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Programmes pour les délinquantes

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Rapport sur une inspection annoncée
de l'Établissement Grand Valley pour femmes

Section 8 : Réinsertion sociale

Stratégie de réinsertion sociale et planification
 
Résultats escomptés
Les détenues bénéficient d'un soutien pour le retour dans la collectivité en toute sécurité et avec dignité, grâce aux liens dans la collectivité et aux liens familiaux, aux permissions de sortir appropriées et aux accords relatifs aux heures de rentrée pour répondre à leurs besoins pratiques et optimiser les possibilités d'éviter la récidive à la mise en liberté.


 
8.1 On offrait un éventail intéressant de services en matière de réinsertion sociale. L'établissement était représenté au sein d'un comité de réinsertion sociale régional chargé de coordonner les services sur le plan stratégique. La surveillance des cas individuels était adéquate, mais les données à cet égard n'étaient pas regroupées dans le but d'obtenir un portrait stratégique. On s'était attaqué aux problèmes liés à la qualité des rapports en vue de la libération conditionnelle préparés par les intervenant(e)s de première ligne, et il n'y avait pas d'indication de retard actuel, mais il n'était pas toujours possible pour les femmes de mener à terme tous les programmes requis avant leur première date d'admissibilité. Les bénévoles et les groupes communautaires locaux jouaient un rôle important pour ce qui est de répondre aux besoins des femmes en matière de réinsertion sociale. On avait prévu des dispositions pour l'obtention d'un logement à la mise en liberté, mais on aurait pu faire davantage pour aider les femmes à décrocher un emploi, à poursuivre des études ou une formation et à obtenir des prestations d'aide sociale avant la libération.


8.2 La prestation des services de réinsertion sociale reposait sur la Stratégie communautaire pour les délinquantes et sur la Stratégie des programmes pour délinquantes. Un comité de réinsertion sociale stratégique, qui avait vu le jour depuis relativement peu de temps, prenait en considération les besoins des délinquantes sous la responsabilité du SCC dans la région de l'Ontario, et la directrice de l'EGVF avait commencé à y assister. Toutefois, il n'y avait pas de politique de réinsertion sociale propre à l'EGVF qui précisait comment répondre aux besoins des femmes en matière de réinsertion sociale dans le cadre des stratégies nationales.

8.3 L'EGVF comptait divers comités opérationnels auxquels participaient les agents de libération conditionnelle dans la collectivité et qui se réunissaient pour aborder les différents aspects de la réinsertion sociale comme le logement, la libération conditionnelle et les programmes. Toutefois, ils ne disposaient pas d'un mandat clair, n'étaient pas reliés ni coordonnés, et il n'y avait pas d'aperçu stratégique clair des différents travaux indépendants. On recueillait couramment un volume important de données sur les cas individuels, et un rapport appelé « rapport de réinsertion sociale » était préparé chaque mois. Il renfermait de l'information dont les gestionnaires pouvaient se servir pour surveiller la pertinence des plans correctionnels et des rapports en vue de la libération conditionnelle, les résultats des demandes de libération conditionnelle, les permissions de sortir avec escorte et sans escorte pour les placements à l'extérieur et le maintien des liens familiaux. Au cours des réunions trimestrielles sur la réinsertion sociale, on abordait les rapports. On nous a dit que le procès-verbal des réunions n'était pas dressé car on y discutait simplement du rapport. L'examen minutieux de chaque cas était louable et efficace, mais on ratait l'occasion d'utiliser les données pour cerner les cycles et les tendances et s'en servir comme outils de gestion stratégique.

8.4 Nous avons entendu des plaintes des femmes et des membres de quelques-uns des groupes d'intervenant(e)s selon lesquelles les femmes manquaient leur première date d'admissibilité à la semi-liberté parce que les rapports n'étaient pas préparés à temps. L'admissibilité à la semi-liberté était établie après six mois en établissement ou lorsque la femme avait purgé un sixième de la peine, la période la plus longue étant retenue. Pour certaines femmes ayant des besoins complexes, six mois constituaient un échéancier très serré. Le délai prévu pour l'achèvement des évaluations initiales était de 70 jours, et il était donc souvent difficile de faire en sorte que les femmes aient achevé tous les programmes requis à temps pour présenter une demande à la première date d'admissibilité. Nous avons examiné en détail les rapports sur la réinsertion sociale et nous sommes convaincus de l'existence de systèmes robustes pour garantir la préparation des rapports à temps, et nous n'avons relevé aucun exemple de retard. De nombreuses femmes ne présentaient pas de demande en vue de la libération conditionnelle à leur première date d'admissibilité, mais il y avait habituellement des motifs : certaines suivaient des programmes; d'autres étaient classées à sécurité maximale; et d'autres encore n'avaient pas présenté de demande en raison de leur statut d'expulsion. L'établissement avait récemment nommé un agent de libération conditionnelle supplémentaire chargé de fournir les rapports et, au moment de l'inspection, nous n'avons trouvé aucune indication claire laissant supposer que les femmes ne pouvaient pas présenter de demande de libération conditionnelle en raison de pratiques non efficientes de la part de l'établissement.

