Vidéo du SCC : Pensez-y bien! Pour un milieu carcéral sans drogue

Mise en garde

Cette vidéo contient des scènes pouvant choquer ou offenser certains spectateurs.

Bien que le contenu soit basé sur des faits réels, les scènes dépeignant l'utilisation de drogue sont fictives.

Nous vous conseillons de ne pas visionner cette vidéo en présence d'enfants.

Transcript pour la vidéo : Pensez-y bien! Pour un milieu carcéral sans drogue

Agente correctionnelle
Madame, je vous demande de retirer vos vêtements et de me les donner un morceau à la fois, s'il vous plaît.

Suzanne
Qu'est-ce qui va m'arriver, maintenant?

Agente correctionnelle
Ouvrez la bouche, s'il vous plaît. Plus grand.

Levez la tête.

Baissez la tête. OK, maintenant, vous pouvez fermer la bouche.

Retournez-vous. Passez vos doigts dans vos cheveux.

Narrateur
Dans un instant, Suzanne Langevin sera prise sur le fait en essayant d'introduire illégalement des drogues dans un établissement carcéral.

Elle ne croyait pas prendre de risque en ayant quelques pilules sur elle. Après tout, qui allait s'en apercevoir?

Mais voilà : un pénitencier fédéral est spécifiquement équipé pour intercepter des tentatives d'y faire entrer clandestinement des drogues ou d'autres articles interdits.

Même 'quelques petites pilules'…

En s'inscrivant à l'entrée, Suzanne a accepté de se soumettre aux vérifications auxquelles tout visiteur est soumis.

Tout d'abord, elle et sa fille, ainsi que leurs effets, ont été inspectés par un dispositif de détection par rayons X.

Puis, mère et fille ont été examinées au moyen d'un détecteur ionique – un appareil qui peut déceler même les plus petites traces de drogues.

Et c'est là que les choses se sont gâtées pour Suzanne : le résultat du test de détecteur ionique s'est révélé positif, soulignant ainsi la présence de drogues; on a refait le test… qui a encore donné un résultat positif.

Ensuite, l'examen par une 'équipe maître-chien de détection de drogue' a aussi donné un résultat positif.

On a alors fait appel à un gestionnaire correctionnel; celui-ci s'est entretenu avec Suzanne et a effectué une évaluation de la menace et des risques –

Agent de correction
J'ai besoin que tu compètes une évaluation de la menace et des risques.

Narrateur
…une analyse des faits qui permet de déterminer comment agir avec un visiteur soupçonné d'activités illégales.

Gestionnaire correctionnel
Merci. Bienvenue

Suzanne
Je ne fais pas de drogue. Mon chum ne fait pas de dope…

Narrateur
Ces éléments, mis ensemble avec les renseignements de sécurité sur le détenu que visitait Suzanne et les motifs rapportés concernant sa visite, étaient suffisants pour permettre au gestionnaire correctionnel de donner l'autorisation de détenir la jeune femme, d'aviser celle-ci de son droit de recourir aux services d'un avocat… et de demander l'autorisation du directeur d'établissement d'effectuer une fouille à nu.

Au cours de cette fouille, on a trouvé sur Suzanne des pilules qui, on l'a déterminé, n'étaient pas des médicaments légitimes.

On a alors appelé la police, pour arrêter Suzanne, et les services de protection à l'enfance, pour prendre sa fille en charge.

Agent
J'ai des motifs valables de croire que vous pourriez être en possession de stupéfiants.

Suzanne
Mais écoute, je ne comprends pas! C'était juste quelques pilules. C'est ma prescription!

Narrateur
Avec toutes les mesures de sécurité en place dans un établissement carcéral, il était peu probable que Suzanne parvienne à y entrer.

Voilà une leçon apprise à la dure, et qui entraîne de sérieuses conséquences.

Suzanne
Ma fille? Qu'est-ce qui passe avec ma fille?

Agent
Vous pouvez la voir après la fouille.

Narrateur
Et pourtant… il n'est question ici que de quelques petites pilules. Presque rien, en fait! Détrompez-vous!

Pour comprendre pourquoi on doit travailler fort pour empêcher l'entrée des drogues dans le milieu carcéral, il faut bien saisir le rôle que ces substances jouent à l'intérieur d'un établissement.

Bien que la plupart des détenus participent à des programmes d'emploi, le modeste salaire qui leur est remis sous forme de crédit ne peut être utilisé qu'à la cantine ou pour des services médicaux non essentiels.

De plus, les détenus n'ont pas le droit d'emporter d'argent en prison.

Ainsi, la drogue devient leur monnaie d'échange pour toutes sortes d'objets et de services – quand ils ne la gardent pas pour leur usage personnel.

