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Compendium 2000 des programmes correctionnels efficaces

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CHAPITRE 5

La réceptivité au traitement : Réduire la récidive par des traitements plus efficaces

SHARON M. KENNEDY1


La gestion du risque que présentent les délinquants dans la collectivité est l'une des préoccupations d'aujourd'hui dans le domaine des services correctionnels. Ainsi, dans de nombreux organismes correctionnels, le traitement est actuellement considéré comme faisant partie intégrante du continuum de la gestion du risque, et la réceptivité au traitement constitue donc une préoccupation cruciale pour les programmes correctionnels. Le principe de la réceptivité a été longtemps négligé par la recherche, même si la réceptivité et d'autres variables reliées à la motivation des délinquants sont des facteurs critiques largement reconnus pour influer sur le succès du traitement (Brown, 1996). On pose comme principe qu'il faut évaluer la disponibilité et la réceptivité au traitement et en tenir compte dans la planification du traitement, pour que les programmes de supervision et de traitement aient une efficacité maximale et pour assurer une réinsertion réussie du délinquant dans la collectivité.

Ce chapitre permettra au lecteur de se familiariser avec le concept de la réceptivité au traitement. Il présente un certain nombre de mesures d'évaluation de la réceptivité actuellement en usage ainsi qu'une nouvelle batterie d'évaluation uniformisée de la réceptivité des délinquants. Il recense et analyse un certain nombre de facteurs liés à la réceptivité en ce qui a trait à leur incidence éventuelle sur les résultats du traitement. Le concept de réceptivité au traitement est placé dans un contexte qui souligne l'importance d'orienter aussi efficacement que possible les délinquants vers les programmes et de déterminer les facteurs qui peuvent influer sur l'efficacité des interventions de traitement.

QUATRE GRANDS PRINCIPES DE CLASSIFICATION

Les travaux de recherche menés par Andrews et ses collègues exposent les quatre principes généraux de classification pour la prestation de programmes correctionnels efficaces (Andrews, Kiessling, Robinson & Mickus, 1986; Andrews, Zinger, Hoge, Bonta, Gendreau & Cullen, 1990). Ces principes sont fondés sur leur analyse détaillée des programmes dont le taux de succès quant à la réduction de la récidive était supérieur à la moyenne.

Selon le principe du risque, l'intensité du traitement devrait correspondre au niveau de risque du délinquant. En effet, la recherche a démontré que les délinquants à risque élevé tendent à mieux réagir aux interventions intensives et poussées, tandis qu'une intervention minimale ou l'absence de toute intervention donne de meilleurs résultats dans le cas des délinquants à faible risque. Pour obtenir une réduction maximale de la récidive, il faudrait donc réserver les programmes de réadaptation aux délinquants à risque élevé. Le fait est que les délinquants à faible risque s'en tirent habituellement bien sans recevoir de traitement intensif. Et leur faire suivre des programmes aux côtés de délinquants à risque élevé pourrait avoir un effet fâcheux en perturbant leur réseau de relations sociales positives.

Une fois que l'on a déterminé le niveau d'intervention convenant à un délinquant en fonction de son niveau de risque, l'attention doit se porter sur le genre de besoins auxquels doit répondre le traitement. Selon le principe des besoins, il faut faire la distinction entre besoins criminogènes et non criminogènes. Les besoins criminogènes sont des facteurs de risque dynamiques (Gendreau, Cullen & Bonta, 1994), c'est-à-dire susceptibles de changer, et lorsqu'ils changent, le risque de comportement criminel peut se trouver réduit. Par contre, des besoins non criminogènes tels que l'anxiété et la faible estime de soi (Gendreau et al., 1994), même s'ils peuvent constituer des cibles appropriées lorsqu'on cherche à agir sur les facteurs de réceptivité, n'en sont pas pour ce qui est de la réduction du risque. En effet, répondre à ce genre de besoins n'aurait pas une incidence significative sur la récidive.

Le principe de la réceptivité veut que le genre et le mode de traitement correspondent étroitement au style d'apprentissage préféré et aux capacités du délinquant (Andrews et al., 1986). L'efficacité du traitement repose sur l'appariement des types de traitement et des thérapeutes aux types de clients. Selon le principe de la réceptivité au traitement, le bon appariement des «styles» de délinquants et de conseillers et le choix judicieux de l'intensité de l'intervention sont essentiels (Bonta, 1995).

