Lignes Directrices

Plan d'urgence environnementale

BUTS PRINCIPAUX

Éliminer, réduire et/ou atténuer les répercussions environnementales en cas de rejets de matières dangereuses aux établissements du Service correctionnel du Canada.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES

S'assurer d'être prêt à réagir en cas de déversements accidentels de matières dangereuses en conformité avec les règlements et les obligations en matière de prévention de la pollution.

Mettre en place des procédures d'intervention formelles de manière à réduire les dommages pouvant être causés par des déversements accidentels de matières dangereuses.

Pour chaque établissement, dresser, adapter et intégrer un plan d'urgence environnementale en cas de déversements accidentels de matières dangereuses, fournir de la formation précise et organiser des exercices afin d'assurer une gestion préventive et responsable à l'égard de la protection de l'environnement.

Préparer le personnel et les détenus à réagir rapidement et avec efficacité en cas de bris d'équipement, d'accident, de sabotage, ou autre incident pouvant causer des dommages à l'environnement (répercussions), plus précisément :

  • la contamination du sol adjacent et la dévaluation de la propriété;
  • la contamination des cours d'eau avoisinants;
  • le rejet d'émissions atmosphériques (comme lorsqu'un incendie se déclare à la suite d'un déversement);
  • la contamination de l'aquifère (eaux souterraines) et, par conséquent, de l'eau potable lorsqu'il y a des puits artésiens sur le terrain touché;
  • l'introduction de substances toxiques dans la chaîne alimentaire via la contamination des écosystèmes et/ou des espèces végétales et animales;
  • la destruction d'habitats naturels, d'animaux et/ou de biens matériels;
  • les pertes, les blessures ou les atteintes à la qualité de vie humaine.

INSTRUMENTS HABILITANTS

  • Directive du commissaire no 318 du Service correctionnel du Canada - Programmes environnementaux.
  • La stratégie de développement durable (SDD) du Service correctionnel du Canada.
  • Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE) (1999).
  • Loi sur les pêches (1985).
  • Loi sur le transport des marchandises dangereuses (1992).
  • Loi sur les produits dangereux (1985).

SECTION 1 - DÉFINITIONS, RESPONSABILITÉS ET PORTÉE

DÉFINITIONS ET ACRONYMES

F318

Aux fins des présentes lignes directrices environnementales :

ARE
Agent régional en environnement.

Contaminant
Toute substance chimique dont la concentration excède les concentrations de fond ou n'est pas naturellement présente dans l'environnement.

CTSE
Chef des travaux ou Services d'entretien.

DASG
Directeur adjoint des Services de gestion.

Plan d'urgence environnementale
Dans le cadre de la conservation des ressources et de la lutte contre la pollution, un plan d'urgence environnementale consiste en une procédure visant à réduire ou atténuer les répercussions environnementales par une intervention rapide en cas d'incidents particuliers où des contaminants sont déversés accidentellement dans l'environnement.

SME
Un Système de management environnemental est un outil qui permet à un établissement de se conformer à toutes les lois sur l'environnement et à toutes les exigences de rendement envers lesquelles le directeur de l'établissement est imputable. Aux termes de la norme ISO 14004, un SME fournit le cadre qui aide une organisation à gérer son programme environnemental ainsi qu'à documenter, à évaluer et à communiquer sa performance environnementale. Un SME aide les organisations fédérales à s'assurer que les principaux risques et atteintes environnementales sont dûment déterminés, réduits et gérés. À tout le moins, un SME aide les établissements à s'assurer que les opérations sont menées en conformité avec les lois sur l'environnement.

Urgence environnementale
Déversement non contrôlé, imprévu ou accidentel d'une substance dans l'environnement, ou probabilité raisonnable qu'un déversement de ce genre puisse nuire à l'environnement, à la vie ou la santé humaine, ou encore à l'environnement dont la santé humaine est tributaire.

RESPONSABILITÉS

Les directeurs d'établissement, leurs assistants et les directeurs adjoints de Corcan doivent veiller au respect des présentes lignes directrices environnementales.

Le chef des travaux ou Services d'entretien (CTSE) sera normalement la personne responsable de la mise en oeuvre et de la surveillance des présentes lignes directrices environnementales, afin que les activités reliées au plan d'urgence environnementale soient gérées, revues et menées à bien à partir d'un point centralisé en établissement.

PORTÉE

Toutes les réserves pénitentiaires du Service correctionnel du Canada sont assujetties aux présentes lignes directrices environnementales.

