablement à celui dans la collectivité et comprenait des entrevues. Il n'y avait pas de surveillance continue en fonction de la race concernant les candidates retenues.

5.31 Les instructeurs fournissaient des rapports sur le rendement, et les niveaux de rémunération des détenues étaient revus tous les 90 jours. Le niveau dépendait non pas seulement du travail, mais également des progrès continus par rapport au plan correctionnel.

5.32 Le Programme d'emploi et d'employabilité (PEE) était peu connu parmi les membres du personnel, et le comité du PEE avait reconnu que le personnel devait suivre une formation. Il y avait beaucoup à faire pour atteindre les objectifs de 2005-2006 déterminés pour l'établissement. Par exemple, seulement deux certificats, sur un objectif de 40, avaient été menés à terme concernant le Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT) et personne, sur un objectif de 35, n'avait obtenu une attestation préalable à l'emploi concernant Safer Start. On avait remis dix certificats AutoCAD (conception assistée par ordinateur) (six au niveau 1 et quatre au niveau 2) par rapport à un objectif de 15. (Plus tard, on nous a dit que les objectifs de l'année avaient par la suite été atteints.)

5.33 Peu d'emplois étaient pertinents au travail à l'extérieur. La plupart des emplois (selon les estimations, 54 à temps plein et 67 à temps partiel) avaient trait au nettoyage et à l'entretien paysager et n'étaient pas de grande qualité. Il y avait place à l'élaboration de possibilités de travail plus réalistes, particulièrement pour les femmes purgeant une peine de longue durée et celles condamnées à une peine d'emprisonnement à perpétuité.

5.34 Les procès-verbaux des trois réunions du comité du PEE qui ont eu lieu en 2005 indiquaient des plans futurs concernant l'élaboration de possibilités de travail, y compris la fabrication de couvertures pour un projet d'aide mondiale. On prévoyait également un atelier en informatique visant à recycler les ordinateurs pour les écoles, en partenariat avec CORCAN (organisme d'emploi et de formation du SCC à l'intention des délinquants). De six à huit femmes seraient employées, et certaines participeraient également à sa construction. Les travaux devaient débuter en octobre 2005, et l'atelier devait être fonctionnel en janvier 2006. Certains projets antérieurs, à court terme, de CORCAN offraient la possibilité d'une rémunération au rendement, mais il n'y en avait pas eu depuis l'année dernière.

5.35 Le Comité des programmes a indiqué que des efforts avaient été déployés dans le but de recenser les femmes qui étaient admissibles à un placement à l'extérieur. D'autres projets de travail avaient été prévus : le nettoyage des graffitis, Habitat pour l'humanité et la société pour la protection des animaux, entre autres.

5.36 Aucune qualification professionnelle officielle n'était offerte. Le cours d'esthétique donnait aux femmes l'occasion d'accumuler des heures de crédit en vue d'un apprentissage à la mise en liberté. On proposait une formation automatisée de base en hygiène alimentaire à l'intention des cuisinières des unités résidentielles. Environ neuf femmes ont achevé un cours en entrepreneuriat en 2004, et dix ont achevé un cours d'autoperfectionnement (Steps to Success) en août 2005. Ce dernier cours comprenait un volet sur les compétences en élaboration d'un budget. Le nouveau programme d'acquisition de compétences liées à l'emploi à l'intention des délinquantes devait avoir lieu deux fois par année à partir de janvier 2006. Dans notre enquête, 47 % des femmes, contre 34 % dans les enquêtes en Angleterre, ont déclaré que leur emploi les aiderait à la mise en liberté.


  Points de décision
 
5.37 On doit mettre davantage l'accent sur le Programme d'emploi et d'employabilité afin de créer des possibilités d'emploi plus réalistes, de permettre l'acquisition de qualifications et de compétences professionnelles pertinentes à la réinsertion sociale et de garantir que les femmes sont « aptes à l'emploi » à la mise en liberté.

5.38 Il convient de surveiller les processus de demande d'emploi et de nomination, y compris la surveillance continue en fonction du groupe ethnique.


Éducation physique et promotion de la santé
 
Résultats escomptés
On incite les délinquantes à participer aux activités récréatives en éducation physique, et elles sont habilitées à le faire dans un cadre sûr et décent.