8.5 Nous avons rencontré la Commission nationale des libérations conditionnelles. Les commissaires ont exprimé des préoccupations non pas à l'égard de la réception tardive des rapports, mais plutôt concernant la qualité des rapports en vue de la libération conditionnelle. Ils estimaient que la qualité s'était dégradée depuis que l'on avait transféré, des agents de libération conditionnelle aux intervenant(e)s de première ligne, la responsabilité de préparer les rapports et de présenter les cas à la commission. Des difficultés survenaient particulièrement lorsque les intervenant(e)s de première ligne n'étaient pas présent(e)s aux audiences à cause de leur horaire de travail, et qu'un remplaçant non informé avait présenté le cas. Résultat : on a ajourné certains cas, ce qui a causé des retards.

8.6 On s'est efforcé de résoudre le problème en assignant à tou(te)s les intervenant(e)s de première ligne un agent de libération conditionnelle à l'admission chargé d'agir comme mentor. Ces agents pouvaient participer aux audiences de libération conditionnelle pour appuyer la présentation du cas et ils étaient toujours nommés pour le faire en l'absence de l'intervenant(e) de première ligne, car ils avaient été bien informés du cas. On a offert aux intervenant(e)s de première ligne une formation supplémentaire, même s'ils ou elles avaient suivi la même formation nationale que les agents de libération conditionnelle concernant la préparation et la présentation des rapports en vue de la libération conditionnelle. On avait renforcé le système d'assurance de la qualité pour les rapports afin que les intervenant(e)s de première ligne veillent à ce que les agents de libération conditionnelle à l'admission vérifient, en premier lieu, tous les rapports.

8.7 Les femmes qui bénéficiaient d'une semi-liberté étaient toutes transférées à une maison de transition jusqu'à ce qu'elles soient admissibles à la libération conditionnelle totale. Celles bénéficiant de la libération conditionnelle totale purgeaient le reste de leur peine sous surveillance dans la collectivité. Les femmes n'obtenaient pas la libération conditionnelle totale, sauf si la Commission nationale des libérations conditionnelles était convaincue qu'elles disposaient d'un logement adéquat; en outre, la libération était souvent assortie de conditions d'assignation à résidence dans le cadre des conditions de surveillance.

8.8 Entre le 1 er  avril et le 31 août 2005, on a dénombré 16 permissions de sortir sans escorte et 214 permissions de sortir avec escorte, la plupart bénéficiant de l'appui de bénévoles. Dans bon nombre des permissions de sortir avec escorte, des bénévoles accompagnaient les femmes aux maisons de transition avant leur demande de libération conditionnelle, et, dans certains cas, il s'agissait de visites à domicile pour rétablir les liens avec la famille et les amis. On avait prévu des dispositions pour garantir que les femmes avaient un logement convenable, mais on n'accordait pas suffisamment d'attention au fait qu'elles obtiennent un emploi, qu'elles poursuivent des études ou une formation ou qu'elles touchent des prestations d'aide sociale. L'obtention de toutes les pièces d'identité requises à la mise en liberté posait également un problème.

8.9 Plus de 600 bénévoles dans la collectivité offraient divers services aux femmes, depuis les activités récréatives comme la fabrication de courtepointes jusqu'aux services d'aumônerie; les bénévoles offraient des services et proposaient des concerts. La Société Elizabeth Fry locale offrait des séances de travail individualisées et des activités de groupe. D'autres organismes communautaires comme Alcooliques Anonymes et Narcotiques Anonymes étaient régulièrement présents. Les cercles de soutien du réseau STRIDE (cercles de soutien dans la collectivité) faisaient partie d'une initiative en matière de justice communautaire qui offrait des séances de counseling en matière de réinsertion sociale de même qu'un programme récréatif hebdomadaire extrêmement populaire. Toutefois, les cercles communautaires avaient éprouvé des difficultés de financement en vue d'offrir un soutien aux femmes à la mise en liberté.

8.10 Avant la libération, les femmes pouvaient choisir parmi une sélection de vêtements neufs à l'établissement. Différentes tailles étaient offertes, et les femmes pouvaient essayer les vêtements avant de choisir un ensemble. On remettait également aux femmes un sac adéquat pour leurs vêtements et les autres effets personnels à la mise en liberté.

8.11 Dans notre enquête, 55 % des femmes — ce qui est considérablement plus élevé que le comparateur anglais de 43 % — ont déclaré qu'elles avaient fait quelque chose ou que quelque chose leur était arrivé durant le temps qu'elles ont passé à l'EGVF qui atténuerait leur risque de récidive à la mise en liberté.


  Points de décision
 
8.12 Le comité de réinsertion sociale ou le groupe des politiques doit surveiller et coordonner tous les aspects de la réinsertion sociale.

8.13 Il convient de recueillir et de suivre de près une gamme de données sur la réinsertion sociale, y compris des renseignements sur la libération conditionnelle afin que les gestionnaires puissent être convaincus du rendement à cet égard et de façon à étayer les politiques futures.

8.14 Dans le cadre du processus d'assurance de la qualité des rapports en vue de la libération conditionnelle, il convient de consulter la Commission nationale des libérations conditionnelles.

