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La violence dans les prisons: le cas de l'Écosse(1)

Traditionnellement, les psychologues ont tenté d'expliquer et de prédire le comportement violent en analysant les caractéristiques intrinsèques des individus susceptibles de devenir violents: leurs traits de caractère, leur passé criminel et le milieu dont ils sont issus, leurs processus cognitifs(2).

Malheureusement, la prédiction de la violence semble compromise par un taux de faux positifs élevé, c'est-à-dire la tendance à prédire que des individus deviendront violents lorsqu'en fait ce ne sera pas le cas(3). Bien qu'il soit nécessaire, comme l'affirme Porporino(4), d'améliorer considérablement la classification des détenus, cette mesure ne constitue qu'une solution partielle au problème de la violence dans les prisons.

Clements résume le problème avec éloquence: « la classification n'est pas la panacée que l'on pense. Des méthodes de classification saines permettront de prendre des décisions plus judicieuses au sujet de chaque détenu et des besoins futurs du système. Par contre, en misant exclusivement sur l'individu, il y a tendance à sous-estimer le milieu carcéral en tant qu'influence puissante sur le comportement du détenu au quotidien. On ne peut espérer prédire et gérer le comportement des détenus en se fondant sur quelques tests et une entrevue(5) ».

L'escalade de la violence dans les prisons

Au cours des dix dernières années, la violence s'est répandue comme une traînée de poudre dans les prisons de l'Écosse. Le service correctionnel a été ébranlé par plusieurs longues prises d'otages très publicisées, le doublement du nombre d'agressions et l'agressivité et l'hostilité subitement très prononcées des détenus(6). Le service correctionnel a été mis à rude épreuve.

Au moment où ces incidents secouait le service correctionnel écossais, les services correctionnels de l'Angleterre et du Pays de Galles étaient en proie à une crise semblable. Le nombre de prises d'otages quintupla au cours des années 1980, et l'émeute d'un mois à la prison Strangeways, de Manchester, provoqua des émeutes dans d'autres prisons. L'explication des incidents violents dans les prisons écossaises Quand un établissement est en crise, les explications tendent à être polarisées. Dans bien des cas, le souci premier semble être d'attribuer la faute. Ce fut le cas, par exemple, lorsqu'on tenta d'expliquer la longue prise d'otages qui s'était produite sur les toits de la prison à sécurité maximale de Peterhead, en Écosse. Trois éminents criminologues ont écarté de façon péremptoire la possibilité que les caractéristiques psychologiques des détenus eussent pu avoir une influence sur la violence de leur comportement: « la violence... est une réaction inévitable et logique sous l'influence d'un régime violent et répressif »(7).

Faisant nettement contraste, l'explication officielle de cette émeute, de même que celle d'autres émeutes survenues au pays, s'attachait principalement à la présumée pathologie de chaque délinquant. Dans un document intitulé Assessment and Control préparé par le Scottish Home and Health Department (ministère de l'Intérieur et de la Santé de l'Écosse), on avançait: L'émeute porte à penser qu'au lieu de chercher à modifier la façon dont le service correctionnel, dans son ensemble, exerce ses fonctions... il serait plus utile de se concentrer sur la personnalité des détenus et sur l'établissement d'un « répertoire» des détenus particulièrement perturbateurs et violents(8). L'opinion, susmentionnée, de Clements, qui est d'avis que l'on doit tenir compte non seulement des caractéristiques du détenu, mais aussi de celles du milieu dans lequel il se trouve, cadre davantage avec ce que la psychologie sait aujourd'hui du comportement violent. Les détenus difficiles ne le sont que dans certains milieux. En comprenant mieux les caractéristiques de ces milieux, il devient possible d'endiguer la violence dans les prisons.

Dans les paragraphes qui suivent, l'auteur tentera de prouver qu'il y a tout intérêt à pouvoir reconnaître les caractéristiques d'un régime qui influent sur l'incidence de violence dans les prisons. L'auteur commence par présenter une étude de cas pour donner une idée de l'influence qu'il est possible d'exercer en modifiant les caractéristiques d'un régime. Ensuite, il analyse les ouvrages sur la violence dans les prisons et sur les hôpitaux fermés afin d'isoler les caractéristiques du régime qui pourraient être importantes. L'unité spéciale de Barlinnie : une étude de cas En Écosse, le cas de l'unité spéciale de Barlinnie est l'une des preuves les plus tangibles que la modification des caractéristiques d'un régime peut jouer sur le niveau de violence dans les prisons. L'unité a été créée en 1972 en raison de l'escalade de la violence dans les prisons de l'Écosse. La méthode d'intervention retenue était radicale. Le plan du régime se fondait sur trois principes fondamentaux : premièrement, la nécessité de réduire l'hostilité traditionnelle entre le personnel et les détenus, deuxièmement, la nécessité d'accorder davantage d'autonomie aux détenus et troisièmement, la nécessité de créer une tribune où pourraient s'exprimer la colère, l'hostilité et la frustration et se régler les conflits(9).

La plupart des détenus qui ont séjourné dans l'unité sont coupables, à une ou plusieurs reprises, d'homicide et de nombreuses fois de voies de fait - infractions commises tant derrière les barreaux qu'à l'extérieur de la prison. En général, ils ont été condamnés à l'emprisonnement à perpétuité et souffrent de troubles mentaux plus ou moins graves selon le cas. Les détenus sont transférés à l'unité parce que leur comportement en fait des «cas problèmes » dans les autres prisons. Or, quand ces détenus sont soumis au régime inhabituel de l'unité spéciale, leur comportement change de façon dramatique.

