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Programmes pour les délinquantes

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Rapport sur une inspection annoncée
de l'Établissement Grand Valley pour femmes

Section 7 : Services

Service d'alimentation
 
Résultats escomptés
On offre aux détenues des repas variés pour répondre à leurs exigences individuelles, et les aliments sont préparés et servis conformément à la religion, à la culture et aux règlements applicables en matière de salubrité des aliments et d'hygiène.


 
7.1 Les femmes avaient une attitude positive au sujet de la qualité de la nourriture. Pour les femmes aux unités de garde en milieu fermé et d'isolement, on préparait les repas qui leur étaient destinés, mais la plupart de celles qui résidaient dans les unités résidentielles cuisinaient pour elles-mêmes. Les unités résidentielles devaient avoir une cuisinière désignée, mais ce n'était pas le cas pour toutes les unités, et il n'y avait aucune formation pratique. On comptait énormément sur les femmes qui possédaient une expérience antérieure des services d'alimentation. Les aliments respectaient les lignes directrices du Guide alimentaire canadien, mais certaines femmes ne pouvaient pas obtenir facilement des aliments appropriés à la culture. Les femmes pouvaient compléter leur commande de nourriture hebdomadaire par des produits cultivés dans les jardins de leur propre unité résidentielle.


7.2 Dans notre enquête, 74 % des femmes, contre un comparateur anglais de 34 %, ont déclaré que la nourriture était bonne ou très bonne.

7.3 Les Services d'alimentation étaient informés de l'arrivée de chaque détenue et ajoutaient 4 $ par jour au compte de l'unité résidentielle à laquelle elle était logée. Le montant est demeuré inchangé pendant un certain temps. La cuisinière de l'unité résidentielle était également informée et en mesure d'obtenir des fournitures supplémentaires auprès des Services d'alimentation pour répondre aux besoins des nouvelles femmes. Toutefois, notre enquête révèle que seulement 73 % des femmes ont reçu quelque chose à manger le jour de leur arrivée (voir la section sur les premiers jours de détention).

7.4 Au cours de leur première semaine, les nouvelles détenues rencontraient le gestionnaire des Services d'alimentation. Il leur remettait une trousse d'information sur la préparation des repas en petits groupes, mais il ne disposait pas des installations pour fournir une formation pratique ou offrir des démonstrations; il comptait sur les femmes qui pouvaient cuisiner.

7.5 On nous a dit que chaque unité résidentielle avait une cuisinière attitrée, employée pour cuisiner les repas du midi et du soir pour les résidentes de l'unité résidentielle, du lundi au vendredi. Toutefois, seulement la moitié des unités résidentielles disposaient d'une cuisinière désignée, et celle qui était employée fournissait généralement les repas durant les sept jours de la semaine. Les femmes des unités résidentielles où il n'y avait pas de cuisinière préparaient à tour de rôle les repas ou cuisinaient pour elles-mêmes. Les cuisinières des unités résidentielles étaient désignées par le Comité des programmes, sur recommandation du gestionnaire des Services d'alimentation, mais les Services de santé n'intervenaient pas. Il n'y avait aucun commentaire des Services de santé. Certaines femmes étaient préoccupées par le fait que l'on puisse sélectionner une femme atteinte d'une maladie transmissible. La plupart des cuisinières des unités résidentielles possédaient déjà une expérience en cuisine pour les groupes, mais aucune n'avait suivi une formation en hygiène, en services alimentaires ou en promotion de la santé. Le gestionnaire des Services d'alimentation préconisait la « politique de la porte ouverte » et était heureux de discuter des questions avec les femmes qui le souhaitaient. Les femmes à qui nous avons parlé l'ont confirmé.

7.6 Dans les unités de garde en milieu fermé et d'isolement, les repas étaient servis juste après l'heure du dénombrement. Les femmes au sein de la population carcérale générale pouvaient manger quand cela leur convenait.