Enfin, selon le principe du jugement professionnel, lorsqu'on a examiné le risque, les besoins et la réceptivité chez un délinquant, il reste à faire usage d'un jugement professionnel pour prendre des décisions appropriées en matière de traitement, selon des normes légales, éthiques, humanitaires, économiques et cliniques. Dans certains cas, le jugement professionnel peut (et doit) l'emporter sur des recommandations fondées unique-ment sur des cotes numériques, en améliorant l'évaluation finale du délinquant pour ce qui est des stratégies en matière de programmes.

RECEPTIVITÉ AU TRAITEMENT : DÉFINITION, MODÈLE ET CONCEPTS CONNEXES

Le principe de la réceptivité

Le principe de la réceptivité suppose une triple adéquation  : du mode de traitement au style d'apprentissage du délinquant, des caractéristiques du conseiller à celles du délinquant et des compétences du conseiller au type de programme offert. Les délinquants diffèrent beaucoup les uns des autres, non seulement dans leur degré de motivation à l'égard du traitement, mais aussi dans leur réceptivité à divers types ou modes d'intervention. Selon le principe de la réceptivité, ces facteurs ont une incidence directe sur l'efficacité du traitement correctionnel et, en fin de compte, sur la récidive.

Si l'on ne respecte pas le principe de la réceptivité, les programmes de traitement peuvent échouer, non par manque d'intégrité thérapeutique ou de thérapeutes compétents, mais parce que des obstacles à la réceptivité du délinquant, comme des déficits cognitifs ou intellectuels, sont toujours présents. Ce dernier facteur, par exemple, pourrait empêcher le délinquant de comprendre le contenu du programme. Il faut donc tenir compte des diverses caractéristiques des délinquants lorsqu'on les dirige vers des programmes de traitement.

Les facteurs de réceptivité internes

Les facteurs de réceptivité peuvent être étudiés comme des facteurs distincts qui nuisent à l'apprentissage ou le facilitent. L'évaluation des facteurs individuels est la première étape à franchir pour déterminer les stratégies permettant le mieux de s'attaquer aux facteurs criminogènes chez un délinquant, et faire en sorte que le délinquant tire un bénéfice maximal du traitement. Avant de concentrer ses efforts sur les besoins criminogènes, il importe donc d'examiner les facteurs de réceptivité pour préparer le délinquant au traitement.

En vertu du principe de la réceptivité, les programmes de traitement devraient être conduits de manière à faciliter l'acquisition de nouvelles compétences prosociales. Les facteurs de réceptivité entravant ou facilitant cette acquisition sont soit des facteurs internes, soit des facteurs externes.

Les facteurs internes se rapportent aux caractéristiques individuelles du délinquant, comme la motivation, les traits de personnalité (psychopathie, anxiété dans les relations interpersonneles, dépression, maladie mentale, faible estime de soi, compétences sociales médiocres), des déficits cognitifs ou intellectuels (faible niveau d'intelligence, capacité de raisonnement abstrait limitée, compétences en résolution de problèmes insuffisantes, aptitudes verbales médiocres, faible intelligence verbale, déficits de langage) et des caractéristiques démographiques (âge, sexe, race, appartenance ethnique, niveau socio-économique) (Bonta, 1995; Van Hooris, 1997).

Les facteurs externes correspondent à des caractéristiques du conseiller (certains conseillers peuvent travailler plus efficacement avec certains types de délinquants) et du milieu (établissement ou collectivité, intervention individuelle ou de groupe).

Des facteurs de réceptivité internes spécifiques sont représentés dans la plupart des contextes. Le sexe, l'appartenance ethnique, l'âge, le milieu social et les expériences vécues peuvent revêtir de l'importance pour certains types de traitement dans la mesure où ces facteurs contribuent à l'engagement du délinquant et à l'établissement de l'alliance thérapeutique (Dana, 1993). Par exemple, selon une recherche récente, les délinquantes obtiennent des cotes significativement moins élevées que les délinquants aux mesures de l'estime de soi et de l'auto-efficacité (McMurran, Tyler, Hogue, Cooper, Dunseath & McDaid, 1998). Une piètre estime de soi peut être un facteur de réceptivité dont il faut tenir compte pour certaines délinquantes; cependant, le lien entre estime de soi et comportement criminel est faible. D'une autre manière, on retrouve le sexe en tant que facteur de réceptivité dans les préoccupations exprimées par les femmes quant à la garde des enfants, aux groupes de traitement mixtes dominés par les hommes et au fait que des femmes qui ont été victimes de violence peuvent devoir participer à des groupes de thérapie de confrontation menés par des conseillers de sexe masculin.