Une analyse des dossiers de la prison a révélé que si le comportement d'un groupe de 25 détenus était demeuré inchangé après leur transfert à l'unité spéciale, il se serait produit 105 attaques dans l'unité. Il n'y en a eu que deux.

La même analyse pour les incidents graves - c'est-à-dire les tentatives d'évasion, les grèves de la faim, les « saccages », les prises d'otages, les campagnes de manigances, les barricades et l'automutilation - révèle qu'il aurait dû se produire 154 incidents. Or, il ne s'en est produit que neuf. Le comportement des détenus a changé si rapidement après leur arrivée à l'unité spéciale que l'on peut supposer que la modification des caractéristiques du régime y a plus à voir qu'une évolution des caractéristiques psychologiques de chaque détenu(10). L'intérêt de tenir compte des caractéristiques du régime Dans toute tentative faite pour comprendre et endiguer la violence dans les prisons, il est bon de prêter une attention particulière aux caractéristiques du régime et ce, pour trois raisons. Premièrement, il pourrait s'avérer plus aisé de modifier le mode opératoire en établissement que la psychologie des détenus qui y sont incarcérés. Rice et ses collaborateurs(11) sont d'avis que d'expliquer la violence des personnes atteintes de troubles psychiatriques comme simple psychopathologie limite grandement ce que peut faire le personnel pour réduire la violence. D'autres ont avancé - et la preuve fournie par l'unité spéciale de Barlinnie appuie cette hypothèse - qu'un comportement antisocial peut être plus efficacement modifié en changeant certains éléments du milieu plutôt qu'en tentant de modifier la psychologie des sujets(12).

Deuxièmement, la modification des caractéristiques du milieu est peut-être la seule façon de contrer la violence. Bon nombre de détenus violents détestent les psychologues et les psychiatres et ne feront rien pour collaborer avec eux dans le cadre d'un traitement.

Troisièmement, en comprenant mieux les facteurs qui contribuent à la violence dans les prisons et, par le fait même, en arrivant à mieux maîtriser celle-ci (du moins on l'espère), il devrait être possible de rendre le milieu carcéral plus sûr non seulement pour ceux qui y vivent, mais également pour ceux qui y travaillent. Quels sont les caractéristiques importantes du régime? En vue de déterminer quels facteurs liés au milieu sont importants dans la culmination ou le désamorçage des situations violentes, il pourrait être utile de songer aux autres milieux institutionnels où la violence constitue un problème. À cet égard, les ouvrages sur les établissements psychiatriques sont utiles non seulement parce que l'on y retrouve de nombreux problèmes similaires(13), mais aussi parce qu'il y a chevauchement - et peut-être un chevauchement croissant - des populations au sein de ces établissements qui sont pourtant de nature distincte(14).

L'identification des facteurs liés au milieu n'est pas un jeu d'enfant. Une multitude d'études ont été faites sur la psychologie des détenus, mais la recherche systématique sur l'importance des facteurs liés au milieu est pour ainsi dire intouchée. Porporino, en parlant des ouvrages qui traitent du surpeuplement et de la violence dans les prisons (et ce sont peut-être là les ouvrages les plus complets et les plus systématiques en la matière), affirme qu'il est difficile de dégager une politique ou un programme précis de cet amas de résultats contradictoires(15).

Avec les connaissances dont on dispose actuellement, il semble impossible de répondre à la question posée ci-dessus : quels sont les caractéristiques importantes du régime? On ne peut que dégager les aspects qui devraient faire l'objet d'une étude poussée.

Une affirmation commune à tous les ouvrages est que les caractéristiques du personnel, c'est-à-dire ceux qui assurent la garde ou le traitement des détenus, exercent une incidence critique sur le niveau de violence dans un établissement. Les données connues font intervenir quatre éléments: la communication entre le personnel et les détenus, la formation, l'expérience et le moral du personnel. La communication entre le personnel et les détenus Comme on pouvait s'y attendre, le comportement du personnel semble avoir une incidence considérable sur le comportement des détenus. Cette notion ne date pas d'hier. En 1844, l'inspecteur des prisons de l'Écosse constatait: ...dans certaines prisons, on en arrive à un étonnant degré de bonne conduite et le nombre de punitions est réduit au minimum grâce à l'influence individuelle des gardiens et au soin qu'ils prennent à raisonner avec les prisonniers avant de recourir à la discipline(16).

Dans une certaine mesure, les ouvrages britanniques appuient empiriquement cette constatation. Zeeman et ses collaborateurs(17) ont prouvé que l'aliénation des détenus -c'est-à-dire l'absence de communication entre le personnel et les détenus - a une influence puissante sur le comportement de ces derniers.

Davies et Burgess(18) ont analysé le taux de violence dans un établissement géré par quatre directeurs différents. Ils attribuaient le faible taux de violence dans la juridiction d'un des directeurs au fait que celui-ci avait mis sur pied des comités et des réunions pour le personnel et les détenus. Non seulement ces réunions multipliaient-elles les contacts entre le personnel et les détenus et permettaient parfois aux groupes de se trouver des objectifs communs, mais elles réduisaient le degré de tension en offrant une tribune propice au règlement des plaintes.