8.15 Il y a lieu de prévoir de meilleures dispositions en vue d'aider les femmes avant leur mise en liberté concernant l'aide sociale, l'emploi, la poursuite des études ou la formation.


 

Planification correctionnelle
 
Résultats escomptés
Toutes les détenues ont un plan correctionnel fondé sur une évaluation individuelle des risques et des besoins, qui fait l'objet d'un examen régulier et qui est mis en oeuvre durant leur incarcération et après. Les détenues, avec tous les membres du personnel compétents, participent à l'élaboration et à l'examen des plans.


 
8.16 Les plans correctionnels et les rapports subséquents étaient détaillés et précis. Les besoins classés par ordre de priorité étaient pertinents et réalisables; ils reposaient sur une évaluation initiale approfondie. L'évaluation initiale faisait l'objet d'une révision à la suite des préoccupations selon lesquelles elle n'était pas suffisamment adaptée à la culture ou au sexe. Les plans correctionnels reprenaient lorsqu'il y avait révocation de la liberté. Les femmes ont déclaré qu'elles avaient l'impression de faire partie du processus du plan correctionnel, mais que leur contribution à la formulation des rapports concernant le suivi du plan correctionnel n'était pas claire. L'utilisation de listes de contrôle était une bonne initiative pour garantir l'assurance de la qualité des rapports.


8.17 Toutes les nouvelles détenues faisaient l'objet d'une évaluation initiale approfondie de leurs besoins à l'égard du comportement délinquant dans les 70 jours (pour les femmes purgeant une peine de moins de quatre ans) ou 90 jours (pour les femmes purgeant une peine de quatre ans ou plus). Tous les objectifs de l'évaluation avaient été atteints au cours du présent exercice. L'évaluation initiale comprenait des commentaires détaillés de la part de la femme, de l'agent de libération conditionnelle dans la collectivité ainsi que des amis et de la famille de la femme. On élaborait ensuite les plans correctionnels en mettant l'accent sur les facteurs de risque dynamiques classés par ordre de priorité et cernés durant le processus d'évaluation. À la suite des préoccupations soulevées à l'égard de l'Instrument de définition et d'analyse des facteurs dynamiques (IDAFD) — du fait qu'il n'était pas suffisamment approprié à la culture ou au sexe —, on a mis à jour l'instrument afin d'inclure des questions incitatives d'entrevue adaptées au sexe et à la culture. On a mis à l'essai la version révisée de l'IDAFD afin de garantir sa validité auprès des femmes autochtones, de différentes races et handicapées.

8.18 Nous avons examiné un échantillon aléatoire de dix plans correctionnels. Dans tous les cas, les besoins classés par ordre de priorité avaient été cernés à partir des renseignements recueillis durant le processus d'évaluation. Dans notre enquête, 61 % des répondantes, contre un comparateur anglais de 26 %, ont mentionné avoir participé un peu ou beaucoup à l'élaboration de leur plan correctionnel.

8.19 Toutes les femmes dont la liberté avait été révoquée reprenaient leur plan correctionnel antérieur; cela s'appliquait à approximativement 15 % de la population au moment de notre visite.

8.20 Une équipe de gestion des cas était assignée à chaque nouvelle détenue; elle comprenait l'intervenant(e) de première ligne et l'agent de libération conditionnelle, outre la femme, avec l'apport supplémentaire de toute autre partie pertinente comme le service de psychologie. L'équipe de gestion des cas participait aux examens mensuels des Registres des interventions ainsi qu'au suivi du plan correctionnel qui permettait de suivre les progrès de la femme par rapport aux objectifs du plan correctionnel. Le suivi comprenait des renseignements provenant de sources pertinentes, notamment les examens des Registres des interventions, les rapports sur la participation aux programmes, les personnes-ressources du MVS et dans la collectivité. On préparait également des rapports détaillés à l'intention de la directrice de l'établissement ou de la Commission nationale des libérations conditionnelles pour appuyer les décisions. Tous les rapports étaient signés par un membre du personnel pour indiquer que le contenu du rapport avait été communiqué à la femme, mais les indications ne précisaient pas la participation de cette dernière à la compilation du rapport, même si elle était membre de l'équipe de gestion des cas.

8.21 Tous les rapports étaient soumis à une assurance de la qualité rigoureuse avant d'être mis au propre. Le choix de listes de contrôle d'assurance de la qualité élaborées à l'interne favorisait le processus d'assurance de la qualité. La nomination d'un agent de libération conditionnelle supplémentaire ainsi que la formation et le mentorat des intervenant(e)s de première ligne par les agents de libération conditionnelle avaient fourni la solution aux problèmes antérieurs liés au retard et à la qualité des rapports.

  Points de décision
 
8.22 Toutes les femmes doivent participer à la préparation des rapports ayant trait à leur plan correctionnel.



Programmes correctionnels et programmes de santé mentale
 
Résultats escomptés
Des programmes efficaces sont offerts pour donner suite au risque et au besoin cernés chez la détenue afin de permettre la progression rapide durant la peine.