Le niveau de fonctionnement intellectuel d'un délinquant est aussi un important facteur de réceptivité. Selon Fabiano, Porporino et Robinson (1991), les programmes de développement des aptitudes cognitives sont plus efficaces auprès des délinquants ayant une intelligence moyenne ou supérieure, et le sont moins auprès de ceux dont l'intelligence est inférieure à la moyenne.

Dans le même ordre d'idées, l'âge peut être considéré comme un facteur de réceptivité. Les personnes ayant travaillé auprès de jeunes délinquants, par exemple, savent bien quels défis pose la prestation de programmes de traitement à cette clientèle (Cady, Winters, Jordan, Solberg & Stinchfield, 1996). Très certainement, le jeune délinquant «moyen» présenterait des obstacles différents à la prestation efficace d'un traitement qu'un et dans celui du délinquant adulte «moyen». Cependant, l'âge en soi n'offre pas le degré de précision nécessaire lorsque l'évaluation de la réceptivité est en jeu. Il importe, par exemple, de disposer de renseignements convenables sur le niveau de maturité de l'individu, car cela influe sur la façon dont il voit la nécessité d'un changement, la façon dont il se situe par rapport aux autres, etc. L'âge ne fournit pas à lui seul une information suffisante à cet égard car le niveau de maturité peut varier considérablement dans la même classe d'âge : la variation des niveaux de maturité à l'intérieur d'un groupe de jeunes délinquants est aussi importante qu'entre un groupe de jeunes délinquants et un groupe de délinquants adultes (Cady et al., 1996).

Ayant vu l'incidence du sexe et du niveau de maturité, il est facile d'imaginer comment l'omission des facteurs de réceptivité peut donner lieu à une évaluation inexacte de la motivation ou de la disposition d'un individu au traitement, et comment cela peut nuire gravement à la façon dont un délinquant répond au traitement.

La motivation en tant variable dynamique

La motivation peut être définie, d'un point de vue opérationnel, comme «la probabilité qu'une personne adopte, poursuive et respecte une stratégie particulière» (Miller & Rollnick, 1991). Dans le passé, on avait de la motivation une conception très étroite et simpliste. On la définissait comme un trait ou un problème de personnalité. Le terme était donc utilisé avec une valeur d'adjectif et le désir de changer était perçu comme une qualité qu'un individu pouvait ou non posséder. Cette conception ne tenait pas compte de tous les facteurs dynamiques qui peuvent influer sur le désir qu'a une personne de changer de comportement. Ces dernières années, elle a été supplantée par une autre vision qui met l'accent sur la complexité du changement. Selon cette vision interactionniste, des facteurs internes et externes influent sur le processus de changement. Dans cette perspective, la motivation est perçue comme un processus interpersonnel sur lequel l'intervenant peut exercer une influence positive (Miller & Rollnick, 1991).

Dans ce contexte, la motivation constitue un facteur dynamique et il incombe au thérapeute, du moins jusqu'à un certain point, de motiver le délinquant (Miller & Rollnick, 1991). Le conseiller doit s'efforcer de créer des choix de motivation efficaces pour augmenter la probabilité que les délinquants réagissent favorablement aux programmes correctionnels. Il faut notamment renforcer la motivation des délinquants et traiter avec les clients résistants après l'évaluation préalable de la disposition au traitement.

La plupart des délinquants qui entament un programme de traitement manquent de motivation et manifestent de la résistance; la plupart ont aussi des besoins de traitement multiples. Souvent, la situation est encore compliquée par le fait que les délinquants ne reconnaissent pas avoir des problèmes. Ils commencent généralement un traitement en raison de pressions venues de sources externes, comme la famille, ou en vue d'obtenir plus rapidement une mise en liberté. Il se peut très bien que les délinquants qui font preuve de résistance au traitement aient besoin d'une intervention préalable (relation thérapeutique motivationnelle) pour que le programme de traitement proprement dit soit efficace.

Nombre de délinquants voient leur comportement criminel comme compatible avec leur moi. C'est-à-dire qu'ils s'inquiètent assez peu de leurs actes, excepté pour ce qui est des conséquences juridiques. Ils se sentent donc souvent contraints à suivre un traitement et n'y consentent que parce qu'un refus aurait des effets suffisamment négatifs. Il est courant que les délinquants minimisent les conséquences de leur comportement pour d'autres personnes, ne reconnaissent pas leur responsabilité et rationalisent leurs infractions à la loi. Pour obtenir leur engagement à l'égard du traitement, il faut surmonter ces obstacles, principalement en mettant l'accent sur l'alliance thérapeutique et en les aidant à faire une analyse coûts-avantages comparative (Preston & Murphy, 1997). En outre, le contenu, l'intensité et le mode d'intervention doivent correspondre au stade où se trouve le délinquant dans le processus de changement. C'est cette interaction complexe qui justifie l'intégration d'entrevues motivationnelles aux programmes correctionnels (Miller & Rollnick, 1991). Les progrès du traitement pourraient donc dépendre de l'adéquation entre le délinquant et le mode de traitement, ainsi que de l'interaction entre conseiller et délinquant. À l'heure actuelle, toutefois, on dispose de peu de données empiriques indiquant la contribution de ces facteurs au traitement (Serin & Kennedy, 1998). D'autres recherches s'imposent dans ce domaine.