SECTION 2 - EXIGENCES GÉNÉRALES

PLAN D'URGENCE ENVIRONMENTALE

  1. Le directeur de l'établissement doit attribuer de façon officielle la responsabilité quant à l'élaboration et à la tenue à jour des mesures préparatoires pour le personnel et les détenus, aux fins de la mise en place d'un plan d'urgence environnementale pour l'établissement [voir annexe A].
  2. Les personnes responsables du plan d'urgence environnementale de l'établissement doivent mettre en place les mécanismes et procédures qui permettront d'assurer la prévention et la gestion éclairée des mesures d'urgence en cas d'incidents environnementaux (p. ex., le déversement accidentel de matières dangereuses) conformément aux consignes locales de sécurité.
  3. Afin de pouvoir faire face à d'éventuels déversements de matières dangereuses, le CTSE planifiera des mesures d'intervention. Généralement, la préparation du plan d'urgence environnementale comporte trois grandes étapes :
    1. le plan d'intervention;
    2. la formation pertinente;
    3. les exercices pratiques (simulations).
  4. Le CTSE décrira les scénarios d'incident à inclure dans le plan d'urgence environnementale de l'établissement. Il devrait passer en revue les scénarios jugés importants et retenir ceux non déjà traités dans les autres plans d'intervention en cas d'urgence de l'établissement
  5. Pour chaque scénario d'incident présenté dans le plan d'urgence environnementale de l'établissement, le CTSE coordonnera l'élaboration d'un plan d'intervention qui :
    1. décrit le scénario d'incident;
    2. définit les tâches à exécuter pour intervenir avec efficacité;
    3. indique quels agents (et détenus) doivent accomplir chacune des tâches définies;
    4. énumère tout le matériel spécial et les fournitures à utiliser, ainsi que l'endroit où ils sont entreposés et la façon d'y accéder;
    5. prescrit la marche à suivre pour nettoyer ou éliminer les fournitures et l'équipement contaminés;
    6. communique les exigences relatives aux rapports d'incident, conformément aux présentes lignes directrices;
    7. révise le plan d'urgence environnementale à chaque année, avant le 31 mars. (La mise à jour annuelle du plan d'urgence environnementale devrait être effectuée en même temps que celle des fiches signalétiques du SIMDUT.)
  6. Les directeurs d'établissement ou leurs assistants vérifieront la capacité d'intervention de leur personnel en cas d'urgence environnementale au moyen d'exercices pratiques (simulations) annuels. Cette exigence est suspendue toute année au cours de laquelle l'établissement a dû intervenir à la suite d'un véritable incident.

SECTION 3 - EXIGENCES SPÉCIFIQUES

DÉTERMINATION ET ÉVALUATION DES RISQUES

  1. Les matières et les déchets dangereux présents sur le terrain [voir annexe A] doivent être identifiés et catégorisés selon une classification appropriée - comme le SIMDUT. Les risques (répercussions environnementales, toxicologie, explosions, incendies, etc.) liés à ces substances devraient être relevés en consultant leurs fiches signalétiques, le Manuel sur la sécurité-incendie et/ou le Guide des mesures d'urgence 2000 (GMU) du Centre canadien d'urgence transport (CANUTEC) de Transports Canada [voir section 5 - Références].
  2. Le CTSE décrira les scénarios possibles d'incidents ou de déversements et la nature des risques liés aux substances et aux déchets présents, tels que les erreurs de manipulation et les bris de matériel de confinement (réservoirs de stockage du pétrole, barils de substances toxiques, conteneurs de matières dangereuses, etc.), les endroits où peuvent se produire les déversements (aires d'entreposage) et, le cas échéant, les quantités pouvant se déverser de même que l'étendue et l'importance des dommages et des risques potentiels pour chacun des scénarios prévus [voir annexe B]1.
  3. Le CTSE déterminera les endroits à risques et il énumérera les matières dangereuses et les produits toxiques présents, ainsi que les quantités approximatives entreposées. Tous ces renseignements devraient être clairement indiqués sur un plan détaillé et à jour de l'établissement.

Note : Lorsque survient un incident écologique majeur (p. ex., une inondation régionale), le plan d'évacuation de l'établissement a préséance sur les présentes lignes directrices.

1 À la suite de cette analyse, des mesures préventives visant à réduire les risques relevés devraient être prises, en sus des mesures exigées par les règlements, les directives, les codes de bonnes pratiques et autres documents gouvernementaux.