 
8.23 Les programmes correctionnels offerts semblent répondre aux besoins de la plupart des femmes. Les femmes étaient affectées au programme en fonction du besoin prioritaire. Les programmes avaient été conçus ou adaptés expressément pour les femmes, et le Programme des cercles de changement pour les femmes autochtones était sur le point d'être mis en oeuvre. Les interventions sous contrat à l'intention des survivantes d'actes de violence et de traumatismes ne répondaient pas à la demande. Le MVS était un exemple imposant du soutien offert aux femmes qui éprouvaient des difficultés à s'adapter au milieu ouvert.


8.24 La Stratégie des programmes pour délinquantes offrait aux femmes un choix de programmes adaptés au sexe en fonction d'une analyse des besoins de la population. Les programmes avaient été élaborés expressément pour les délinquantes ou adaptés pour répondre à leurs besoins. À l'exclusion des trois modules du PIDT (Programme d'intervention pour délinquantes toxicomanes), l'EGVF offrait à sa population carcérale générale la thérapie comportementale dialectique (TCD), la prévention de la fraude, le programme de maîtrise de la colère et des émotions ainsi que les programmes de prévention des rechutes. La thérapie pour les délinquantes sexuelles pouvait être offerte à celles qui le requéraient. Une analyse aléatoire de dix plans correctionnels laissait supposer que les programmes correctionnels offerts répondaient aux besoins prioritaires. Nous avons apprécié la mise en place proposée du Programme des cercles de changement conçu spécifiquement pour répondre aux besoins des femmes autochtones.

8.25 Les programmes nationaux comme la TCD et le PIDT ont été validés et soumis à la surveillance continue de l'administration centrale. Tou(te)s les intervenant(e)s de ces programmes ont suivi une formation, conformément aux normes nationales. Dans le MVS, tou(te)s les intervenant(e)s de première ligne ainsi que les conseillères en comportement ont suivi une formation en TCD.

8.26 À la suite de l'évaluation initiale en profondeur, les femmes étaient assignées au prochain programme offert durant les réunions hebdomadaires du Comité des programmes. Tous les programmes, sauf la TCD, étaient offerts à un certain nombre de reprises durant l'année, sous contrat. Les femmes se voyaient donc accorder la priorité pour le prochain programme sous contrat en fonction de leur date de mise en liberté la plus rapprochée.

8.27 Le petit nombre de femmes ayant besoin de ces programmes spécifiques supposait que la plupart étaient en mesure de parachever les programmes requis avant leur date de mise en liberté la plus rapprochée. En outre, le programme de TCD (six mois) pouvait être offert individuellement afin de répondre au besoin prioritaire. Toutefois, depuis avril 2005, on a relevé des exemples de cas où les femmes reportaient leur possibilité la plus rapprochée de libération conditionnelle afin de mener à terme un programme. Le long processus d'évaluation initiale et les restrictions à l'égard des contrats faisaient en sorte que, d'avril à septembre 2005, le délai moyen entre l'admission et le début du premier programme de traitement était de 109 jours. Le délai pouvait influer sur les femmes purgeant une courte peine. Tous les efforts ont été déployés pour que les femmes ne manquent pas leur date de mise en liberté la plus rapprochée en ayant recours au Comité des programmes, au rappel des cas et à la surveillance trimestrielle des listes d'attente par le SCC. Le processus de planification correctionnel indiquait également à quel endroit il était possible de répondre aux besoins d'une femme dans la collectivité.

8.28 Depuis avril 2005, 24 femmes ont parachevé un des programmes mentionnés ci-dessus : 12 avaient terminé le Programme de maîtrise de la colère et des émotions, quatre avaient achevé le programme de prévention de la fraude, et huit avaient mené à terme le programme de prévention des rechutes. On avait affecté sept femmes au Programme de maîtrise de la colère et des émotions devant débuter en octobre 2005; l'assignation d'une femme a été reportée au programme de janvier 2006, et trois femmes attendaient de participer au programme de prévention de la fraude. À l'unité de garde en milieu fermé, quatre femmes étaient inscrites sur la liste d'attente pour participer au Programme de maîtrise de la colère et des émotions. Le Programme de maîtrise de la colère et des émotions et la TCD pouvaient être dispensés en séance individuelle aux femmes de l'unité de garde en milieu fermé. Il était également possible d'assigner les femmes au prochain programme après leur retour au sein de la population carcérale générale.

8.29 Le contrat relatif à la thérapie individuelle pour les délinquantes sexuelles prévoyait trois cycles d'intervention de 15 semaines pendant un an pour un maximum de cinq femmes par cycle. On offrait le counseling continu et le soutien à la suite d'une crise. Toutefois, l'entente contractuelle ne répondait pas aux besoins de la population. Selon les dispositions contractuelles en vigueur, on estimait que certaines femmes dont le nom figurait sur la liste d'attente devraient attendre jusqu'à deux ans avant de participer à la thérapie, si elles étaient toujours à l'établissement à ce moment-là.

