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Compendium 2000 des programmes correctionnels efficaces

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Introduction

LAURENCE L. MOTIUK1


Au Canada, le nombre d'admissions dans les prisons provinciales et territoriales a augmenté de 22,5 % entre 1990-1991 et 1992-1993, passant de 207 946 à 245 746. De même, le nombre d'admissions dans les établissements fédéraux a augmenté de 21,4 % entre 1990-1991 et 1993-1994 (atteignant son niveau le plus élevé une année plus tard que dans les provinces et territoires), passant de 4 646 à 5 642. L'augmentation du nombre d'admissions a contribué dans une large mesure à la croissance rapide de la population carcérale dans les établissements fédéraux, provinciaux et territoriaux du pays au début des années 1990. Par ailleurs, la population carcérale totale réelle a augmenté de 16 % entre 1990-1991 et 1994-1995, passant de 29 224 à 33 882 détenus.2

Devant cet accroissement de la population carcérale, les Ministres responsables de la Justice du gouvernement fédéral, des provinces et des territoires ont demandé aux Sous-ministres et aux responsables des services correctionnels de chercher des solutions afin de gérer efficacement cette augmentation de la population carcérale. En réponse à cette demande, un rapport intitulé Croissance de la population carcérale a été préparé et remis aux Ministres en mai 1996. On recommandait par ailleurs dans le Premier rapport d'étape3 de «communiquer les résultats des recherches sur l'efficacité des programmes destinés aux délinquants». Cette recommandation est à l'origine de la formation d'un Groupe consultatif d'experts chargé de concevoir et d'élaborer un Compendium des programmes correctionnels efficaces. La présente introduction expose le contexte et le cadre de travail de ce document.

Contexte

Les responsables des services correctionnels du gouvernement fédéral, des provinces et des territoires ont demandé au Service correctionnel du Canada (SCC) de constituer un groupe consultatif d'experts internationaux chargé d'examiner l'efficacité des programmes correctionnels et de préparer un cadre de travail en vue de l'élaboration d'un compendium des programmes correctionnels efficaces pour les délinquants. Par la suite, on a demandé à la Direction de la recherche du SCC de faire une revue exhaustive de la documentation portant sur les programmes correctionnels et les méthodes d'évaluation efficaces. La Direction a joué un rôle de premier plan en formant un Groupe consultatif d'experts, en élaborant un cadre de travail pour le compendium, en réunissant de l'information pertinente sur les programmes et en faisant l'inventaire des meilleures pratiques correctionnelles en usage un peu partout au Canada.

Le Groupe consultatif d'experts

Pour former le Groupe consultatif d'experts, le SCC a retenu les services de chercheurs et d'évaluateurs réputés, spécialistes de l'efficacité des programmes correctionnels. Ce groupe comprenait des experts du Canada, Don Andrews (Carleton University), Paul Gendreau (Université du Nouveau-Brunswick), Alan Leschied (University of Western Ontario) et Joseph Couture (Athabasca University); un expert du Royaume-Uni, James McGuire (University of Liverpool), un d'Allemagne, Friedrich Lösel (Universtat Erlangen-Nurnberg) et un des États-Unis, Douglas Lipton (National Development and Research Institute). En collaboration avec des employés de la Direction de la recherche du SCC (Laurence Motiuk et Ralph Serin), ces personnes ont formé le Groupe consultatif d'experts chargé d'établir un cadre de travail pour le compendium des programmes correctionnels efficaces.

Le cadre de travail

Pour le Groupe consultatif d'experts, les répercussions possibles du Compendium étaient les suivantes : satisfaire les besoins de multiples utilisateurs, depuis les intervenants jusqu'aux administrateurs; faire connaître les pratiques exemplaires aux diverses administrations; fournir des mesures raisonnables permettant d'évaluer l'efficacité des programmes et, dans la mesure du possible, formuler des recommandations concernant des outils ou instruments particuliers pour aider le personnel à cet égard; faire preuve d'innovation dans les programmes correctionnels; étudier constamment l'efficacité des programmes; et permettre aux différentes administrations de transférer la technologie.