 
5.39 Le gymnase n'était pas utilisé à sa pleine mesure, et les femmes ayant du temps libre durant la journée ne pouvaient pas l'utiliser. La salle de poids et haltères était trop petite, et l'équipement était désuet et en mauvais état. Personne n'avait suivi de formation initiale, et certaines femmes avaient subi des blessures liées au sport. Il n'y avait aucun lien avec la promotion de la santé au moyen des activités d'éducation physique, et la pratique de ces activités dépendait, dans une trop grande mesure, de la motivation personnelle des femmes.


5.40 Dans l'immeuble principal se trouvaient un grand gymnase et une petite salle de poids et haltères. Le plancher du gymnase comportait des marques pour divers jeux et il y avait un filet de volley-ball sur place au moment de l'inspection. Il y avait également un nouveau tapis roulant, un vieux simulateur d'escaliers, une télévision, un lecteur vidéo et quelques vidéos d'exercice ainsi que deux tables de billard. La salle de poids et haltères, qui était restreinte et mal ventilée, contenait une panoplie d'appareils de musculation fixes, lesquels étaient tous désuets et en mauvais état.

5.41 Dans notre enquête, 17 % des femmes ont déclaré qu'elles ne voulaient pas aller au gymnase, et 38 % (contre 25 % du comparateur anglais) ont mentionné qu'elles s'y rendaient deux fois par semaine. Le gymnase était fermé entre 8 h et 16 h afin que les femmes qui étaient affectées à des programmes participent à ces programmes, mais cela supposait également que les femmes ayant du temps libre durant la journée ne pouvaient pas utiliser les installations.

5.42 Il n'y avait pas d'orientation concernant le gymnase ou l'utilisation de l'équipement, et ainsi, plusieurs femmes se sont blessées. À l'occasion, un agent des loisirs auprès des détenues organisait des jeux d'équipe comme une partie de volley-ball ou de basket-ball et aidait à l'organisation d'activités dans le gymnase pour les journées de la famille.

5.43 L'horaire quotidien indiquait une séance d'aérobie chaque soir, mais c'était une séance « autonome ». Les femmes à qui nous avons parlé ne pouvaient pas se rappeler qu'il y avait déjà eu des séances d'aérobie durant la dernière année, et elles ont toutes dit qu'elles n'étaient pas portées à utiliser les vidéos d'exercice fournis. La seule activité dont nous avons été témoins dans le gymnase était un groupe de femmes jouant aux dominos.

5.44 Aucun programme de promotion de la santé ou de conditionnement physique personnel n'était prévu pour les femmes. Nous avons rencontré quelques femmes qui marchaient régulièrement autour du terrain. Elles connaissaient la distance d'un circuit et se fixaient elles-mêmes des objectifs à atteindre.


  Points de décision
 
5.45 Les femmes doivent bénéficier d'une séance d'orientation officielle concernant l'utilisation du gymnase, l'équipement pour l'entraînement cardio-vasculaire et la salle de poids et haltères.

5.46 Les appareils de musculation fixes doivent être remplacés et installés dans une pièce adéquatement ventilée et aménagée à cette fin.

5.47 On doit favoriser les activités de promotion de la santé, et il conviendrait de retenir les services d'un professeur d'éducation physique chargé d'animer des groupes sur le leadership et l'exercice.


Spiritualité
 
Résultats escomptés
Toutes les détenues peuvent pratiquer leur religion sans restriction et en toute sécurité. Les services d'aumônerie jouent un rôle à part entière dans la vie carcérale et contribuent aux soins généraux, au soutien et à la réinsertion sociale des détenues.


 
5.48 La plupart des besoins spirituels étaient comblés, et les femmes avaient une opinion positive du travail des aumôniers. Dans le cas de l'unité de garde en milieu fermé, les services dépendaient de la bonne volonté. Bon nombre de femmes participaient à des programmes dirigés par les services d'aumônerie, et des bénévoles actifs assuraient les liens avec la collectivité. Un Aîné dirigeait les rencontres spirituelles avec les Autochtones et assurait le service de pastorale. On avait récemment apporté des améliorations en vue de répondre aux besoins spirituels des femmes autochtones, sans toutefois offrir de cérémonies régulières de suerie.


5.49 La plupart des femmes étaient chrétiennes ou avaient déclaré ne pas pratiquer de religion. Il y avait une musulmane, une hindoue, une bouddhiste et une identifiée comme pratiquant uniquement la spiritualité autochtone.