MATÉRIEL D'INTERVENTION

  1. Le CTSE évaluera les besoins en matériel d'intervention et/ou en trousses d'urgence environnementale, matériaux absorbants, vêtements protecteurs, contenants de récupération, équipement de lutte contre l'incendie, neutralisants, pompes, etc. Le cas échéant, il doit se les procurer en quantité suffisante pour assurer leur disponibilité en tout temps [voir annexe C].
  2. Le CTSE indiquera l'emplacement du matériel d'intervention sur un plan détaillé et à jour de l'établissement. Le cas échéant, il joindra une liste des personnes-ressources externes (ententes) à joindre pour obtenir tout autre matériel d'intervention.
  3. Le CTSE établira des procédures visant à assurer :
    1. l'inspection régulière du matériel d'intervention pour vérifier s'il est en bon état;
    2. le cas échéant, l'entretien du matériel d'intervention;
    3. la tenue à jour d'un inventaire du matériel d'intervention.

RÉSEAU DE COMMUNICATIONS, ACCORDS D'ENTRAIDE ET PERSONNES-RESSOURCES

  1. Le CTSE mettra en place un réseau de communications comprenant une liste des numéros de téléphone des personnes-ressources dans l'établissement, ainsi que des entreprises et des compétences municipales, provinciales et fédérales.
  2. Le CTSE établira des accords d'entraide par écrit (au besoin). Par exemple, les organisations confrontées à des risques de déversements semblables peuvent s'entraider, en prêtant leurs personnes-ressources ou leur matériel d'intervention.
  3. Le CTSE dressera une liste des personnes touchées par la procédure d'avis (organigramme ou liste de contrôle). Cette procédure vise à attribuer des rôles et des responsabilités à des agents pour chacun des quarts de travail afin de couvrir toutes les périodes (jour, soir, nuit et fin de semaine) pendant lesquelles un incident environnemental peut survenir dans l'établissement [voir annexe D].

PROCÉDURE D'ALERTE ET MOBILISATION

  1. Le CTSE établira une procédure d'alerte claire et concise, c'est-à-dire une méthode pour avertir les personnes concernées qu'un incident environnemental vient de se produire : les autorités locales, l'équipe interne d'intervention en cas de déversements, les administrations régionale et centrale, le bureau régional d'Environnement Canada, des entrepreneurs et des consultants (au besoin). Il importe de souligner qu'il est possible d'obtenir rapidement des renseignements techniques auprès du Centre canadien d'urgence transport - CANUTEC, au (613) 996-6666.
  2. Le CTSE établira un processus de mobilisation des ressources internes et externes. Il doit également définir les rôles et les responsabilités de chacune des personnes appelées à intervenir lors de déversements de matières dangereuses, et les en aviser. Le processus de mobilisation doit tenir compte des périodes de travail (jour, soir, nuit et fin de semaine) pendant lesquelles les incidents peuvent survenir.
  3. Le CTSE élaborera et adaptera un plan des mesures d'intervention en fonction des quantités déversées, de l'urgence environnementale et des risques associés à l'incident [voir annexes E et F].
  4. Le plan d'intervention, le matériel nécessaire et la liste des personnes à aviser doivent se trouver aux endroits pertinents dans l'établissement et être accessibles en tout temps.

Note : Il serait utile de joindre le plan d'urgence environnementale aux manuels de sécurité de l'établissement, c'est-à-dire avec les autres plans d'urgences de l'établissement.

SECTION 4 - GESTION DES DONNÉES ET RAPPORTS

REGISTRE ET DOSSIERS

  1. Il faut maintenir sur place des dossiers appropriés indiquant les résultats courants du plan d'urgence environnementale de l'établissement.
  2. Un registre portant sur les mesures prises par l'établissement pour prévenir les déversements de matières dangereuses (p. ex., plan d'intervention, personnes-ressources, ententes, séances de formation, exercices de simulation et rapports d'incidents) doit être tenu à jour en tout temps.
  3. Tous les documents exigés dans les présentes lignes directrices environnementales (plan d'urgence environnementale, rapports annuels, dossiers sur la formation, registre des simulations, etc.) doivent être conservés sur place pendant au moins cinq ans après la date de publication.