Le succès évident de l'unité spéciale de Barlinnie a été partiellement attribué à la qualité des rapports entre le personnel et les détenus(19). L'opinion la plus probante à cet égard est probablement celle de l'ex-détenu le plus célèbre de l'unité spéciale - Boyle: Ce qui distinguait l'unité des autres endroits était la façon dont le personnel et les détenus étaient encouragés à s'asseoir ensemble et à discuter. C'était là la plus importante caractéristique de l'unité(20).

En Amérique du Nord, Love et Ingram ont avancé que le taux de violence relativement faible parmi les détenus de l'établissement correctionnel fédéral Butner pouvait être attribué à la nature des rapports entre le personnel et les détenus: Dépourvu des moyens coercitifs traditionnels pour maîtriser les détenus, le personnel de l'établissement Butner est prêt à traiter les détenus de façon plus objective et impartiale, c'est-à-dire qu'il est plus disposé à se montrer « professionnel »(21).

Donc, l'idée que les rapports entre le personnel et les détenus sont un facteur essentiel pour réduire la violence dans les prisons est un vieux principe que semble appuyer des constatations empiriques. Mais comment forger de bons liens? L'expérience et la formation du personnel Hodgkinson et ses collaborateurs(22) ont montré que les infirmières stagiaires sont agressées plus souvent que prévu alors que les infirmières auxiliaires le sont moins souvent.

Davies et Burgess(23) ont obtenu des résultats similaires en ce qui concerne les gardiens de prison. Les gardiens ayant le moins d'expérience sont plus susceptibles d'être attaqués que leurs collègues expérimentés, peu importe leur âge. D'aucuns ont avancé que les détenus plus âgés ont davantage tendance à attaquer les gardiens plus jeunes parce qu'ils n'aiment pas avoir à recevoir d'ordres de ces derniers, mais il a été impossible dans le cadre de cette étude de vérifier cette affirmation. Le nombre d'années d'expérience s'est imposé comme facteur le plus important.

Pourquoi l'expérience est-elle si importante? Dans le cadre des deux études, on a constaté que les employés expérimentés s'y prennent différemment avec les détenus. On a remarqué que les stagiaires ou les gardiens ayant moins d'expérience étaient attaqués plus souvent parce qu'ils étaient moins circonspects et plus agressifs dans leur façon d'aborder les détenus. En outre, l'inexpérience peut expliquer que certains gardiens et infirmières soient moins aptes à observer et à jauger correctement l'humeur d'un détenu ou d'un patient.

Tout n'est pas perdu. D'autres conclusions tirées des documents qui traitent de la violence dans les prisons indiquent que le nombre d'attaques(24) baisse quand on apprend au personnel de première ligne comment se montrer plus perspicace et plus souple avec les détenus ou quelle est la meilleure façon de les aborder. Lerner et ses collaborateurs ont exprimé cette constatation avec éloquence: Les gardiens doivent comprendre les détenus afin d'être capables de décider quand ils doivent confronter ces derniers et quand ils doivent les réconforter, quand ils doivent se montrer directs ou au contraire plus circonspects, quand ils doivent faire confiance aux détenus ou rester sur leurs gardes, quand ils doivent faire appel à un psychothérapeute, et quand ils doivent passer outre les règlements (et décider lesquels)(25). Le moral du personnel Il est difficile de concilier la notion de moral du personnel et de gestion institutionnelle, même si les ouvrages spécialisés révèlent que le moral du personnel, lorsqu'il est mauvais, peut stimuler l'agressivité des détenus. Dans des ouvrages psychiatriques, Lion et ses collaborateurs(26) ont allégué que les baisses de moral chez le personnel et la multiplication des conflits entre les employés sont des circonstances typiques des explosions de violence.

La recherche qualitative porte à penser que la violence parmi les détenus peut surgir quand les employés se sentent aliénés de la direction et lorsque règnent la dissension interne et la division(27). Une étude sur la prison Bathurst en Australie -établissement qui se distingue par les tentatives qui y ont été faites pour améliorer la qualité des rapports entre le personnel et les détenus - a révélé que lorsque le personnel a manifesté son insatisfaction en organisant une grève de 31 jours, les détenus sont devenus de plus en plus agressifs et hostiles(28).

D'aucuns(29) maintiennent qu'un bon moral parmi le personnel est «fondamentalement important » pour minimiser le nombre d'attaques dans les unités psychiatriques. Kingdon et ses collaborateurs(30) ont affirmé qu'il est possible de stimuler le moral du personnel et de l'entretenir en veillant à ce que les jeunes employés soient épaulés par leurs collègues plus expérimentés.

Maier(31) a suggéré un moyen pratique pour remonter le moral du personnel. A son avis, on doit accorder aux employés qui interviennent auprès des détenus une période de temps « à eux » pendant laquelle ils peuvent, en privé ou en groupe, exprimer et discuter des craintes et de la colère que font naître en eux les détenus dont ils s'occupent. Les visiteurs Les difficultés qui ont récemment secoué les prisons britanniques ont fait naître la demande de contacts plus fréquents entre les détenus et les gens de l'extérieur(32) qui leur rendent visite.