5.50 Un aumônier protestant à temps plein et un aumônier catholique à temps partiel, qui travaillait six heures par semaine en vertu d'un contrat, répondaient aux besoins spirituels des femmes de foi chrétienne. De temps à autre, les aumôniers étaient secondés par les étudiants en religion effectuant un stage pratique et par un important bassin de bénévoles issus de différentes traditions. L'aumônier à temps plein supervisait la gamme des services d'aumônerie outre la spiritualité autochtone et prenait des dispositions afin que les ministres de confessions diverses rencontrent les femmes ou dirigent des services au besoin. Des bénévoles escortaient certaines femmes à l'extérieur de l'établissement afin qu'elles participent à des services particuliers selon leur tradition religieuse, notamment les Témoins de Jéhovah et l'hindouisme. Un imam nommé depuis peu effectuait des visites occasionnelles.

5.51 L'aumônier faisait la promotion des services spirituels offerts au moyen de la vidéo d'orientation et prenait un rendez-vous pour rencontrer toutes les nouvelles détenues. Dans notre enquête, 73 % des femmes ont révélé que leurs croyances religieuses étaient respectées, et 80 % ont déclaré qu'elles pouvaient parler à un chef religieux de leur religion en privé, quand il le fallait. Dans les deux cas, les résultats étaient considérablement supérieurs à ceux de l'enquête effectuée en Angleterre ainsi qu'à ceux obtenus à l'Établissement Nova.

5.52 La salle de spiritualité était bien située au centre de l'immeuble principal : elle était éclairée, attrayante et bien utilisée, et sa superficie était adéquate pour accueillir le nombre de personnes assistant aux services officiels réguliers. Il y avait également une salle de recueillement pour la réflexion et la prière.

5.53 La messe catholique et le service protestant avaient lieu chaque dimanche; environ cinq personnes et de 20 à 30 personnes assistaient à chaque service respectivement. Les services étaient bien annoncés et avaient lieu à la même heure, chaque semaine. Aucune contrainte n'était imposée aux femmes de la population carcérale générale pour participer aux services.

5.54 Il y avait cependant un problème concernant la prestation des services spirituels pour les femmes à l'unité de garde en milieu fermé : l'aumônier effectuait une visite à l'unité sur demande, mais croyait que l'installation supplémentaire avait été construite sans que l'on tienne compte du besoin d'augmenter les ressources consacrées à l'aumônerie. L'aumônier catholique avait fourni le service de pastorale contractuel à l'unité entre avril et la fin d'août 2005, mais le contrat avait pris fin, et il offrait désormais le service à titre bénévole. Les gestionnaires croyaient que l'aumônier devait fournir un service à l'ensemble de l'établissement, peu importe le changement survenu à l'installation. Quel que soit le point de vue légitime, les femmes des unités d'isolement et de garde en milieu fermé n'obtenaient pas un service approprié.

5.55 Les services d'aumônerie faisaient participer de nombreux bénévoles externes chargés de réaliser un large éventail de cours et de programmes, même si les réductions budgétaires au fil des ans avaient influé sur l'ampleur des activités à cet égard. Environ 50 femmes participaient aux programmes de spiritualité.

5.56 Des liens satisfaisants avaient été établis avec la collectivité et comprenaient des visites régulières de la part d'un groupe de femmes à un foyer mennonite de soins de la localité pour y servir le dîner. On organisait également des visites effectuées par des bénévoles pour les femmes qui n'avaient pas de famille ou d'amis dans la région. On a mis fin à la pratique permettant aux bénévoles d'apporter des plats faits à la maison dans le cadre des cérémonies religieuses pour les partager avec les femmes en raison des questions liées à la responsabilité, et seuls les aliments commerciaux étaient dorénavant autorisés. L'aumônier croyait que c'était là une restriction indue et qu'elle n'était pas imposée dans les prisons pour hommes.

5.57 Les services d'aumônerie constituaient manifestement un élément dynamique de la vie de l'établissement, mais les aumôniers ne participaient pas couramment au processus de gestion des cas et n'étaient pas consultés à cet égard. Ils prêtaient leur concours si un agent chargé du cas particulier le leur demandait et ils rédigeaient toujours des rapports sur le résultat des programmes comme les programmes d'apaisement de la douleur et de la perte; toutefois, les aumôniers ne pouvaient pas préciser si cela servait dans le cadre du dossier à l'intention de la Commission nationale des libérations conditionnelles. À l'occasion, ils agissaient également comme défenseurs des femmes en contestant des décisions comme celle de ne pas autoriser une permission de sortir avec escorte, mais ils n'étaient pas associés couramment aux cas d'automutilation, lesquels étaient généralement perçus à tout égard comme un problème psychologique. Ils ne pouvaient pas autoriser d'appels téléphoniques pour des motifs liés à la pastorale sans l'approbation d'un(e) intervenant(e) de première ligne et d'un agent de libération conditionnelle, pas plus qu'ils étaient en mesure d'envoyer une note de service sans la signature d'un chef d'équipe.