RAPPORT D'INCIDENTS

  1. En cas de fuite ou de déversement de matières dangereuses, le CTSE ou un membre de son équipe doit consigner aux fins de consultation ultérieure - avec photographies ou vidéo à l'appui - les circonstances pertinentes entourant l'incident et les démarches entreprises. Une fois la situation réglée, un rapport d'incident devrait être rédigé dans les 48 heures qui suivent [voir annexe G].
  2. Après avoir été rempli et signé par les autorités locales (CTSE, DASG ou directeur de l'établissement), le rapport d'incident doit être envoyé à l'agent régional en environnement et au gestionnaire des programmes environnementaux à l'administration centrale, dont le mandat est, le cas échéant, de signaler l'incident ou de transmettre le rapport d'incident à Environnement Canada.

OBLIGATIONS LÉGALES - AVIS D'INCIDENT

  1. Selon la nature de l'incident, le plan d'urgence environnementale doit aussi tenir compte des règlements, des directives, des codes de bonnes pratiques, des guides et autres documents fédéraux et provinciaux qui exigent ou recommandent que des avis immédiats d'incident ou des rapports soient envoyés aux organismes gouvernementaux concernés. Ainsi, pour les déversements accidentels :
    1. en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE), il est obligatoire d'aviser Environnement Canada de tout déversement accidentel d'une substance toxique mentionnée à l'annexe 1 de la LCPE (BPC, SACO, amiante, mercure, etc.);
    2. en vertu de la Loi sur les pêches, il est obligatoire d'aviser le ministère des Pêches et des Océans de tout déversement de contaminants dans des eaux où habite le poisson (il faut aussi signaler l'incident à Environnement Canada, qui administre les articles pertinents de la Loi sur les pêches);
    3. en vertu de la Loi sur le transport de marchandises dangereuses de 1992, Transports canada doit être avisé en cas de déversement au cours du transport d'un contaminant;
    4. le ministère de l'Environnement de la province concernée devrait être avisé lors d'un rejet accidentel de contaminant dans l'environnement.

SECTION 5 - FORMATION ET RÉFÉRENCES

FORMATION

  1. Le CTSE élaborera un plan pour former tous les membres du personnel (et, le cas échéant, les détenus) auxquels sont attribuées des fonctions en matière d'intervention d'urgence dans le plan d'urgence environnementale, et pour tenir leur formation à jour. Cette formation vise à fournir aux intervenants les connaissances et les compétences dont ils ont besoin pour s'acquitter de leurs rôles et responsabilités en toute sécurité et avec efficacité, conformément aux procédures décrites dans le plan d'urgence environnementale. Ainsi, le CTSE verra à :
    1. donner la formation ou prendre des dispositions pour que le personnel d'intervention reçoive la formation nécessaire en fonction des risques liés aux matières dangereuses présentes dans leur unité;
    2. s'assurer que la fréquence de la formation et des séances de mise à jour est établie selon les circonstances et les besoins.
  2. Le CTSE veillera à ce que des simulations ou exercices pratiques annuels soient effectués afin de mettre à l'essai et d'améliorer le plan d'urgence environnementale de l'établissement [voir annexe H].
  3. Le CTSE doit enregistrer (dans le registre local établi à cet effet) l'état d'avancement de la formation liée au plan d'urgence environnementale, des simulations et des mises à jour (y compris les recommandations pertinentes).

RÉFÉRENCES

  1. Site infonet d'Environnement Canada - Urgences environnementales : http://www.ec.gc.ca/ee-ue/main/main_f.cfm.
  2. Site infonet d'Environnement Canada - Coordonnées pour les urgences environnementales : http://www.ec.gc.ca/ee-ue/contact/contact_f.cfm.
  3. Site infonet d'Environnement Canada pour les plans d'urgence environnementale : www.ec.gc.ca/ee-ue/plans/e2qa_f.cfm.
  4. Lignes directrices pour la mise en application des plans d'urgence environnementale d'Environnement Canada : http://www.ec.gc.ca/ee-ue/plans/e2guide_f.pdf.
  5. Site infonet CANUTEC de Transports canada (page d'accueil) : http://www.tc.gc.ca/canutec/fr/menu.htm.
  6. Site infonet CANUTEC de Transports Canada - Guide des mesures d'urgences 2000 (GMU) : http://www.tc.gc.ca/canutec/fr/guide/guide.htm. (Il est possible de télécharger la version PC (ERGO 2.5) depuis ce lien.)
  7. Site infonet de Pêches et Océans Canada (page d'accueil) : http://www.dfo-mpo.gc.ca/home-accueil_f.htm.
  8. Site infonet de Pêches et Océans Canada, Garde côtière canadienne - Intervention environnementale : http://www.ccg-gcc.gc.ca/rser-ssie/er-ie/main_f.htm.
  9. Guide pratique des opérations d'urgence - Intervention en cas de déversement d'hydrocarbures - de l'alerte au nettoyage (Environnement Canada, 1995). Site infonet d'environnement Canada (Page d'accueil de la Voie verte) : http://www.ec.gc.ca/fenvhome.html.
  10. Planification d'urgence pour l'industrie, Accidents graves de l'industrie, Association canadienne de normalisation, CAN/CSA-Z731-95. Site Internet de la CSA : http://www.csa.ca.

