Caractéristiques des participantes au Programme de traitement d’entretien à la méthadone (PTEM)

Pour obtenir une version PDF du rapport intégral, veuillez écrire à l'adresse suivante : recherche@csc-scc.gc.ca

Mots clés

traitement d'entretien à la méthadone (PTEM), délinquantes, dépendance aux opioïdes

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Le Service correctionnel du Canada (SCC) favorise la réinsertion sociale en toute sécurité des délinquantes en leur donnant accès à des interventions qui les aident à surmonter leurs problèmes de toxicomanie. Le SCC a notamment créé le Programme de traitement d'entretien à la méthadone (PTEM), –lequel répond aux besoins de traitement des délinquants sous responsabilité fédérale aux prises avec une dépendance aux opioïdes.Note de bas de page 1

Le PTEM du SCC vise notamment à réduire le risque de rechute en matière de consommation d’opioïdes et l'incidence des activités criminelles liées aux drogues, à améliorer l’état de santé général et la qualité de vie des délinquants qui y participent et à les inciter à renoncer progressivement à leur consommation.

Il est important de comprendre les caractéristiques des participantes au PTEM pour que le SCC puisse améliorer la prestation du programme afin de répondre plus efficacement aux besoins des délinquantes dépendantes d'opiacés, puisqu'elles présentent des niveaux élevés de besoins liés aux facteurs criminogènes et de lourds antécédents criminels.

Ce que nous avons fait

L'étude portait sur les délinquantes sous responsabilité fédérale qui ont commencé le PTEM du SCC entre janvier 2003 et décembre 2008 (N = 209). Le groupe témoin était constitué du reste de la population carcérale de sexe féminin (N = 1879).

Nous avons comparé les caractéristiques démographiques, les besoins liés aux facteurs criminogènes et les antécédents criminels des participantes au PTEM et des délinquantes de la population carcérale générale. Nous avons également examiné la consommation de drogues des participantes au PTEM et leurs antécédents en matière de santé mentale.

Ce que nous avons trouvé

Les évaluations révèlent que les participantes au PTEM présentaient des facteurs statiques (risque) et dynamiques (besoins) plus élevés que les délinquantes de la population carcérale générale. Elles affichaient aussi un potentiel de réinsertion sociale et un degré de motivation plus faibles et des antécédents criminels plus chargés. Les participantes au PTEM étaient en outre plus nombreuses à purger une peine pour des infractions commises dans le but de se procurer de l’argent ou des biens personnels, comme le vol qualifié, le vol ou l’introduction par effraction, la fraude et l’usage de faux et d’autres infractions sans violence. Elles étaient aussi moins nombreuses à purger une peine pour homicide ou pour des infractions liées aux drogues.

La plupart des participantes au PTEM ont déclaré avoir consommé des opioïdes pharmaceutiques plutôt que de l’héroïne ou une combinaison d’héroïne et d’opioïdes pharmaceutiques. L’héroïne était par contre la drogue la plus fréquemment consommée parmi les participantes originaires des régions du Pacifique et du Québec.

Près des deux tiers des participantes au PTEM ont déclaré avoir consommé plusieurs drogues, surtout de la cocaïne, en plus des opioïdes. Elles ont aussi admis que cette polytoxicomanie était problématique. Presque toutes les participantes au PTEM (97 %) ont indiqué avoir consommé des drogues injectables et plusieurs ont signalé avoir été victimes de surdose et avoir eu divers comportements à risque liés à leur toxicomanie, comme le partage d’aiguilles.

Plusieurs des participantes au PTEM présentaient en outre des problèmes de santé mentale, dont la dépression (63 %), l’anxiété (62 %) et les troubles de panique (32 %), et avaient subi des traumatismes, notamment de la violence physique (81 %), psychologique (74 %) et sexuelle (67 %).

Ce que cela signifie

L'étude révèle que les participantes au PTEM ont de lourds antécédents criminels et que leur réinsertion sociale représente des défis importants. Toutefois, un traitement efficace de leur dépendance et des interventions ciblant divers autres facteurs criminogènes pourraient entraîner une réduction de leur activité criminelle après la mise en liberté. Cette recherche met également en lumière la nécessité de tenir compte de la consommation d'autres substances intoxicantes par ces délinquantes, des traumatismes qu’elles ont subis et de leurs problèmes de santé mentale.

Pour de plus amples renseignements

MacSwain, M., Cheverie, M., Farrell MacDonald, S. et Johnson, S. (2014). Caractéristiques des participantes au Programme de traitement d’entretien à la méthadone (PTEM). Rapport de recherche, R307. Ottawa, Ontario : Service correctionnel du Canada.

Pour obtenir le rapport complet en version PDF ou pour toute autre demande de renseignement, veuillez communiquer avec la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone au 613-995-3975.

Vous pouvez aussi consulter le site Web pour obtenir la liste complète de nos publications de recherche.

Préparé par : Mary-Ann MacSwain, Madelon Cheverie, Shanna Farrell MacDonald et Sara Johnson

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

En 2008, le SCC a remanié l'ancien Programme de traitement d'entretien à la méthadone (PTEM) afin d'y ajouter la possibilité d'utiliser le suboxone, en plus de la méthadone, dans le cadre du traitement. Le programme remanié portait le nom de Programme de traitement de substitution aux opioïdes (PTSO). Dans le présent document, nous utilisons l'ancien nom du programme car notre étude ne porte que sur les délinquantes qui ont suivi le traitement à la méthadone.

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