Taux d'infections au VIH et au VHC déclarées depuis l'admission dans un établissement fédéral au Canada, et caractéristiques de l'incarcération et comportements à risque liés à la consommation de drogues qui y sont associés

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Mots clés

comportements à risque, VIH, VHC, consommation de drogues injectables, taux d'infection, sondage auprès des détenus

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Le Service correctionnel du Canada (SCC) a réalisé une enquête dans le but d'obtenir de l'information sur les comportements à risque des détenus, sur leur participation aux programmes de santé ainsi que sur la connaissance qu'ils ont du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et du virus de l'hépatite C (VHC). Ce rapport porte principalement sur le taux d'infections au VIH et au VHC déclarées par les détenus depuis l'admission dans un établissement du SCC ainsi que sur les caractéristiques associées à ces infections. Ces renseignements permettront au SCC de mieux répondre aux besoins en santé de la population carcérale.

Ce que nous avons fait

En collaboration avec les détenus et l'Agence de la santé publique du Canada, le SCC a élaboré un questionnaire autoadministré interrogeant les détenus au sujet de leurs comportements à risque, comme l'usage de drogues, l'activité sexuelle, et de leur participation aux programmes de santé offerts par le SCC. Un échantillon aléatoire d'hommes et l'ensemble des femmes ont été invités à répondre au questionnaire. La participation des détenus au sondage était facultative. Dans un souci de confidentialité et de protection de la vie privée, le SCC a fait appel, pour l'administration et la conservation des questionnaires anonymes, à une société privée extérieure, laquelle lui a ensuite remis une base de données anonymes pour les besoins de l'analyse. En tout, 3 370 détenus de différentes régions du Canada ont répondu au questionnaire en 2007.

Ce que nous avons constaté

Chez les hommes, le taux d'infections au VHC déclarées depuis l'admission est de 16 par 1 000 années-personnes. Autrement dit, si 1 000 hommes non infectés étaient suivis pendant un an après leur admission, 16 d'entre eux, soit 1,6 %, déclareraient être atteints du VHC.

Aucune femme n'a déclaré une infection au VHC depuis l'admission, mais ce résultat s'explique peut-être par la petite taille de l'échantillon des femmes suivies pendant une courte période, plutôt que par une véritable absence de risque.

Chez les hommes, le fait d'avoir purgé une plus longue partie de leur peine et le fait de s'injecter des drogues au moyen d'une seringue ayant déjà servi à quelqu'un d'autre sont liés à un risque accru de déclarer une infection au VHC depuis l'admission.

Nous estimons que 33 % des hommes ayant déclaré une infection au VHC depuis leur admission auraient contracté le virus en s'injectant des drogues au moyen d'une seringue déjà utilisée par un autre détenu.

Des questions liées à la protection de la vie privée nous empêchent de présenter les résultats portant sur les déclarations d'infection au VIH depuis l'admission en raison du trop petit nombre d'infections déclarées.

Ce que cela signifie

Les résultats de l'enquête démontrent que le fait d'avoir purgé une plus longue partie de sa peine et le fait de s'injecter des drogues au moyen d'une seringue ayant déjà servi à quelqu'un d'autre sont liés à un risque plus élevé de déclarer une infection au VHC depuis l'admission. La simple incarcération n'est pas une cause d'infection au VHC; cependant, la durée de l'incarcération peut servir à mesurer l'amplitude de l'exposition (p. ex. le nombre d'injections de drogues effectuées avec la seringue usagée de quelqu'un d'autre). Bien que le SCC offre des programmes d'éducation, de prévention et de traitement ainsi que des mesures de réduction des méfaits, comme la désinfection à l'eau de javel, les détenus n'y ont pas nécessairement recours ou ne les utilisent peut-être pas systématiquement. De plus, l'usage de l'eau de javel n'élimine pas le risque d'infection que courent les détenus qui consomment des drogues injectables.

Pour de plus amples renseignements

Zakaria, D., J. Thompson, J. Ashley et F. Borgatta (2010). Taux d'infections au VIH et au VHC déclarées depuis l'admission dans un établissement fédéral au Canada, et caractéristiques d'incarcération et comportements à risque liés à la consommation de drogues qui y sont associés, Rapport de recherche R-199. Ottawa, Service correctionnel du Canada.

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Préparé par : Dianne Zakaria, Ph.D.

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