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LA CRÉATION DE CHOIX : RAPPORT DU GROUPE D'ÉTUDE SUR LES FEMMES PURGEANT UNE PEINE FÉDÉRALE

SECTION A - LA SAGESSE DE DIFFÉRENTES VOIX

CHAPITRE 1
LA VOIX DES FEMMES PURGEANT UNE PEINE FÉDÉRALE

Nous avons souvent dit que les femmes incarcérées s'entendent pour s'entraider, qu'il leur faut seulement des ressources, un soutien et une aide appropriés. Les sommes que l'on consacre à des études seraient dépensées à bien meilleur escient si elles étaient affectées aux visites des familles, à une aide culturelle appropriée et à la réduction de notre impuissance à nous guérir nous-mêmes. Mais la réalité, c'est que les conditions carcérales empirent. Nous réclamons à grands cris un processus valable de guérison qui aurait une influence réelle sur nos vies et dont les objectifs et la mise en place répondraient à notre besoin de guérison et d'équilibre (L. Fox et F. Sugar)4.

Ces paroles et celles de toutes les autres femmes incarcérées dans des prisons fédérales qui ont communiqué avec nous en personne ou par écrit ont apporté aux membres du groupe de travail pondération et pierre de touche. Lorsque nous étions tentés de faire passer nos mots et nos idées avant ceux des femmes qui purgent une peine dans une prison fédérale, leurs voix nous ont ramenés à la signification de nos gestes et au besoin urgent de bienveillance.

La présence et la participation importantes de Lana Fox et de Fran Sugar, deux femmes qui ont purgé une peine fédérale et qui ont accepté de se joindre au comité de direction du Groupe d'étude, nous rappelaient constamment la souffrance et la force des femmes qui purgent des peines dans des prisons fédérales.

Cette prise de conscience a été accentuée de façon dramatique par le suicide, pendant les travaux du Groupe d'étude, de deux femmes qui purgeaient une peine fédérale. La mort de Sandy Sayer et de Pat Bear a bouleversé et affecté profondément tous ceux d'entre nous qui veulent la justice et l'équité pour les femmes qui purgent une peine fédérale.

Les expériences et les paroles de ces femmes, leurs vies et leurs morts, ont confirmé tous ceux qui ont collaboré au Groupe d'étude, dans leur engagement à «dire la vérité et de faire en sorte qu'elle soit entendue».5

En reconnaissance de la sagesse et de l'équilibre que ces femmes nous ont apportés, les membres du Groupe d'étude dédient ce rapport à toutes les femmes qui purgent une peine fédérale. Leurs paroles, leur souffrance, leur force et leurs espoirs ont guide nos travaux, notre vision et nos recommandations. Leurs paroles sont à l'origine de toutes celles qui vont suivre.

LA PRISON C'EST

La prisons c'est «le combat pour survivre à la douleur».

«La prison, c'est de la frustration et de la colère si intenses que de m'entailler les artères du bras ne fait que soulager un peu de cette souffrance.» (Une femme incarcérée à la Prison des femmes)

«Ça été très dur pour moi de purger une peine à long terme dans un établissement provincial, tout en étant préférable à un éloignement de ma famille. C'était démoralisant d'observer les arrivées et les départs des femmes en brave détention et de me demander quand ce serait mon tour.» (Une femme en liberté conditionnelle dans les Prairies)

«Un des meilleurs programmes ici est la thérapie pour les cas d'abus sexuel, mais la liste d'attente est longue. Je me demande si ma souffrance peut attendre.» (Une femme incarcérée à la Prison des femmes)

«Si mon petit frère était mort dans une grande ville d'Ontario plutôt que dans une réserve de la Saskatchewan, je sais que j'aurais eu la permission d'aller à ses funérailles.» (Une prisonnière autochtone à la Prison des femmes)

«La prison, c'est être émotionnellement mise à nu pour la première fois de sa vie, sans aucun endroit où se cacher Je construis des murs autour de mes sentiments et je barricade mon coeur du mieux que je peux. Je compte les mois, les j ours qui restent jusqu'à la cantine, jusqu'au verrouillage, jusqu'à ma libération. Je me sens parfois angoissée et profondément déprimée quand je consulte le calendrier. Le monde extérieur est toujours plus loin avec chaque nouvelle saison. Ma survie ici, c'est tout ce que j'ai.» (Une femme incarcérée à la Prison des femmes)

La prison, c'est «être à plus de 3000-kilomètres de chez soi».