Il y aurait moyen d'accéder à cette demande en ouvrant des « prisons communautaires », c'est-à-dire des prisons polyvalentes situées à proximité des grandes agglomérations. Les lecteurs nord-américains seront peut-être surpris d'apprendre qu'en Écosse, on se préoccupe beaucoup du fait qu'une des prisons se trouve à 300 kilomètres des grandes agglomérations. En Écosse, on considère que cette prison est isolée. De plus, même si peu de preuves empiriques appuient cette affirmation, bien des chercheurs ont affirmé que la piètre qualité des installations destinées aux visiteurs a eu une influence négative sur la violence dans les prisons:

Mettons que l'on veuille préserver les liens familiaux par le biais de visites et de conversations téléphoniques - mais que les visites se déroulent dans un lieu où aucun contact réel n'est possible et où il n'y a pas d'installations pour les enfants, qu'il n'y ait pas de téléphones ou, s'il y en a, que les détenus n'y aient pas suffisamment accès, même s'ils ont réservé le droit de s'en servir(33).

Glaser(34) affirmait que le fait de maximiser les contacts entre les détenus et des personnes de l'extérieur (non criminelles) pourrait avoir un effet marqué sur les taux de récidive. Les visites peuvent également avoir d'autres côtés positifs. Dans certaines unités comme Bathurst et l'unité spéciale de Barlinnie, les détenus peuvent recevoir des visiteurs sept jours sur sept; aucune limite n'est imposée sur la durée et la fréquence des visites. Whatmore(35), psychiatre judiciaire qui aida à mettre sur pied et à diriger l'unité spéciale de Barlinnie, maintient que les visites peuvent à la fois aider les détenus à maîtriser leur comportement violent et les inciter à changer et à mûrir. Le surpeuplement et les mouvements de population Comme on l'a signalé ci-dessus, la seule caractéristique des régimes carcéraux qui ait été analysée en profondeur - une caractéristique comparativement facile à contrôler -est le surpeuplement dans les prisons. L'incidence de cette variable sur l'agressivité des détenus peut prendre des formes diverses : l'impossibilité de dicter ou d'éviter les contacts ou les stimulations indésirables, la crainte et l'impuissance à préserver son identité. Dans les prisons surpeuplées, le personnel est souvent incapable d'épargner aux détenus l'une des principales difficultés posées par l'incarcération -le côtoiement des autres détenus.

Malheureusement, les ouvrages sur le sujet ne fournissent pas de solutions catégoriques. Certains auteurs maintiennent que la violence dans les prisons est inversement proportionnelle à l'espace dont dispose chaque détenu(36). Dooley(37) a expliqué l'élévation du taux de violence dans un hôpital psychiatrique un certain dimanche par la fréquentation plus forte des aires de loisirs, par les patients, ce jour là. Dans son analyse générale des documents sur le sujet, Ditchfield(38) a conclu qu'il existe probablement un rapport entre les actes de violence et le surpeuplement, mais que ce rapport est souvent difficile à mettre en évidence puisqu'il est influencé par les caractéristiques des détenus et par celles du régime.

Le mélange de détenus peut avoir une incidence critique. Quay(39) a mis au point une classification de détenus basée sur le comportement qui vise à distinguer les prédateurs des victimes, ou les « poids lourds » des « poids plumes». Il est d'avis que ces détenus qui ne sont pas de même nature devraient être séparés et incarcérés en vertu de régimes distincts. Quay rapporte que le nombre d'agressions, à la fois quand des détenus s'attaquent au personnel ou à d'autres détenus, a beaucoup diminué dans un établissement à sécurité maximale dans les quatre années qui ont suivi la séparation des détenus selon cette classification. Cette étude semble prouver l'existence de « mélanges dangereux» de détenus et indique que la concentration plutôt que la dispersion des détenus « difficiles » peut réduire le taux de violence dans les prisons.

Le travail de Quay peut expliquer une contradiction évidente dans les documents sur le sujet. D'après certains auteurs comme Glase(40), Whatmore(41) et Robson(42), les détenus qui vivent en plus petits groupes sont moins susceptibles d'enfreindre la discipline de la prison. Par contre, Farrington et Nuttall(43), après avoir analysé les ouvrages sur le sujet, ont conclu qu'il n'existait pas de preuve empirique pour appuyer l'hypothèse selon laquelle les détenus incarcérés dans les grandes prisons sont plus susceptibles de devenir violents que les détenus incarcérés dans des prisons plus petites. Leurs conclusions valent pour l'ensemble de la population carcérale, mais pas pour les détenus « difficiles ». Whatmore et Robson conseillaient d'intégrer les détenus les plus difficiles à des groupes plus petits.

Ellis(44) et Porporino(45) ont tous deux affirmé avec force que ce n'est pas le surpeuplement en soi qui est critique, mais plutôt le caractère transitoire de la population carcérale. Quand une population change sans cesse, il ne peut s'y établir de structures sociales normales; les défis lancés entre détenus pour s'affirmer sont plus fréquents; la crainte naturelle que suscitent les nouveaux détenus ou les détenus possiblement dangereux est exagérée; les liens normaux d'échange de drogue, d'argent, de tabac et le jeu qui s'établissent dans une prison sont plus risqués et les gardiens sont plus portés à avoir recours à la discipline. Le changement constitue une menace. Porporino(46) a fait ressortir le danger de faire des généralisations faciles dans ce domaine : il a prouvé de façon empirique que la migration dans le système correctionnel semble être une variable décisive ayant comme résultat, paradoxalement semble-t-il, que les prisons les plus peuplées sont celles où le taux de violence est le plus faible parce le roulement y est le plus restreint.

