Tendances concernant les conditions de mise en liberté liées à la santé mentale imposées à des délinquants sous surveillance dans la collectivité

Mots clés

santé mentale, conditions spéciales, mise en liberté sous condition

Ce que cela signifie

La proportion de délinquants qui se voient imposer des conditions de mise en liberté liées à la santé mentale (notamment, suivre des séances de relation d’aide psychologique, suivre un traitement psychiatrique, prendre les médicaments prescrits ou participer à une évaluation psychologique) s’accroît au fil du temps. Compte tenu de cette croissance, il est essentiel de continuer de trouver des moyens par lesquels les délinquants en liberté sous condition peuvent avoir accès à des services de psychologie et de santé mentale dans la collectivité. Le recours continu à la planification de la continuité des soins avant la mise en liberté et à l’initiative sur la santé mentale dans la collectivité peut contribuer à l’atteinte de cet objectif; ces approches et ressources sont offertes aussi bien aux délinquants qui ont des conditions de mise en liberté liées à la santé mentale qu’à ceux qui n’en ont pas.

Ce que nous avons constaté

Au fil du temps, nous avons observé une légère augmentation de la proportion de délinquants qui se voient imposer des conditions de mise en liberté liées à la santé mentale à leur première mise en liberté (voir la Figure). En ce qui concerne les délinquants autochtones, ceux-ci étaient initialement moins susceptibles que les autres délinquants de se voir imposer des conditions de mise en liberté liées à la santé mentale; or, la fréquence d’imposition de ces conditions chez ces délinquants est maintenant la même que chez la population globale de délinquants. Les délinquantes sont depuis toujours plus susceptibles de se voir imposer des conditions de mise en liberté liées à la santé mentale; les augmentations les plus importantes sont survenues au cours des dernières années.

Imposition de conditions liées à la santé mentale Cette figure montre les changements concernant l’imposition de conditions liées à la santé mentale observés entre les exercices 2001-2002 et 2011-2012. La fréquence de l’imposition de conditions liées à la santé mentale est indiquée sur l’axe vertical gauche, qui est gradué de 0 à 50 pour cent. La figure montre les changements observés chez la population globale de délinquants mis en liberté sous condition, chez les délinquants autochtones mis en liberté sous condition et chez les délinquantes mises en liberté sous condition. La figure affiche une légère augmentation de la fréquence des conditions liées à la santé mentale imposées chez la population globale de délinquants, qui est passée d’environ 18 % en 2001 2002 à environ 25 % en 2011 2012. Chez les délinquants autochtones, la fréquence de l’imposition de conditions liées à la santé mentale s’est accrue, passant d’environ 11 % en 2001 2002 à environ 25 % en 2011 2012. Chez les délinquantes, la fréquence de l’imposition de conditions liées à la santé mentale s’est accrue, passant d’environ 24 % en 2001 2002 à environ 43 % en 2011 2012; l’augmentation la plus importante, d’environ 11 %, est survenue entre 2010 2011 et 2011 2012.

graphic

En ce qui concerne les délinquants mis en liberté en 2011-2012, ceux qui avaient reçu un diagnostic de trouble mental ou qui prenaient des médicaments psychotropes à leur admission ainsi que ceux qui avaient reçu des services de santé mentale pendant leur dernière année d’incarcération étaient plus susceptibles que les autres délinquants de se voir imposer des conditions de mise en liberté liées à la santé mentale. La corrélation entre l’imposition de ces conditions et ces indicateurs de la santé mentale allait de faible à modérée; inversement, certains autres types de conditions étaient étroitement liés aux indicateurs connexes (p. ex. la présence d’indicateurs de la toxicomanie était étroitement liée à l’imposition de conditions d’interdiction de consommer des drogues).

En outre, toujours en ce qui concerne les délinquants mis en liberté en 2011-2012, nous avons constaté que la Commission des libérations conditionnelles du Canada avait imposé des conditions de mise en liberté liées à la santé mentale directement – c’est à dire sans la recommandation préalable du Service correctionnel du Canada – plus souvent que pour les autres types de conditions.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Compte tenu des taux élevés de délinquants ayant des besoins en matière de santé mentale, nous avons entrepris une enquête exploratoire pour examiner les tendances relatives à l’imposition de conditions de mise en liberté liées à la santé mentale chez les délinquants mis en liberté sous condition.

Ce que nous avons fait

Nous avons examiné l’information sur les conditions de mise en liberté liées à la santé mentale imposées à tous les délinquants mis en liberté sous condition entre 2001-2002 et 2011-2012 (N = 52 095). Nous avons réalisé des analyses plus poussées concernant les délinquants mis en libertés sous condition durant l’exercice 2011-2012 (N = 4 467).

Pour de plus amples renseignements

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone au 613-995-3975.

Vous pouvez également visiter le site internet pour une liste complète des publications de recherche.

Préparé par: Mary Ritchie, Renée Gobeil, Trina Forrester et Caysha Saddleback