«Il n'y a rien de plus difficile que de faire face à des enfants qui ne te connaissent pas. Faire de la prison n'est rien par comparaison.» (Une femme incarcérée à la Prison des femmes)

«Nous devons payer nos appels à la maison ou en virer les frais, ce que ma famille ne peut pas se permettre.» (Une femme incarcérée à la Prison des femmes)

«Nous avons besoin qu'on nous donne la chance de gagner la confiance de nos enfants. La distance et l'argent y font sérieusement obstacle.» (Une autochtone incarcérée à la Prison des femmes)

«Je ne pouvais croire qu'on m'envoyait aussi loin de chez moi. Je n'étais même jamais sortie de ma vie de (nom de la province maritime)* auparavant.» (Une autochtone des Provinces Maritimes en liberté conditionnelle)

«Je suis restée là (à la prison provinciale)* seulement parce que je tenais à mes liens avec ma famille. Mais il n'y avait aucun programme pour quelqu'un qui purgeait une longue peine. Je pense qu'on n'aurait pas dû me forcer à choisir entre la vie en prison et ma vie à l'extérieur.» (Une autochtone en liberté conditionnelle).

«La prison m'a dépouillée de tout, non seulement des biens matériels, mais de toutes les relations de ma vie.» (Une autochtone en liberté conditionnelle)

«Quand on est plus près de chez soi, on est plus près de la libération.» (Une femme incarcérée à la Prison des femmes).

«Même pour moi qui viens du sud de la Saskatchewan, c' est trop loin pour que mes enfants puissent venir me voir. Pour les femmes en prison, une chose qui nous soutient c'est la pensée que nos enfants attendent notre retour à la maison.» (Une autochtone incarcérée dans un établissement provincial)

«L'an dernier, j'ai vu ma mère pour la première fois depuis six ans et je l'ai trouvée vieillie, fragile, presque une étrangère. C'est très mal, cruel et inhumain de nous séparer ainsi de nos familles. Nous avons gravement besoin d'établissements dans nos propres provinces.» (Une femme incarcérée à la Prison des femmes)

La prison, c'est n'avoir «aucune chance de travail véritable».

«Ici, ça fait maintenant cinq ans que je suis commis. C'est le poste le moins élevé que j'ai jamais eu de toute ma vie. J'ai perdu tellement d'aptitudes depuis que je suis ici. Je travaillais pour un vice-président auparavant. On a besoin de beaucoup de choses, comme des ordinateurs et des appareils de traitement de texte plus modernes.» (Une femme condamnée à perpétuité à la Prison des femmes)

«Je pense qu'on devrait me permettre de gagner ma libération en travaillant seulement, il n'y a pas de véritable travail ici.» (Un membre du comité de détenues à la Prison des femmes)

«Nous avons besoin de nous engager dans la collectivité pour demeurer saines. J'ai fait du bénévolat toute ma vie Pourquoi ne pouvons-nous pas sortir plus souvent? Nous y gagnerions et d'autres personnes aussi par le fait même.» (Une femme condamnée à perpétuité à la Prison des femmes)

«Les cours actuels de coiffure et de menuiserie s'avèrent inutiles pour faciliter l'emploi après la libération. Nous avons besoin de programmes et de formation professionnelle pour aider les femmes à devenir autonomes ici et après leur libération.» (Une femme incarcérée à la Prison des femmes)

«Il y a beaucoup de femmes intelligentes ici mais pas d'espace pour se développer Ce que je veux dire, c'est que la sécurité et la structure de cet établissement nuisent à une bonne programmation.» (Une autochtone incarcérée à la Prison des femmes)

«Un des programmes de travail les plus importants ici, c'est la lessive mais on ne nous permet même pas de faire fonctionner les machines nous-mêmes c'est le personnel affecté aux programmes qui s'en charge.» (Une femme purgeant une peine dans un établissement provincial)

La prison, c'est «la privation d'identité et de voix».