Il faut souligner que le roulement et le surpeuplement, même s'ils sont indésirables, n'entraînent pas forcément une augmentation du nombre d'agressions. Pelissier(47) a contrôlé une population carcérale ayant rapidement doublé et n'a constaté aucune augmentation du nombre d'infractions à la discipline de la prison. Toute l'importance ici semble dépendre du soin et de l'attention mis pour que le changement se fasse sans heurts, et en particulier du soin pris pour que le régime et les programmes ne souffrent pas. La qualité du régime : stimulation et frustration Le rapport de Woolf(48) a reconnu que l'état des lieux où sont incarcérés les détenus - édifices victoriens en décrépitude, entassement de trois détenus dans une cellule, absence d'installations sanitaires dans les cellules - peuvent exacerber les frustrations de la vie en prison et se solder par une explosion de violence. Selon Megargee(49), les frustrations quotidiennes de la vie en prison - comme les visites en milieu fermé, les lettres qui disparaissent, le manque de travail, l'accès limité aux études, la nourriture plutôt insipide - sont des déterminants puissants de la violence.

King(50) explique le taux d'agression moindre dans un établissement à sécurité maximale américain comparativement à un établissement anglais par un facteur selon lui critique: la qualité du régime américain, qui prévoit davantage d'activités hors des cellules, un revenu personnel disponible plus élevé, des visites plus fréquentes et des télévisions dans les cellules. L'amélioration du comportement est alors attribuable non seulement au fait que la qualité de la vie en prison est meilleure, mais aussi au fait que les détenus ont plus à perdre.

Idéalement, les activités quotidiennes doivent avoir une raison d'être et non être imposées simplement pour tuer le temps. Dans l'unité spéciale de Barlinnie, aucune activité routinière n'est imposée aux détenus parce que ceux-ci y arrivent avec l'idée qu'ils ne veulent pas travailler. Cependant, les détenus ont accès à des ressources et on les encourage à poursuivre leurs intérêts et à décider individuellement de leur niveau de stimulation. La plupart des détenus se lancent dans des activités constructives.

Robson(51), dans sa description du régime de la prison Bathurst, a insisté sur l'importance des activités utiles -notamment l'apprentissage d'un métier et les études - pour stimuler le moral et améliorer le comportement des détenus. Le niveau de sécurité et de contrainte Quand des régimes carcéraux sont ébranlés par des difficultés internes, la réaction est de serrer la vis. C'est ainsi qu'a réagi le service correctionnel écossais à la série d'émeutes qui l'a secoué vers la fin des années 1980. Reste à savoir si c'est là la meilleure solution à long terme(52).

Paradoxalement, plus les mesures de sécurité sont manifestes et plus le degré de contrainte est poussé, plus le risque que la violence éclate augmente. Ward(53), dans son propos sur les effets des mesures de sécurité strictes dans une prison américaine, a établi un parallèle entre la rigueur des mesures imposées et l'incidence de violence. Bidna(54) a constaté que l'emploi de mesures de sécurité strictes - dites de « confinement » - dans les prisons californiennes se solde par une augmentation du nombre d'attaques au couteau dans les établissements à sécurité maximale. Malheureusement, une fois encore, les résultats sont contradictoires puisque Bidna a également constaté que le confinement, dans les prisons ordinaires, entraîne une diminution des agressions au couteau. King(55) pour sa part, est d'avis que le taux d'agressions moindre dans les prisons américaines, comparativement aux prisons anglaises, peut être expliqué en partie par la discipline et l'exercice d'une surveillance étroite; dans les prisons américaines, les détenus se sentent plus en sécurité. Le degré de discipline optimal dépend de la population carcérale.

Pourquoi le degré de contrainte est-il important? Parce que bon nombre de comportements violents découlent, au fond, d'un désir de « sauver la face ». Felson et Steadman(56) avancent que lorsque le besoin de « sauver la face » revêt une importance critique, le comportement d'un antagoniste constitue un puissant déterminant du comportement de l'autre. L'agression monte à cause d'un concours de force. Si les autorités carcérales optent pour un régime sévère, rigide et dur, les détenus peuvent être contraints de recourir à la violence pour « sauver la face » dans le but de montrer qu'ils peuvent résister au régime.

Les preuves apportées par les régimes où la discipline est souple appuient cette théorie(57). Dans l'unité spéciale de Barlinnie, les détenus sont responsables de leurs activités quotidiennes, ils peuvent influencer le fonctionnement quotidien de l'unité et ils peuvent participer aux décisions prises au sujet de leurs progrès et de ceux de leurs semblables. Il faut souligner que le personnel de la prison exerce quand même une autorité. Cependant, la contrainte est moins manifeste et tend donc moins à fomenter la révolte. La gestion des établissements et les tergiversations de l'administration À la suite des problèmes qui ont récemment éprouvé les prisons écossaises, l'accent a été mis sur l'amélioration des pratiques administratives. Le style de gestion réactif a cédé le pas à la planification stratégique proactive(58). DiLulio(59), dans son analyse comparative classique des services correctionnels américains, affirme que le calme relatif dans les prisons est attribuable à une bonne gestion des établissements. Une saine gestion devrait permettre de limiter l'incertitude dans la vie des détenus incertitude due à l'application non uniforme des règlements, aux moyens d'accéder à la libération conditionnelle, aux nombreux facteurs qui ont de l'importance aux yeux des détenus(60).