Les facteurs de réceptivité externes

Caractéristiques du conseiller ou de l'intervenant correctionnel

Quelles que soient l'orientation thérapeutique ou les caractéristiques du groupe client, un client est plus susceptible de s'engager dans le traitement, et le traitement a plus de chances d'être efficace, s'il s'établit une bonne alliance thérapeutique (Cartwright, 1980, 1987). Ainsi, de nombreux chercheurs dans le domaine de la psychothérapie générale sont d'avis que le plus puissant prédicteur des résultats de la psychothérapie est la qualité de l'alliance thérapeutique (Luborsky, Crits-Cristoph, Mintz & Auerbach, 1988; Najavitis & Weiss, 1994).

Malheureusement, l'importance de la relation entre conseiller et délinquant a fait l'objet de beaucoup moins de recherches. À l'exception de l'étude menée par Andrews et Kiessling (1980), dans le cadre du projet CaVIC (Canadian Volunteers in Corrections), sur les caractéristiques des agents de probation efficaces et de l'étude de Barkwell (1980) sur le traitement différentiel, on dispose de peu de travaux systématiques sur la qualité de l'alliance thérapeutique et les effets de l'interaction entre les caractéristiques du conseiller et du délinquant dans le traitement correctionnel. C'est un domaine où la recherche est particulièrement nécessaire car on a souvent constaté qu'un groupe de conseillers travaillant dans un même environnement et suivant la même approche de traitement obtiennent des résultats très différents pour ce qui est du taux d'abandon des clients et du succès du traitement. Si l'attitude et les compétences du conseiller ne correspondent pas aux objectifs et au contenu du programme, l'intégrité du traitement et son efficacité peuvent en être amoindries. Le projet pilote de traitement de l'alcoolisme de Maudsley (Maudsley Alcohol Pilot Project ou MAPP), par exemple, a permis de constater que des travailleurs communautaires aux compétences génériques manquaient souvent d'engagement thérapeutique à l'égard de leurs clients, ce qui limitait leur capacité d'assurer un traitement efficace (Cartwright, Hyams & Spratley, 1996).

Des modèles de comportement convenables représentent également un aspect essentiel de la relation entre le conseiller et le délinquant. C'est là un rôle de première importance pour les intervenants correctionnels. Selon Andrews et Bonta (1994), les intervenants efficaces sont capables d'établir des relations de qualité avec leur client, approuvent les expressions du client allant à l'encontre du crime (renforcement) et désapprouvent ses expressions en faveur du crime (châtiment) tout en faisant la démonstration de solutions anticriminelles (modèle de comportement).

Caractéristiques du milieu et mode de prestation des programmes

Selon certaines recherches, les programmes de traitement convenables dispensés dans la collectivité permettent de réduire le taux de récidive deux à trois plus que des programmes de traitement offerts en milieu carcéral (Andrews et al., 1990). Chacun de ces milieux présente des problèmes et des contraintes qui lui sont propres. Ainsi, dans le cas des programmes de traitement en établissement et des programmes offerts dans les centres correctionnels communautaires, les délinquants qui se présentent au traitement sont habituellement des clients beaucoup plus captifs. Dans la collectivité ou les centres de traitement externe, le taux de défection est plus élevé, probablement parce que le client a une plus grande liberté de choix. Il importe de comprendre que les facteurs externes, pris isolément, peuvent ne pas influer sur la réceptivité, mais que les caractéristiques du personnel ou du milieu interagissent avec les caractéristiques du délinquant pour influer positivement ou négativement sur la réceptivité.

