Le comportement d'automutilation chez les délinquants : Une étude multiméthodes

Pour obtenir une version PDF du rapport intégral, veuillez écrire à l'adresse suivante : recherche@csc-scc.gc.ca

Mots clés

comportement d'automutilation, santé mentale, hommes purgeant une peine de ressort fédéral

Ce que cela signifie

Il faut créer une évaluation et un traitement de l'automutilation non suicidaire (AMNS) adaptés au sexe. Les interventions devraient inclure l'enseignement d'autres stratégies d'adaptation qui peuvent être utilisées à la place de l'AMNS. La propension chez les hommes à adopter des comportements à risque élevé d'entraîner la mort devrait aussi être prise en considération, et les études futures devraient chercher à déterminer si ces types de comportement exigent des interventions différentes que les types moins graves et plus répétitifs d'AMNS.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

On peut définir l'AMNS comme étant une blessure physique ou un défigurement qu'une personne s'inflige délibérément sans intention de se suicider, et pour une raison qui n'est pas acceptée par la société (p. ex., se couper, utiliser des liens, se brûler, se donner des coups, avaler des objets tranchants ou indigestes, insérer et retirer des objets et se frapper la tête). On connaît peu l'AMNS chez les délinquants, malgré l'importance accordée à la prévention et au traitement de ce genre de comportement dans les établissements correctionnels. L'objectif du présent rapport était de faire mieux comprendre l'AMNS que pratiquent les hommes purgeant une peine de ressort fédéral au Canada. Nous avons donc comparé les déclarations des intéressés et des données d'archives sur les antécédents d'AMNS, fourni une analyse descriptive de l'AMNS chez les hommes purgeant une peine de ressort fédéral et examiné en détail les incidents d'AMNS qui se produisent au SCC.

Ce que nous avons fait

Un total de 104 hommes purgeant une peine de ressort fédéral et ayant des antécédents d'AMNS ont participé à l'étude. Ces participants ont été recrutés dans 11 établissements fédéraux à sécurité moyenne et maximale. Les hommes ont participé à des entrevues semi-dirigées et ont rempli des questionnaires, et leurs dossiers ont été examinés afin d'évaluer leurs antécédents d'AMNS et les facteurs qui y sont associés. Des données démographiques, ainsi que des données sur les antécédents criminels, les variables liées à la santé mentale et au soutien social, les tentatives de suicide et l'AMNS ont été recueillies.

Ce que nous avons constaté

Environ la moitié des participants qui avaient déjà pratiqué l'AMNS avaient adopté ce comportement avant d'être incarcérés dans un établissement du SCC. Près de 70 % des participants ont dit qu'ils ne s'adonnent pas actuellement à de l'AMNS. La raison la plus courante pour expliquer l'AMNS était la régulation de l'affect.

Le type le plus courant d'AMNS était les coupures, suivi de l'utilisation de liens, du fait de se frapper la tête et des brûlures. Les coupures étaient légèrement plus fréquentes avant l'admission au SCC, et d'autres méthodes comme l'utilisation de liens, les brûlures, le fait de se frapper la tête et les égratignures étaient plus courantes après l'admission au SCC. La plupart des hommes ont dit que la blessure causée par leur AMNS était généralement assez grave ou très grave.

Un peu moins de la moitié des hommes ont dit que l'idée de s'automutiler leur est venue d'eux-mêmes la première fois, et environ 15 % ont dit que l'idée leur est venue d'autres délinquants. Par ailleurs, les incidents n'étaient pas plus susceptibles de se produire les fins de semaine que les jours de semaine ni pendant une saison en particulier.

Pour de plus amples renseignements

Power, J., Usher, A. et Beaudette, J. (2012). Le comportement d'automutilation chez les délinquants : Une étude multiméthodes. Rapport de recherche, R270. Ottawa, (Ontario), Service correctionnel du Canada.

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Préparé par : Jenelle Power

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