Commissaire adjointe,
Services corporatifs

Original signé par :
Louise Saint-Laurent

ANNEXE A - Principales matières dangereuses couramment utilisées dans les établissements du SCC et préparation d'un plan d'urgence environnementale

MATIÈRES SPÉCIFICATIONS
Combustibles Essence, carburant diesel
Huile de chauffage (mazout)
Gaz naturel et propane
Huiles Usées
Hydrauliques
De lubrification
Produits chimiques et d'entretien Acides, neutralisants, additifs
Pesticides et engrais
Antigels, solvants, détergents, peintures
CFC, HCFC, halons
Déchets spéciaux Biomédicaux
Batteries, pneus, BPC, etc.

Préparation d'un plan d'urgence environnementale

Bien que des pannes d'équipement, des accidents ou du sabotage soient possibles dans toute organisation, un établissement du SCC risque davantage de faire l'objet d'actes malveillants causant des dommages environnementaux, même si ces méfaits sont généralement de moins grande envergure). Le CTSE devrait d'abord essayer de relever tous les types d'incidents qui peuvent se produire dans l'établissement et entraîner des dommages environnementaux considérables. L'importance relative de ces incidents devrait ensuite être évaluée car que les préparatifs d'intervention sont accaparantes et coûteuses. Le CTSE devrait déterminer si un scénario d'incident est pertinent selon la probabilité qu'il surviendra, et dans ce cas, selon la nature de l'incident (important ou mineur), puis selon la gravité des dommages environnementaux qui en découleraient.

  • D'autre plans d'urgence de l'établissement portent sur les incidents de sécurité, les incendies, le SIMDUT et des risques pour la santé, des pannes d'électricité, etc. pouvant résulter, entre autres, de panne d'équipement, d'accidents, de sabotage ou d'émeutes. Ces plans peuvent déjà comprendre des mesures visant à réduire la probabilité d'un scénario d'incident ou à minimiser ses répercussions environnementales. Par exemple, il est peut être possible d'améliorer les plans d'intervention en cas d'incendie ou les documents sur le SIMDUT pour gérer certaines urgences environnementales.
  • Les procédures normales d'utilisation de certains des appareils comprennent des mesures pour intervenir dans des situations inhabituelles. À titre d'exemple, l'exploitant de la station d'épuration des eaux d'égout peut déjà posséder des plans d'urgence portant sur la présence excessive de produits chimiques dans un influent d'égout ou d'éléments obstruants à l'entrée des égouts.
  • Les lignes directrices environnementales font mention de la plupart des substances dangereuses pour l'environnement dans un établissement et comprennent des mesures pour prévenir ou confiner les déversements ou les fuites de ces substances dans la plupart des situations normales. En général, les plans d'urgence environnementale portent seulement sur quelques-unes de ces substances.
  • Par contre, il peut devenir évident que les autres plans d'intervention d'urgence, les procédures normales d'utilisation ou les lignes directrices environnementales n'abordent pas certains types d'incidents. Par exemple, l'exploitant d'une station d'épuration d'eau peut avoir besoin d'un plan d'urgence en cas de la présence d'une eau qui a un faible taux de désinfectant ou qui est contaminée.