MESURES D'ÉVALUATION DE LA RÉCEPTIVITÉ

Les outils de mesure courants

Bien que la réceptivité soit clairement identifiée comme le troisième principe d'un traitement correctionnel efficace, il existe très peu d'outils d'évaluation uniformisés. Le besoin d'évaluation systématique et globale de la réceptivité et des concepts connexes (c.-à-d., la motivation et la disposition à suivre un traitement) est indispensable au succès de la planification, de la mise en œuvre et de la prestation de programmes de traitement convenables et efficaces. C'est particulièrement vrai pour la réinsertion sociale des délinquants. Ainsi, nombre de délinquants se voient imposer une condition spéciale consistant à participer à un programme de traitement pendant leur période de surveillance communautaire. Ce sont des délinquants pour lesquels l'évaluation du risque indique clairement qu'un traitement est nécessaire pour réduire le risque de récidive. Afin de prendre des décisions judicieuses quant à la mise en liberté et de mieux assurer la protection du public en gérant efficacement le risque que présentent les délinquants, il faudrait pouvoir évaluer leur traitabilité (niveau de motivation et réceptivité au traitement) avant de les renvoyer dans la collectivité. Il est évident que leurs propres déclarations quant à leur motivation à changer ne suffisent pas, la véracité de celles-ci étant discutable. De plus, les délinquants qui se disent motivés à changer ne sont pas nécessairement ceux qui présentent le risque de récidive le plus élevé. Enfin, la motivation est un facteur dynamique, c'est-à-dire qu'elle est susceptible de changer au fil du temps et qu'elle doit donc être périodiquement réévaluée. Il va sans dire que cette variable joue un rôle important dans l'évaluation permanente des progrès de la thérapie, laquelle est à son tour primordiale pour une gestion efficace du risque que présentent les délinquants dans la collectivité (McMurran et al., 1998).

La Client Management Classification (CMC, classification de gestion des clients) est un outil d'évaluation de la réceptivité couramment utilisé en milieu correctionnel. Cet outil a été élaboré dans le cadre du Wisconsin Risk and Needs Assessment System (système d'évaluation du risque et des besoins du Wisconsin) et il été intégré au Model Probation and Parole Project (projet pilote de probation et de mise en liberté sous condition) du National Institute of Corrections (1981). La CMC établit une distinction entre cinq profils de délinquants et prescrit pour chacun des lignes directrices détaillées quant à la surveillance. Elle facilite aussi la planification des cas. Selon Harris (1994, p. 155), l'objectif de la CMC est d'adapter les stratégies et les modes de surveillance aux caractéristiques du délinquant.

En permettant de recenser les caractéristiques des délinquants et de recommander des stratégies de surveillance, la CMC représente un effort pour jumeler les délinquants et le personnel en fonction des caractéristiques de réceptivité. Par exemple, l'une des catégories de délinquants cernées par la CMC est celle du Limit Setter (LS), c'est-à-dire le délinquant qui requiert l'établissement de limites strictes. Le LS est à l'aise dans un genre de vie criminelle et une longue participation à des activités criminelles. Il est en général raisonnablement capable de fonctionner adéquatement dans la société, mais il minimise ou nie souvent ses problèmes personnels, ne paraît pas motivé à utiliser ses capacités de manière prosociale et se montre manipulateur. Pour ce type de délinquant, la CMC recommande que la relation entre le client et l'intervenant soit directe, et que l'intervenant n'hésite pas à confronter le délinquant à sa non observation des règles. Il est aussi recommandé à l'intervenant de se tenir sur ses gardes afin d'éviter toute manipulation, et de s'attendre à faire face à l'hostilité de ces clients qui acceptent mal qu'on s'ingère dans leur vie.

Par ailleurs, la CMC distingue le Environmental Structure (ES) client, c'est-à-dire le client qui a besoin d'un environnement structurant. Les délinquants de ce type ont pour caractéristiques un manque de compétences sociales et professionnelles et un faible niveau de fonctionnement intellectuel. L'incapacité de prévoir les conséquences d'une activité criminelle et un haut degré d'impulsivité sont aussi des traits communs à ces sujets. Dans ce genre de cas, la relation entre le client et l'intervenant doit être plus de la nature de l'aide. Un rôle de conseil et de soutien est recommandé.

La CMC témoigne des possibilités offertes par l'évaluation des caractéristiques de la réceptivité. Le Jesness Personality Inventory (Jesness, 1983), ou Inventaire de personnalité de Jesness, est un autre outil qui peut aider à déterminer les «traits de personnalité» des délinquants. Il vient au deuxième rang des inventaires de personnalité les plus utilisés par les tribunaux de la jeunesse aux États-Unis (Pinkerman, Haynes & Keiser, 1993). L'Inventaire de Jesness a été conçu spécialement pour être utilisé avec des délinquants juvéniles des deux sexes, âgés de 8 à 18 ans (Pinsoneault, 1998). Tout comme la CMC, l'Inventaire de Jesness aide à déterminer les traits de personnalité des délinquants qui peuvent faire obstacle au traitement. D'autres facteurs de réceptivité devraient être évalués, notamment l'intelligence, le niveau de motivation, les troubles d'apprentissage, l'aptitude à la lecture, le déni ou la minimisation des problèmes, l'anxiété interpersonnelle, les particularités culturelles et les entraves à la communication.