5.58 Une des lacunes des services tenait à l'absence d'un aumônier communautaire à Toronto, d'où provenait un nombre élevé de femmes qui retournaient à cet endroit à la fin de leur peine. Jusqu'à il y a deux ans environ, un aumônier rencontrait les femmes à l'établissement et organisait des rassemblements à domicile et un soutien dans la collectivité après la mise en liberté.

5.59 Un Aîné, qui était présent le lundi et le mardi, offrait des services et un soutien individuel aux femmes autochtones, y compris celles à l'unité d'isolement et à l'unité de garde en milieu fermé. Les femmes logées à l'extérieur de l'unité de garde en milieu fermé pouvaient utiliser la salle de spiritualité, une suerie et venaient tout juste d'acquérir un tipi. L'Aîné était en mesure d'escorter les femmes classées à sécurité minimale aux cérémonies dans la collectivité comme la cérémonie de la danse du soleil et les pow-wows. D'après les femmes autochtones, les services offerts étaient insuffisants, et elles étaient d'avis que le personnel comprenait mal leur culture, y compris l'importance des cérémonies de suerie pour favoriser l'atténuation des tensions et de l'angoisse sans avoir à recourir aux médicaments. L'Aîné n'organisait pas de cérémonies de suerie. La dernière cérémonie du genre avait eu lieu en août, et la précédente, en avril. Les femmes croyaient qu'il serait possible d'obtenir les services d'un bénévole de la collectivité qui dirigerait les cérémonies de suerie hebdomadaires.


  Points de décision
 
5.60 Les services complets d'aumônerie doivent être offerts aux femmes de l'unité d'isolement et de l'unité de garde en milieu fermé.

5.61 L'aumônier doit être informé dès le début de tous les cas des femmes qui sont considérées comme présentant un risque de suicide et d'automutilation afin d'offrir un soutien pastoral et de prêter son concours à la gestion des cas lorsque cela est indiqué.

5.62 Les aumôniers doivent être en mesure d'autoriser les appels téléphoniques lorsqu'ils les jugent nécessaires pour le soutien pastoral des femmes.

5.63 Les bénévoles des services d'aumônerie doivent être autorisés à apporter des aliments faits à la maison.

5.64 On doit s'efforcer d'appuyer le réseau des services d'aumônerie dans la collectivité dans la région de Toronto.

5.65 Les cérémonies de suerie doivent être proposées chaque semaine.


Temps à l'extérieur de la chambre
 
Résultats escomptés
On incite activement toutes les détenues à participer à des activités à l'extérieur de la cellule, et la prison offre un horaire d'activités régulières et diversifiées à l'extérieur.


 
5.66 Les femmes vivant dans les unités résidentielles pouvaient se déplacer librement sur le terrain. Outre les dénombrements officiels, il leur incombait de gérer leur temps. La plupart des femmes étaient affectées à des programmes, à un emploi ou à des cours, et on proposait un large éventail d'activités de loisirs. Un groupe solide de bénévoles dirigeait des séances d'activités populaires. Il y avait peu d'activités pour les femmes à l'unité de garde en milieu fermé.


5.67 Les femmes possédaient la clé de leur propre chambre et pouvaient se déplacer librement dans leur unité résidentielle, mais devaient être présentes pour les dénombrements officiels. Les femmes ayant reçu la cote de sécurité minimale pouvaient se trouver sur le porche de leur unité résidentielle dès 5 h 30, et la plupart pouvaient circuler librement dans les zones libres de 7 h 45 jusqu'à 22 h. On nous a dit que les vêtements appropriés étaient fournis lorsqu'il y avait des intempéries.

5.68 Les femmes logées à l'unité de garde en   milieu fermé devaient également être présentes pour les dénombrements officiels, mais, autrement, elles étaient à l'extérieur des cellules entre 7 h 30 et 22 h. Les déplacements de celles dont le niveau de sécurité variait de un à trois étaient plus restreints, mais celles au niveau de sécurité quatre pouvaient participer à des activités structurées avec la population carcérale générale sous la surveillance du personnel. Toutefois, il y avait peu d'activités à l'unité de garde en milieu fermé proprement dite.