7.7 Dans les unités résidentielles, les cuisines étaient équipées d'un réfrigérateur grand format, d'un micro-ondes, d'une cuisinière électrique, d'un support de planches à hacher de couleur (pour garantir que les divers aliments ne soient pas coupés sur les mêmes planches), d'une friteuse, d'une cafetière de type industriel et d'un ensemble de couteaux fixés au mur par des fils de métal. Il y avait également un congélateur dans chaque unité résidentielle, et le comité de détenues avait acheté un barbecue électrique.

7.8 Le gestionnaire des Services d'alimentation et ses préposés des services alimentaires effectuaient, chaque mois, des vérifications des cuisines des unités résidentielles. Il y avait des dossiers de ces visites, mais aucune piste de vérification des mesures prises pour donner suite aux questions soulevées par la cuisinière de l'unité résidentielle ou d'autres personnes durant les inspections.

7.9 Toute la nourriture fournie par les Services d'alimentation répondait aux lignes directrices du Guide alimentaire canadien et était entreposée adéquatement dans les locaux des Services d'alimentation. Les responsables du Programme de santé au travail et de sécurité du public de l'Ontario inspectaient l'entrepôt chaque année.

7.10 Les aliments exigés pour un régime religieux étaient fournis dans les limites du budget alimentaire alloué, tout comme les aliments pour les régimes végétarien, diabétique et sans gluten. Toutefois, nous avons rencontré une femme, qui n'était pas noire et qui nous a dit qu'elle avait dû se joindre à l'Association des détenus de race noire simplement pour obtenir les aliments dont elle avait besoin. Les Services de santé informaient le personnel des Services d'alimentation au sujet des femmes devant suivre un régime thérapeutique, et on vérifiait la commande de leur unité résidentielle afin de s'assurer que les articles appropriés étaient commandés. Les aliments commandés étaient destinés à la consommation des détenues seulement; les Services d'alimentation ne fournissaient pas les aliments pour les bébés qui cohabitaient avec leur mère. Les femmes enceintes n'obtenaient pas d'allocation financière supplémentaire, mais étaient informées de veiller à ce que la commande de nourriture hebdomadaire de leur unité résidentielle comprenne du lait supplémentaire. Les femmes complétaient la commande de nourriture de l'unité résidentielle par des produits qu'elles cultivaient dans leur jardin, notamment des tomates, des aubergines et des herbes fraîches.

7.11 Pour ce qui est des femmes des unités de garde en milieu fermé et d'isolement, leurs repas étaient préparés par un agent des Services d'alimentation qui possédait des qualifications en salubrité et en hygiène. Le menu était établi selon un cycle de cinq semaines. En raison des restrictions financières imposées au nombre d'heures qu'il était possible de travailler en cuisine, l'agent des Services d'alimentation ne commençait pas à travailler avant 9 h, et on servait donc aux femmes leur petit déjeuner le soir précédent. On nous a dit que cela ne posait pas de problème et qu'aucune résidente ne s'était jamais plainte. Le déjeuner était servi vers midi, et le repas du soir, à 16 h 45, après la confirmation du dénombrement des deux unités.


  Points de décision
 
7.12 Il convient d'examiner, de manière indépendante, le montant alloué pour la nourriture destinée à chaque femme afin de s'assurer qu'il est adéquat et qu'il permet d'offrir un régime sain et nutritif.

7.13 Toutes les femmes devraient bénéficier d'une formation théorique et pratique concernant la préparation des aliments ainsi que l'hygiène personnelle et alimentaire; par ailleurs, le personnel des Services d'alimentation doit veiller à ce que chaque femme puisse préparer divers repas pour elle-même.

7.14 En collaboration avec les femmes, il convient de décider si les cuisinières des unités résidentielles sont requises. Dans l'affirmative, il faut prévoir un processus de présélection effectué par les Services de santé, et les gestionnaires doivent veiller à ce que toutes les unités résidentielles disposent en tout temps d'une cuisinière nommée.