L'Inventaire du niveau de service révisé-- pour l'Ontario (INS-RO) (Andrews, Bonta & Wormith, 1995), est le premier instrument d'évaluation du risque qui incorpore une section sur les «considérations spéciales en matière de réceptivité». Il est à noter que, même si les éléments ainsi visés n'interviennent pas dans la détermination de la cote ou du niveau de risque, il s'agit de facteurs de réceptivité dont il faut tenir compte pour la gestion générale du cas du délinquant et qui peuvent avoir une incidence directe sur le niveau de risque dynamique du délinquant. Ces considérations spéciales portent sur le manque de motivation en tant qu'obstacle, le déni ou la minimisation des problèmes, l'anxiété interpersonnelle, les particularités culturelles, le faible niveau d'intelligence et les entraves à la communication.

Modèle d'évaluation de la réceptivité au traitement

Prochaska et ses collègues (Prochaska & DiClemente, 1986; Prochaska, DiClemente & Norcross, 1992) ont effectué une importante recherche sur le processus du changement en psycho-thérapie, dans les domaines de l'abus d'alcool et de drogues, de la criminalité et de divers comportements posant un risque élevé pour la santé. Selon ces chercheurs, la disposition au changement varie d'une personne à l'autre et il faut donc appliquer différentes approches et techniques thérapeutiques différentes selon que le sujet est plus ou moins prêt à passer à l'action. Pour s'assurer que l'intervention tient compte du niveau de disposition des clients, Prochaska a élaboré et validé auprès de divers échantillons un outil d'évaluation du changement fondé sur les déclarations des sujets, la University of Rhode Island Change Assessment (URICA). Selon ce modèle, les personnes qui vivent un changement passent par différentes étapes avant de modifier leur comportement problématique. Il s'agit des cinq étapes suivantes : précontemplation, contemplation, préparation/ détermination, action et maintien.

À l'étape de la précontemplation, l'individu n'envisage pas la possibilité de changer et ne pense pas qu'il a un problème. Les personnes qui en sont à ce stade ont généralement l'impression d'être contraintes à suivre un traitement pour répondre aux besoins d'une autre personne. La verbalisation typique de cette perception est : «Je n'ai aucun problème à résoudre. Si je suis ici, c'est parce que mon agent(e) de libération conditionnelle/mon/ma partenaire/la Commission nationale des libérations conditionnelles a dit que je devais voir un conseiller». Selon Prochaska, ce stade est celui de la «coercition perçue». Quiconque travaille dans le système de justice pénale sait qu'en fait il ne s'agit pas de contrainte, mais de nécessité véritable. Si le délinquant ne participe pas au traitement, il est peu probable que l'on puisse réduire la récidive ou gérer efficacement le niveau de risque qu'il présente.

L'étape de la contemplation se caractérise par l'ambivalence. Autrement dit, les individus peuvent, simultanément ou en alternance rapide, examiner et rejeter les raisons de changer. À ce stade, les personnes savent qu'il y a un problème, mais ne sont pas prêtes à s'engager dans une thérapie. Cela s'exprime typiquement par des déclarations telles que : «Cela m'intéresserait d'en savoir plus sur ce groupe de traitement, mais je ne peux pas y participer pour le moment parce que je suis trop occupé».

L'étape de la préparation et de la détermination se caractérise par une combinaison d'intention et de critères comportementaux. Les individus qui en sont à cette étape peuvent dire qu'ils ont légèrement modifié leur comportement. Miller et Rollnick (1991) décrivent ce stade comme une période fenêtre ouvrant des possibilités, mais pour une durée limitée. Toutefois, l'expérience du travail auprès des délinquants amène à y voir non pas une fenêtre, mais tout au plus une lucarne qui s'entrouvre.

À l'étape de l'action, les individus se sont engagés à changer et prennent des mesures pour changer. Autrement dit, ils posent activement des gestes pour changer ou modifier leur comporte-ment, leurs expériences ou leur environnement afin de surmonter leurs problèmes. À cette étape, ils sont habituellement engagés dans une thérapie ou reçoivent du counselling.

