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La motivation des délinquants à l'égard du traitement comme facteur de réceptivité
La stratégie du Service correctionnel du Canada est fondée sur un modèle de réadaptation posant en principe : que les délinquants ont des besoins qui sont directement à l'origine de leur comportement criminel, que nous pouvons établir un diagnostic précis de ces besoins, que les moyens d'intervention qui conviennent sont à notre disposition, que l'intervention contribuera à atténuer ces besoins et, par le fait même, à atténuer le comportement criminel.Tableau 1
Motivation des délinquants et
réussite/échec de la mise en liberté sous condition |
||
Catégorie de beoins | Degré de motivation |
Liberté sous condition suspendue dans les six premiers mois |
Emploi | Faible Modéré Élevé |
36,2% 31,1% 22,9% |
Relations matrimoniales/ familiales |
Faible Modéré Élevé |
34,4% 27,8% 20,5% |
Fréquentations/ relations sociales |
Faible Modéré Élevé |
31,0% 29,7% 20,5% |
Consummation d'achool/ de drogues |
Faible Modéré Élevé |
36,2% 31,1% 22,9% |
Aptitude à la vie quotidienne |
Faible Modéré Élevé |
36,7% 28,9% 18,8% |
Orientation personnelle/ affective |
Faible Modéré Élevé |
39,3% 26,0% 21,3% |
Attitude générale | Faible Modéré Élevé |
34,5% 27,0% 19,3% |
Motivation et niveau des besoins On peut mieux prévoir le résultat de la mise en
liberté sous condition dans les six premiers mois en combinant le degré de motivation et
le niveau des besoins dans chaque domaine. D'une manière générale, c'est entre les
délinquants dont les besoins sont importants et la motivation faible, et les délinquants
dont les besoins sont faibles et la motivation élevée que l'on constate la
différence la plus nette les premiers sont de deux à trois fois plus susceptibles que les
seconds de voir leur liberté sous condition suspendue (voir le tableau 2).
Tableau 2
Importance des besoins, degré
de motivation et résultat de la mise en liberté sous condition |
||
Catégorie de besoins | Niveau des besoins/ degré de motivation |
Liberté sous condition suspendue dans les six premiers mois |
Emploi | Besoins faibles/ motivation élevée Besoins élevés/ motivation faible |
13,7% 48,0% |
Relations matrimoniales/ familiales |
Besoins faibles/ motivation élevée Besoins élevés/ motivation faible |
14,2% 35,7% |
Fréquentations/ relations sociales |
Besoins faibles/ motivation élevée Besoins élevés/ motivation faible |
14,9% 41,2% |
Consummation d'achool/ de drogues |
Besoins faibles/ motivation élevée Besoins élevés/ motivation faible |
16,5% 41,2% |
Aptitude à la vie quotidienne |
Besoins faibles/ motivation élevée Besoins élevés/ motivation faible |
16,1% 38,5% |
Orientation personnelle/ affective |
Besoins faibles/ motivation élevée Besoins élevés/ motivation faible |
15,5% 40,0% |
Attitude générale | Besoins faibles/ motivation élevée Besoins élevés/ motivation faible |
14,2% 35,7% |
Motivation et niveau de risque Comme on pouvait s'y attendre, les délinquants à risque
élevé étaient généralement jugés moins motivés que les
délinquants à faible risque. On a évalué le degré de motivation
générale, toutes catégories de besoins confondues, chez les délinquants
à risque élevé et les délinquants à faible risque, et l'on a
constaté que 76,1 % des sujets les plus motivés (jugés très motivés
dans les sept domaines) étaient des délinquants à faible risque, tandis que 71,2 %
des sujets les moins motivés (jugés peu motivés dans les sept domaines)
étaient des délinquants à risque élevé.
Les délinquants à faible risque et à forte motivation étaient les plus
susceptibles de réussir leur mise en liberté sous condition (seulement 8,5 % d'entre eux
ont vu leur liberté suspendue dans les six premiers mois).
Toutefois, le degré de motivation ne semble pas avoir une incidence significative sur la
réussite ou l'échec de la mise en liberté sous condition chez les
délinquants à risque élevé. En effet, le pourcentage d'échecs est
sensiblement le même chez les délinquants à risque élevé jugés
très motivés dans tous les domaines que chez les délinquants à risque
élevé jugés peu motivés dans tous les domaines (soit 36,2 % contre 35,4 %).
La motivation à l'égard du traitement comme facteur de réceptivité Ces
résultats indiquent que la motivation à l'égard du traitement est un facteur
significatif de réceptivité chez les délinquants. En effet, on note une
corrélation significative entre la réussite ou l'échec de la mise en liberté
sous condition et le degré de motivation à l'égard de chacune des sept
catégories de besoins retenues pour la Stratégie de gestion des délinquants dans la
collectivité. En outre, on constate que les cas d'échec sont plus nombreux chez les
délinquants dont les besoins sont importants et qui sont peu motivés.
Par contre, il semble que le degré de motivation influe peu sur la probabilité de
suspension de la liberté sous condition chez les délinquants à risque
élevé.
Bien que cette étude empirique démontre que la motivation à l'égard du
traitement est un facteur de réceptivité, la corrélation entre la motivation et
l'issue de la mise en liberté sous condition n'est pas aussi significative que la
corrélation entre le degré de risque et l'importance des besoins d'une part, et le
résultat de la mise en liberté sous condition d'autre part. C'est pourquoi la motivation
à l'égard du traitement ne devrait être considérée que comme un
élément parmi d'autres d'une évaluation approfondie d'un cas.