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Syndrome d’alcoolisme fœtal : Répercussions pour le Service correctionnel (R-71, 1998)

Fred J. Boland, Rebecca Burrill, Michelle Duwyn et Jennifer Karp

L’étude suggère l’existence d’un lien étroit entre le syndrome d’alcoolisme fœtal (SAF) et les effets de l’alcool sur le fœtus (EAF), le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, les troubles de comportement ainsi que la délinquance et le crime. Les prédicteurs qui semblent communs à la fois aux personnes victimes du SAF et des EAF et aux personnes qui deviennent délinquantes sont l’hyperactivité, l’impulsivité, le trouble déficitaire de l’attention, la faible intelligence, les mauvais résultats scolaires, un comportement antisocial et une mauvaise éducation des enfants par les parents. Le rapport étudie le syndrome d’alcoolisme fœtal de la période avant et après la naissance jusqu’au développement de l’adolescent.

Aujourd’hui on estime que l’incidence du SAF à l’échelle mondiale est de 1,9 cas sur 1 000. Actuellement, on ne dispose d’aucune donnée nationale au Canada pour estimer l’incidence du SAF ou des EAF. Il semble toutefois que cette incidence soit beaucoup plus élevée parmi certains groupes autochtones au Canada.

Les auteurs déclarent que l’étude des adultes victimes du SAF ou des EAF n’en est qu’à ses débuts et que nous en savons très peu sur la manière de traiter leurs multiples problèmes, et que nous ne savons rien de leur réaction aux efforts de traitement. Nous savons toutefois que beaucoup d’entre eux auront affaire au système de justice pénale, en particulier avec le Service correctionnel du Canada. Une exigencepremière consiste à identifier ces personnes, de manière à permettre aux chercheurs de définir leur besoin de traitement et de concevoir, d’offrir et d’évaluer des programmes correctionnels tenant compte des déficits cognitifs et comportementaux particuliers de ces personnes.

L’étude présente plusieurs recommandations qui reposent sur une analyse bibliographique sur le SAF et les EAF et sur la façon dont ces renseignements pourraient s’appliquer aux stratégies d’évaluation et de programmes utilisées par le Service correctionnel du Canada.

Le syndrome d’alcoolisme fœtal et les effets de l’alcool sur le fœtus sont assurément un domaine où il vaut mieux prévenir que guérir. Compte tenu des statistiques de prévalence citées dans ce document, en particulier chez les populations autochtones, nous avons beaucoup de chemin à faire en matière de prévention. Il est également évident que lorsque la prévention échoue, il faut intervenir rapidement. Là encore, compte tenu du cheminement des effets et des conséquences du SAF et des EAF, y compris son incidence sur le système de justice pénale, il faut investir beaucoup plus dans ce domaine. Comme les services sociaux, d’éducation et de santé, les services correctionnels ont la responsabilité de faire de leur mieux pour que les victimes du syndrome d’alcoolisme fœtal et des effets de l’alcool sur le fœtus qui viennent en contact avec leurs établissements reçoivent l’aide dont ils ont besoin pour maximiser leur chance de vivre une vie stable et sans criminalité dans la collectivité. L’atteinte de cet objectif louable exigera des ressources considérables en recherche et en programmes.