ANNEXE B - Principaux endroits dans les établissements du SCC présentant un risque de déversements accidentels

ACTIVITÉS LIEUX MATIÈRES DANGEREUSES
Entreposage Réservoirs Carburants
Infirmerie Déchets biomédicaux
Garage Huiles de lubrification, solvants, batteries
Magasins, buanderies, ateliers et bâtiments, pièces et cabinets d'entreposage Produits divers (déchets dangereux, matériaux inflammables) : agents de blanchiment, assouplisseurs, détergents, solvants, etc.
Opérations Centrale thermique Acides, huile de chauffage
Station de pompage Essence, carburant diesel
Ateliers Huiles, peintures
Parc de stationnement Essence, carburant diesel, gaz naturel
Transport Sur toute la propriété Essence, carburant diesel, gaz naturel, huile de chauffage, éthanol

ANNEXE C - Contenu d'une trousse (de base) d'intervention d'urgence environnementale en établissement

Contenant :

  • 1 baril de 75 gallons en polyéthylène avec un couvercle dévissable

Contenu :

  • 1 rouleau perforé, 19 po x 144 po x 3/8 po
  • 25 couches, 17 po x 19 po x 3/8 po
  • 3 coussins absorbants, 21 po x 16 po x 6 po
  • 1 sac de 21 litres (absorbant en vrac sélectif pour hydrocarbures)
  • 8 boudins, 3 po x 48 po
  • 1 couvre-drain, 36 po x 36 po
  • 1 tube de colmatage époxy
  • 2 paires de gants Solvex
  • 2 combinaisons Tyvek jetables
  • 2 sacs de récupération, 40 po x 60 po x 6 mm
  • 1 contenant de récupération

Exemples de trousses d'intervention en cas de déversements d'hydrocarbures

Exemples de trousses d'intervention en cas de déversements d'hydrocarbures

ANNEXE D - Liste sommaire d'organismes fédéraux à joindre en cas d'urgences environnementales

OBJET ORGANISME NUMÉRO NOTES
Urgences environnementales (avis de déversements) Environnement Canada - Centre national des urgences environnementales Tél.:
(819)997-3742
Fax:
(819)953-5361
Service d'urgence
(24 heures, 7 jours)
(appels à frais virés acceptés)
Urgences environnementales (avis de déversements) Transports Canada - CANUTEC (613)996-6666 Urgences seulement
(24 heures, 7 jours)
Produits chimiques Transports Canada - CANUTEC (613)992-4624 Information seulement
Intervention environnementale de la GCC - Système d'intervention en cas de déversement en milieu marin Pêches et Océans Canada - Garde côtière canadienne (GCC) (613)993-0999
(613)993-0409
(613)993-3138
Direction générale des communications du MPO Information seulement Programme de préparation environnementale
Produits biomédicaux et problèmes de santé Santé Canada (613)957-0323 Médecin de garde
Pesticides Agriculture Canada 1-800-267-6315  

ENVIRONNEMENT CANADA -
Coordonnateurs régionaux d'interventions d'urgence

Atlantique
(902)426-2576

Québec
(514)283-2345

Ontario
(416)739-5908

Prairies et Nord canadien
(780) 951-8753

Pacifique et Yukon
(604)666-6496

Si vous avez des questions, commentaires ou suggestions concernant les urgences environnementales, communiquez avec Environnement Canada par courriel:
environmental.emergencies@ec.gc.ca.

PÊCHES ET OCÉANS CANADA -
Contacts de la Garde côtière canadienne en cas d'urgences environnementales ou de nettoyage requis

C.-B. et Yukon
1-800-889-8852

Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, T.N.-O., Arctique
1-800-265-0237

Québec
1-800-463-4393

Maritimes
1-800-565-1633

Terre-Neuve
1-800-563-2444

Pour des questions d'ordre général sur les programmes et les services de la Garde côtière canadienne (p. ex., personnes-ressources en matière d'intervention en cas de déversements en milieu marin), envoyez un courriel à l'adresse:
info@dfo-mpo.gc.ca.

