Comparaison des habitudes de consommation d'alcool et de drogues des délinquants et des délinquantes au cours de leur vie

Les délinquants et les délinquantes ont différentes habitudes de consommation d'alcool et de drogues. Ces différences ont surtout trait à la gravité de la toxicomanie, aux types de drogues consommées et à la méthode de consommation.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Parmi les délinquants évalués, 70 % des délinquants et 77 % des délinquantes avaient un problème de toxicomanie.Note de bas de page 1, Note de bas de page 2 L'examen des différences entre les habitudes de consommation d'alcool et de drogues des délinquants et des délinquantes contribuera à la gestion des cas et à la détermination des interventions appropriées.

Ce que nous avons fait

Le Questionnaire informatisé sur la toxicomanie (QIT) et le Questionnaire informatisé sur la toxicomanie pour les femmes (QITF) permettent d'évaluer les problèmes de toxicomanie des délinquants à leur admission dans un établissement fédéral. Au total, 3 388 délinquants de sexe masculin (dont 19 % étaient d'origine autochtone) ont rempli le QIT entre avril 2013 et mars 2014, et 962 délinquantes (dont 29 % étaient d'origine autochtone) ont rempli le QITF entre février 2010 et février 2014.Note de bas de page 3 Les résultats obtenus par les délinquants et les délinquantes ont été comparés.

Ce que nous avons constaté

  • Plus de délinquantes (77 %) que de délinquants (69 %) avaient un problème de consommation d'alcool et de drogues.
  • La même proportion de délinquants et de délinquantes avaient un problème allant de modéré à grave de consommation d'alcool (5 %), mais les délinquantes étaient plus susceptibles que les délinquants d'avoir un problème de consommation de drogues (32 % c. 25 %) ou les deux (18 % c. 7 %). Dans l'ensemble, plus de la moitié des délinquantes (55 %) avaient un problème allant de modéré à grave de consommation d'alcool et de drogues comparativement à 37 % des délinquants.
  • Les délinquantes et les délinquants avaient en moyenne le même âge lorsqu'ils ont consommé de l'alcool (16 ans c. 15 ans) et de la drogue (16 ans) pour la première fois.
  • Chez les délinquants ayant indiqué qu'ils avaient consommé de la drogue dans les 12 mois précédant leur arrestation, les délinquantes étaient plus susceptibles d'indiquer la cocaïne/le crack (36 %) comme étant le principal type de drogue consommée, suivi des opioïdes, dont l'héroïne (25 %), et la marijuana (19 %). Par contre, les délinquants étaient plus susceptibles de déclarer que la marijuana (50 %) était le principal type de drogue consommée, suivi de la cocaïne/du crack (22 %) et des opioïdes (14 %).
  • Comparativement aux délinquantes (34 %), près du double des délinquants (61 %) ont indiqué avoir consommé de l'alcool et de la drogue au cours d'une même journée. On pouvait constater une tendance semblable lors de l'examen de la consommation de multiples drogues au cours d'une même journée (63 % c. 36 %).
  • Une plus grande proportion de délinquantes que de délinquants ont indiqué des antécédents d'usage de drogues injectables (30 % c. 21 %). Parmi les consommateurs de drogues injectables, plus de la moitié (53 %) des délinquantes ont déclaré avoir partagé des seringues comparativement à 39 % des délinquants. De plus, les délinquantes ayant des antécédents d'usage de drogues injectables étaient plus susceptibles de se préoccuper des risques de transmission de maladies que les délinquants (64 % c. 52 %).

Ce que cela signifie

Les délinquants et les délinquantes ont des habitudes de consommation d'alcool et de drogues différentes. La prévalence, la gravité, le principal type de drogue consommée, la polytoxicomanie et l'usage de drogues injectables diffèrent selon le sexe. Le Service correctionnel du Canada (SCC) offre des programmes de diverses intensités aux délinquants et aux délinquantes en vue de combler les besoins en traitement de différents niveaux. De plus, le SCC veille à ce que les programmes offerts aux femmes soient adaptés à leur réalité et aux traumatismes, et qu'ils intègrent les principes axés sur les femmes afin de les soutenir au cours de leur réinsertion sociale. Le fait de comprendre les différences dans les habitudes de consommation d'alcool et de drogues des délinquants et des délinquantes peut contribuer à adapter la prestation des programmes et à mettre l'accent sur des domaines d'intervention additionnels pouvant être bénéfiques, comme le programme de traitement de substitution aux opioïdes ou les interventions en santé publique.

Pour de plus amples renseignements

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone au 613-995-3975.

Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour une liste complète des rapports et sommaires de recherche.

Préparé par : L. Kelly et S. Farrell MacDonald


Notes de bas de page

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Kelly, L. et Farrell MacDonald, S. (soumis). Modèles de consommation de drogue par les délinquants de sexe masculin pendant toute leur vie (RIB-14-43), Ottawa (ON), SCC.

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Note de bas de page 2

Farrell MacDonald, S. (sous presse). Habitudes de consommation d'alcool et de drogues au cours de la vie des délinquantes (RS 14-24), Ottawa (ON), SCC.

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Note de bas de page 3

Les délinquants évalués représentaient 70 % de tous les délinquants admis dans un établissement fédéral tandis que les délinquantes représentaient 90 %.

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