Des preuves empiriques appuient cette hypothèse. Schnell et Lee(61) ont constaté que l'introduction d'une procédure de temps mort sans équivoque pour les détenus perturbateurs entraîne une baisse importante des délits liés au comportement, y compris la violence. Ward(62) a avancé que les 120 agressions au couteau survenues pendant une période de six mois à la prison Folsom pouvaient, en partie, être attribuées à l'administration chaotique de l'établissement. Gentry et Ostapiuk(63) ont souligné l'importance d'établir des limites claires et nettes et pour le personnel et pour les patients, montrant que l'application uniforme de règlements clairs et équitables réduit la tension causée par l'incertitude. James et ses collaborateurs(64) ont conclu que 39 p. 100 de la variance des incidents violents dans une aile psychiatrique pouvaient être attribués à une modification des méthodes de gestion qui a entraîné le recours à du personnel temporaire plutôt que permanent; le roulement des effectifs peut perturber autant que le roulement des détenus.

Un étonnant exemple de l'efficacité d'une saine gestion en établissement est rapporté par Pelissie(65) même le doublement rapide de la population carcérale peut être absorbé si l'on procède à une planification proactive solide. Conclusion Le coût de la violence dans les prisons est élevé. Si l'on s'entête à ne se pencher que sur les caractéristiques psychologiques intrinsèques des détenus « difficiles », il y a peu d'espoir d'arrêter la montée de la violence dans les prisons. Il faut analyser les facteurs liés au régime. Cependant, comme l'illustre ce bref exposé, il n'existe pas de solution facile. Les recettes miracles sont toujours suspectes. C'est Menkin qui affirme « qu'il y a toujours de solution facile aux problèmes humains - une solution claire, plausible et erronée ».

Néanmoins, il existe certains indices pour montrer la voie à prendre : les régimes bien gérés, qui réduisent l'incertitude et le roulement des détenus, les régimes qui ne sont pas répressifs et qui assurent la sécurité des détenus, les régimes qui procurent aux détenus des installations sanitaires et propres, où les contacts positifs avec le monde extérieur sont facilités, les régimes qui sont administrés par des employés adéquatement formés qui sont fiers de leur métier: ces régimes réussissent généralement à endiguer la violence dans les prisons.