ANNEXE E - Principales étapes d'intervention

Étapes d'intervention typique en cas de déversement de matières dangereuses
Étapes Notes
1. ÉVALUER LA SITUATION, IDENTIFIER LES PRODUITS EN CAUSE, LOCALISER AVEC PRUDENCE LA SOURCE DE LA FUITE ET DÉLIMITER UN PÉRIMÈTRE DE SÉCURITÉ
  • Selon l'ampleur du déversement, il peut s'avérer utile à ce stade de suivre une procédure d'avis préliminaire interne si vous avez suffisamment d'information en main.
  • Il peut, en outre, être utile d'informer immédiatement CANUTEC ainsi que votre section régionale des urgences d'Environnement Canada afin d'obtenir un soutien technique en ligne.
2. ARRÊTER OU MAÎTRISER AVEC PRUDENCE LA FUITE
  • Seulement si les lieux sont jugés suffisamment sécuritaires (p. ex., fermeture de vannes ou de robinets).
  • S'approcher des lieux avec le vent dans le dos.
3. CONFINER LE DÉVERSEMENT OU CONTENIR LE PRODUIT
  • Dans la mesure où la situation le permet, on doit essayer de contenir le produit déversé dans le plus petit espace possible et près de la source.
  • Éviter de diriger le produit vers le réseau d'égouts.
4. AVISER LES AUTORITÉS
  • Gestionnaires de l'établissement
  • Environnement Canada (Urgences environnementales)
  • Ministère provincial de l'Environnement (Division des urgences)
  • Entreprises spécialisées locales (p. ex., pompage des résidus)
  • Autres (Transports Canada, CANUTEC, pompiers, police, etc.)
5. RÉCUPÉRER LES MATIÈRES DÉVERSÉES
  • Il faut récupérer rapidement le produit afin de restreindre sa migration ou son étalement, en tenant compte des propriétés du produit et des conditions météorologiques.
6. ÉLIMINER EN TOUTE SÉCURITÉ LES MATIÈRES ET DÉCHETS CONTAMINÉS
  • Faire appel à une entreprise agréée. Se procurer une lettre de transport bien remplie (c.-à-d. un manifeste de transport de déchets dangereux).
7. PRÉPARER UN RAPPORT D'INCIDENT
  • Voir l'exemple ci-après.
  • Acheminer le rapport aux autorités compétentes du SCC (administrations régionale et centrale).
8. FAIRE RAPPORT AUX AUTORITÉS COMPÉTENTES
  • Gestionnaires de l'établissement
  • Administration régionale du SCC
  • Administration centrale du SCC
(Note : L'AC se chargera de signaler l'incident environnemental et d'en faire rapport à Environnement Canada ou à d'autres autorités).

ANNEXE F - Méthodes d'intervention

LOCALISATION DE LA SOURCE D'UNE FUITE ET SON COLMATAGE

L'agent d'intervention d'urgence ou tout employé chargé de s'occuper du déversement ou de la fuite doit agir le plus rapidement possible afin d'en localiser la source et de neutraliser, si possible, l'étalement du produit liquide. Voici les mesures qu'il lui est recommandé de prendre :

  • attention, ne rien faire en cas de danger imminent (en présence de vapeurs ou de gaz toxiques, ou s'il existe un risque quelconque d'explosion, attendre l'arrivée de l'équipe d'intervention);
  • le cas échéant, s'approcher prudemment des lieux, avec le vent dans le dos;
  • fermer les robinets ou les vannes;
  • effectuer des réparations temporaires aux contenants ou colmater toutes les fissures;
  • déplacer le contenant (p. ex., un baril) de sorte que la perforation causant la fuite se trouve vers le haut;
  • récupérer les liquides déversés en les transvasant dans un contenant vide.

CONFINEMENT

Afin d'assurer une intervention efficace aux endroits stratégiques, indiquer clairement les trajectoires possibles des substances déversées dans l'environnement. À cet égard, il faudrait examiner les aspects suivants :

  • l'étalement à la surface du sol;
  • l'infiltration dans le sol;
  • la pénétration dans le réseau d'égouts (caniveaux, puits d'accès, regards d'égout, fossés, conduites, etc.).

On prendra ensuite les mesures qui s'imposent pour limiter l'étendue des dommages dans le sol ou l'eau.

DÉVERSEMENT SUR LE SOL

Pour contenir ce genre de déversements, on peut creuser des puits ou des tranchées, construire des digues de retenue autour du contaminant et utiliser des matériaux absorbants [voir le tableau ci-après]. Il est recommandé d'utiliser une trousse d'urgence contenant des matériaux absorbants. Il est important d'isoler toutes les sources d'eau (sorties d'égout, cours d'eau, etc.) avec des barrages absorbants.

DÉVERSEMENT DANS L'EAU

Lorsque des contaminants sont déversés dans l'eau ou atteignent un plan d'eau, on choisira l'intervention la mieux adaptée en fonction des dimensions et du débit du cours d'eau ainsi que de la morphologie des berges. Voici les interventions possibles (en évitant de diriger les déversements liquides vers les réseaux d'égouts):

  • construction de digues de retenue avec des conduites;
  • utilisation du relief naturel ou d'un fossé;
  • excavation d'un puits ou d'une tranchée;
  • barrières flottantes faites de matériaux absorbants et/ou de boudins absorbants;
  • estacades (billes et planches, barils, etc.);
  • feuilles de contreplaqué placées aux ponceaux.