En mars 1998, le Groupe consultatif a tenu sa deuxième réunion pour mettre la dernière main au cadre de travail du Compendium établi au terme de discussions antérieures. Le Groupe consultatif a alors accueilli de nouveaux membres dans ses rangs, dont Jim Bonta (Ministère du Solliciteur général) ainsi que Nicola Epprecht et Kelley Blanchette (Service correctionnel du Canada). À la suite de cette réunion, le cadre de travail du Compendium des programmes correctionnels efficaces a été finalisé et présenté aux responsables des services correctionnels fédéraux, provinciaux et territoriaux afin qu'il soit approuvé en mai 1998. Par la suite, on a autorisé la compilation du Compendium 2000 des programmes correctionnels efficaces en cinq parties. D'importantes recherches ont suivi, mais leur étendue réelle dépasse le cadre de cet article. Voici toutefois un aperçu du contenu des deux volumes.

Volume 1
Première partie&nbsp: Contribuer aux programmes correctionnels efficaces
Deuxième partie&nbsp: Program mes correctionnels et interventions
Troisième partie&nbsp: Évaluation
 
Volume 2
Quatrième partie&nbsp: Répertoire des programmes correctionnels
Cinquième partie&nbsp: Pratiques exemplaires

Première partie – Contribuer aux programmes correctionnels efficacies

En plus de présenter l'initiative et le but du Compendium 2000, la première partie se compose de huit chapitres. Le chapitre 1, rédigé par James McGuire (University of Liverpool) explique ce que veulent dire les chercheurs et le personnel correctionnel quand ils parlent d'un programme. Au chapitre 2, Don Andrews (Carleton University) expose les 18 principes des programmes correctionnels efficaces. Au chapitre 3, Paul Gendreau, en collaboration avec Claire Goggin (Université du Nouveau-Brunswick), Francis Cullen (University of Cincinnati) et Don Andrews (Carleton University), présente un résumé quantitatif d'une imposante documentation scientifique portant sur les effets de l'incarcération et des sanctions communautaires. Le chapitre 4, écrit par James Bonta (Ministère du Solliciteur général), présente un aperçu de nos connaissances dans le domaine de l'évaluation du risque chez les délinquants. Il discute aussi des évaluations du risque et des besoins préalables à un traitement efficace. Au chapitre 5, Sharon Kennedy (Service correctionnel du Canada) traite du concept de réceptivité au traitement et présente quelques-unes des méthodes d'évaluation de la réceptivité actuellement en usage. Au chapitre 6, Paul Gendreau, Claire Goggin et Paula Smith (Université du Nouveau-Brunswick) présentent plusieurs obstacles qui s'opposent à l'usage des pratiques exemplaires, comme le théorisme et le refus du transfert technologique. Le chapitre 7, écrit par Alan Leschied (University of Western Ontario), présente l'état actuel des connaissances en ce qui concerne la mise en œuvre des programmes et la reproduction des programmes efficaces. Enfin, au chapitre 8, Denise Preston (Service correctionnel du Canada) explique l'histoire et l'évolution du concept de résistance au traitement ainsi que les diverses raisons et manifestations de cette résistance, discute de certaines questions relatives à l'évaluation et propose des stratégies visant à réduire la résistance au traitement.

Deuxième partie – Programmes correctionnels et interventions

Cette partie du Compendium 2000 est conçue de manière à fournir des aperçus à jour de ce qui a été publié en matière de traitements dans les différents secteurs de programmes. Le contenu a été choisi selon son rapport avec la criminalité, de manière qu'on puisse raisonnablement attendre d'une intervention efficace qu'elle entraîne une baisse de la récidive. Au chapitre  9, Dennis Stevens (University of Massachusetts) explique que l'éducation est un moyen de bien préparer le retour d'un délinquant dans la collectivité. Au chapitre 10, Christa Gillis (Service correctionnel du Canada) donne une description des techniques actuelles de mesure de l'emploi et propose des stratégies de mesure modifiées. Le chapitre 11, rédigé par Claudio Violato, Mark Genuis et Elizabeth Oddone-Paolucci (Fondation nationale de recherche et d'éducation de la famille), traite de diverses méthodes d'intervention et de traitement ainsi que de leur efficacité relative. Au chapitre 12, Alan Leschied (University of Western Ontario) donne des renseignements détaillés sur les facteurs des programmes qui contribuent à l'efficacité des programmes offerts aux jeunes contrevenants incarcérés et non incarcérés. Le chapitre 13, écrit par Lynn Stewart, Jim Hill et Janice Cripps (Service correctionnel du Canada), passe en revue certaines questions relatives au traitement de la violence conjugale. Au chapitre 14, Lynn Lightfoot (SCC, consultante) fait la revue des ouvrages consacrés au traitement de la toxicomanie. Le chapitre 15, rédigé par Lynn Stewart (Service correctionnel du Canada) et Rob Rowe (Carleton University) porte sur les problèmes relatifs à la maîtrise de soi chez les délinquants adultes. Au chapitre 16, James McGuire (University of Liverpool) présente la documentation sur le traitement des délinquants atteints de troubles mentaux. Il donne des définitions, discute des résultats et attire notre attention sur la gestion des délinquants atteints de troubles mentaux. Le chapitre 17, rédigé par William Marshall (Queen's University) et Sharon Williams (Service correctionnel du Canada), porte sur l'évaluation et le traitement des délinquants sexuels. Au chapitre 18, Ralph Serin et Denise Preston (Service correctionnel du Canada) s'intéressent aux programmes pour délinquants violents. Au chapitre 19, Joe Couture (Athabasca University) explique l'orientation et la stratégie des Aînés qui s'occupent des délinquants autochtones. Au chapitre 20, Kelley Blanchette (Service correctionnel du Canada) examine les pratiques correctionnelles efficaces auprès des délinquantes. Enfin, le chapitre 21, rédigé par Claude Tellier et Ralph Serin (Service correctionnel du Canada), souligne la collaboration du personnel qui participe à l'exécution des services correctionnels efficaces.