8.30 Comme on le soulignait dans la Stratégie des programmes pour délinquantes, le lien indirect entre des antécédents de violence et l'implication ultérieure dans les activités criminelles appuie l'investissement dans ce genre d'intervention, tout particulièrement pour une population ayant un taux de prévalence aussi élevé d'expériences de victimisation personnelle. Par conséquent, nous avalisons l'appel d'offres visant un contrat pour la fourniture de séances de thérapie de groupe à l'intention des survivantes d'actes de violence et de traumatismes. Le défi consistera à garantir que les contrats relatifs à la thérapie individuelle et à la thérapie de groupe répondent aux besoins de l'ensemble de la population.

8.31 Le MVS était un exemple imposant de contexte thérapeutique dans le cadre duquel les femmes aux prises avec un problème de santé mentale bénéficiaient d'interventions thérapeutiques spécifiques. Sept femmes vivaient à l'unité en MVS et elles suivaient toutes la TCD. Le programme de réadaptation psychosociale était offert aux résidentes du MVS, même si, selon l'évaluation, aucune n'en avait besoin au moment de notre visite. Les séances hebdomadaires de liaison avec la collectivité permettaient d'établir des rapports avec la collectivité pour toutes les résidentes du MVS, en préparation à la mise en liberté.

8.32 Les demandes relatives au MVS étaient prises en considération aux réunions hebdomadaires du Comité multidisciplinaire de coordination des soins. Les femmes étaient admises à l'unité en MVS dans un court intervalle d'approbation. Les femmes étaient en mesure de participer à une semaine d'engagement afin de se familiariser avec le fonctionnement de l'unité avant d'y être transférées. Quatre femmes, arrivées depuis peu, organisaient des groupes d'apprentissage de compétences « de rattrapage » en vue de préparer les délinquantes à se joindre au groupe principal de la TCD.

8.33 Au cours des réunions du Comité multidisciplinaire de coordination des soins, le personnel discutait des progrès de chaque résidente, puis, après chaque réunion, les résidentes et les membres du personnel élaboraient, en collaboration, une mise à jour des plans de traitement soulignant les buts à court terme et les réalisations. À l'évidence, le personnel semblait bien connaître les femmes grâce à l'interaction constante. Les résidentes antérieures et actuelles du MVS disaient beaucoup de bien du traitement qu'elles avaient suivi, tant en ce qui a trait aux interventions des programmes qu'aux relations avec le personnel.

8.34 Toutes les résidentes du MVS participaient aux activités au sein de la population carcérale générale ainsi que dans les limites de l'unité. Les conseillères en comportement du MVS prodiguaient un soutien de liaison aux ex-résidentes et à n'importe quel membre de la population carcérale générale.

8.35 Dans notre enquête, 64 % de répondantes, contre un comparateur anglais de 26 %, estimaient que leurs programmes correctionnels les aideraient à la mise en liberté.


  Points de décision
 
8.36 Il convient d'effectuer une évaluation annuelle des besoins visant à garantir que les programmes offerts répondent toujours aux besoins cernés des femmes à l'EGVF.

8.37 L'analyse des besoins de la population concernant les interventions relatives aux actes de violence et aux traumatismes s'impose, et l'établissement doit veiller à ce que les contrats conclus dans le cadre du programme, pour les séances individuelles et de groupe, répondent à ce besoin.


  Bonne pratique
 
8.38 Le MVS procurait un imposant cadre thérapeutique holistique qui appuyait les femmes aux prises avec des problèmes de santé mentale particuliers en plus d'offrir un soutien supplémentaire pour encourager la réussite de leur retour au sein de la population carcérale générale et faire en sorte qu'elles y restent.

Condamnées à perpétuité
 
Résultats escomptés
Les condamnées à perpétuité doivent bénéficier du même traitement et des mêmes conditions de détention que les autres. Ces attentes renvoient à des questions spécifiques, lesquelles ont trait à la gestion des condamnées à perpétuité.


 
8.39 Douze femmes purgeaient des peines d'emprisonnement à perpétuité, et leurs besoins particuliers en tant que groupe étaient reconnus. La planification correctionnelle était satisfaisante, mais les condamnées à perpétuité ne participaient pas toujours pleinement aux examens de leur cas. Les possibilités d'apprentissage de compétences étaient rares, et le travail ne convenait pas pour les femmes qui passeraient de nombreuses années dans le même établissement avec peu de possibilité d'avancement ailleurs. Il y avait trop peu de réévaluations de la cote de sécurité des femmes classées à sécurité maximale.


8.40 Douze femmes purgeaient des peines d'emprisonnement à perpétuité et se trouvaient à diverses étapes de leur peine. Immédiatement après la peine, lorsque la femme se trouvait dans un établissement provincial, un agent de libération conditionnelle dans la collectivité rencontrait la femme et préparait une évaluation préliminaire. Le processus était le même pour toutes les femmes condamnées à une peine de deux ans ou plus. L'évaluation comprenait les documents disponibles pertinents, notamment les rapports de police, les rapports présentenciels, les renseignements sur les victimes et les commentaires du juge. On recueillait également des renseignements relatifs aux besoins sur le plan de la santé physique et de la santé mentale, les antécédents d'automutilation et les préoccupations en matière de sécurité dont on se servait pour compiler un plan préliminaire à l'admission sous responsabilité fédérale. La plupart des femmes condamnées à perpétuité étaient transférées à l'EGVF dans le mois suivant la détermination de la peine.