«Il suffit d'une seule gaffe pour ruiner sa réputation. Si vous perdez le contrôle une fois, vous êtes finie pour le reste de votre peine C'est naturel pour les femmes gui purgent une peine de 25 ans d'être en colère, frustrées. On devrait être plus compréhensif au lieu de tout traiter comme une infraction sérieuse On ne fait qu'empirer la situation.» (Une femme incarcérée dans un établissement provincial)

«Si je partais d'ici pour retourner chez moi (dans un établissement de ma province), je pense que je perdrais tout mon intimité, mes biens, le droit de porter mes propres vêtements et la chance d'établir des liens étroits.» (Une femme condamnée à perpétuité à la Prison des femmes)

«On entre ici adulte et on en ressort enfant.» (Une femme incarcérée dans un établissement provincial)

«J'aimerais savoir pourquoi des personnes comme moi, gui à l'extérieur étaient des gens parfaitement acceptables, réfléchies, respectées et écoutées ne sont pas crues par les autorités de la prison. Pourquoi faut-il que mes paroles soient censurées ou rejetées?» (Une femme incarcérée dans un pénitencier fédéral)

«Pourquoi est-ce que j'ai été témoin de plus de 100 coups de couteau, essuyé des litres de sang sur les planchers et les murs et transporté des matelas imbibés de sang jusqu'aux poubelles extérieures tenu dans mes bras des femmes qui saignaient et criaient, pourquoi? Pourquoi croit-on toujours SEULEMENT les gens de la sécurité?» (Une femme incarcérée dans un pénitencier fédéral)

«Ma mère devait amener mes enfants me voir. Une couple de j ours avant la visite, on m'a dit que je m'en allais à la Prison des femmes. On ne vous avertit jamais à l'avance qu'on va vous transférer, parce que vous pourriez faire un tas d'histoires.» (Une autochtone incarcérée à la Prison des femmes)

«La procédure de règlement des griefs ici est très embourbée. Ça prend des mois juste pour avoir une lettre qui vous informe du retard, sans parler du temps qu'on prend à répondre à votre grief.» (Une femme condamnée à perpétuité à la Prison des femmes)

La prison, c'est «la vie sous des étiquettes et la violence du racisme».

«C'est le racisme, dont le passé est dans nos mémoires et qui est présent dans notre environnement, qui contrecarre les tentatives des non-autochtones de rebâtir nos vies. Les programmes actuels ne peuvent nous atteindre, ne peuvent surmonter les barrières de méfiance élevées par le racisme. Typiquement, les médecins, les psychiatres et les psychologues sont tous des hommes et tous blancs. Comment pouvons-nous être guéries par ceux qui symbolisent les pires expériences de notre passé?» (Une autochtone en liberté conditionnelle, membre du comité de direction du Groupe de travail et de l'Assemblée des femmes autochtones)

«Avant le procès, après notre arrestation, nous avons besoin de soutien. La plupart d'entre nous ont été élevées dans des endroits résidentiels comme des prisons et les juges nous condamnent pour ça. Je crois que nous sommes des victimes soumises à des représailles. Nous obtenons des peines fédérales pour évasion de prison et pourtant c'est tout ce que nous ayons jamais fait, nous enfuir des institutions.» (Une autochtone en liberté conditionnelle).

«La différence majeure est le racisme. Nous y sommes confrontées en naissant et pendant toute notre vie. Notre expérience de vie en est pétrie. Il engendre la violence, une violence dirigée contre nous, puis la nôtre en retour. La solution est la guérison : guérison par les cérémonies traditionnelles, le soutien, la compréhension et la compassion qui va nous conduire, les femmes autochtones, à améliorer notre sort et celui de nos familles et de nos communautés.» (Une autochtone en liberté conditionnelle, membre du comité de direction du Groupe d'étude et de l'Assemblée des femmes autochtones)

ÉCOUTEZ-NOUS

Écoutez-nous... «Il faut qu'il y ait des choix et des occasions favorables si nous devons prendre nos vies en main.»

«Pourquoi n'y aurait-il pas une garderie à la Prison des femmes?» (Une autochtone à la Prison des femmes)

«Il faut offrir des cours de soins aux enfants et de rôle parental à toutes les mères en prison. A leur libération, elles se trouvent handicapées pour ce qui est du soin des enfants.» (Une autochtone en liberté conditionnelle, membre du comité de direction du Groupe d'étude et de l'Assemblée des femmes autochtones)

«Je pense que je suis perçue comme mauvaise parce que je ne veux pas voir le psychiatre. J'ai horreur qu'on fouille dans ma vie privée [] il n'y a pas de services autochtones.» (Une autochtone incarcérée dans un établissement provincial)

«Grâce à la sororité autochtone, j'ai finalement appris le sens de la spiritualité. J'ai appris comment prier en transe et avec de l'herbe sainte. J'ai appris la signification de la plume et des couleurs de l'aigle. Avec ça, j'étais encore plus fière de mon identité.» (Une ex-prisonnière autochtone)

