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Lynn Lightfoot vient de terminer, dans la région de l'Ontario, la mise à l'essai d'un programme de traitement des délinquants alcoodépendants et toxicomanes avant leur élargissement.

Le Offender Substance Abuse Pre-release Program (OSAP) vise à fournir aux délinquants alcoodépendants et (ou) toxicomanes les outils d'apprentissage cognitif et comporte-mental dont ils ont besoin pour fonctionner convenablement en société sans alcool ni drogues.

Avant de s'inscrire a l'OSAP, le délinquant doit se présenter en entrevue et répondre à une série de questions personnelles. Le Structured Addictions Assessment Interview for Selecting Treatment for Inmates (ASIST-I) est une grille d'entrevue qui permet de recueillir des renseignements sur le détenu, sur son fonctionnement psychosocial (dans les six mois qui ont précédé son emprisonnement) ainsi que sur les causes et la gravité de ses problèmes. Le questionnaire permet surtout d'évaluer dans quelle mesure ces problèmes sont liés à une consommation abusive d'alcool ou de drogues. Les questions évaluent la dépendance à l'égard de l'alcool ou des drogues, la psychopathologie, l'autoritarisme, le quotient intellectuel et la santé physique. Par suite de cette évaluation, les délinquants qui semblent des candidats prometteurs sont admis au programme de traitement qui comporte trois phases.

La première phase consiste à motiver les délinquants à modifier leur comportement de façon qu'ils puissent se libérer de leur dépendance à l'égard de l'alcool ou des drogues. Ce processus de motivation s'appuie sur la théorie du changement, un modèle élaboré par Prochaska et Climente en 1982, qui affirme qu'en début de traitement, les délinquants n'auront pas tous la même volonté de modifier leur comportement.

Cette première phase comporte deux étapes : l'étape de la précontemplation au cours de laquelle le détenu n'éprouve aucun besoin de changement et l'étape de la contemplation au cours de laquelle le participant prend conscience de son problème et souhaite vivement un changement.

Au cours de la deuxième phase, le délinquant se familiarise avec des notions comme la pensée positive et la gestion du stress, notions qui lui faisaient défaut au cours de la première phase et qui expliquent en partie son alcoodépendance et sa toxicomanie.

Au cours de la troisième phase, le délinquant est invité à mettre ses habiletés en pratique soit en établissement, soit en résidence communautaire.

Entre huit et 12 détenus participent au programme. Ils prennent part à des discussions de groupe qui leur fournissent l'occasion de parler de leur vie personnelle et de leurs expériences passées. Le programme comporte également des séances individuelles de counseling axées sur les problèmes personnels.

L'OSAP a été mis à l'essai à trois reprises entre 1988 et 1989. Les résultats de ces essais révèlent que le programme peut être efficace pour modifier l'attitude des participants à l'égard des drogues et de l'alcool et pour atténuer les effets négatifs de ces substances sur leur comportement et leurs aptitudes cognitives. Les participants ont également eu l'occasion d'accroître leur connaissance des drogues et de l'alcool ainsi que leur capacité à gérer leur vie personnelle, à se trouver un emploi et à résoudre leurs problèmes.

Les résultats de ces expériences conjugués à une analyse plus approfondie du programme permettront aux chercheurs d'évaluer les répercussions de l'OSAP sur les taux de récidive et de rechute des participants.



Lightfoot, L. (1990). The Offender Substance Abuse Pre-release Program: An Empirically Based Model of Treatment For Offenders (rapport inédit).