Délinquant no 1
Eh mon homme, y'a deux gars qui m'achalent pour ta dope. Peux-tu m'aider? J'en ai de besoin à soir. Tu pourrais-tu m'en avoir?

Délinquant no 2
Oui, oui, OK.

Délinquant no 1
Parfait, à tantôt.

Narrateur
Si vous ajoutez à cela toutes les difficultés inhérentes à la contrebande en milieu carcéral, il est facile de voir comment les drogues peuvent avoir une valeur très élevée une fois entre les mains des détenus.

Les vingt pilules de Suzanne coûtent environ vingt dollars à l'extérieur. En prison, elles peuvent valoir jusqu'à dix fois cette somme.

Narrateur
Tout individu ayant accès à des drogues devient une cible immédiate…

Et dans un milieu où les gangs et la violence sont choses communes, cet individu court un grand danger.

Vous pensez peut-être l'avoir aidé, mais en fait, vous venez d'en faire la proie idéale; les autres détenus ne vont plus le laisser tranquille maintenant.

Et les dangers ne se limitent pas aux agressions et aux extorsions.

Dans le cadre de sa programmation d'aide aux détenus aux prises avec des problèmes ayant contribué à leurs effractions, le Service correctionnel du Canada offre un éventail de programmes d'éducation et de promotion de la santé pour développer des habitudes saines et combattre les toxicomanies et autres abus.

Car on sait trop bien à quel point les drogues entraînent de sérieux risques pour la santé : sida, hépatite, toxicomanie et possibilité d'overdose.

Pourquoi s'exposer à tout ça?

Thérèse Leblanc
Moi, je me dis si vraiment vous aimez la personne qui est en train de vous donner de la pression, c'est pas en amenant la drogue que vous allez les supporter.

Si vous ne voulez pas nous parler, puis vous ne voulez pas parler à la police, tout simplement, refusez d'amener la drogue.

Parce que là, vous vous embarquez dans un jeu dont vous ne pouvez plus sortir, et puis dont votre ami ne peut plus sortir.

Délinquant no 1
Hé, hé...

Délinquant no 2
Je veux mon stuff.

Délinquant no 1
Je comprends.

Délinquant no 2
Ça fait deux semaines, là...

Thérèse Leblanc
La minute qu'il va s'embarquer dans ce jeu-là, les détenus vont retourner pour demander de nouveau de la drogue.

Les détenus peuvent faire une pression énorme sur leur famille pour amener la drogue.

Une fois que la famille acquiesce et puis qu'ils emportent de la drogue, le détenu, il est fait. Ils vont continuer à lui donner de la pression.

Robert
Oui, allô…?

Michel
Salut, c'est moi.

Robert
Hé, salut! Comment ça va?

Michel
Ça va pas bien… Ils sont revenus hier. . Écoute… As-tu pensé à ce que je t'ai demandé l'autre jour?

Robert
Ouais-ouais… J'y ai pensé, là. Écoute, c'est pas safe, ce que tu me demandes de faire, là.

Michel
Hé Bob! C'est pas pour moi! Je touche pas à ça, moi. Mais ces hostis-là vont pas me lâcher. Ça fait que… tu vas m'apporter ça?

Robert
Ouais.

Michel
Je compte sur toi!

Robert
OK. Salut.

Narrateur
Michel vient de demander à son frère de poser un geste criminel.

Évidemment, Michel ne voit pas les choses sous cet angle, mais compte tenu de la menace qui pèse sur lui, c'est le genre de situation qui peut se produire.

Mais il y a une meilleure solution.

Agent
Service correctionnel du Canada, ligne info drogue, bonjour.

Robert
Oui, salut. Regarde, c'est une situation concernant mon frère là... Il est dans un de vos pénitenciers puis là, il me demande de lui amener de la drogue.

Puis, regarde là, je suis pas intéressé, là…

Agent
Oui absolument monsieur, on va vous aider avec ça. Vous avez fait une très bonne chose de nous avoir téléphoné.

Narrateur
Fournir des drogues à Michel, même 'juste une fois' ne va pas l'aider, point final.

D'une part, si les services du renseignement identifient Robert, cela pourrait entraîner des conséquences – y compris une restriction des privilèges de visite de Michel.

Et si Robert se fait pincer, il pourrait être arrêté et possiblement, se retrouver avec un dossier criminel.

De plus, en ce qui concerne Michel, en tant qu'instigateur, sa cote de sécurité pourrait être augmentée et ses privilèges institutionnels réévalués.

Il pourrait aussi être transféré ou même, sa remise en liberté pourrait être repoussée.