«Quand votre famille vient vous visiter, on ne devrait pas, pour aucun motif, vous refuser la permission de la recevoir.» (Une femme du comité des détenues à la Prison des femmes)

«Après 16 heures, si tu veux une collation, il n'y a que du pain et du bourre d'arachides. Passer de la nourriture en fraude est une infraction. Pourquoi ne peut-on nous offrir des aliments nutritifs?» (Une femme condamnée à perpétuité à la Prison des femmes)

«Les transferts obligatoires des établissements provinciaux à la Prison des femmes doivent cesser. Les autochtones sont particulièrement sujettes à ces pratiques discriminatoires.» (Une autochtone en liberté conditionnelle)

«La prison ne m'a rien apporté! La sororité m'a tout donné, mais le Bureau des libérations conditionnelles n'a pas compris ce qu'elle avait été pour moi.» (Une autochtone en liberté conditionnelle)

«Nous devrions avoir les mêmes chances que les hommes. Pourquoi ne pouvons-nous pas être plus près des nôtres et bénéficier quand même des programmes dont nous avons besoin?» (Une autochtone incarcérée a la Prison des femmes)

«Si je n'avais pas pu venir à cette maison de transition, j'aurais été perdue. Qu'arrive-t-il aux femmes qui, à leur libération, n'ont personne pour les accueillir ou aucun endroit où se réfugier? J' imagine qu'elles restent tout simplement en prison.» (Une femme des Maritimes en liberté conditionnelle)

«Une expérience de frustration et de futilité Des femmes (membres du Groupe d'étude) charitables et bien intentionnées sont venues nous rendre visite ce matin. Nous voulions parler des améliorations à apporter à ce pénitencier. Elles voulaient parler de la nécessité de bâtir d'autres prisons. Mais tout le monde devrait parler plutôt d'abolir les prisons!» (Une femme condamnée à perpétuité à la Prison des femmes)

Écoutez-nous... «Nous avons besoin de soutien dans notre projet d'une vie nouvelle.»

«Les femmes autochtones doivent s'entraider. Vous n'avez pas vécu cette vie-là, alors vous ne pouvez comprendre.» (Une autochtone en liberté conditionnelle, membre de l'Assemblée des femmes autochtones)

«Je pense que la meilleure façon de nous aider est un programme de planification prélibératoire. Nous avons besoin de subventions, d'emplois et de logements. Nous avons besoin d'une initiation graduelle au fait de se retrouver sur la rue. Nous avons besoin d'un programme prélibératoire pour les autochtones.» (Une autochtone incarcérée à la Prison des femmes)

«J'ai grand besoin d'un soutien organisé. Je ne suis pas prête à retourner sur la rue.» (Une autochtone incarcérée dans un établissement provincial)

«Je ne peux jamais voir mon agent de classement ou de gestion des cas. Elle est toujours trop occupée. Je pense que les agents devraient venir nous voir quand nous avons besoin d'elles, et non l'inverse.» (Une femme condamnée à perpétuité à la Prison des femmes)

«Les victimes d'abus ont toutes besoin de compréhension, d'amour aussi. Je pense que l'amour nous donne le sens des responsabilités. Il suffit qu'une seule personne croie en nous et cela nous donne de l'espoir. Si, dans le système carcéral, nous sommes coupées des agents de classement ou de gestion des cas comme la plupart des autochtones le sont, nous avons sûrement besoin du soutien communautaire.» (Une autochtone en liberté conditionnelle)

«Est-ce que le gouvernement ne pourrait pas payer pour les visites des enfants à leurs parents en prison? Même une seule fois par année, ça aiderait.» (Une femme incarcérée à la Prison des femmes)

«La famille fait partie de l'intégration. Tous ses membres devraient participer au counselling. Il faut maintenir les liens avec la famille. Devant une question de vie ou de mort, qui avons-nous nos familles. La Prison des femmes et le Bureau national des libérations conditionnelles nous séparent, nous interdisent de communiquer avec notre mari, nos soeurs, nos frères, et même les associés, ou comment les appellent-ils? Les criminels notoires S'il-vous-plaît à ce compte-là, mon grand-père, mes oncles, mes tantes, mes cousins, mes frères, mes soeurs, la nation autochtone au complet seraient des criminels notoires.» (Une autochtone en liberté conditionnelle)

«Ça fait du bien de parler de mon problème de drogue avec des gens de l'extérieur. Ca me donne de l'espoir. Je me dis que s'ils sont capables de le faire, je le peux moi aussi.» (Une femme incarcérée dans un établissement provincial)

Écoutez-nous... «Je ne suis pas une menace à la société.»