(1)Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne correspondent pas forcément à celles du Scottish Home and Health Department.
(2)Voir par exemple Hare (R.D.) et McPherson (L.M.), « Violent and Aggressive Behaviour by Criminal Psychopaths », International Journal of Law and Psychiatry, n°7, 1984, p. 35-50. Voir aussi Hart (£D.), Kropp (P.R.) et Hare (R.D.), « The Performance of Male Psychopaths Following Conditional Release from Prison », Journal of Consulting in Clinical Psychology, n°57, 1988, p. 227-232. Voir également Novaco (R.W), « Anger and Coping with Stress », dans Foreyt (J.P.) et Rathjen (D.P.) (éd.), Cognitive Behaviour Therapy, New York, Plenum, 1978, p. 135-173. Voir également Shields (L.W.) et Simourd (D.J.), « Predicting Predatory Behaviour in a Population of Incarcerated Young Offenders », Criminal Justice and Behavior, n°18, 1991, p. 180-J 94. Voir également Cooke (D.J.), « Predicting Offending in Prison: The Predictive Validity of the Prison Behaviour Rating Scale », proposé à Criminal Justice and Behavior.
(3)Voir par exemple Shields et Simourd, « Predicting Predatory Behaviour in a Population of Incarcerated Young Offenders ». Voir aussi Cooke, « Predicting Offending in Prison: The Predictive Validity of the Prison Behaviour Rating Scale ».
(4)Porporino (F.J.), « Managing Violent Individuals in Correctional Settings », Journal of Interpersonal Violence, n°1, 1986, p. 213-237.
(5)Clements (C.B.), « The Relationship of Offender Classification to the Problems of Prison Overcrowding », Crime and Delinquency, n°28, 1982, p. 72-81, p. 81.
(6)Cooke (D.J.), Walker (A.) et Gardiner (W), « Behavioural Disturbance in Barlinnie Prison », The Prison Service Journal, n°80, 1990, p. 2-& Voir aussi Cooke (D. J.), « Violence in Prisons: The Influence of Regime Factors », The Howard Journal of Criminal Justice, n°30, 1991, p. 95-109.
(7)Scratton (P.), Sim (J.) et Skidmore (P.), Prisons Under Protest, Milton Keynes, Open University Press, 1991, p. 17.
(8)Scottish Home and Health Department, Assessment and Control: The Management of Violent and Disruptive Prisoners. (A Scottish Prison Service Discussion Paper), Écosse, Scottish Home and Health Department, 1988, para. 2, p. 11.
(9)Whatmore (P.B.), « Barlinnie Special Unit: An Insider's View », dans Bottoms (A.E.) et Light (R.) (éd.), Problems of Long-Term Imprisonment, Aldershot, Gower, 1987. Voir aussi Boyle (J.), A Sense of Freedom, Londres, Handbooks, 1977. Voir également Cooke (D.J.), « Containing Violent Prisoners: An Analysis of the Barlinnie Special Unit », British Journal of Criminology, n°29, 1989, p. 129-143.
(10)Consulter à ce sujet l'analyse de Cooke, « Containing Violent Prisoners: An Analysis of the Barlinnie Special Unit ».
(11)Rice (ME.), Harris (G. T.) et Quinsey (VL.), Controlling Violence in Adult Psychiatric Settings, Penetanguishene (Ontario), Penetanguishene Research Reports, 1991.
(12)Clarke (R.B. G. ), « Delinquency Environment as a Dimension », Journal of Child Psychology and Psychiatry, n°262, 1985, p. 515-523.
(13)Voir par exemple Chaimowitz (G.A.) et Moscovitch (A.), « Patient Assaults on Psychiatric Residents: The Canadian Experience », Canadian Journal of Psychiatry, n°36, 1991, p. 107-111. Voir aussi Arinond (A.D.), « Violence in the Semi-secure Ward of a Psychiatric Hospital », Medicine, Science and the Law, n°22, 1982, p. 203-209.
(14)Durham (ML.), « The Impact of Deinstitutionalization on the Current Treatment of the Mentally Ill », International Journal of Law and Psychiatry, n°12, 1989, p. 117-131. Voir aussi Teplin (L.), « The Criminalization of the Mentally Ill: Speculation in Search of Data », Psychological Bulletin, n°94, 1983, p. 54-67. Voir aussi Menzies (R.J.) et Webster (C.D.), « Where They Go and What They Do: The Longitudinal Careers of Forensic Patients in the Medical-Legal Complex », Canadian Journal of Criminology, n°29, 1987, p. 275-293.
(15)Porporino, « Managing Violent Individuals in Correctional Settings », p. 228.
(16)Inspector of Prisons for Scotland, 1844 Annual Report, Her Majesty's Stationery Office, s.d., p. 5.
(17)Zeeman (E. C.), Hall (C.S.), Harrison (P.J.), Marriage (G.H.) et Shapland (P.H.), « A Model for Prison Disturbances », British Journal of Criminology, n°17, 1977, p. 251-263.
(18)Davies (W.) et Burgess (P.W.), « The Effects of Management Regime on Disruptive Behaviour: An Analysis within the British Prison System », Medicine, Science and the Law, n°28, 1988, p. 243-247.
(19)Whatmore, « Barlinnie Special Unit: An Insider's View ». Voir aussi West (D. J.), « he Clinical Approach to Criminology », Psychologicai Medicine, n°10, 1980, p. 619-691. Voir également Fitzgerald (M.), « The Telephone Rings: Long-Terni Imprisonment », dans Bottoms (A.E.) et Light (R.) (éd.), Problems of Long-Term Imprisonment, Aldershot, Gower, 1987.
(20)Boyle, A Sense of Freedom, p. 11.
(21)Love (C. T.) et Ingram (G.L.), « Prison Disturbances: Suggestions for Future Solutions », New England Journal on Prison Law, 8, n°2, 1982, p. 393-426, p. 409.
(22)Hodgkinson (P.), McIvor (L.) et Phillips (M.), « Patients' Assaults on Staff in a Psychiatric Hospital: A 2-Year Retrospective Study », Medicine, Science and the Law, n°25, 1985, p. 288-294.
(23)Davies (W.) et Burgess (P.W.), « Prison Officers' Experience as a Predictor of Risk of Attack: An Analysis within the British Prison System », Medicine, Science and the Law, n°28, 1988, p. 135-138.
(24)Infantino (J.A.) et Musingo (S.Y.), « Assaults and Injuries Amongst Staff With and Without Training in Aggression Control Techniques », Hospital and Community Psychiatry, n°36, 1985, p. 1312-1314. Voir aussi Rice (M.E.), Harris (G.T.), Varney (G.W.) et Quinsey (VL.), Violence in Institutions: Understanding, Prevention and Control, Toronto, Hans Huber, 1989. Voir également Rice, Harris et Quinsey, Controlling Violence in Adult Psychiatric Settings. Voir aussi Kratcoski (P.C.), « The Implications of Research Explaining Prison Violence and Disruption », Federal Probation, n°52, 1988, p. 27-32. Voir également Lonza (M.L.), Kayne (H.L.), Hicks (C.) et Milner (J.), « Nursing Staff Characteristics Related to Patient Assault », Issues in Mental Health and Nursing, n°12, 1991, p. 253-265. Voir également Cooke (D.J.), Baldwin (P. J.) et Howison (J.), Psychology in Prisons, Londres, Routledge, 1990.
