Élaboration de l’Outil de dépistage du risque de placement en isolement préventif (ODRPIP) afin de prédire les placements en isolement

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Mots clés

isolement préventif, échelles de risque, ODRPIP, délinquants autochtones, délinquantes

Ce que cela signifie

La présente étude a démontré qu’il est possible d’élaborer un outil actuariel qui offre un haut degré d’exactitude prédictive pour ce qui est de cibler les délinquants qui risquent d’être placés en isolement préventif. Si le Service correctionnel du Canada (SCC) avait la capacité de déterminer la probabilité d’un placement en isolement préventif au cours des deux premières années d’incarcération, il pourrait élaborer des stratégies d’intervention en vue de réduire ce risque avant qu’un placement en isolement s’impose. La réduction du nombre de placements en isolement pourrait contribuer à limiter les perturbations des activités routinières de l’établissement, à libérer des places pour les détenus qui en ont le plus besoin et à réduire les coûts.

L’échelle qui a été élaborée comprend six facteurs de risque statiques qui peuvent être cotés rapidement, sans qu’un examen détaillé du dossier ou des entrevues avec les délinquants soient nécessaires. La facilité à coter les éléments de cette échelle pourrait permettre de cibler les délinquants le plus à risque très tôt au cours de la période d’évaluation initiale.

Ce que nous avons constaté

Une simple échelle composée de six éléments (appelée « Outil de dépistage du risque de placement en isolement préventif ») et fondée sur des renseignements généralement disponibles lors de l’évaluation initiale permet de prédire, dans une large mesure, les placements en isolement préventif de six jours ou plus au cours des deux premières années d’incarcération. Les six éléments prédictifs sont : l’âge à l’admission, le nombre de condamnations antérieures, le placement en isolement préventif lors d’une peine de ressort fédéral antérieure, la durée de la peine, la multicriminalité relative aux condamnations à l’origine de la peine actuelle et les condamnations antérieures pour des infractions avec violence.

Des analyses ont été effectuées pour s’assurer que ces six mêmes éléments sont tout aussi efficaces pour prévoir les placements en isolement chez les délinquants autochtones, les délinquants non autochtones, les délinquantes autochtones et les délinquantes non autochtones. Cet outil a permis de prédire les placements en isolement effectués pour deux principales raisons, soit parce que la sécurité du détenu est en danger ou que celle de l’établissement est compromise. L’ajout de variables prédictives dynamiques liées au risque d’être placé en isolement n’a pas permis d’accroître de façon significative l’exactitude prédictive.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Le recours à l’isolement constitue un sujet de préoccupation pour le SCC et les autres administrations. Élaborer un outil de dépistage efficace afin de cibler dès l’admission les détenus susceptibles d’être placés en isolement représente une étape importante si nous voulons être en mesure d’intervenir pour réduire le nombre de cas nécessitant un placement en isolement.

Ce que nous avons fait

Les dossiers informatisés conservés par les établissements du SCC concernant les détenus qui y ont été admis (N = 16 701) ont été divisés au hasard en deux échantillons, soit un échantillon de référence et un échantillon de validation. Plus de 400 variables différentes ont été évaluées en se fondant sur des questions d’ordre opérationnel (p. ex. éléments faciles à coter, disponibilité des renseignements) et des analyses statistiques (p. ex. exactitude prédictive globale, renseignements particuliers fournis par rapport aux autres éléments) afin de déterminer le plus petit nombre possible d’éléments qui permettent le mieux de prévoir le risque de placement en isolement. Une attention particulière a été accordée aux différences observées entre les sous groupes créés selon le sexe et l’ascendance autochtone des délinquants. Les résultats ont ensuite été mis à l’essai auprès de l’échantillon de validation afin de vérifier si les résultats se prêtent à la généralisation.

Pour de plus amples renseignements

Helmus, L., S. Johnson et A. J. R. Harris. (2014). Élaboration de l’Outil de dépistage du risque de placement en isolement préventif afin de prédire les placements en isolement (Rapport de recherche R­325). Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.

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