8.41 On nous a dit que le programme d'orientation à l'intention des condamnées à perpétuité nouvellement admises était le même que pour les autres femmes, mais avec un soutien accru de la part du personnel à l'unité de garde en milieu fermé. Compte tenu de la politique en vigueur jusqu'à tout récemment selon laquelle toutes les condamnées à perpétuité passaient les deux premières années de leur peine au niveau de sécurité maximale à l'unité de garde en milieu fermé, les modalités d'orientation étaient très différentes dans la pratique. Il n'y avait pas de programme d'orientation spécifique pour expliquer en bonne et due forme l'importance d'une peine d'emprisonnement à perpétuité ni aucun mécanisme visant à garantir que les condamnées à perpétuité recevaient toute l'information dont elles avaient besoin. Une certaine confusion régnait pour ce qui est de déterminer si l'équipe d'orientation des détenues — relativement nouvelle — et les représentants des condamnées à perpétuité avaient accès aux condamnées à perpétuité logées à l'unité de garde en milieu fermé. Les représentants des détenues croyaient qu'on leur avait refusé l'accès, mais la directrice de l'établissement nous a assuré qu'il y avait eu un malentendu et que l'équipe d'orientation et les représentants des condamnées à perpétuité obtiendraient l'accès nécessaire.

8.42 Une nouvelle politique, émise le 1 er  septembre 2005, autorisait les directeurs d'établissement à prendre les décisions de placement initial concernant les condamnées à perpétuité en fonction des résultats obtenus à l'Échelle de classement par niveau de sécurité. Il était trop tôt pour mesurer l'effet du changement. Toutefois, la politique exigeait toujours la révision de la cote de sécurité seulement tous les deux ans concernant les condamnées à perpétuité au niveau de sécurité maximale. Compte tenu du contraste entre les conditions de vie et les possibilités dont profitaient les femmes au sein de la population carcérale générale de l'EGVF et celles à l'unité de garde en milieu fermé, cette période était trop longue. On n'avait toujours pas réévalué la cote de sécurité des deux condamnées à perpétuité qui se trouvaient à l'unité de garde en milieu fermé.

8.43 On reconnaissait une partie des besoins particuliers des condamnées à perpétuité, lesquelles avaient droit à une distribution supplémentaire de vêtements et aux achats par catalogue. Un groupe établi de condamnées à perpétuité se réunissait régulièrement avec la directrice et abordait les sujets de préoccupations. On organisait des journées spéciales de la famille et de socialisation pour les condamnées à perpétuité, et les femmes qui y participaient les appréciaient. Une intervenante du programme Option-Vie offrait également un soutien.

8.44 La planification correctionnelle concernant les condamnées à perpétuité était la même que pour les autres, et les cas de notre échantillon indiquaient que les plans correctionnels avaient été parachevés en bonne et due forme. Conformément à la politique du SCC concernant la cote de sécurité, on effectuait un examen annuel destiné à mesurer les progrès par rapport au plan correctionnel. Les condamnées à perpétuité nous ont confié qu'elles n'avaient pas le sentiment de participer pleinement à ces examens annuels et qu'elles n'étaient pas couramment invitées à y participer. Les gestionnaires ont contesté ce fait, mais des indications révèlent que les examens ont eu lieu sans que la condamnée à perpétuité ne soit présente. Dans un cas, l'évaluation des progrès achevée le 13 mars énumérait les membres de l'équipe de gestion des cas (EGC), laquelle comprenait la détenue, et mentionnait ensuite que la consultation des membres de l'EGC avait eu lieu par courriel le 13 mars 2005. La réponse des membres de l'EGC n'était pas évidente, mais la femme n'avait manifestement pas participé au moment où l'examen était rédigé. On lui a remis le rapport achevé pour commentaires, plus tard le même jour.

8.45 Les condamnées à perpétuité pouvaient accéder plus ou moins aisément à leur équipe de gestion des cas et à leurs gestionnaires principaux individuellement durant l'année et discuter de leurs progrès avec eux. Toutefois, cela ne remplaçait pas une réunion annuelle de l'équipe de gestion des cas à laquelle chaque membre, y compris la condamnée à perpétuité, était présent et au cours de laquelle il était possible de discuter des progrès et des questions émergentes.

8.46 À l'instar des autres établissements pour femmes du SCC, une condamnée à perpétuité pouvait passer de nombreuses années au même établissement. Les femmes pouvaient être transférées, mais c'était rarement le cas dans la pratique et irréaliste pour bon nombre d'entre elles. On proposait un choix raisonnable de programmes correctionnels et de cours, même si dans ce dernier cas, il s'agissait d'une formation de base, et les cours supérieurs à ce niveau étaient tributaires de la motivation personnelle des femmes. Il y avait peu d'emplois valables pour permettre aux femmes d'acquérir des compétences professionnelles utiles. C'est là une des préoccupations principales des condamnées à perpétuité. On commençait à mettre au point des possibilités de placement à l'extérieur, mais on avait trop peu recours aux services offerts à la Maison Isabel McNeill (sécurité minimale) à Kingston. L'EGVF administrait l'établissement et pouvait offrir aux condamnées à perpétuité une possibilité intéressante d'avancement avec la possibilité de travailler dans la collectivité en vue de la préparation graduelle à la mise en liberté.