(25)Lerner (K.), Arling (G.) et Baird (S.C.), « Client Management Classification Strategies for Case Supervision », Crime and Delinquency, n°32, 1986, p. 254-271, p. 255.
(26)Lion (JR.), Madden (D.) et Christopher (R.L.), « A Violence Clinic: Three Years' Experience », American Journal of Psychiatry, n°133, 1976, p. 432-435.
(27)Ibid. Voir aussi Cooke, « Violence in Prison: The Influence of Regime Factors ».
(28)Mahony (K.), « Effects of the February' 1984 Prison Officer Strike. Bathurst Gaol Evaluation Study ». Rapport non publié.
(29)Kingdon (DG.) et Bakewell (E. W), « Aggressive Behaviour: Evaluation of a NonSeclusion Policy of a District Psychiatric Service », British Journal of Psychiatry, n°153, 1988, p. 631-634.
(30)Ibid.
(31)Maier (G.J.), « Relationship Security: The Dynamics of Keepers and Kept », Journal of Forensic Sciences, n°31, 1986, p. 603-60& Voir aussi Maier (G.J.), Stava (L.J.), Morrow (B.R.), Van Rybroeck (G.J.) et Bauman (K.G.), « A Model for Understanding and Managing Cycles of Aggression Among Psychiatric Inpatients », Hospital and Community Psychiatry, n°38, 1987, p. 520-524.
(32)Lord Justice Woolf Prison Disturbances April 1990: Report of an Inquiry, Londres, Her Majesty's Stationery Office, 199 J. Voir aussi Scottish Prison Service, Opportunity and Responsibility: Developing New Approaches to the Management of the Long Term Prison System in Scotland, Édimbourg, Her Majesty's Stationery Office, 1990.
(33)King (R.D.) et McDermott (K.), «'My Geranium Is Subversive': Some Notes on the Management of Trouble in Prison », British Journal of Sociology, n°41, 1990, p. 445-471, p. 447.
(34)Glaser (D.), « Six Principles and One Precaution for Efficient Sentencing and Correction », Federal Probation, n°48, 1984, p. 22-28.
(35)Whatmore, « Barlinnie Special Unit: An Insider's View ».
(36)Megargee (E.I.), « Population Density and Disruptive Behaviour in a Prison Setting », dans Cohen (A.K.), Cole (A.F.) et Bailey (R. G.) (éd.), Prison Violence, Lexington (D.C.), Heath, 1976. Voir aussi Nacci (P.H.), Teitelbaum (H.) et Prather (J.), « Population Density and Inmate Misconduct Rates in the Federal Prison System », Federal Probation, n°41, 1977, p. 27-38.
(37)Dooley (E.), « Aggressive Incidents in a Secure Ward », Medicine, Science and the Law, n°26,1986, p. 125-130.
(38)Ditchfield (J.), Control in Prison: A Review of the Literature, Londres, Her Majesty's Stationery Office, 1991.
(39)Quay (H.O.), Standards for Adult Correctional Institutions, Washington (D.C.), Federal Bureau of Prisons, 1983.
(40)Glaser « Six Principles and One Precaution for Efficient Sentencing and Correction ».
(41)Whatmore, « Barlinnie Special Unit: An Insider's View ».
(42)Robson (R.), « Managing the Long Terni Prisoner: A Report on an Australian Innovation in Unit Management », Howard Journal, n°28, 1989, p. 187-203.
(43)Farrington (D. P.) et Nuttall (C.P.), « Prison Size, Overcrowding, Prison Violence and Recidivism », Journal of Criminal Justice, n°8, 1980, p. 221-231.
(44)Ellis (D.), « Crowding and Prison Violence: Integration of Research and Theory », Criminal Justice and Behavior, n°11, 1984, p. 277-308.
(45)Porporino, « Managing Violent Individuals in Correctional Settings ».
(46)Ibid.
(47)Pelissier (B.), « The Effects of a Rapid Increase in a Prison Population: A Pre and Post-Test Study », Criminal Justice and Behavior, n°18, 1991, p. 427-447.
(48)Woolf Prison Disturbances April 1990: Report of an Inquiry.
(49)Megargee (EL), « Psychological Determinants and Correlates of Criminal Violence », dans Wolfgang (M.E.) et Weiner (NA.) (éd.), Criminal Violence, Beverly Hills (Calif), Sage, 1982.
(50)King (R.D.), « Maximum-Security Custody in Britain and the USA: A Study of Gartree and Oak Park Heights », British Journal of Criminology, n°3], 1991, p. 126-152.
(51)Robson, « Managing the Long Terni Prisoner: A Report on an Australian Innovation in Unit Management ».
(52)Porporino, « Managing Violent Individuals in Correctional Settings ».
(53)Ward (D.A.), « Control Strategies for Problem Prisoners in American Penal Systems », dans Bottoms (A.E.) et Light (R.) (éd.), Problems of Long-Term Imprisonment, Aldershot, Gower, 1987.
(54)Bidna (H.), « Effect of increased Security on Prison Violence », Journal of Criminal Justice, n°3, 1975, p. 33-46.
(55)King, « Maximum-Security Custody in Britain and the USA: A Study of Gartree and Oak Park Heights ».
(56)Felson (R.B.) et Steadman (H.J.), « Situational Factors in Disputes Leading to Criminal Violence », Criminology, n°21, 1983, p. 59-74.
(57)Robson, « Managing the Long Terni Prisoner: A Report on an Australian Innovation in Unit Management ». Voir aussi Cooke, « Containing Violent Prisoners: An Analysis of the Barlinnie Special Unit ».
(58)Scottish Prison Service, Organising for Excellence: Review of the Organisation of the Scottish Prison Service, Édimbourg, Scottish Prison Service, 1990.
(59)DiLulio (J.J.), Governing Prisons: A Comparative Study of Correctional Management, Londres, Collier Macmillan, 1987.
(60)King et McDermott, « 'My Geranium Is Subversive': Some Notes on the Management of Trouble in Prison ».
(61)Schnell (J.F.) et Lee (J.F.), « A Quasi-experimental Retrospective Evaluation of a Prison Policy Change », Journal of Applied Behavioural Analysis, n°7, 1974, p. 483-496.
(62)Ward, « Control Strategies for Problem Prisoners in American Penal Systems ».
(63)Gentry (M.) et Ostapiuk (E.G.), « The Management of Violence in a Youth Treatment Centre », Clinical Approaches to Aggression and Violence: Issues in Criminological and Legal Psychology No. 12, Leicester British Psychological Society, 1988.
(64)James (D.V.), Fineberg (N.A.), Shah (A.J.) et Priest (R.G.), « An Increase in Violence on an Acute Psychiatric Ward: A Study of Associated Factors », British Journal of Psychiatry, n°156, 1990, p. 846-852.
(65)Pelissier, « The Effects of a Rapid Increase in a Prison Population: A Pre- and Post-Test Study ».