Finalement à l'étape du maintien, les individus travaillent dur pour maintenir les importants changements de comportement qu'ils ont effectués et s'efforcent activement de prévenir de légers dérapages ou des rechutes importantes. Cette étape n'est pas statique, mais plutôt dynamique, surtout lorsque la personne est exposée à des situations à risque élevé. Le problème, ce n'est pas que les délinquants ne changent pas, mais plutôt qu'ils ne maintiennent pas leurs changements. Le critère permettant de déterminer qu'un individu en est au stade du maintien, c'est qu'il soit capable de tenir son nouveau comportement, en rupture avec son comportement passé, durant une période de six mois.

Ce modèle de traitement transthéorique (Prochaska, DiClemente & Norcross, 1992), qui souligne l'importance de la disposition au traitement, est conforme au principe de la réceptivité.

Bien que le travail d'évaluation de Prochaska et de ses collègues évolue, il offre un point de départ pour l'élaboration d'une stratégie d'évaluation multiméthodes de la disposition et de la réceptivité des délinquants au traitement (Serin & Kennedy, 1998). Son application aux interventions correctionnelles auprès d'une importante population de délinquants, représentant toute une gamme d'infractions et de contextes, pourrait bien offrir l'orientation conceptuelle qui manquait jusqu'ici.

Évolution récente

De concert avec la Direction de la recherche du Service correctionnel du Canada (SCC), un protocole théorique multiméthodes a été élaboré pour évaluer la disposition et la réceptivité au traitement ainsi que les gains du traitement, afin d'apporter une contribution à la littérature sur les programmes correctionnels efficaces. On visait à mettre à l'essai une batterie de tests d'évaluation qui pourrait être administrée conjointement avec une gamme de programmes correctionnels. Le protocole a aussi été élaboré en vue d'une application générique plutôt que pour un type particulier de programmes de traitement (Kennedy & Serin, 1997). C'était la première étape dans l'élaboration d'un protocole systématique pour l'évaluation de la réceptivité au traitement dans le contexte d'un cadre de gestion du risque et des besoins où le traitement fait partie intégrante du continuum de gestion du risque.

La deuxième étape est maintenant terminée, et un protocole fondé sur des entrevues pour évaluer la disposition et la réceptivité au traitement ainsi que les gains du traitement a été élaboré (Serin & Kennedy, 1998). On a établi une série de lignes directrices pour les cotes données par les conseillers et un barème plus explicite pour maximiser la fiabilité. On projette également d'élaborer un programme de formation, de mettre en œuvre le protocole révisé dans une vaste gamme de programmes correctionnels et de commencer à recueillir des données sur le protocole d'évaluation.

Évaluation de la réceptivité avant le traitement

Pour faire une meilleure évaluation des délinquants et déterminer les modes de traitement leur convenant, il serait utile d'évaluer leur disposition et leur motivation à l'égard du traitement ainsi que leur traitabilité. La véracité des déclarations d'un délinquant quant à sa motivation à changer peut être douteuse, particulière-ment si l'individu en question s'efforce d'obtenir une mise en liberté anticipée; une telle information ne devrait donc jamais être utilisée isolément. Un instrument d'évaluation de la réceptivité devrait notamment inclure les éléments suivants : Le délinquant reconnaît-il avoir un problème ? Est-il capable de se fixer des objectifs de traitement ? Est-il motivé à suivre un traitement ? Assume-t-il sa responsabilité à l'égard de ses problèmes ? Comprend-il ce que sont les coûts et les avantages du traitement ? A-t-il déjà suivi un traitement (et quels progrès a-t-il alors réalisés) ? Peut-il compter, durant sa participation au traitement, sur le soutien de personnes qui lui sont proches ? Est-il capable d'exprimer ses sentiments et ses émotions ? En outre, il pourrait être bon d'examiner les vues personnelles du délinquant à l'égard des personnes qui donnent le programme ainsi que son sentiment d'efficacité personnelle pour ce qui est de changer et de mener une vie prosociale, et de s'assurer qu'il est conscient des exigences du traitement sur le plan émotif (Kennedy, 1999).

Traits de personnalité et attitude

Les caractéristiques personnelles du délinquant (traits de personnalité et attitude) constituent d'importants facteurs de réceptivité dont il faut tenir compte dans la conception d'un programme de traitement. Des aspects du tempérament et de la personnalité pouvant conduire à une activité criminelle, tels la mégalomanie, l'insensibilité, l'impulsivité, le mauvais contrôle de la colère, l'égocentrisme et de faibles aptitudes à résoudre les problèmes, sont autant de facteurs de réceptivité à examiner car ils peuvent avoir une incidence sur la disposition ou la capacité d'un délinquant à s'engager dans un programme de traitement. Pour ce qui est de l'attitude, les caractéristiques à évaluer sont notamment les attitudes antisociales, les valeurs et les croyances, les techniques de neutralisation, les attitudes à l'égard des victimes et des relations procriminelles, et l'isolement par rapport aux personnes anticriminelles (Kennedy, 1999).