8.47 La planification correctionnelle visait à faire en sorte que les condamnées à perpétuité soient préparées à la mise en liberté graduelle grâce aux permissions de sortir sans escorte et avec escorte aux étapes appropriées de la peine et grâce aux plans de libération convenus avec les agents de libération conditionnelle dans la collectivité avant que les cas soient acheminés à la Commission nationale des libérations conditionnelles. Certaines condamnées à perpétuité étaient d'avis que l'on n'était pas suffisamment sensibilisé pour comprendre à quel point le retour dans la collectivité était très important après de nombreuses années passées en prison et qu'il serait utile de prévoir des permissions de sortir plus fréquentes et bénéficiant d'un soutien.


  Points de décision
 
8.48 L'orientation doit faire en sorte que l'on tienne compte des besoins des condamnées à perpétuité.

8.49 Il convient de réévaluer au moins tous les 90 jours la cote de sécurité des condamnées à perpétuité placées à l'unité de garde en milieu fermé.

8.50 Il convient d'organiser un examen annuel des progrès par rapport au plan correctionnel avec l'ensemble de l'équipe de gestion des cas, y compris la condamnée à perpétuité.

8.51 On doit offrir de meilleures possibilités d'emploi destinées à permettre aux condamnées à perpétuité d'acquérir les compétences professionnelles appropriées.

8.52 On doit mieux promouvoir la Maison Isabel McNeill en tant qu'option permettant aux condamnées à perpétuité de progresser durant leur peine et y amener les résidentes éventuelles afin qu'elles puissent visiter l'établissement.


Toxicomanie
 
Résultats escomptés
Les détenues ayant des besoins dans le domaine de la toxicomanie sont identifiées à la réception et bénéficient d'un soutien et d'un traitement efficaces durant leur incarcération, y compris la planification prélibératoire. Toutes les détenues sont protégées contre l'exposition à la toxicomanie et à ses effets durant l'incarcération.


 
8.53 Le Programme d'intervention pour délinquantes toxicomanes (PIDT) répondait aux besoins des femmes. Il était administré par le personnel du Stonehenge Therapeutic Community, organisation avec laquelle l'EGVF avait des liens solides. Dans notre enquête, 62 % des femmes, contre un comparateur anglais de 31 %, ont déclaré que le programme les aiderait à la mise en liberté. Le programme de soutien intensif ne disposait pas des ressources adéquates et n'aidait guère les femmes qui souhaitaient se libérer de l'emprise de la drogue.


8.54 L'EGVF militait en faveur de la Stratégie nationale antidrogue, selon laquelle chaque établissement doit élaborer et mettre en application des stratégies antidrogues adaptées à la nature de l'établissement. Il n'y avait pas de stratégie locale antidrogue.

8.55 On nous a dit qu'il était improbable que les femmes requérant une désintoxication rapide de la drogue ou de l'alcool arrivent directement à l'EGVF malgré le fait qu'elles pouvaient bénéficier de permissions de sortir sans escorte (PSSE) de l'établissement. Tandis que les Services de santé disposaient d'un ordre permanent relativement à la prise en charge d'une femme à la suite d'une surdose de drogue et plus particulièrement d'une surdose de méthadone, il n'y avait pas de protocole d'urgence clair pour le traitement des femmes exigeant un soulagement des symptômes du sevrage de la drogue ou de l'alcool. On nous a dit qu'une femme ayant besoin d'une cure de désintoxication serait envoyée à l'hôpital local.

8.56 La femme qui voulait prendre de la méthadone comme moyen destiné à prévenir les rechutes devait présenter une lettre au Comité des programmes en mentionnant ses motifs et les avantages qu'elle pourrait en retirer. Un membre du personnel des soins de santé et son intervenant(e) de première ligne devaient indiquer leur volonté à l'appuyer; par la suite, elle était interviewée par un des membres du personnel de Stonehenge Therapeutic Community. La décision finale était prise à la réunion mensuelle de l'équipe multidisciplinaire en fonction de la réduction des méfaits et de l'évaluation du risque et selon que la femme satisfaisait ou non aux critères énoncés dans les lignes directrices du Programme d'entretien à la méthadone du SCC. L'omnipraticien qui se rendait à l'EGVF une fois par semaine était autorisé à prescrire la méthadone et rencontrait chacune des femmes, chaque semaine. Deux fois par semaine, elles subissaient un test d'urine et, une fois par mois, elles se présentaient devant l'équipe multidisciplinaire pour discuter de leurs progrès. À leur mise en liberté, le personnel des soins infirmiers les aiguillait vers un médecin prescripteur de méthadone dans la collectivité. On nous a dit qu'il s'agissait d'un processus facile et que le personnel des soins de santé n'avait jamais eu de problème à garantir la continuité des soins.