7.15 Dans les vérifications mensuelles des cuisines des unités résidentielles, il convient de consigner que des mesures ont été prises, le cas échéant, pour rectifier les problèmes cernés précédemment.

7.16 Les aliments offerts doivent proposer une diversité suffisante sur le plan culturel pour répondre aux besoins de la population.

7.17 Le petit déjeuner doit être préparé et servi à l'unité de garde en milieu fermé et à l'unité d'isolement le jour où il est pris.

  Bonne pratique
 
7.18 Les femmes étaient en mesure de compléter leur commande de nourriture par des produits cultivés sur place et pouvaient donc être fières des efforts qu'elles avaient déployés.

7.19 Les barbecues offraient une méthode de rechange pour cuisiner et des occasions de socialisation.


Cantine (magasin de la prison)
 
Résultats escomptés
Les détenues peuvent acheter une gamme convenable d'articles à des prix raisonnables pour satisfaire leurs besoins en fonction du groupe ethnique, de la culture et du sexe, et elles peuvent le faire en toute sécurité à un magasin géré efficacement.


 
7.20 La cantine était bien gérée, et l'accès, satisfaisant. Un système de perception et de reçus permettait aux femmes de rectifier les erreurs en plus de leur fournir un relevé de leurs fonds résiduels. Les possibilités de magasinage à l'extérieur complétaient la liste de la cantine et offraient une source d'achats ethnoculturels.


7.21 À l'admission, on versait aux femmes une avance de 30 $ pour leurs dépenses à la cantine (voir le paragraphe 1.14), et 90 % des répondantes à notre enquête, comparativement à 17 % dams les enquêtes en Angleterre, ont déclaré avoir eu accès à la cantine dans les 24 premières heures.

7.22 La cantine appartenait au comité de détenues et était exploitée par celui-ci. Tous les fonds de la cantine provenaient des fonds des détenues, et la totalité des bénéfices (limités à un maximum de 10 %) étaient remis au comité de détenues pour le financement d'événements. Les prix étaient raisonnables, mais le coût des produits du tabac était élevé pour celles ne possédant pas leur propre argent.

7.23 La cantine était bien gérée. Elle employait trois détenues comme cantinières et était ouverte pour les femmes, trois fois par semaine. Il était possible d'acheter les articles de la cantine directement du magasin. Les représentantes du comité de détenues surveillaient la cantine; l'agent des programmes sociaux et les patrouilleurs supervisaient également la cantine. Dans le cas des femmes des unités de garde en milieu fermé et d'isolement, leurs articles en provenance de la cantine leur étaient remis à l'unité. Chacune signait un reçu pour sa commande, et on lui remettait une copie du reçu indiquant les fonds qui lui restaient. Il était possible d'effectuer un transfert du compte d'épargne au compte courant jusqu'à quatre fois par année, avec un retrait supplémentaire pour la cantine des Fêtes.

7.24 Les femmes pouvaient proposer des ajouts à la liste des articles facultatifs de cantine de la directrice de l'établissement dans le cadre de réunions hebdomadaires non officielles entre la présidente du comité de détenues et le chef des services de gestion. Il était possible d'acheter régulièrement des produits ethnoculturels par l'entremise de groupes ethniques minoritaires des détenues comme l'Association des détenus de race noire et la sororité autochtone. Ainsi, ils pouvaient créer un fonds de soutien pour les événements culturels.

7.25 Seulement 41 % des répondantes à notre enquête ont confié que la cantine vendait une gamme suffisamment large d'articles pour répondre à leurs besoins. Toutefois, la possibilité d'acheter des articles grâce au magasinage à l'extérieur et auprès de groupes de détenues en particulier ainsi que l'accord distinct pour l'achat de matériaux d'artisanat augmentaient les options d'achat pour celles possédant suffisamment de fonds. La cantine des Fêtes donnait également aux femmes l'occasion d'acheter des produits en dehors de la liste de la cantine une fois par année, juste avant Noël.

7.26 Les femmes pouvaient financer leurs propres abonnements aux journaux et magazines.