Troisième partie – Évaluation

Cette section du Compendium 2000 renferme des lignes directrices sur l'évaluation à l'intention du personnel chargé des politiques relatives à la justice pénale, des administrateurs correctionnels et du personnel des programmes. Au chapitre 22, Gerry Gaes (Federal Bureau of Prisons des États-Unis) explique comment poser les bonnes questions et communiquer les résultats. Au chapitre 23, Laurence Motiuk (Service correctionnel du Canada) explique pourquoi les résultats des programmes correctionnels sont si difficiles à mesurer et tente de montrer comment nous pouvons les mesurer le mieux possible. Au chapitre 24, Ralph Serin (Service correctionnel du Canada) examine les measures intermédiaires de l'efficacité des programmes. Au chapitre 25, Paul Gendreau, Claire Goggin et Paula Smith (Université du Nouveau-Brunswick) expliquent comment les méta-analyses peuvent contribuer à informer les fournisseurs de services correctionnels et le personnel qui élabore les politiques. Au chapitre 26, James McGuire (University of Liverpool) décrit un modèle logique de programme à l'appui de l'efficacité des programmes. Enfin, au chapitre 27, Shelley Brown (Service correctionnel du Canada) traite de l'analyse coûts-avantages appliquée au traitement correctionnel efficace.

Quatrième partie – Répertoire des programmes correctionnels

À l'aide d'un protocole normalisé, la Direction de la recherche a interrogé les administrations fédérale, provinciales et territoriales concernant leurs programmes correctionnels. Le but de l'enquête était de disposer d'un répertoire à jour de tous les programmes, tant en établissement que dans la collectivité, l'accent étant mis sur les programmes efficaces. L'enquête portait sur les descriptions de programmes, l'élaboration et l'évaluation, les évaluations des besoins en matière de traitement, et s'il y avait lieu, les résultats et les données financières. L'information ainsi recueillie peut servir à déterminer l'état de certains types de programmes dans des administrations différentes, à faciliter l'échange de renseignements et à améliorer la planification des traitements des délinquants tout au long de leur prise en charge par le système de justice pénale.

Cinquième partie – Pratiques exemplaires

Là aussi, à l'aide d'un protocole normalisé, les administrations fédérale, provinciales et territoriales ont été invitées à proposer certains programmes qu'elles souhaitaient présenter en tant que pratiques exemplaires.

Document à produire

Le document Compendium 2000 des Programmes correctionnels efficaces renferme une évaluation détaillée et critique des ouvrages empiriques publiés dans le domaine des affaires correctionnelles et du changement de comportement. Qui plus est, il fournit de nouvelles informations sur l'efficacité des programmes, un aperçu des programmes en place dans les services correctionnels canadiens et des lignes directrices en vue d'évaluer les activités et les politiques dans le domaine des programmes correctionnels.


1 340, avenue Laurier ouest, Ottawa (Ontario) K1A 0P9.

2 Statistique Canada, 1996, Les services correctionnels pour adultes au Canada, 1994-1995, Ottawa, Ontario, Centre canadien de la statistique juridique.

3 Croissance de la population carcérale, 1997, Premier rapport d'étape à l'intention de ministres responsables de la justice de governement federal, des provinces et des territories, Fredericton, Nouveau-Brunswick, 1997.

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