8.57 Les membres du personnel de Stonehenge Therapeutic Community dirigeaient le PIDT. Chaque partie du Programme comportait des tests au début et à la fin des modules. On recommandait à chaque femme de suivre le PIDT 1, lequel portait sur l'effet que peuvent avoir les drogues et les autres substances donnant lieu à des abus sur l'ensemble de la société. C'était là une condition préalable à la participation aux deux autres volets du PIDT, mais elle n'était pas obligatoire. Au moment de l'inspection, six femmes attendaient de participer au PIDT 1, lequel était sur le point de commencer.

8.58 Le PIDT 2 s'adressait à celles ayant un problème personnel de toxicomanie, si celui-ci avait été déterminant dans la perpétration de leur crime. Le Programme avait lieu tous les trois mois et comprenait 40 séances. Treize femmes participaient au PIDT 2. Sur la liste d'attente figurait le nom d'une femme; la date de début du Programme était fixée à janvier 2006. Le PIDT 3 était un programme générique de prévention des rechutes et de maintien des acquis, qui comprenait 20 séances échelonnées sur autant de semaines. Les femmes pouvaient l'entreprendre soit à l'EGVF soit dans la collectivité dans le cadre de PSAE ou de PSSE et pouvaient décider d'y participer plus d'une fois. Deux groupes avaient cours au moment de notre inspection, avec un total de 13 participantes.

8.59 Il n'y avait pas d'unité de soutien intensif (USI) installée en permanence. En réalité, les femmes qui souhaitaient participer au programme de l'USI et se soumettre à la prise d'échantillons d'urine obligatoire avaient simplement à présenter une demande à la coordonnatrice de l'USI. Les femmes étaient informées du programme à leur arrivée, et, à l'occasion, il y avait des « envois postaux » pour stimuler la participation. L'initiative manquait de ressources et comptait sur les efforts d'un membre du personnel, et seulement onze femmes y participaient actuellement. Les femmes qui prenaient de la méthadone n'étaient pas exclues du programme. Les tests d'urine devaient être administrés au moins une fois pas mois. Tandis qu'il y avait eu 24 tests d'urine sur place effectués en septembre 2005, aucun n'avait eu lieu en août, alors qu'il y avait quatre participantes, et seulement trois en juillet 2005, lorsqu'il y avait également quatre participantes (dans le dernier cas, on a invoqué le fait qu'une des femmes se trouvait à l'extérieur de l'établissement dans le cadre d'une PSSE).

8.60 La coordonnatrice de l'USI visitait les femmes à leur unité résidentielle pour leur administrer les tests et elle nous a dit qu'elle faisait participer les femmes aux tests en les encourageant à utiliser elles-mêmes la trousse d'administration du test. Toute femme qui refusait de subir les tests ou qui obtenait des résultats positifs était retirée du programme pendant 30 jours. Aucune accusation officielle n'était portée contre les femmes qui obtenaient des résultats positifs, et les renseignements étaient transmis à leur intervenant(e) de première ligne.

8.61 Pour inciter les femmes à demeurer « sobres », on leur offrait des incitatifs comme des appels téléphoniques gratuits de 15 minutes aux numéros de téléphone figurant sur la liste, la capacité de commander des articles dans le catalogue Sears, pour lesquels elles devaient payer, ou encore la possibilité de commander des plats auprès des restaurants locaux effectuant la livraison, pour lesquels elles payaient également.

8.62 Les femmes à qui nous avons parlé étaient mécontentes de l'initiative : elles n'ont obtenu aucun soutien et se demandaient même si le programme avait cours.

8.63 Les tests anti-drogue faits au hasard étaient administrés à 5 % de la population; l'administration centrale fournissait chaque mois le nom des femmes devant subir les tests. En 2004-2005, il y a eu des résultats positifs à deux occurrences (3 %) et, en 2005-2006 jusqu'à ce jour, on a obtenu trois résultats positifs (10 %). Les échantillons étaient envoyés à l'extérieur aux fins de tests, et les résultats étaient fournis de trois à quatre semaines plus tard.

8.64 Bon nombre de femmes se sont plaintes du chien détecteur de drogue. On nous a relaté un cas où un examen des cavités corporelles et une radiographie qu'on avait fait subir à une femme désignée par le chien détecteur de drogue n'avaient révélé aucune drogue. À une autre occasion, le chien avait réagi concernant une femme qui revenait à l'EGVF, même si elle avait été escortée durant son absence. D'autres femmes nous ont dit que le chien avait sauté sur elles et sur les comptoirs de la cuisine lorsqu'on a effectué des fouilles des unités résidentielles (voir la section sur la sécurité). Nous avons constaté que le chien était enjoué.


  Points de décision
 
8.65 Il doit y avoir une stratégie locale antidrogue.

8.66 Il convient de mettre en place des protocoles pour permettre aux femmes ayant une dépendance à la drogue ou à l'alcool d'être soulagées de leurs symptômes dans les 24 premières heures de l'arrivée s'il est indiqué de le faire sur le plan clinique et, par la suite, d'offrir un programme pertinent de désintoxication ou d'ordonnance d'entretien.

8.67 Il convient d'offrir aux femmes participant au programme de soutien intensif une aide plus thérapeutique et plus structurée, et il faut encourager un plus grand nombre de femmes à participer au programme.