«J'étais terrifiée lorsque j'ai vu la Prison des femmes pour la première fois. Ça m'a fait penser à des prisons que j'avais vues à la télévision, et je savais que je n'étais pas comme ça que je n'avais pas besoin d'un endroit comme ça. Mais je n'avais pas le choix. Je me sentais tellement seule.» (Une femme des Maritimes en liberté conditionnelle)

«Tout le monde est traité avec sécurité maximale ici des colis aux programmes.» (Une femme membre du comité des détenues à la Prison des femmes)

«On parle d'ouvrir un pénitencier à sécurité minimale pour les femmes à Kingston. Il y aura onze places. Mais il y en a tellement qui seraient admissibles. Comment se fera la sélection?» (Une femme condamnée à perpétuité à la Prison des femmes)

«Etre une femme et être considérée comme violente, c'est être marquée de façon particulière aux yeux des autorités des prisons où les femmes purgent des peines et aux yeux du personnel surveillant. Dans une prison pour hommes, nos crimes auraient beaucoup moins d'importance. Parmi les femmes, nous (les autochtones)* ne correspondons pas aux stéréotypes et sommes automatiquement craintes, et étiquetées comme ayant besoin d'un traitement spécial. L'étiquette "violente" engendre un cycle destructeur perpétuel pour les femmes autochtones à l'intérieur des prisons.» (Une autochtone en liberté conditionnelle)

«Les femmes n'ont pas besoin d'une discipline plus sévère, mais, comme toujours, des bienfaits de la décence et du bon sens dans leurs vies Des cadres communautaires et le souci de modèles constructifs à imiter aideraient à réparer des vies brisées mieux que des coups de massue assénés à des egos déjà fragiles et à des esprits blessés.» (Une femme incarcérée à la Prison des femmes)

Écoutez-nous... «C'est le temps d'agir.»

«J'ai planté des arbres pour gagner ma vie. Nous redonnions la vie aux arbres. Qui redonne quelque chose aux personnes condamnées à perpétuité dans les prisons du Canada?» (Une autochtone en liberté conditionnelle)

«Moi et les femmes comme moi, qui contribuons à ce chapitre, sommes la chair qui a nourri la raison d'être de ce Groupe d'étude. Nos plaidoyers montent de nos coeurs et de nos âmes. Nous témoignons de la souffrance humaine, des larmes et du sang versés à l'intérieur des prisons au nom de la justice. AIDEZ A METTRE FIN AUX ABUS.» (Une femme incarcérée à la Prison des femmes)

«D'une certaine façon, je n'ai rien en commun avec les femmes qui purgent une peine provinciale ici qu'est-ce que 14 j ours comparé à la perpétuité? Qu'est-ce que s'ennuyer un peu de son copain comparé à la privation de la chance d'être une épouse et une mère? Et pourtant, j'ai tout en commun avec elles : la langue, des antécédents d'abus dont nous avons été victimes et de manque d'estime de soi, ainsi que le besoin de reprendre la maîtrise de nos vies. Tout ce qui peut être fait pour m'aider, tout ce que je peux faire pour moi-même, les aidera elles aussi. C'est la même histoire.» (Une femme incarcérée dans un établissement provincial)

«Je me sens frustrée, coupable et impuissante comme membre du comité de direction de ce Groupe d'étude. Nous sommes assises ici à traiter de questions bureaucratiques et de-plans à long terme tandis que les conditions de vie à la Prison des femmes empirent et que la souffrance humaine continue.» (Une autochtone en liberté conditionnelle, membre du comité de direction du Groupe d'étude et de l'Assemblée des femmes autochtones)

«Je suis vraiment consciente des efforts que vous (le Groupe d'étude) consacrez à tout cela. J'ai personnellement un certain espoir qu'on pourra apporter de véritables changements pour les femmes.» (Une femme condamnée à perpétuité à la Prison des femmes, au cours de la deuxième série de consultations, décembre 1989)

«Le point de départ de l'action ne se trouve pas dans des discussions abstraites mais dans les expériences des femmes elles-mêmes.» (Une autochtone en liberty conditionnelle)