D'autre part, même si Robert réussissait à passer la drogue, les conséquences seraient très graves pour son frère.

Car, dès que Michel aura démontré qu'il peut obtenir des substances illicites, les membres des gangs et les autres détenus vont le percevoir comme source d'approvisionnement et vont tout faire pour garder la mainmise sur lui.

Michel ne sera plus qu'un pion dans un jeu dangereux et, chaque jour, il se fera harceler.

Peu importe comment vous comptez vous y prendre, en essayant de passer des drogues pour 'aider' un ami ou un proche, vous causez sa perte.

Mais alors, si quelqu'un vous fait une pareille demande, que pouvez-vous faire?

Nous en parler!

Parlez-en avec l'agent responsable des visites, le directeur de l'établissement ou tout membre du personnel. Ou appelez notre numéro national info drogue sans frais.

Votre demande peut rester anonyme et nous prendrons les mesures nécessaires pour protéger les renseignements fournis.

Si vous faites l'objet de menaces, nous pouvons travailler avec les autorités policières pour veiller à votre sécurité.

Si la personne que vous visitez est menacée, nous pouvons la protéger, par exemple, en exerçant une surveillance accrue ou en séparant les agresseurs de votre parent ou ami.

Nous pouvons même poursuivre les détenus responsables ou les envoyer dans un autre établissement.

Risquer votre liberté et la sécurité d'une personne incarcérée n'en vaut tout simplement pas la peine.

Et la demande qui vous est faite n'a rien d'un appel à l'aide; il s'agit d'une manipulation.

Si vous êtes toujours sceptique, écoutez ce qui suit :

Sonny
Ma dernière blonde, avant que je rentre, quand j'ai pogné ma sentence, elle, elle m'aimait à la folie. Moi, je l'aimais pas plus que ça là, c'était rien que pour baiser, puis tout.

Quand je suis rentré en dedans, je me suis dit : elle, elle m'aime, je vais m'en servir. Alors, je me suis servi de ça…

J'y ai fait croire, à un moment donné, qu'il y en avait qui me faisaient des menaces puis il fallait qu'elle rentre de la dope…

Sans ça, si je faisais pas ça, j'allais me faire tuer…

Je lui disais : « Regarde… Si tu veux vivre avec moi plus tard, bien là, faudrait que tu m'aides puis tout ça. »

Ça fait que, à un moment donné, elle voulait pas au début…

Après ça, je lui ai dit : « Regarde, bébé, je vais te laisser, moi ça m'intéresse plus… »

Là bien… elle m'aimait beaucoup donc à ce moment-là, elle a accepté facilement…

Ça fait que, elle a commencé à me rentrer de la dope de même.

Même qu'un soir, je m'étais blessé au hockey et j'avais une coupure au-dessus de l'œil, ça fait que quand elle est venue en visite, j'ai dit « Regarde là, tu m'as pas rentré de stock l'autre fois, regarde, les gars m'ont battu…

Regarde, c'est ça qui va m'arriver la prochaine fois, ils veulent me tuer… ça fait que… Regarde, si tu m'aimes, là… » Ça fait que là, elle a embarqué raide, ça a été facile…

Narrateur
En fait, pas si facile. Car les drogues seront détectées à l'entrée et personne ne sera gagnant. Voyez plutôt.

Policier
Êtes-vous Suzanne Langevin?

Suzanne
Oui.

Policier
Suzanne, je vous informe que vous êtes en état d'arrestation pour possession de drogues en vue d'en faire le trafic. Est-ce que vous comprenez?

Aussi, nous allons prendre la garde de votre enfant. Elle sera en sécurité, jusqu'à l'arrivée d'un représentant de la société d'aide à l'enfance.

Policière
Viens…

Enfant
Non

Policière
Viens avec moi.

Suzanne
Vous l'amenez où, ma fille?

Narrateur
Quelles seront les conséquences pour Suzanne – qui ne voulait 'qu'aider'? Eh bien, elle sera emmenée au poste de police le plus proche où elle sera photographiée et ses empreintes digitales seront prélevées.

Si elle est poursuivie et reconnue coupable, elle aura un dossier criminel et pourrait écoper d'amendes et d'une peine maximale d'emprisonnement de dix ans.

S'il n'y a personne pour prendre soin de sa fille, celle-ci sera placée en foyer d'accueil. Tout un prix à payer pour 'quelques pilules'.

C'est votre choix. Un choix qui aura des conséquences sur toute votre vie.

Si vous avec des questions concernant les drogues en pénitencier, parlez avec un des membres de notre personnel ou contactez-nous au 1 866 780 3784.

Le Service correctionnel du Canada remercie tous ceux et celles qui ont participé à la production de cette vidéo.