RÉCUPÉRATION

Une fois le contaminant confiné, les opérations de récupération doivent être exécutées le plus vite possible, c'est-à-dire qu'il faut ramasser, nettoyer et entreposer temporairement la substance déversée et tous les matériaux absorbants utilisés. Il est important que tout produit déversé soit éliminé du sol et de l'eau afin de réduire les risques de migration des contaminants. Lorsque les conditions le permettent, il est toujours préférable de pomper directement une substance déversée sans se servir de matériaux absorbants. Comme plusieurs entreprises de pompage sont spécialisées et agréées pour intervenir dans ce type de situations, il est recommandé d'avoir recours à leurs services pour récupérer le contaminant et les matières contaminées.

ACTIVITÉS POST-DÉVERSEMENT

Une fois l'intervention d'urgence terminée, il reste plusieurs tâches à accomplir :

  • le nettoyage et la remise en état des zones contaminées;
  • l'élimination des sols et des eaux contaminés ainsi que des déchets dangereux résiduels;
  • la préparation d'un rapport sur le déversement [voir l'annexe G].
Matériaux absorbants pouvant être utilisés en cas de déversements d'hydrocarbures
Matériaux Capacité d'absorber les hydrocarbures2
Absorbants inorganiques
Sable Moyenne à forte
Cendres Moyenne
Vermiculite ou perlite Faible
Matériaux organiques
Fibres de bois moulu Moyenne
Fibres de cellulose Moyenne
Farine de maïs Faible
Paille Faible
Copeaux et sciure de bois Faible
Tourbe ou sphaignes Faible
Compost Moyenne à forte
Matériaux synthétiques
Mousse d'urée formaldéhyde Forte
Fibres de polyéthylène Moyenne
Fibres de polypropylène Moyenne
Mousse de polyuréthane Forte
Poudre de polystyrène Moyenne à forte
Granules de polyester Faible
Échelle

Faible : Capacité d'absorber de 200 à 700 grammes d'hydrocarbures par 100 grammes de matériaux absorbants.

Moyenne : Capacité d'absorber de 500 à 2 000 grammes d'hydrocarbures par 100 grammes de matériaux absorbants.

Forte : Capacité d'absorber plus de 2 000 grammes d'hydrocarbures par 100 grammes de matériaux absorbants.

2 L'efficacité de l'absorbant peut varier en fonction du milieu touché et du type d'hydrocarbures concernés : essence, huile légère, diesel, mazout lourd, etc.

ANNEXE G - Rapport d'incident environnemental

Rapport d'incident environnemental *

ANNEXE H - Simulations

Les simulations permettent de se préparer à intervenir en cas d'incident en s'entraînant à prendre les mesures prévues dans le plan d'urgence environnementale. Elles ont pour objet :

  1. d'améliorer l'efficacité et de vérifier la mise en pratique des connaissances acquises lors de la formation;
  2. de valider les plans d'urgence et d'autres ouvrages de référence importants sur les interventions;
  3. de mettre en pratique et d'améliorer les techniques et les procédures;
  4. d'améliorer la conception et l'exécution des exercices futurs.

Les simulations peuvent être réalisées à l'interne ou avec des ressources externes. Les exercices à l'interne permettent d'évaluer les risques, les rôles et la capacité d'intervention actuelle. Les simulations menées en collaboration avec les ressources externes permettent de planifier et d'exécuter l'exercice en mettant en commun les ressources et les efforts. De plus, les intervenants externes peuvent ainsi se familiariser avec les lieux et les éléments susceptibles d'entraîner un accident. Enfin, on peut vérifier si les équipes externes sont en mesure d'intervenir adéquatement.

Il existe trois types de simulations.

  1. Les exercices opérationnels visent tout particulièrement les groupes qui exécutent des tâches pratiques. En règle générale, ils sont fondés sur des normes et des procédures d'exploitation prescrites. Ces exercices ont pour objectif d'améliorer la capacité de première intervention.
  2. Les exercices de gestion s'adressent aux membres d'une équipe d'intervention et non au personnel d'exploitation. Ils sont élaborés et exécutés par ceux qui souhaitent améliorer leur degré de préparation à l'intervention.
  3. Les exercices combinés visent à évaluer la capacité de l'équipe d'intervention à gérer plusieurs activités d'intervention fondamentales en même temps.