5.69 Les femmes placées en isolement avaient droit à une heure d'exercice et avaient du temps réservé pour prendre une douche et faire leur lessive personnelle. Elles pouvaient également, après entente, recevoir des visites des membres du comité de détenues et d'autres groupes représentant les détenues.

5.70 Les intervenant(e)s de première ligne et les conseillères en comportement ayant suivi une formation surveillaient les activités en MVS, mais on encourageait également les résidentes à participer aux activités au sein de la population carcérale générale. Les activités courantes étaient expliquées dans le guide de la détenue.

5.71 La plupart des femmes étaient occupées à temps plein, y compris quelques activités intéressantes de loisir structuré. Elles devaient se présenter à leurs affectations sous surveillance entre 8 h et 11 h 30, puis de nouveau entre 13 h et 16 h, chaque jour. La femme qui n'était pas à l'activité qui lui était assignée devait obtenir un laissez-passer pour se trouver ailleurs, et les femmes demeurant à leur unité devaient expliquer aux patrouilleurs pourquoi il en était ainsi. Les femmes n'étaient pas rémunérées pour les séances dont elles s'étaient absentées sans autorisation.

5.72 Les femmes avaient des périodes de loisirs régulières entre 16 h et 21 h, chaque jour de la semaine. Bon nombre des activités étaient surveillées par des fournisseurs de services ou des bénévoles pendant que les intervenant(e)s de première ligne et les agents des programmes sociaux effectuaient une tournée. L'interaction générale entre les détenues et le personnel bénévole était satisfaisante. Le gymnase et les sports constituaient les principales activités la fin de semaine au même titre que les soirées STRIDE organisées par les bénévoles dans le cadre d'une initiative en matière de justice communautaire. (Le réseau de soutien STRIDE dirigeait également des cercles de soutien dans la collectivité.) Nous avons constaté des activités bien organisées, notamment une excellente séance d'artisanat supervisée par des bénévoles de STRIDE à laquelle participaient 43 femmes et qui était un événement hebdomadaire. Un des buts du programme consistait à sensibiliser davantage les femmes aux programmes des cercles dans la collectivité. Malheureusement, le programme communautaire était menacé en raison d'un manque de fonds.

5.73 L'établissement misait largement sur les bénévoles, dont certains ont mentionné que les activités étaient parfois annulées à court préavis sans qu'ils en soient informés. Il n'y avait pas de dossier officiel du nombre d'annulations ni des motifs d'annulation. Les femmes étaient informées des annulations sur le babillard à l'extérieur du gymnase ou au bureau de l'agent des programmes sociaux.

5.74 Une détenue employée comme adjointe aux loisirs proposait des idées pour des activités et les organisait. La gamme proposée était intéressante, y compris quelques loisirs éducatifs, un certain nombre d'activités de promotion de la santé, des activités religieuses et autochtones supervisées par les services d'aumônerie et les chefs spirituels autochtones et quelques groupes d'entraide. Des activités complémentaires prévues à l'horaire, comme le groupe de discussion sur l'art d'être parent et faire face à la séparation, n'avaient pas lieu. Nous avons comparé des activités structurées offertes entre juin et septembre 2005 et avons constaté que bon nombre de celles couramment offertes, comme le club de marche, l'entraînement aux poids, les ateliers de mieux-être et l'initiation à la musicothérapie, étaient des initiatives très récentes, qui devraient se poursuivre.

5.75 Les femmes pouvaient participer à plusieurs activités de bienfaisance et de service communautaire. Une activité du service communautaire, « Parrainez une route », visant à améliorer l'environnement avait lieu deux fois par année, et les femmes avaient aidé à fabriquer des courtepointes pour les adolescentes enceintes. Les femmes dites à « sécurité minimale », ayant suivi une formation de la société pour la protection des animaux de Kitchener, pouvaient également effectuer du travail non rémunéré, bénévole dans le cadre du programme pour les chatons, qui consistait à adopter simplement des chatons pré-sevrés pendant trois à cinq semaines.


  Points de décision
 
5.76 Il convient d'améliorer les installations de loisirs pour les femmes logées à l'unité de garde en milieu fermé.

5.77 Les bénévoles doivent recevoir un avis approprié lorsque les activités sont annulées, et les motifs de l'annulation doivent être consignés.


  Bonne pratique
 
5.78 Les bénévoles de STRIDE offraient un soutien adéquat et des activités intéressantes aux femmes à l'établissement et faisaient la promotion de leurs services dans la collectivité en vue de faciliter la réinsertion sociale.