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Le stress chez les gardiens de prison britanniques

Une étude récente sur les gardiens de prison britanniques réalisée par les chercheurs Gilles Launay et Primrose J. Fielding recouvre en bonne partie celle réalisée par Gareth Hughes au Canada. L'étude britannique avait pour but d'identifier les principaux facteurs de stress chez les gardiens de prison et d'évaluer l'incidence de ces différents facteurs sur la santé des agents correctionnels. S'appuyant sur des recherches antérieures en ce domaine, Launay et Fielding ont avancé comme hypothèse qu'il existait deux grands facteurs de stress en milieu carcéral les confrontations entre employés et détenus et les difficultés de communication entre la direction et le personnel.

Launay et Fielding ont administré deux questionnaires à quatre-vingt-neuf agents de premier niveau et de niveau supérieur à la prison de Maidstone. Le premier comprenait 25 questions servant à mesurer l'intensité de différents facteurs de stress comme le perçoivent les employés. Un deuxième questionnaire visait à évaluer leur état de santé et comprenait, entre autres, des questions sur leurs habitudes de sommeil, leurs moments de dépression et d'autres facteurs reliés à la santé générale.

Dans l'ensemble, les résultats de l'étude Launay et Fielding entérinaient leurs premières hypothèses. Ces résultats démontraient que les facteurs de stress en milieu carcéral pouvaient être divisés en deux grandes catégories les problèmes avec les « détenus » et les problèmes avec la « direction ».

Les chercheurs britanniques ont pu relier les facteurs de stress à l'état de santé des agents. Une constatation principale : le stress découlant de leurs relations avec les détenus est celui qui a les répercussions les plus importantes sur leur état de santé. Les gardiens de prison qui ont des relations stressantes avec les détenus sont en moins bonne santé que ceux qui ont des relations plus détendues avec les détenus. Plusieurs participants ont indiqué que leurs relations avec les gestionnaires était pour eux un facteur important de stress. Ces mauvaises relations ne semblaient cependant pas avoir de répercussions sur leur état de santé. Launay et Fielding en ont donc conclu que pour réduire les effets du stress sur l'état de santé en milieu carcéral, les administrateurs des prisons britanniques devaient mettre l'accent sur des programmes visant à améliorer les relations des gardiens de prison avec les détenus.



Launay, G. & Fielding, P. J. (1989). Stress among Prison Officers: Some Empirical Evidence Based on Self-Report. The Howard Journal, 28, p. 138-148.