Participation au traitement

Comme nous l'avons déjà indiqué, on ne peut se contenter des déclarations du délinquant quant au bénéfice retiré de la participation au traitement. De même, l'achèvement du programme ne nous apporte pas, par lui-même, d'information sur la manière de gérer efficacement le risque que présente le délinquant. Or, malgré l'importance manifeste de la mesure des progrès réalisés dans le traitement, cet aspect de l'évaluation a souvent été négligé. Il importe que le personnel mesure la connaissance du contenu du programme, l'acquisition de compétences, la communication individuelle et en groupe, la confiance du délinquant, le transfert et la généralisation des compétences à des situations réelles, la connaissance de soi, l'assiduité, la participation, le rendement et l'alliance thérapeutique (Kennedy, 1999).

Bien entendu, la véritable incidence de la réceptivité et des autres facteurs motivationnels sur le traitement ne peut être déterminée que par l'examen des taux de récidive sur de longues périodes. Si les délinquants qui se reconnaissent responsables de leurs crimes, s'engagent dans une thérapie et y participent activement ont des taux de récidive plus faibles que ceux qui ne le font pas, c'est la démonstration que les variables motivationnelles (réceptivité) ont une signification s'étendant au-delà des gains mesurés durant le traitement ou immédiatement après son achèvement.

CONCLUSION

Le principe de la réceptivité, qui comprend l'appariement convenable des délinquants, des programmes et du personnel, ainsi que l'identification des facteurs pouvant influer sur l'efficacité des services de traitement, n'a pas reçu l'attention qu'il mérite. Les délinquants ne se ressemblent pas tous, pas plus que les intervenants, les contextes ou les programmes de traitement. L'appariement des délinquants et des traitements, des conseillers et des délinquants et des conseillers et des groupes de traitement qui correspondent

le mieux à leurs compétences peut améliorer l'efficacité de l'intervention correctionnelle. La réceptivité devrait donc être une importante considération dans la gestion et la réduction du risque. Le défaut d'évaluer convenablement les facteurs de réceptivité et d'en tenir compte peut non seulement miner les gains du traitement et en gaspiller les ressources, mais peut également réduire la sécurité du public.

Les pratiques exemplaires, en ce qui concerne la réceptivité, commencent par une bonne évaluation. La connaissance du niveau de motivation, des habiletés cognitives, des traits de personnalité et du degré de maturité d'un délinquant est essentielle à une bonne planification des cas. Après une évaluation, un bon plan de cas tient compte des facteurs liés au milieu de traitement, aux options offertes par le programme de traitement et aux caractéristiques du personnel. Par exemple, le fait que le traitement puisse être offert dans plusieurs cadres (en résidence, en service externe, en milieu fermé ou ouvert, etc.) ouvre au conseiller davantage de possibilités quant au placement du délinquant dans le milieu convenant le mieux au traitement. Enfin, la connaissance des compétences et des intérêts du personnel doit aussi devenir partie intégrante du processus de planification des cas, ce qui permettra de mieux apparier les délinquants et les conseillers.

Bonta (1996) est d'avis que les évaluations du risque de la quatrième génération comprendront, selon toute probabilité, l'évaluation des facteurs possibles de réceptivité. Si nous réussissons à évaluer la réceptivité, nous pourrons mettre au point à l'avenir des traitements plus efficaces pour les délinquants. La recherche a montré que la réduction de la récidive résultant d'un traitement approprié est en moyenne de 25 % (Gendreau & Goggin, 1996). Une évaluation correcte des facteurs de réceptivité et le choix d'un mode d'intervention adapté se traduiront par un plus grand nombre de délinquants terminant avec succès un traitement. Cela entraînera à son tour une nouvelle diminution de la récidive, et par conséquent un renforcement de la sécurité publique.


1 Psychologue de district, Service correctionnel du Canada. L'auteure aimerait remercier MM. Alex Loucks et Michel Larivière, du Service correctionnel du Canada, ainsi que M. Ed Latessa de la University of Cincinnati, pour l'aide qu'ils lui ont apportée par leurs commentaires sur une version antérieure du présent chapitre.


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